Les mineurs sud-africains du groupe britannique Lonmin ont débrayé hier mardi, interrompant la production de platine à la mine de Marikana près de Rustenburg. Les mineurs dénoncent que leur entreprise continue de tenir compte du Syndicat national des mineurs (NUM) alors qu’il a été supplanté par Amcu, un syndicat plus récent et plus radical. Selon un pointage rendu public par la direction jeudi, Amcu représente désormais 70% des mineurs de Lonmin, contre 20% pour le NUM. Les syndicalistes d’Amcu ont été tenus à l’écart des discussions concernant le plan social annoncé vendredi par le numéro un mondial du platine Anglo American Platinum (Amplats). Ce plan prévoit la suppression de 6000 emplois, essentiellement dans le bassin de Rustenburg.

Au cours du week-end, le coordinateur régional d’Amcu Mawethu Steven, dit aussi « Steve », a été abattu par des inconnus, et deux autres hommes ont été tué par balles par des individus disant rechercher un autre syndicaliste appartenant au NUM. Le syndicaliste devait témoigner devant la commission d’enquête sur les violences de l’an dernier, qui poursuit ses auditions depuis plusieurs mois à Rustenburg pour faire la lumière sur les circonstances de la tuerie de Marikana du 16 août 2012, la police avait ouvert le feu et abattu 34 mineurs en grève.

Afrique du Sud: Syndicaliste assassiné, mine en grève

Vendredi après-midi, le tribunal de grande instance de Saint-Denis a rejeté la requête de la direction du Carrefour de Sainte-Suzanne (Réunion) demandant la levée du piquet de grève et l’a condamnée à payer 3 000 euros de frais de justice. La réunion qui a eu lieu à l’issue de ce jugement n’a rien donné et les grévistes ont décidé de durcir leur mouvement en installant des barrages filtrants aux entrées de parking de la grande surface.

En début de semaine, à l’appel du syndicat COB (Central Obrera Boliviana), des ouvriers ont bloqué plusieurs routes importantes à proximité de la ville de Cochabamba. Lundi, au moins sept personnes ont été blessées après que la police anti-émeute ait fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants et libérer le passage pour les véhicules. Les manifestants ont répliqué aux jets de gaz par des coups de bâtons et des jets de pierres. D’après les autorités, les blessés seraient trois policiers et quatre manifestants. En outre, la police a arrêté 37 personnes qui ont toutes été relâchées quelques heures plus tard après avoir été identifiées et répertoriées. Les policiers ont également violemment réprimé un autre rassemblement d’ouvriers sur l’autoroute reliant La Paz à Oruro. Le COB a réagi à cette vague de répression en affirmant son souhait de poursuivre le mouvement et de continuer à organiser des barrages sur les routes et autoroutes. Il a également annoncé le début d’une grève de la faim dans le secteur hospitalier. Le COB lutte pour que le président Morales introduise des changements dans la loi régissant les pensions.

Police anti-émeute contre syndicaliste en Bolivie

Police anti-émeute contre syndicaliste en Bolivie

Débuté mardi dernier, c’est devant le tribunal que va se poursuivre le conflit opposant les grévistes et la direction du magasin Carrefour de Sainte-Suzanne (Réunion). Trente employés se sont vus remettre lundi soir par huissier une assignation à comparaître vendredi matin. La direction compte obtenir « sans délai » la levée des piquets de grève devant les entrées de la grande surface et ainsi le libre accès aux bâtiments sous astreinte dans le cas contraire du paiement d’une amende de 5.000 euros par personne et par infraction constatée et possible recours à la force publique.

France (Réunion): Les grévistes de Carrefour assignés au tribunal

Les autorités mexicaines ont annoncé avoir procédé à l’arrestation de quatre professeurs qu’elles accusent d’avoir été les meneurs des manifestations du mois dernier dans l’état du Guerrero. Ils sont poursuivis pour sédition, terrorisme, émeute et dommages aux biens publics. Ils ont été incarcérés dans des prisons fédérales d’états voisins. Par ailleurs, les autorités ont déclaré que d’autres ma,dans d’arrêts avaient été émis à l’encontre d’autres personnes ayant pris part aux mobilisations. Le mois dernier, à l’initiative des professeurs syndiqués du Guerrero, de vastes manifestations ont été organisées pour dénoncer la récente loi de réforme de l’éducation qui introduit une évaluation des professeurs sur base d’un examen ainsi qu’une diminutions du rôle des syndicats dans les concertations. Les manifestations avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, entraînant des affrontements avec les manifestants.

