Le 10 octobre 2015, alors qu’une manifestation allait se mettre en branle pour demander l’arrêt de la guerre au Kurdistan, deux kamikazes islamistes avaient actionné leurs charges explosives, tuant 103 personnes et en blessant 500 autres. Des manifestants se sont rassemblés aujourd’hui lundi à l’heure précise de l’attentat, aux abords de la gare d’Ankara, encerclée par les forces de l’ordre équipées de camions munis de canons à eau. Les manifestants, tenus à distance de la place, criaient « Etat assassin », dénonçant la complicité du pouvoir d’Erdogan avec le Daesh, tout en jetant des projectiles en direction des forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc pour disperser la foule. Hier, dimanche, au cours d’un premier rassemblement organisé à Bursa (nord-ouest de la Turquie) en mémoire des victimes de l’attentat, des échauffourées avaient éclaté entre la police et les manifestants.

Les affrontements à Ankara

Les affrontements à Ankara

Au moins 18 personnes dont dix militaires et 8 civil) ont été tuées hier dimanche, en matinée, dans l’explosion d’une voiture piégée contenant environ 5 tonnes d’explosifs devant un poste de gendarmerie du district de Semdinli, dans la province kurde de Hakkari. Au moins 26 personnes – 10 militaires et 16 civils – ont été blessées dans cette attaque. La déflagration a été telle qu’un cratère de 10 à 15 mètres de large, et 6 à 7 mètres de profondeur, s’est formé sur les lieux de l’attaque. Le nombre de civils tués ou blessés s’explique par le fait que l’explosion a eu lieu non loin d’un endroit où plusieurs personnes attendaient un minibus. L’attaque a très probablement été menée par la guérilla kurde, et sans doute par un kamikaze. La région a été bouclée par l’armée qui effectue, avec l’appui de l’aviation, une opération de ratissage.

A Cukurca, la guérilla du PKK a tiré une grenade contre la base Hantepe, tuant un militaire. Les forces de séucirté revendiquent la mort de combattants kurdes dans les environs. Dimanche soir, le vice-président de la section Özalp (sous-préfecture de Van) du parti AKP a été abattu par un commando kurde. Samedi, un homme et une femme, soupçonnés d’être proches du PKK, ont fait exploser leurs bombes près d’Ankara à l’arrivée de la police venue les arrêter.

Le cordon de sécurité

EDIT 12/10
Le responsable de l’AKP pour le district de Cicle, à Diyarbakir, la plus grande ville du Kurdistan, a été abattu par un commando du PKK à son bureau le 11 octobre vers 22h30 locales.

Le cordon de sécurité

Une explosion, qui aurait été provoquée par un motocycle piégé, s’est produite aujourd’hui jeudi près d’un poste de police dans le quartier de Yenibosna dans la partie européenne d’Istanbul, non loin de l’aéroport international Atatürk. L’explosion a fait dix blessé. De nombreuses ambulances ont été dépêchés sur les lieux. Des témoins ont dit CNN-Turk qu’ils ont entendu une puissante explosion, ainsi que des coups de feu. La police turque a bouclé la zone. L’opération semble être le fait de la guérilla urbaine du PKK, même si ce commissariat avait déjà été attaqué en 2012 par un commando du DHKP-C.
EDIT: L’action a été revendiquée par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK).

Le point de l’explosion

Le point de l'explosion

Deux militaires (un officier et un sous-officier) ont été tués et trois autres ont été blessés, aujourd’hui mardi, lors d’une attaque de la guérilla du PKK, dans le district de Lice de la province kurde de Diyarbakir. Les combattants du PKK ont ciblé une base de gendarmerie de Kıllıh, en utilisant des armes longues et des roquettes. Les forces de la sécurité ont répliqué et un accrochage a éclaté. Les soldats blessés ont été emmenés par ambulance dans les hôpitaux de Diyarbakir. Des renforts appuyés par les hélicoptères Cobra ont été envoyés pour essayer d’accrocher le commando.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

Un groupe de militants du PKK a attaqué une base de l’armée turque ce samedi soir dans le district de Cukurca, dans la province kurde d’Hakkari, tuant un soldat et en blessant cinq autres. Une opération de l’armée turque, soutenue par des forces aériennes, a été lancée dans la zone pour accrocher le commando. Les forces armées turques affirment avoir « neutralisé » (ce qui peut vouloir dire tué ou capturé) trois militants du PKK vendredi dans une opération dans le même district de Cukurca.

Combattants du PKK (archive)

Combattants du PKK (archive)

L’Administration du Développement du Logement de la Turquie (TOKI) a entrepris la construction des 700 kilomètres restants du mur en cours de construction à la frontière syrienne, après que la construction des 200 premiers kilomètres ait été achevée par les services du Ministère de la Défense et les autorités provinciales. Les 700 km seront bordés d’un mur de béton de deux mètres de large et trois mètres de haut. Les sections des murs dans les provinces kurdes de Hatay et de Şanlıurfa sont déjà en majorité achevées. Les blocs préfabriqués constituant le mur pèsent sept tonnes chacun, et leurs sommets est garni de concertina (barbelés en lames de rasoir). Le TOKİ construit également une route derrière le mur.

Modèle du mur turc

Modèle du mur turc

Trois « gardiens du village » (miliciens antiguérilla) ont été tués et deux autres ont été blessés lors de l’attaque de la guérilla du PKK dans le district de Yuksekova (province de Hakkari). Les miliciens étaient chargés de la protection des engins de travaux publics près du village Yeniisikquand ils ont été attaqués à l’arme automatique. Une importante opération de ratissage a lieu dans la région, avec blindés et appui aérien.

A Yuksekova

A Yuksekova

Dix soldats turcs ont été tués et 7 autres blessés lundi au Kurdistan dans deux attaques distinctes. Six militaires ont été tués et un autre a été blessé lors d’une attaque à l’arme automatique qui a ciblé un point de contrôle de l’armée turque dans le district d’Uludere, de la province de Sirnak. Plus tôt dans la journée, quatre autres soldats ont péri et six ont été blessés dans la province de Mardin lorsque des combattants du PKK ont fait sauter un IED au passage d’un autocar de l’armée sur la route reliant Kiziltepe à Derik.

Le cratère de l’explosion sur la route Kiziltepe-Derik

Le cratère de l'explosion sur la route Kiziltepe-Derik

Les « Mères du Samedi » (Cumartesi Anneleri) tiendront leur 600° rassemblement de dénonciation demain samedi 24 septembre 2016. Elles dénoncent des disparitions forcées avec garde-à-vue secrète comme arme de terreur d’état en Turquie, au Kurdistan et ailleurs, en se rassemblant chaque samedi pendant une demi-heure à Galatasaray (Istanbul), brandissant les portraits de leurs proches disparus (certains depuis le coup d’état de 1980 et la guerre sale au Kurdistan dans les années ’90).

Rassemblement solidaire à Paris, à 12h, à la Fontaine des Innocents (Châtelet)

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