Quatre ouvriers ont été blessés devant l’usine IKEA de Piacenza vendredi matin. L’établissement est le principal centre de stockage IKEA en Italie. Les ouvriers qui y travaillent sont employés par des « coopératives », mais en Italie les « coopératives » sont souvent des formes légales cachant des entreprises contournant les lois du travail et les conventions collectives.

C’est précisément ce que dénonçaient les ouvriers (parmi lesquels beaucoup de migrants) qui sont en grève depuis plusieurs jours. La direction d’IKEA a riposté en licenciant 12 ouvriers dont 9 membres des syndicats de base (COBAS). Le 30 octobre, des premiers incidents violents ont eu lieu quand la police a forcé les barrages des grévistes pour permettre aux camions d’IKEA d’approvisionner les magasins de la chaîne. L’incident s’est reproduit ce 2 novembre, avec attaque du piauet de grève à la matraque et aux gaz lacrymogènes.

Italie: Violence policière contre les grévistes d’IKEA

Une centaine de grévistes ont tenté de prendre d’assaut l’armurerie de la mine de Magdalena, exploitée par le groupe canadien Forbes & Manhattan près de Dannhauser, dans le nord du KwaZulu-Natal (est), quand ils en ont été empêchés par des vigiles. Les vigiles ont pourchassé les manifestants jusqu’au bidonville voisin, et en ont blessé deux, qui sont morts à l’hôpital. La police est alors intervenue. Les mineurs de la mine de charbon bitumineux de Magdalena sont en grève depuis le 17 octobre, et réclament d’importantes augmentations de salaires.

Afrique du Sud: Deux mineurs tués

Hier mercredi, une manifestation syndicale à Barcelone, paralysée par la grève des transports, a été l’occasion de plusieurs incidents. Des manifestants (appartenant en partie aux syndicats anarchiste CNT) ont attaqué des magasins appartenant à des grandes chaînes (FNAC, APPLE…). Le magasin ZARA, appartenant à une société espagnole dont le proprétaiere, Amancio Ortega, est la troisième fortune du monde, a été particulièrement visé. La police catalane a arrêté un syndicaliste porteur de seaux de peintures, et prétend avoir identifié une trentaine de manifestants ayant envahi et dévasté les magasins.

Espagne: Incidents lors de la grève à Barcelone

Dans le bras de fer entre la direction d’IVECO-MAGIRUS-CAMIVA et les salariés du site de Saint-Alban-Leysse (Savoie), une nouvelle étape a été été franchie mercredi 24 octobre avec l’arrivée de « camions de déménagement » aux abords de l’usine. Le fabricant de véhicules d’incendie IVECO-MAGIRUS-CAMIVA a annoncé son intention de délocaliser la production de son unité de Saint-Alban. Le site fait partie des usines promises à une fermeture en Europe pour regrouper l’activité en Allemagne.

Les ouvriers de CAMIVA ayant été condamnés au tribunal à 1.000 euros d’astreinte en cas de blocage, ils ont donc lancé un appel à leurs collègues d’autres entreprises pour bloquer le site à leur place. Les cheminots ont répondu en nombre. Jeudi 25 octobre peu avant 9H, les CRS sont intervenus pour déloger des syndicalistes de la région venus soutenir leurs collègues de CAMIVA. Après l’intervention de CRS, huit camions de déménagement ont pu entrer. Dans un communiqué la préfecture de la Savoie explique que l’intervention qui s’inscrivait « dans le cadre de la prévention des entraves à la circulation », selon « l’article L.412-1 du code de la route » (sic).

France: CRS contre syndicalistes à CAMIVA

Treize syndicalistes et des militants de droits de l’homme ont été violemment interpellés par les forces de l’ordre dans la matinée du mardi 16 octobre à Sétif, 300 km à l’est d’Alger, alors qu’ils manifestaient devant le tribunal en solidarité à un autre syndicaliste jugé. Trois militants ont blessés, l’une d’elle, Mme Hireche, membre du SNAPAP (Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique), souffrirait d’une fracture au pied.

Le rassemblement se tenait devant le tribunal de Sétif où se tient le procès de Saad Bourekba, membre de la fédération nationale des travailleurs du secteur de la justice affiliée au Snapap. Saad Bourekba, père de deux enfants, est poursuivi pour sabotage du réseau informatique du tribunal où il est employé. Assigné à résidence depuis 4 mois, il est régulièrement convoqué au commissariat pour faire acte de présence.