Manifestation de professeurs au Mexique

Manifestation de professeurs au Mexique

A Flémalle, un bras de fer s’est joué entre les travailleurs et la direction d’ArcelorMittal pendant toute la journée ce vendredi. La direction voulait faire sortir plusieurs pièces d’un haut fourneau pour les expédier au Brésil. Une dizaine de camions sont sur place pour entamer le déménagement que les syndicats ont tenté de bloquer. « C’est une provocation pure et simple de la part de la direction de mettre dans un hall de stockage des pièces de haut fourneau quand on est dans un projet de fermeture » a déclaré le président de la délégation CSC chez ArcelorMittal.

Un huissier est intervenu à la demande de la direction. Mardi, la Cour d’appel de Liège avait accordé à la direction ordonnance du tribunal avec astreinte financière (1000 euros par personnes) qui permettait de faire lever le piquet et de faire éventuellement appel à la police. Le chargement a été retardé après que la « disparition » des clés et les batteries des clarcks qui devaient servir à charger les camions. La direction a tenté de faire venir des clarcks des autres sites d’ArcelorMittal Liège mais les clés et batteries de ces véhicules ont aussi « disparu ». Elle a alors fait appel à des sociétés externes pour louer des clarks. Une partie des pièces est sortie dans l’après-midi.

Flémalle: Huissier contre piquet à ArcelorMittal

Mercredi matin, la Cour d’Appel de Mons a rendu son verdict dans le procès qui opposait la Ville du Roeulx à la CGSP, en tranchant une nouvelle fois en faveur du syndicat. Pour rappel, en juin 2010, la CGSP avait organisé un piquet de grève à l’entrée de l’Hôtel de Ville. Il entendait protester contre la suppression d’une augmentation de prime de fin d’année. Mais les autorités communales avaient obtenu une ordonnance du tribunal des Référés leur autorisant à faire lever le piquet de grève. Ce que le bourgmestre MR s’était empressé de faire avec huissier et policiers.

La CGSP avait alors attaqué la Ville en justice, avançant que les autorités communales avaient menti au tribunal des référés pour obtenir l’ordonnance, en affirmant que le syndicat n’avait pas respecté le délai de préavis et qu’il empêchait la tenue d’un conseil communal. Or, le préavis de grève avait été déposé conformément et il n’y avait pas de conseil de prévu. En première instance, la cour du travail de Mons avait donné raison au syndicat. Mercredi, le jugement a été confirmé en appel.

Des rassemblements de masses de travailleurs bengladais ont eu lieu vendredi pour réclamer l’arrestation et l’exécution des propriétaires de l’usine qui s’est effondré à Savar, tuant au moins 300 ouvriers et ouvrières. Les manifestants ont attaqué des usines et des véhicules, et la police bangladaise a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les manifestants, dont certains étaient armés de bâtons de bambou, ont bloqués des routes à Gazipur, près de Dacca.

Des enseignants ayant observé le mot d’ordre de grève lancé depuis le 8 avril par l’Intersyndicale du secteur éducation-formation (ISEF) ont été condamnés ou entendus par la police dans certaines localités du pays pour « atteinte à l’ordre public ». La section de tribunal de Lakota a condamné jeudi, à deux mois de prison avec sursis assortis d’une amende de 50.000 FCFA, les nommés Zouzou Gbégbé, Kouamé N’Dri Clément et Kouao Ehui Claver, tous trois enseignants à l’école primaire publique Kotchéri de Lakota.

Ils ont été reconnus coupables de trouble à l’ordre public par le tribunal, pour « avoir délibérément empêché leurs collègues non grévistes de travailler ». Dans le cadre de cette même grève de l’ISEF, trois autres instituteurs ont été entendus, vendredi, par la police à Tengréla qui les a ensuite relaxés, en attendant la suite d’une enquête administrative qu’elle a ouverte.

13 dockers grévistes ont été arrêtés mardi à Nouakchott. Les 8 sont entre les mains de la Gendarmerie alors que les autres sont repartis dans différents commissariats de Nouakchott. Les dockers arrêtés sont Bah Ould Mata et Mohamed Ould Soueidahmed, (détenus par la gendarmerie), Mamina Ould Mohamed, Mohamed Ould Mamoudou et Mohamed Ould Mamady (détenus au commissariat El-Maina 2). Les autres arrêtés sont au commissariat de Tevragh Zeina.

Le lendemain (hier mercredi), un accord a été trouvé entre le ministère mauritanien de l’Equipement et des Transports et les dockers grévistes du Port de l’Amitié de Nouakchott, selon ces derniers qui tenaient leur énième sit-in devant les locaux dudit ministère. Le ministère a promis, entre autres, d’augmenter le prix de la manutention. Les dockers ont toutefois précisé qu’ils ne vont pas reprendre le travail avant que le dit accord ne soit effectivement appliqué. Ils ont donné deux jours au ministère pour y procéder.