Mardi 23 mars, Çiçek Kobanê (Dozgin Temo), une combattante kurde des YPJ emprisonnée à Urfa en Turquie, a été condamnée à la réclusion à perpétuité. Çiçek Kobanê avait été blessée et capturée le 21 octobre 2019 durant une attaque des groupes armées syriens soutenus par la Turquie près d’Ain Issa (Serê Kaniyê). Le procès a débuté le 2 juin 2020. Lors de la 6e audience, le tribunal l’a condamné à la perpétuité pour avoir « détruit l’unité et l’intégrité de l’État turc », en plus des 10 ans et 10 mois pour « meurtre ». Çiçek Kobanê a participé à l’audience depuis la prison via un système de visioconférence. Son avocate Hidayet Enmek a annoncé qu’elle fera appel du verdict.

Çiçek Kobanê (Dozgin Temo)

Çiçek Kobanê (Dozgin Temo)

Ce week-end de nombreuses manifestations étaient prévues un peu partout dans le monde pour dénoncer les conditions de détention d’Abdullah Öcalan, le leader historique du PKK. Avec le lancement, par la Turquie, de l’opération « Griffe-Tigre 2  » dans la région de Gare, au Kurdistan irakien (voir notre article) , la commune internationaliste et la coordination Rise Up 4 Rojava ont lancé un appel à la mobilisation. Aux manifestions en soutien à Abdullah Öcalan, les manifestant·e·s présent·e·s ont dénoncés l’invasion turques de la région. Des dizaines de manifestations ont eu lieu aujourd’hui dans une trentaine de villes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. D’autres manifestations s’organiseront ce dimanche et dans les jours qui suivent.

Lien pour connaître les dates et lieux des prochaines manifestations

Lien pour suivre les actions dans le monde

Lien vers l’appel à actions de Rise Up 4 Rojava

Manifestation du 12 février 2021 (Pour A. Öcalan et le soutien à Gara)

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Le mercredi 10 février, la Turquie a lancé l’opération « Griffes Aigle -2 » dans la région de Gara, au Kurdistan irakien. Cette opération vise les bases des HPG (les forces de défenses du PKK présentes dans la région) avec l’aval du gouvernement régional du Kurdistan irakien (allié de la Turquie). Un rassemblement se tiendra ce samedi à Bruxelles pour la libération d’Abdullah Öcalan et dénoncer les attaques de l’état turc dans la région de Gare. Rassemblement demain samedi 13 février 2021 à 14h à la Porte de Namur (Bruxelles).

Opération Griffes Aigle -2 _ 10 février 2021

 

Depuis 5 semaines, les étudiant·es et professeur·es de l’Université du Bosphore à Istanbul sont en révolte contre le gouvernement d’Erdogan suite à la nomination par le gouvernement turc d’un recteur extérieur proche du parti au pouvoir (voir notre article). Face aux manifestations, la police a fait des descentes dans les résidences étudiantes et barricadé le campus. Les manifestations ont été réprimées au moyen d’une force policière écrasante et des services secrets. On compte au moins 250 arrestations pour cette semaine. Plus d’infos ici.

La police turque investi les résidences étudiantes

La police turque investi les résidences étudiantes

A l’université de Boğaziçi, le mouvement de protestation n’a pas faibli depuis la nomination par Erdoğan de Melih Bulu à la présidence (voir notre article). La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants rassemblés dans le quartier de Kadikoy à Istanbul, alors que les manifestations dirigées par des étudiants continuaient de s’intensifier le 2 février. 159 étudiants ont été placés en détention.

A la répression de ces manifestations s’ajoute celle du cercle LGBT. Une exposition-collage de fortune organisée par les étudiants protestataires est devenue prétexte à une vague de réactions islamo-homophobe, en raison d’une des œuvres représentant Shahmeran, une créature mythique, moitié femme, moitié serpent, dessinée sur un tapis de prière imprimé orné d’une image de Kaaba. Le local du cercle LGBT a été perquisitionné et pillé, le cercle a été interdit, et quatre étudiants ont arrêtés et qualifiés publiquement de “déviants”. Pour ce collage, ils sont accusés d’incitation à la haine selon article 216/1, concernant l’insulte aux valeurs religieuses. 2 de ces étudiants sont libérés le 30 janvier mais les deux autres sont incarcérés. Comme ce délit est passible au maximum d’une peine de 6 mois à 1 ans de prison, ces deux jeunes ne devraient pas être en détention préventive.

Le 20 janvier à 12h30, Gökhan Güneş, militant connu du Parti Socialiste des Opprimés, a été enlevé par 5 policiers en sortant de l’hôpital du district d’Ikitelli à Istanbul. Depuis, les autorités niaient le détenir et prétendaient même ignorer où il se trouvaient (voir notre article). Une forte mobilisation a eu lieu, en Turquie, où un rassemblement des proches de Gökhan a été violemment dispersée hier par la police, mais aussi en Europe. Finalement, la police a contacté les parents de Gökhan pour reconnaître qu’il était en détention.

EDIT: Gökhan Güneş a été mis en liberté provisoire le 23. Il a été torturé à l’électricité pendant sa détention.

Collage à Bruxelles

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Lors d’une opération datant du 13 janvier 2021, l’Etat fasciste a mis en garde à vue 47 militants sur la base d’une liste signée par une personne devenue un agent de l’Etat. Mais les dossiers était à ce point creux que, hormis 5 détention provisoire et 5 assignations à résidence, les autres ont été libérés sous condition de contrôle judiciaire. Mais l’offensive de terreur policière se poursuit. Le 20 janvierà 12h30, Gökhan Güneş, militant connu du Parti Socialiste des Opprimés,  a été enlevé par 5 policiers en sortant de l’hôpital du district d’Ikitelli à Istanbul. Il descendait du bus pour se rendre à son lieu de travail à Başakşehir.

Gökhan Güneş a déjà été mis en garde à vue, a été poursuivi et constamment harcelé par la police. Suite a sa disparition, sa famille s’est immédiatement adressée au bureau du procureur ainsi qu’à la branche antiterroriste de la police. Celle-ci a refusé d’investiguer sa disparition sous prétexte qu’il n’est pas de la région. L’unité de renseignement de la gendarmerie a par la suite appelé l’oncle de Güneş qui habite dans une autre région éloignée de son domicile en demandant si Gökhan Güneş était chez lui. Dans les années 90, plus de 10.000 opposant.e.s, militants révolutionnaires et kurdes ont disparus suivant un schéma similaire.

Gökhan Güneş

 

 

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Les policiers de la Branche antiterroriste et du renseignement de la Direction de la sécurité ont mené une vaste opération répressive hier mercredi contre la gauche révolutionnaire dans la province d’Izmir. 51 personnes étaient visées, 48 ont été arrêtées sous l’accusation d’appartenance à des organisations communistes clandestines. Parmi ces 48 personnes, 34 sont membres du Parti Socialiste des Opprimés (ESP), de l’agence de presse militante ETHA et de l’association culturelle BEKSAV. Özlem Gümüştaş, secrétaire général de l’ESP, ainsi que deux anciens responsables provinciaux de l’ESP sont également été détenus. Un grand nombre de documents numériques et de publications ont été saisis lors des perquisitions. Des rassemblements de solidarité auront lieu demain.

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