Voir l’article sur le premier jour de la bataille et le contexte de la prise de la ville.

Hier, 7 juin, les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) ont pris une partie du quartier de Mechleb, à l’est de la ville, Raqqa pourrait se révéler plus facile à prendre qu’espéré. Daesh n’aurait en fait pas l’intention de résister, et une grande partie de ses forces aurait déjà quitté les lieux vers sa nouvelle place forte dans la région de Deir Ezzor, à Mayadin. L’offensive est toujours concentrée sur trois fronts: Mechleb à l’est, la base de la division 17 au nord, et Harqalah à l’ouest.

Ce jeudi 8 juin, les combats se sont poursuivis à Mechleb. L’armée de l’air US a bombardé le quartier, les djihadistes les accusent d’utiliser du phosphore blanc. Les QSD auraient prit aujourd’hui la Base de la Division 17 et l’usine de sucre au nord de la ville, 75 djihadistes y ont été tués selon les QSD. A l’ouest, l’offensive se poursuit dans le quartier de Al Jazra.

Enfin, au sud de l’Euphrate, à distance égale entre Alep et Raqqa (voir l’image), l’armée syrienne a pris une vingtaine de villages à Daesh, jusqu’à Maskaneh, rejoignant le front des QSD (avec lesquels la tradition est à la non-agression). Ce dernier développement peut paraître anecdotique, mais Daesh est à présent hermétiquement coupé de la Turquie, ce qui renforce son isolement et renforce l’idée que les jours de l’Etat Islamique en Syrie sont comptés.

Une énorme carte de la ville de Raqqa et de ses quartiers est disponible ici.

A Meskaneh (gros point rouge), l’isolement de Daesh est scellé.

Situation à Raqqa ce 8 juin

A Meskaneh (gros point rouge), l'isolement de Daesh est scellé.
Situation à Raqqa ce 8 juin

Les Forces Démocratiques Syriennes (QSD), la coalition militaire qui englobe les YPG et les YPJ viennent de lancer la « Bataille de Raqqa », qui verra sa libération. C’est l’aboutissement de sept mois d’offensive pour libérer la région de Raqqa et encercler la ville éponyme. Raqqa était avant la guerre de Syrie la sixième ville du pays avec approximativement 200.000 habitants. Raqqa était avant la guerre une ville majoritairement arabe sunnite et l’est aujourd’hui encore plus après les nettoyages ethniques opérés par Daesh. La ville avait d’abord été prise entre mars et juin 2013 par la rébellion syrienne avant de passer dans les mains de Daesh, la ville est finalement devenue sa capitale. Les QSD ont d’ores et déjà annoncé que Raqqa ne sera pas incorporée à la Fédération du Nord de la Syrie (le nouveau nom du Rojava) après avoir été débarrassée de Daesh. La ville sera administrée par un conseil militaire particulier, le choix d’un rattachement ultérieur au Rojava sera éventuellement proposé plus tard. Ces précautions sont prises pour éviter que la ville et ses habitants ne soient dans l’impression d’une occupation « étrangère » par les Kurdes. Mais la bataille de Raqqa promet d’être difficile, la ville est fortifiée, 3.000 à 5.000 djihadistes y sont prêts à combattre les 15.000 combattants QSD qui arrivent. 80.000 civils ont déjà quitté la ville, certains se réfugiant au Rojava par le nord, d’autres fuyant vers les territoires contrôlés par Daesh au sud. L’état major de Daesh a très probablement déserté la ville pour se retrancher à Mayadin, dans le gouvernerat de Deir Ezzor.

En pratique, les QSD sont en mouvement ce soir même. L’offensive a d’abord été lancée à l’est sur le quartier de Mechleb à l’est de la ville. Peu de temps après, offensive au nord de la ville. Et enfin, il y a peu également à l’ouest de la ville. Nous vous informerons régulièrement des développements à Raqqa. Les internationalistes sont présents à Raqqa et ont toujours besoin de notre soutien, apportez leur votre aide sur rojava.xyz

Situation à Raqqa ce 6 juin au soir.

Le commandement QSD fait l’annonce historique de l’assaut final sur Raqqa

Situation à Raqqa ce 6 juin au soir.
Le commandement QSD fait l'annonce historique de l'assaut final sur Raqqa

Samedi soir au Cloître Saint-Thegonnec (Bretagne) avait lieu le Fest Noz en soutien aux révolutionnaires du Rojava organisé par la gauche indépendantiste bretonne. Ce fut une réussite avec une centaine de personnes qui sont venus profiter de la soirée, des artistes engagés, des étales informatives fournies et d’une restauration forte appréciée. L’argent récolté va pouvoir servir à acheter une dizaine de pansements CELOX dans le cadre de la campagne de soutien au bataillon international de libération du Rojava. Cela a également permis de renforcer les liens avec les travailleurs Kurdes présent. D’autres initiatives auront lieu bientôt.

