Le 16 août, un haut responsable des Unités de résistance de Sinjar, la force d’auto-défense des Yézidis, Saeed Hassan Saeed a été touché par un raid mené par les forces turques dans la région du Sinjar. Il a ensuite été admis dans une ancienne école transformée en clinique, située précisément dans le village de Sekaina. Cette clinique a été visée le lendemain par des drones turcs. Ce raid, qui a fait huit morts et huit blessés, est un crime de guerre puisque la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre précise, dans son article 18, que « les hôpitaux civils organisés pour donner des soins aux blessés, aux malades, aux infirmes et aux femmes en couches ne pourront, en aucune circonstance, être l’objet d’attaques ».

Précisions/Corrections
Le 16 août, Saeed Hassan Saeed a en fait été tué par le raid turcs. Ce sont d’autres membres des YBŞ, blessés lors de ce raid, qui ont ensuite été admis dans la clinique de Sekaina, visée le lendemain par des drones turcs.

Les huit victimes du bombardement de la clinique

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Des mandats d’arrestation ont été émis par le procureur générale de Diyarbakir à l’encontre de 88 personnes pour motif de « propagande du terrorisme sur les réseaux sociaux ». Dans le cadre de l’enquête, la police a mené des perquisitions simultanées à 104 adresses et procédé à l’arrestation de 59 personnes. 29 personnes seraient toujours recherchés par la police turque dans le cadre de cette même enquête. Dans le cadre d’une enquête similaire lancée par le procureur général d’Adana, 29 domiciles ont été perquisitionnés par la police à Adana. Les perquisitions ont eu lieu aux motifs de participations à des manifestations non déclarées, de publications sur les réseaux sociaux, ainsi que de préparations de manifestation en faveur de la cause kurde.

Policiers turcs (archives)

26 personnes arrêtées dans ces perquisitions ont été emmenées à la Direction provinciale de la sécurité d’Adana pour y être interrogés.

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Au moins 131 prisons ont été construites depuis le coup d’État du 15 juillet 2016, regroupant des opposants au pouvoir. Une centaine d’autres est envisagée. Parmi elles, un complexe géant, qui doit voir le jour près de Bursa, au nord. Sa capacité de 15 000 détenus est comparable à celle de Rikers Island, le plus grand pénitencier américain. À titre d’exemple, la plus grande prison de France, Fleury-Mérogis, a été conçue pour accueillir 2 855 détenus. Le rythme des constructions a, depuis 2016, doublé par rapport aux quatre années précédant le coup d’État avorté. La taille de chaque centre pénitentiaire a même augmenté. Ils sont désormais 50 % plus grands, un étage supplémentaire ayant été rajouté au modèle classique en Turquie des blocs de prison à deux étages. La population carcérale en Turquie est passée sur la même période de 180 000 à près de 300 000 personnes, d’après les statistiques officielles du ministère de la justice. Et ce, malgré deux amnisties générales et la libération de 190 000 prisonniers non-politiques depuis 2016, afin de faire de la place dans les prisons.

Le gouvernement a utilisé ses pouvoirs extraordinaires conférés par l’État d’urgence décidé à la suite du coup d’État avorté, pour faciliter juridiquement et financièrement la construction de prisons. Un décret a ainsi abrogé l’obligation de faire apparaître ces dépenses dans le budget annuel de l’État. Un autre a étendu les zones constructibles aux pâturages. Au moins vingt provinces étaient concernées par des projets de construction de nouvelles prisons. On estime à plus de 1,1 milliard d’euros le coût total de ces programmes.

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En Turquie, 95 000 hectares sont partis en fumée. Le président Erdogan s’est rendu tardivement sur le front des incendies à bord d’un bus escorté par la police. Il a parlé aux victimes à travers un mégaphone, et leur a jeté des sachets de thé depuis la porte ouverte de son bus. Le fait est que la Turquie n’a pas les moyens de faire face à ces incendies. Elle n’a pas d’avion bombardier d’eau en état de fonctionner. Les Turcs ont alors lancé sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #HelpTurkey, un appel à l’aide internationale. Avec 2,5 millions de retweets, c’est une humiliation pour le président Erdogan qui a lancé un nouveau hashtag, #StrongTurkey (Turquie forte) et fait ouvrir par le bureau du procureur une enquête. Celle-ci doit déterminer si les tweets autour de #HelpTurkey ont eu pour intention de « créer de l’anxiété, de la peur et de la panique au sein de la population, et d’humilier le gouvernement turc ». Enfin, les chaînes de télévision turques n’ont plus le droit de diffuser en direct les images des incendies, sous peine d’amende.

