Les manifestations contre l’austérité du printemps dernier ont coûté plus de 2,3 millions de dollars canadiens (1,6 millions d’euros) en salaires au Service de police de la Ville de Montréal entre le 23 mars et le 9 mai. Environ 10.000$ en dommages subis par des véhicules de police s’ajoutent à cette facture. À titre de comparaison, le printemps érable, en 2012, avait coûté 4,4 millions en salaires entre le 1er février et le 27 avril. Il avait mobilisé environ 75 % des étudiants du Québec, soit 316.000 personnes.

Le mouvement du printemps dernier contre l’austérité était toutefois de moindre ampleur, avec environ 60.000 étudiants en grève générale. Ils avaient été rejoints par des syndicats à l’occasion de journées de mobilisation, comme ce fut le cas lors de la marche des travailleurs du 1er mai. Sur la facture de 2,3 millions, les heures supplémentaires représentent environ 958.000 $. La facture pourrait être particulièrement salée à la fin de l’année, puisque des associations étudiantes et des syndicats promettent d’intensifier la mobilisation.

Manifestation anti-austérité

Manifestation anti-austérité

Quatre FN 303 ont été commandés par la police locale d’Anvers pour ses unités de réaction rapides. Ces unités, composées de trois agents très entraînés, circulant en voiture banalisée, ont été constituées à la suite des attentats contre le magazine Charlie Hebdo au début de l’année à Paris. Ces armes semi-automatiques, uniques en Belgique, tirent des projectiles en plastique contenant de la peinture ou du spray au poivre.

Le FN 303

Le FN 303

Aux Etats-Unis, les autorités semblent avoir un nouvelle passion : prendre des photos d’individus à la dérobée pour les croiser, à l’aide de logiciels de reconnaissance faciale, à leurs fichiers de suspects déjà enregistrés. Utilisée depuis des années par les militaires et autres services de renseignements, l’outil a conquis les départements de police locaux. Le New York Times rapporte ainsi l’expérience de deux hommes dont le portait a été tiré par des policiers lors d’un contrôle de routine, à San Diego, et ce malgré leur refus. Et aucune trace de l’opération ne semble exister : la police de San Diego explique en effet ne pas demander de rapport sur l’utilisation de la reconnaissance faciale lorsque celle-ci n’aboutit à aucune arrestation.

Un avocat de la région explique avoir en moyenne, chaque mois, deux appels relatifs à la reconnaissance faciale. « La plainte est toujours la même : [les policiers] l’ont utilisée sans en avoir la permission. [Les plaignants disent : ] “ La police m’a mis les menottes, je suis sur le trottoir et ils sortent un iPad et prennent des photos. ” Les critiques sont telles que certains municipalités ont carrément décidé d’abandonner la reconnaissance faciale, après l’avoir un temps expérimentée. C’est le cas de Boston ou d’Oakland, qui a dû abandonner un système de vidéosurveillance lié à des logiciels de reconnaissance faciale, sous la pression de la population et d’associations de défense des libertés civiles. Ces cas semblent isolés : New York, Chicago utilisent toujours ce genre de logiciels pour détecter les auteurs de crimes sur leur tentaculaire réseau de caméras de surveillance. De même, le FBI continue de creuser le sillon, avec son “Next Generation Identification program”, qui mélange relevé d’empreintes, scans oculaires et reconnaissance faciale.

Reconnaissance faciale

Reconnaissance faciale

95 % de l’Internet n’est pas indexé par les moteurs de recherche ordinaires. Le Deep Web [web profond], la partie cachée de l’Internet, qui n’est pas nécessairement secrète, mais n’est pas accessible avec les moteurs de recherche courants. Le Dark Web, par contre, est une couche d’application et un protocole qui permet aux gens de communiquer de façon anonyme et cryptée. Les utilisateurs passent par des réseaux cryptés comme Tor, le projet Invisible Internet et Freenet. Ils se rencontrent sur des forums en ligne, dont beaucoup sont fermés et auxquels on ne peut accéder qu’en étant parrainé par un ou deux utilisateurs.