Bretagne: Succès du Fest Noz en soutien au Rojava

Bretagne: Succès du Fest Noz en soutien au Rojava

Ce samedi 3 juin de 15h à 17h, l’Union des Femmes Socialistes tiendra au Local Sacco-Vanzetti une cérémonie en hommage à Ayşe Deniz Karacagil (combattante du MLKP et du Bataillon International de Libération) et à İbrahim Tufan Eroğluer (combattant du BÖG et du Bataillon Interantional de Libération. Notre section du Secours Rouge sera présente avec la campagne de soutien aux internationalistes pour récolter des fonds destinés à leur offrir des pansements hémostatiques. Plus d’info sur rojava.xyz.

Hasard du calendrier, une autre cérémonie d’hommage à des martyrs communistes turcs aura lieu au même endroit à 17h. Il s’agit des martyrs MLSPB du 6 juin 1981. Une partie du MLSPB combat aujourd’hui dans les rangs du Bataillon International de Libération.

Bruxelles: Cérémonie en hommage aux combattants tombés en martyrs au Rojava

Ce lundi 29 mai, Ayşe Deniz Karacagil est tombée en martyre dans l’opération pour libérer Raqqa. Elle combattait dans les rangs du MLKP et de l’International Freedom Battalion. Les combattantes et combattants des QSD (Forces Démocratiques Syriennes) sont dans la dernière phase d’approche de Raqqa, la capitale auto-proclamée de l’Etat Islamique. Les Forces approchent à présent par le sud de la ville. Un autre internationaliste, İbrahim Tufan Eroğluer, combattant des BÖG (Bataillon Unifié de Libération, composante de l’IFB) est également tombé en martyr ce lundi matin.

İbrahim Tufan Eroğluer

Ayşe Deniz Karacagil

İbrahim Tufan Eroğluer
Ayşe Deniz Karacagil

Ce 9 juin dès 19h au Local Sacco-Vanzetti, soirée de solidarité avec les internationalistes qui combattent au Rojava. Avec la présence notamment d’un militant du PML(RC), organisation qui a participé au Bataillon Interantional de Libération et dont plusieurs membres ont été emprisonnés dans l’Etat espagnol pour « soutien au PKK ». Entrée au profit de Soutien au Bataillon International de Libération au Rojava.

Voir sur Youtube

Soirée de solidarité avec les internationalistes qui combattent au Rojava

Soirée de solidarité avec les internationalistes qui combattent au Rojava

Depuis le début de la campagne de soutien aux internationalistes au Rojava (voir rojava.xyz), nous recevons parfois des messages pour nous demander « comment aller au Rojava ». Premièrement, nous devons préciser que nous ne sommes pas le Bataillon International de Libération (ni son bureau de recrutement), nous ne sommes pas une organisation kurde, nous ne sommes pas situés au Rojava. Les organisations qui prennent part à la campagne sont basées en Europe et font de la solidarité internationale. Il est donc inutile de nous envoyer des candidatures.

Nous suivons de près l’actualité au Rojava et au Moyen-Orient, et nous avons donc un point de vue assez global sur la situation géo-politique sur place. Nous allons donc répondre à quelques questions qui nous sont régulièrement posées sur bases d’informations accessibles à tous.

1. Puis-je me rendre au Rojava depuis la Turquie ? La Syrie ? Le Liban ? L’Iran ? L’Irak ? Le Kurdistan irakien N’importe quel autre endroit ?
La réponse est très simple: ne tentez pas de rejoindre le Rojava depuis la Turquie. Ne tentez pas de rejoindre le Rojava depuis le Liban ou depuis une zone contrôlée par le régime syrien. Ne tentez pas de rejoindre le Rojava depuis l’Iran. Ne tentez pas de rejoindre le Rojava depuis la partie de l’Irak contrôlée par l’armée irakienne ou par le PDK. Ne tentez pas de rejoindre le Rojava depuis une zone contrôlée par Daesh.