Algérie: Syndicalistes brutalement arrêtés puis relâchés

Plus de 1.300 ouvriers d’une usine de chaussures indonésienne qui fournit Adidas et Mizuno, ont affrontés des agents de sécurité après qu’ils aient été licenciés pour fait de grève. Les travailleurs avaient été licenciés cet été après une lutte pour une hausse de salaire à la suite de la hausse du salaire minimum au début de 2012. Les incidents ont eu lieu à Tangerang, près de 40 kilomètres à l’ouest de Jakarta. ils ont diminué lorsque l’entreprise a accepté de rencontrer les représentants des ouvriers hier soir, bien que des centaines d’anciens travailleurs soient restés dans la cour de l’usine.

Adidas est sous le feu de l’actualité de la délocalisation depuis qu’un journal britannique a écrit que dans les neuf usines que le groupe utilisait pour produire les chaussures olympiques, les ouvriers travaillaient 65 heures par semaine pour 0,55 $ l’heure. L’économie indonésienne a augmenté de 6,5% en 2011 et a attiré des investissements étrangers directs record de 20 milliards de dollars. Les ouvriers indonésiens restent parmi les moins bien payés en Asie, et gagnent souvent moins que les ouvriers chinois et indiens.

Indonésie: Emeutes des ouvriers d’Addidas

Des affrontements ont opposé dans la nuit de vendredi à samedi des policiers à des manifestants non loin d’un puits de mine d’Anglo American Platinum près de Rustenburg, à 120 kilomètres au nord-ouest de Johannesburg. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser un millier de manifestants qui défilaient en direction d’un puits de la mine de Khomanani, exploitée par Amplats. Les manifestants ont riposté par des jets de cocktails Molotov, endommageant un véhicule de police. Les forces de l’ordre n’ont pas fait état de blessés. Quatre personnes ont été arrêtées.

Une grande partie de l’industrie des mines de platine et d’or est paralysée par des grèves sauvages qui ont commencé début août et se sont intensifiées après que la police a tué 34 grévistes à la mine de platine de Marikana exploitée par Lonmin. Des centaines de mineurs ont également manifesté devant le siège d’Imapala Platinum samedi à Johannesburg pour déposer une liste de doléances.

Afrique du Sud: Affrontements en policiers et mineurs grévistes

La violence va croissant près de la mine d’Anglo American Platinum (Amplats) depuis que le groupe a licencié 12.000 grévistes vendredi dernier. Plus de 40 personnes sont mortes depuis le début du mouvement des mineurs dans le pays en août. Un homme était mort à l’hôpital, probablement touché par deux balles de caoutchouc de la police, qui a aussi utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les grévistes. Un briseur de grève aurait été tué par des grévistes.

Le groupe minier sud-africain Gold One (contrôlé par des capitaux chinois : Baiyin Nonferrous Metal Group et China-Africa Development Bank, notamment) a annoncé mardi le licenciement de plus de 1.435 ouvriers après une grève sauvage entamée le 1er octobre. La direction de Gold One, qui avait d’abord suspendu les grévistes de sa mine d’or d’Ezulwini (ouest de Johannesburg) après avoir obtenu de la justice du travail l’interdiction du mouvement, a conclu que, dans la plupart des cas, il n’y avait pas suffisamment de facteurs atténuants contre la sanction du licenciement. Les 1.435 mineurs concernés, sur un effectif total de 1.900 personnes à Ezulwini, peuvent faire appel jusqu’à jeudi. Gold One avait déjà licencié en juin plus de la moitié des employés de sa principale mine d’or de Modder East (est de Johannesburg) après une grève sauvage.

Le tableau est très similaire pour Atlatsa, qui a la particularité d’être un groupe contrôlé par des capitaux noirs. Les mineurs de Bokoni (nord), site détenu à 51% par Aplatsa et 49% par le numéro un mondial du platine Anglo American Platinum (Amplats), ont jusqu’à mercredi soir pour faire appel. Amplats a annoncé vendredi le licenciement de 12.000 mineurs — plus de 40% de ses effectifs — à Rustenburg, où ses opérations sont quasi paralysées par une grève sauvage depuis le 12 septembre. Le groupe a menacé d’en licencier 8.000 autres à Northam (nord).