La société Sixgill a développé une technologie de pointe en cybersécurité qui lui permet de découvrir et de surfer dans les « meilleurs » sites du Dark Web, pour essayer de comprendre les gens qui se cachent derrière. Sixgill est une entreprise B2B, ce qui signifie que ses clients sont d’autres entreprises. Elle ne travaille pas avec les victimes individuelles de piratage, qui sont pour la plupart des victimes passives, et emploi d’anciens policiers (la police israélienne emploie des cyber-enquêteurs expérimentés, entre autres l’unité nationale Lahav 433),

Présentation de la société Sixgill

Présentation de la société Sixgill

Windows 10, disponible depuis plusieurs mois en béta, et disponible depuis le 29 juillet en version publique et finale a plusieurs outils de surveillance intégrés. Ces outils ont été intégrés par Microsoft lors de la phase de test. Selon Microsoft, il s’agissait d’analyser les comportements des testeurs pour améliorer le système d’exploitation. Que ce soit vrai ou pas importe peu : il faut désactiver ces outils. Un petit programme baptisé « Windows Tracking Disable Tool » propose de les désactiver de façon automatique en quelques secondes. Le programme est d’une simplicité déconcertante, mais malheureusement il est difficile de savoir d’où provient une erreur s’il y en a. Impossible de savoir si le programme espion était déjà désactivé/effacé ou s’il n’a simplement pas pu être désactivé.

Pour utiliser ce programme, rendez-vous là et téléchargez ‘Run.exe’. Ensuite, ouvrez votre dossier téléchargement, clic-droit, Executer en tant qu’administrateur. Cochez tout, cochez ‘Disable’ et cliquez sur ‘Go private’.

Windows 10, comme tous ses prédécesseurs, espionne largement ses utilisateurs. Par contre, il comble de nombreuses failles de sécurité, c’est donc une bonne chose de mettre à jour. Il existe des systèmes d’exploitation orientés pour l’anonymat et la vie privée, Windows n’en est pas un, Tails oui.

Windows Tracking Disable Tool

Windows Tracking Disable Tool

Suite à l’annulation par la cour constitutionnelle le 11 juin dernier de la loi sur la conservation des données, un nouveau projet de loi a été déposé par le gouvernement. La loi d’origine (votée en 2013 et appliquée dés l’automne 2014) forçait les fournisseurs d’accès à internet et aux opérateurs téléphoniques de stocker durant un an toutes les sessions de connexion internet, les adresses d’origine et de destination des courriers électroniques, les adresses des sites visités ainsi que les dates de ces visites, mais aussi toutes les « métadonnées » relatives aux conversations téléphoniques (numéros appelés, durée des conversations, etc.)

Le nouveau projet de loi quant à lui, distingue les informations entre-elles (identification, communication, localisation et données personnelles), qui selon leur type seront stockées entre 2 et 12 mois. Dans la première loi, seuls les services de renseignements et la justice avaient accès aux informations alors que le nouveau projet prévoit de donner accès selon le type d’information à la cellule des personnes disparues, aux services d’urgence et à la médiation télécom. L’un des avocats qui avait introduit le recours contre la première loi a prévenu « On réattaquera cette loi ».

Suite à un attentat suicide de l’EI le mois dernier qui avait fait 26 morts, le gouvernement koweitien vient d’approuver une loi extrêmement lourde puisqu’elle va imposer à toute sa population (1.3 millions de Koweitiens et 2.9 millions de résidents étrangers) de fournir un échantillon d’ADN à une base de données nationale. Toute personne refusant sera passible d’une condamnation à un an de prison et à une amende de 33.000$ (30.000€). Toute personne qui fournira un faux échantillon sera passible de 7 années d’emprisonnement. Le budget total de l’opération est estimé à 400 millions de dollars américains.

En 2005, le Portugal avait souhaité faire passer une telle loi, avant de se raviser pour des questions de coût. En 2008, l’Union Européenne avait finalement interdit le fichage d’une personne tant qu’elle n’a pas été accusée d’un crime.

