L’organisation policière internationale a annoncé hier qu’elle n’était pas convaincue que les éléments transmis par la Turquie concernant Bahar Kimyongür permettent de répondre aux exigences des règles de ses instances juridiques. Elle a dès lors provisoirement retiré le mandat d’arrêt international délivré à son encontre. Bahar est détenu en Italie en vertu de ce mandat depuis le 21 décembre dernier, et est actuellement assigné à résidence. Ce retrait du mandat d’arrêt devrait signifier la remise en liberté du militant.

Dimanche, des centaines de sympathisants du PKK brandissant des pancartes avec la photo d’Ocalan et exigeant la libération du dirigeant ont défilé dans le district de Fatih, à Istanbul. Le rassemblement n’ayant pas été autorisé, les forces anti-émeutes sont rapidement intervenues. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et ont pris d’assaut le bâtiment d’une banque, brisant des vitrines et érigeant des barricades sur les routes. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, des jets d’eau et des balles en caoutchouc sur la foule. Ils ont également interpellés plusieurs personnes alors que les affrontements ont duré plusieurs heures.

Déploiement policier à Istanbul

Déploiement policier à Istanbul

A quelques heures de l’inauguration de la route sur le campus de la Middle East Technical University à Ankara, dont la construction a entraîné la destruction de milliers d’arbres et d’un des derniers poumons verts de la ville, des centaines d’étudiants s’étaient rassemblés à proximité d’une des entrées du campus. Une nouvelle fois, comme ils l’on fait depuis le début des travaux, ils ont dénoncé la décision du maire de la ville, Melih Gokcek. Après des semaines de contestation, il a ‘gagné’ la bataille, réprimant tout mouvement contre le projet par de multiples interventions policières. Hier encore, la police anti-émeute a eu recours aux gaz lacrymogène, canons à eau et autres balles en caoutchouc pour disperser les étudiants. Des mesures de sécurité avaient été renforcées avant la cérémonie à laquelle a assisté le premier ministre Recep Tayyip Erdogan et d’autres hauts fonctionnaires.

Répression à la Middle East Technical University

Répression à la Middle East Technical University

Répondant à un appel diffusé sur les réseaux sociaux, des centaines de personnes s’étaient rassemblées à proximité de la place Taksim ce samedi contre la nouvelle loi encadrant l’usage d’Internet promulguée la semaine dernière. Comme à son habitude, la police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser les manifestants, dressant un cordon de sécurité aux alentours de la place. Des séquences vidéos montrent qu’une cartouche de gaz tirée par la police a atterri dans un bus public, affectant tous les passagers parmi lesquels de nombreux enfants. Plusieurs manifestants ont été interpellés. Suite au vaste mouvement populaire dénonçant le contrôle étatique sur les communications internet autorisé par cette loi, les autorités ont d’ores et déjà annoncé leur intention d’amender le texte. En attendant, le mouvement ne faibli pas.

Manifestation réprimée contre la loi internet

Manifestation réprimée contre la loi internet

La police antiémeutes turque a utilisé aujourd’hui samedi à Istanbul des gaz lacrymogènes et un canon à eau contre les quelque 3000 personnes manifestant contre une nouvelle loi renforçant le contrôle de l’internet. La police tentait ainsi de faire partir les manifestants de la place Taksim, lieu récurrent de contestation en Turquie. Les manifestants ont répliqué en tirant des feux d’artifice sur la police, qui a arrêté des dizaines d’individus.

La loi controversée est entrée en vigueur mercredi après sa promulgation par le président, dont le veto avait pourtant été maintes fois sollicité. Elle donne à l’autorité gouvernementale des télécommunications (TIB) le pouvoir de bloquer un site internet si son contenu porte atteinte à la vie privée ou est jugé offensant. Ce contrôle accru a suscité la réprobation en Turquie et à l’étranger, ses détracteurs estimant qu’il s’agissait d’une tentative du pouvoir d’étouffer le mécontentement de la population et d’éviter la propagation par l’internet de preuves sur le vaste scandale de corruption qui secoue actuellement le gouvernement.

manifestation contre la censure d’internet

manifestation contre la censure d'internet

La police anti-émeute a tiré du gaz lacrymogène et des jets d’eau contre les manifestants kurdes réunis à l’occasion du 15ème ‘anniversaire’ de l’arrestation d’Abdullah Ocalan, leader du PKK. Ceux-ci s’étaient réunis à Diyarbakir, mais aussi dans plusieurs autres villes du sud-est du pays, pour exiger la libération du prisonnier. A Diyarbakir, les manifestants ont fait face aux tirs policiers par des jets de pierres et de cocktails Molotov. Des affrontements similaires ont eu lieu à Sirnak, à Cizre, à Silopi, etc.

Des milliers de Kurdes ont défilé sans incident samedi à Strasbourg pour réclamer la libération du leader du PKK Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie, et des progrès dans l’enquête sur l’assassinat de trois militantes kurdes. Les Kurdes ont choisi de manifester une nouvelle fois dans la ville du Conseil de l’Europe et du Parlement européen, quinze ans jour pour jour après l’arrestation du chef du PKK. « Libérez Öcalan », « Indépendance du Kurdistan », scandait la foule des manifestants qui avançaient derrière des banderoles clamant les mêmes slogans.

Le tribunal d’Eskisehir, dans l’ouest du pays, a condamné 17 personnes à des peines allant de un à deux ans de prison pour avoir insulté le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Toutes ont été reconnues coupables d’avoir ‘délibérément insulté le chef du gouvernement sans manifester le moindre regret’ lors d’un rassemblement dénonçant la politique de santé du gouvernement. Un des slogans scandés ce jour-là était ‘Tayyip Erdogan, le serviteur du FMI, le serviteur des patrons’.

Hier, nous vous annoncions l’arrestation de quatre membres présumés du DHKP-C dans le cadre d’une opération anti-terroriste dans la région d’Athènes menée ce lundi 10 février. Selon plusieurs sources non-officielles (les autorités se sont contentées de révéler les âges des suspects: 25-33-41-49), plusieurs membres haut-placés figureraient parmi les personnes interpellées. Parmi eux, Hüseyin Ferzi Tekin, 49 ans, qui est devenu le leader de la branche armée du DHKP-C après le décès, en 2008, de son fondateur Dursun Karatas. La personne de 41 ans serait impliquée dans le meurtre d’un homme d’affaire turc en 1996. Par ailleurs, le document d’asile politique du suspect de 33 ans et le permis de résidence de celui de 41 ans seraient des faux. L’opération a été déclenchée lundi d’après les renseignements fournis par un informateur anonyme. Les unités anti-terroristes grecques ont en outre saisi plusieurs armes ainsi que des explosifs au cours des perquisitions menées dans le cadre de ce raid. Tekin, lequel aurait été en possession d’un faux passeport au moment de son arrestation, est accusé d’être impliqué dans un incident, en octobre 2011, au cours duquel un membre du DHKP-C a été tué alors qu’il fabriquait une bombe à son domicile à Salonique.

Opération anti-DHKP-C dans la banlieue d’Athènes

Opération anti-DHKP-C dans la banlieue d'Athènes

La police grecque a arrêté quatre personnes et a saisi des armes et des explosifs dans une opération menée par l’unité anti-terroriste de la police grecque dans la région d’Athènes. Dans un communiqué, elle a annoncé que l’opération avait duré toute la journée, mais n’a donné aucune information concernant l’identité des quatre personnes interpellées, ni le type d’armes saisies. Selon plusieurs sources, il s’agirait de personnes de nationalité turque recherchées pour leur appartenance au DHKP-C.