La commémoration de la mort du dirigeant syndical Juan Pablo Jimenez a tourné en graves affrontements entre manifestants et policiers à Santiago du Chili. Des manifestants cagoulés ont bloqué l’Alameda et, à l’intersection avec Santa Rosa, ont affronté la police pendant de longues minutes. Il y a eu sept arrestations quatre pour désordre, un pour des dégâts, et deux pour entrave à l’action de la police.

Chili: Affrontements avec la police à la manifestation d’hommage à un dirigeant syndical

Lundi matin, à Alger, plusieurs syndicalistes ont été arrêtés à Alger alors qu’ils tentaient d’organiser un sit-in devant le ministère du Travail pour protester contre la non-délivrance du récépissé d’enregistrement aux syndicats autonomes. Plusieurs syndicats autonomes à l’image du syndicat national autonome des personnels de l’administration publique SNAPAP, le Conseil National des Enseignants du Supérieur (CNES) ou le syndicat autonome des travailleurs de la SONELGAZ ont tenté de participer à cette action de protestation. Une dizaine de syndicalistes ont été embarqués de force par la Police au commissariat. Les arrestations ont été très musclées. Des dizaines de camions de police ont été stationnés devant le ministère du Travail. Des policiers ont contrôlé les papiers de tous les passants et dés qu’ils s’apercevaient qu’une personne n’habitait pas à Alger, ils l’embarquaient. D’autre part, on a appris également que le secrétaire national aux mouvements sociaux du FFS, Youcef Aouchiche a été également embarqué par la police.

Treize personnes ont été blessées lundi lors d’affrontements à la mine de Siphumelele exploitée par Anglo American Platinum (Amplats) à Rustenburg dans le nord de l’Afrique du Sud. Quatre permanents du grand Syndicat national des mineurs (NUM), mis en cause par des militants du syndicat rival Amcu, se sont retrouvés encerclés par une foule hostile d’un millier de mineurs. Pour les protéger, les vigiles de la mine sont intervenus. Un total de treize employés de la mine dont quatre vigiles ont été blessés, certaines par des machettes et des objets contondants, tandis que d’autres ont été touchées par des balles en caoutchouc tirées par la sécurité.

Afrique du sud: 13 blessés chez Amplats

Les principaux syndicats d’Ibéria ont appelé à trois séries de cinq jours de grève à l’aéroport de Madrid-Barajas, dont la première a débuté hier. Plusieurs milliers de salariés de la compagnie protestent contre la suppression programmée de plus de 3800 emplois sur un total annoncé de 20000 par la direction. Des travailleurs, brandissant des pancartes ‘ils nous ont vendu à des pirates’ (faisant référence à la fusion avec British Airways), ont bloqué plusieurs voies d’accès à l’aéroport ainsi que de nombreux guichets d’enregistrement. De violents heurts les ont opposé à la police lorsqu’ils ont tenté de pénétrer dans le terminal T4 de l’aéroport.

Grévistes à l’aéroport de Barajas

Grévistes à l'aéroport de Barajas

Suite à l’annonce de la fermeture de leur usine PSA Peugeot-Citroën en Seine-Saint-Denis, les ouvriers mènent de dures actions de grève depuis la mi-janvier. En conséquence de ces actions, la direction a engagé une procédure disciplinaire à l’encontre de sept des grévistes, dont certains ont un mandat de la CGT. Six d’entre eux ont été convoqués à un entretien préalable à licenciement, et le septième, à sanction. Hier, d’entre d’entre eux ont reçu leur lettre de licenciement pour faute lourde. Cette décision sera contestée par la CGT devant le prud’hommes et a fait réagir le syndicat: ‘La direction a monté d’un cran dans la répression, elle monte la pression mais ça n’a pas du tout l’effet escompté, car cela n’a que renforcé la détermination pour continuer la grève’.

Grève à PSA Peugeot-Citroën

Grève à PSA Peugeot-Citroën

La proposition de loi du Parti communiste français sur l’amnistie des syndicalistes poursuivis en justice n’a pas franchi le stade de la commission des lois du Sénat où elle était examinée mercredi 13 février. Le texte devrait tout de même être discuté en séance le 27 février mais le signal envoyé est pour le moins négatif. Les sénateurs communistes avaient souhaité profiter de leur niche parlementaire, le 27 février, pour y inscrire cette proposition de loi, une revendication de longue date portée pendant la campagne présidentielle par Jean-Luc Mélenchon. Elle vise à amnistier « des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives ». Pourtant, les sénateurs PCF avaient proposés un texte très timide, excluant de l’amnistie les violences à l’encontre de la police, des personnes vulnérables ou de moins de 15 ans ainsi que les destructions de biens d’utilité publique.

Plusieurs centaines d’ouvriers ont manifesté mardi matin dans une ambiance tendue devant le siège de Goodyear France à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, où se tenait une réunion durant laquelle l’avenir des ouvriers était discuté. De nombreuses forces de l’ordre avaient été mobilisées aux abords du bâtiment. Certains manifestants ont lancé des fumigènes, des bouteilles et des oeufs aux forces de police qui ont déployé des véhicules avec grille permettant de faire barrage, et ont fait usage de gaz lacrymogènes. Des membres des forces de l’ordre ont été éclaboussés de peinture.

Mercredi, une trentaine de cars venant de Florange, de Liège et de Luxembourg avaient fait le déplacement à Strasbourg pour manifester leur mécontentement quant à la gestion du dossier Mittal. Le déploiement des forces de l’ordre française était énorme, et celles-ci étaient présentes dès la frontière pour procéder à des fouilles. La manifestations syndicales devant le parlement a rapidement tourné à l’affrontement (voir notre article de mercredi). Au total, quatorze personnes ont été blessées et parmi elles, un jeune intérimaire du site de Flémalle, âgé de 25 ans, a perdu l’usage d’un oeil. Selon plusieurs témoins, les forces de police tiraient des balles en caoutchouc à hauteur d’homme, à hauteur de tête. Le jeune homme a été hospitalisé à Strasbourg et devrait rester encore plusieurs jours en soins. De leur côté, les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale française ont demandé à leurs inspections de mener une enquête au sujet des faits.

Manifestation syndicale à Strasbourg

Manifestation syndicale à Strasbourg

Dans une circulaire publiée le 30 janvier, le gouvernement français souligne ‘les risques d’incidents ou d’éventuelles menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit’. Dès lors, les services de renseignements de la police ont reçu comme instruction de ‘suivre au plus près les entreprises en difficulté afin d’anticiper une éventuelle radicalisation des mouvements sociaux’. Manuel Valls, ministre de l’intérieur, a récemment déclaré qu’il ne pouvait pas admettre les explosions sociales. D’ailleurs, un délégué CGT de l’usine Renault à Flins (Yvelines) le confirme: ‘Il y a de plus en plus de présence policière autour de l’usine avec plusieurs voitures banalisées. La police a contacté les délégués syndicaux’.

Un rassemblement a réuni plusieurs centaines de personnes sur le parking de l’usine PSA Peugeot-Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en solidarité avec leurs collègues poursuivis. L’usine, qui doit fermer en 2014, est toujours à l’arrêt bloquée par une grève à l’appel de la CGT. La direction n’a pas tenté de démarrer la chaîne mardi matin. « Des grévistes ont fait éclater un pétard à la peinture ce matin, c’est dangereux », a expliqué la porte-parole…