Tous les Koweitiens devront donner leur ADN à une base de données nationale

Tous les Koweitiens devront donner leur ADN à une base de données nationale

En janvier 2015, le groupe de supporters antifa ‘Ultra Inferno’ de l’équipe de football ‘Standard de Liège’ avait déployé un gigantesque tifo (banderole) ‘Red or Dead’ à l’encontre d’un joueur passé dans l’équipe adverse d’Anderlecht (voir notre précédent article). Le tifo faisait références à plusieurs films d’horreurs comme ‘la cité de la peur’, ‘massacre à tronçonneuse’ ou ‘Dod Sno’, et à des couleurs politiques évidentes, mais la presse s’était empressée de comparer ce visuel aux vidéos de l’Etat Islamique, dans lesquelles des islamistes décapitent leurs opposants à la caméra. A l’époque, les 700 membres d’Ultra Inferno avaient été sanctionnés par des interdictions de déplacement. On apprend aujourd’hui qu’un seul supporter a été condamné pour cette affaire à 8 mois d’interdiction de stade et à 400€ d’amendes. En outre, le groupe a perdu ses facilités d’accès au stade pour préparer des animations.

Les Ultra Inferno, groupe de supporters ancrés à gauche et antifascistes sont régulièrement sanctionnés.

Le tifo

Pour les entreprises militaires et sécuritaires israéliennes, la situation singulière de Jérusalem Est occupée présente des opportunités particulières de développement de nouvelles méthodes pour imposer l’occupation. La société Ofek Aerial Photography a ainsi vendu un système de cartographie de style « Google Street » aux services de l’armée et de la police israéliennes utilisé pour planifier des opérations à Jérusalem Est occupée, jusqu’au plus petit détail. La technologie peut être utilisée pour quoi que ce soit allant de mesurages pour les démolitions des maisons à des jeux vidéo de tirs simulant des invasions militaires à pleine puissance.

Le système a deux caractéristiques principales, l’imagerie sphérique à 360° qui peut montrer toutes les rues et vous permet de placer des calques et de prendre des mesures, et la numérisation laser qui vous permet de voir la même zone. Le système a été particulièrement utile lors de l’assaut prolongé contre le quartier Shu’afat, à Jérusalem-Est occupée l’été dernier suite à l’assassinat de l’adolescent palestinien Mohammed Abu Khdeir. Il n’existait pas de cartographie de Jérusalem Est, l’armée israélienne ne savaient pas en quoi étaient faites les portes, s’il y avait des barreaux aux fenêtres, si un véhicule passait dans la rue alors qu’elle est trop étroite. Avec Ofek Aerial Photography, lorsqu’ils tapent les coordonnées de la maison, ils voient exactement ce qu’ils ont besoin de voir.

Données fournées par Ofek Aerial Photography

Données fournées par Ofek Aerial Photography

Des milliers de chercheurs, scientifiques, universitaires et patrons d’entreprises technologiques (Stephen Hawking, Steve Wozniak et Elon Musk pour ne citer qu’eux) ont appelé à une interdiction des « armes autonomes », c’est à dire des « robots tueurs ». Ce qui est désigné par là, ce sont des machines dotées d’une intelligence artificielle et qui peuvent prendre la décision de tuer sans qu’il y ait une décision humaine derrière. Cet appel a eu lieu lors d’une grande conférence sur l’intelligence artificielle -qui a connu des développements fulgurants ces derniers mois et années- à Buenos Aires. Les armes offensives autonomes sont désignées comme la « troisième révolution militaire », après l’invention de la poudre et de la bombe nucléaire, puisqu’elles permettent de causer de grands dommages sans pertes humaines pour son propriétaire. Si cette dernière est difficile à fabriquer et qu’il est difficile de s’en procurer les ingrédients, les robots tueurs seront probablement ‘faciles’ à fabriquer et bon marché. De nombreuses machines autonomes sont déjà utilisées sur les champs de bataille (ou en phase de l’être), qu’on pense aux drones, devenus omniprésents dans les zones de conflits, ou au robots qui assistent les militaires dans leurs opérations (comme ceux de Boston Dynamics), avec la différence notable qu’elles ne disposent pas d’intelligence artificielle, ni du pouvoir de tuer sans décision humaine. Les appelants précisent que les armes autonomes (et l’intelligence artificielle) ne sont plus une question de décennies mais d’années.

Si ces armes venaient à être interdites avant même leur création, ce ne serait pas une première, les lasers aveuglants ont été interdits avant d’avoir été développés à grande échelle en 1998.

Un prototype de robot militaire

Un prototype de robot militaire