Incendie dans le district de Marmaris, en Turquie

La Turquie construit actuellement un nouveau mur le long de sa frontière iranienne. Lorsque le mur sera achevé, la communication entre les villageois kurdes frontaliers sera complètement coupée. L’année passée sept personnes ont été tuées dans la région frontalière et 124 personnes au cours des 20 dernières années, principalement des bergers kurdes, accusés par la suite de contrebande par les forces de sécurité iraniennes ou turques. Sur les 295 km de frontière avec l’Iran, la Turquie a déjà installé 77 postes militaires, déployé des centaines de soldats patrouillent quotidiennes et creusé des fossés d’une largeur et d’une profondeur de 5 mètres le long de la frontière. A cela s’ajoute des centaines de drones armés qui surveillent la zone frontalière depuis les airs jour et nuit.

 

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Le 20 juillet 2015, à Suruç 33 jeunes militants de Turquie s’apprêtant à partir au Rojava comme volontaire pour la reconstruction de Kobane ont été tués dans un attentat de l’état islamique perpétré avec la complicité des services secrets turcs. La Turquie n’a fait aucune enquête sur les responsabilités de l’attentat, mais a persécuté les avocats et les familles des victimes. Toutes les ans, en Turquie et dans de nombreuses villes du monde ont lieu des commémoration du  massacre de Suruç. Et cette année comme souvent, les rassemblements de commémoration a été brutalement réprimés. 13 personnes ont été arrêtées à Ankarra, 6 à Istanbul et 19 à Adana.

Des nombreux rassemblement ont eu lieu dans le monde, ainsi à Bruxelles, avec la présence de notre Secours Rouge

 

La Turquie s’est officiellement retirée jeudi de la Convention d’Istanbul, un traité international visant à prévenir la violence sexiste signé par 45 pays et l’Union européenne en 2011. Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays et étaient à nouveau prévues ce week-end alors qu’un appel contre le retrait des partis d’opposition a été rejeté par le Conseil d’Etat. Des manifestantes se sont affrontées à Istanbul avec la police qui a tiré des gaz lacrymogènes. Le retrait a suscité une condamnation générale du monde entier et a déclenché des mois de manifestations à l’échelle nationale dans un pays où la violence domestique est répandue, avec au moins 300 féminicides et 171 décès suspects de femmes enregistrés l’année dernière.

Au moins 20 personnes ont été arrêtées en Turquie alors que la police anti-émeute a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour réprimer le défilé annuel de la fierté LGBTQ à Istanbul. Auparavant, le bureau du gouverneur d’Istanbul avait refusé d’accorder une autorisation pour ce défilé qui a lieu depuis 2003, mais qui est interdit depuis sept ans. Des centaines de personnes brandissant les drapeaux arc-en-ciel ont pourtant défilé samedi dans le quartier historique de Beyoglu, tandis que la police tentait brutalement de les empêcher de se rassembler sur l’avenue Istiklal, plaque tournante du shopping et du tourisme.

La police turque a attaqué avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc un rassemblement organisé jeudi à Izmir par le Conseil des femmes du Parti démocratique des Peuples(HDP), en hommage à Deniz Poyraz. Après une visite de condoléances à la famille de Deniz Poyraz, le Conseil des femmes du HDP a placardé la photo et le nom de la jeune femme sur la plaque de la rue où se trouve le siège du HDP, lieu où la militante kurde a été assassinée le 17 juin par un fasciste turc. Les femmes ont voulu partir en manifestation, mais ont été encerclées par la police. Suite à quoi elles ont bloqué la rue avec un sit-in. C’est alors que la police a attaqué les manifestantes avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

 

À deux semaines du prochain sommet de l’OTAN à Bruxelles, différentes organisations kurdes, turques, philippines et belges ont organisé, ce samedi 29 mai, une manifestation devant l’ambassade états-uniennes. Les participant.e.s voulaient ainsi dénoncer la complicité de l’OTAN et de ses membres avec les attaques du régime turque dans les différentes régions du Kurdistan et sa politique expansionniste. Le 23 avril, les forces armées turques lançaient les opérations Griffe-Éclair et Griffe-Foudre contre le PKK, dans les régions de Metina et Avasin-Basyan dans le nord de l’Irak, à quelques kilomètres de la frontière avec la Turquie. L’objectif prioritaire de ces attaques répétées dans la région est l’établissement d’une base militaire turque afin de bloquer l’activité du PKK dans la région. La région reste sous la menace de nouvelles attaques depuis la Turquie.

Manifestation NATO-US à Bruxelles