2. Puis-je compter sur l’aide du Kurdistan irakien ? Du PDK ? Du PUK ?
Réponse courte: non. Le Kurdistan irakien est un pays féodal en transformation. Il y a plusieurs forces armées, et les limites entre elles ne sont pas claires. Le PDK (qui contrôle l’ouest du pays et l’aéroport d’Erbil) est très hostile à la révolution au Rojava et allié de la Turquie. Le PUK (qui contrôle Souleimaniye) a des relations amicales avec le Rojava, mais son pouvoir est limité. Ne demandez pas de l’aide à des fonctionnaires irakiens sous prétexte qu’ils sont au PUK. Au mieux, ils ne sauront pas vous aider. Au pire, vous allez vous faire arrêter.

3. Puis-je aller au Rojava seul ? Qui peut m’aider ?
N’espérez pas passer la frontière vers le Rojava seul. N’espérez pas sauter la clôture, vous risquez de vous faire tuer par un garde-frontière. Si vous voulez rejoindre le Rojava, contactez les YPG. Ce sont eux qui contrôlent le Rojava, ce sont eux qui décident qui y rentre malgré le blocus du PDK. Pour cela, vous devez utiliser PGP. Une fois que vous savez utilisez PGP, contactez les via leur adresse e-mail, ici.

4. Est-ce illégal selon le pays où je vis ?
Le simple fait de se rendre sur place peut être illégal selon votre pays d’origine et vos intentions. Mais ce qui pourrait l’être c’est ce que vous y faites. Qui plus est, même si cela n’est pas illégal, les autorités de votre pays pourraient tenter de vous empêcher d’y aller. Evitez donc de parler de votre voyage, avant, pendant et après, surtout sur les réseaux sociaux.

5. Quelle devrait être la première étape ?
Informez-vous. La situation au Moyen-Orient change tous les jours. Vous ne pouvez espérez passer à travers un blocus de cette ampleur sans avoir une idée relativement précise des situations politiques, religieuses, territoriales, linguistiques, etc. de la région. Si vous voulez allez au Rojava, donnez-vous en les moyens, informez vous intensivement. Notre site est un bon moyen de commencer avec notre dossier sur le Kurdistan, notre vidéo « Guerre en Syrie: Décryptage » et nos actualités quotidiennes.

6. Y a t’-il d’autres façons de soutenir ?
Participer à la campagne en faisant un don sur rojava.xyz.

FAQ: « Comment aller au Rojava ? »

Neuf internationalistes qui ont combattus Daesh dans les rangs des YPG ont été arrêtés par la police du PDK alors qu’ils rentraient du Rojava pour retourner chez eux. Les internationalistes états-uniens, italiens et espagnols Callum Ross, Ozgan Ozdil, Anthonî Degatto, Justin Schnepp, Mirko Bruna, Paola Andolina, Damien Rodriguez, Fernando Sanches Grassa ont été arrêtés à un checkpoint à 1,5km de Erbil (Hewler en kurde). Il arrive fréquemment que des combattants rentrant par l’Irak soient arrêtés par les Peshmergas du PDK (Parti Démocrate du Kurdistan). Les étrangers sont rapidement repérés par le visa expiré (maximum 1 mois) qui figure dans leur passeport.

La frontière de Semalka, entre le Kurdistan irakien et le Kurdistan syrien

La frontière de Semalka, entre le Kurdistan irakien et le Kurdistan syrien

Parmi les internationalistes qui combattent Daesh en Syrie, des militants du PML(RC) espagnol sont poursuivis pour “soutien au PKK”. Introduction sur la situation au Rojava et sur la répression des internationalistes en Europe, par un membre d’une délégation solidaire du Secours Rouge au Kurdistan. Conférence d’un militant du PML(RC) et de la ‘Plateforme de Soutien aux Prisonniers du 27 Janvier’ sur la situation des inculpés en Espagne. Ce 9 juin à 19h au Local Sacco-Vanzetti (54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles).

Entrée à prix libre, profits au bénéfice la campagne de soutien aux internationalistes au Rojava (rojava.xyz).

Voir sur Youtube

Soirée de soutien aux internationalistes espagnols réprimés pour leur engagement au Rojava

A l’occasion du 1er Mai, le MLKP-Rojava a publié ses salutations, vous pourrez retrouver la traduction complète sur le site du Secours Rouge International, ici.

Nous vous saluons depuis le Rojava où le combat pour la liberté, la dignité et la révolution est couronné de succès. Par notre révolution, par l’espoir et la résistance des peuples opprimés au Moyen-Orient, nous voulons célébrer ce 1er Mai comme une journée d’unité, de solidarité et de résistance des travailleurs et travailleuses.

Nous nous souvenons des morts qui sont devenus immortels en combattant pour la révolution et le socialisme, nous leur assurons que nous continuerons à porter leur mémoire.