12 jeunes ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête contre les militants de la YDG-H à Amed, 11 ont été placés en détention provisoire le 8 mai. Ils ont été renvoyées à la Cour pénale sous l’accusation de «appartenance à une organisation terroriste armé ». 11 d’entre eux ont été formellement arrêtés et envoyés à la prison de Diyarbakır, tandis que l’autre moins de 18 ans a été libéré sous condition d’un contrôle judiciaire. Dans l’intervalle, le procureur en chef a déclaré que les poursuites continueraient avec 11 autres arrestations dans le cadre de la même enquête.

Une manifestation de l’YDG-H à Istanbul

Une manifestation de l'YDG-H à Istanbul

Suite à l’action du DHKP-C contre le procureur Kiraz, pris en otage au palais de justice de Çağlayan, la police avait mené une vaste opération au cours de laquelle, le 1er avril, Sıla Abalay, 16 ans, a été arrêtée pour appartenance à une organisation illégale et placée en détention à la prison des femmes et des enfants de Bakırköy. Abalay a commencé une grève de la faim pour être détenues avec les prisonniers politiques. Elle en est aujourd’hui à son 37e jour de grève de la faim.

Sıla Abalay

Aujourd’hui devait commencer un procès contre 43 avocats d’Abdullah Öcalan, le leader du PKK. Ce procès accuse les avocats d’avoir une activité politique et d’être membre d’une organisation terroriste. Il a finalement été reporté au 22 octobre, un avocat est toujours détenu.

Procès contre les avocats d’Öcalan.

Procès contre les avocats d'Öcalan.

Parmi les 336 manifestants arrêtés lors du 1er Mai d’Istanbul, 24 ont été inculpé, la plupart au motif d’être membre d’une organisation terroriste, les autres ont été relâchés. Depuis 2013, le gouvernement a interdit de célébrer le 1er Mai sur la Place Taksim : de nombreux manifestants ont tenté d’y accéder, mais 20.000 policiers en interdisaient l’accès.

La police interdit l’accès à la Place Taksim.

La police interdit l'accès à la Place Taksim.

20.000 policiers ont aujourd’hui interdit l’accès des manifestants sur la légendaire Place Taksim à Istanbul. Ceci n’a pas empêché de nombreuses personnes de manifester, et la police de réprimer partout à Istanbul. Selon le bilan de la police à 12h, il y avait eu 203 arrestations, 18 manifestants blessés et 6 policiers blessés. Tôt dans la journée, la police avait commencé à utiliser des auto-pompes et des gaz lacrymogènes.

Depuis les soulèvements de 2013, le gouvernement turc interdit l’accès à la Place Taksim pour le 1er Mai, justifiant cela en disant que cette place ne serait « pas adaptée ». Les syndicats et les mouvements de gauche continuent à demander l’accès ou à tenter d’y pénétrer pour sa valeur symbolique : le 1er Mai 1977, 34 personnes y avaient été massacrées.

La police interdit l’accès à la Place Taksim.

Bilgehan Karpat a été arrêté en février 2014 à Athènes avec trois autres militants turcs suites à une opération conjointe des services de renseignements grecs et turcs. Ils sont principalement accusés d’être membres du DHKP-C et d’avoir tenté de mettre sur pied une cellule de ce parti en Grèce. Ils sont détenus dans 4 prisons différentes malgré de régulières demandes de rassemblement afin de faciliter les contacts avec leurs avocats et de préparer leur défense.

Il y a 4 jours, Bilgehan a été transféré de la prison de Nafplio après avoir refusé plusieurs fois les fouilles à nu. Ces proches et son avocat sont restés sans aucunes nouvelles durant 3 jours jusqu’à ce qu’il soit finalement autorisé à passer un bref coup de téléphone à son avocat. Il est à présent détenu à Corfou dans une cellule d’isolation sans toilettes. Les matons lui ont dit qu’il resterait en prison « pour toujours » tant qu’il refusera les fouilles à nu. En plus de cette isolation totale, Bilgehan ne parle que le turc (ni grec, ni anglais), ce qui renforce son isolement. On ne sait toujours pas ce qui s’est passé durant les 3 jours sans nouvelles.

Bilgehan Karpat

Bilgehan Karpat

Deux combattants de l’YPG, Savaş Sönmez et Erkin Selanik, qui ont été blessés dans Kobanê tout en luttant contre l’EI, ont été arrêtés le 17 mars par la police turque dans l’hôpital Şanlıurfa Balikligol pour «appartenance à une organisation terroriste». Ils ont été enfermés à la prison de d’Urfa. Suite à des pressions, ils ont été envoyés à l’hôpital universitaire de Gaziantep. Mais comme cet hôpital universitaire n’a pas une section sécurisée pour les détenus de la prison, ils ont été envoyés à l’hôpital de l’université de Çukurova, puis à la prison d’Osmaniye, sans recevoir de traitement.

Leur santé continue de se détériorer. Erkin Selanik perdu un oeil dans Kobanê quand il a été touché par un éclat d’obus Il y a un risque qu’il perdre l’autre œil s’il ne reçoit pas de traitement. Savaş Sönmez a été blessé à la mâchoire par des éclats d’obus dans Kobane.

Erkin Selanik

Erkin Selanik

Les forces spéciales de la police allemande ont arrêté hier mercredi en Bavière, Bade-Wurtemberg, Hesse et Rhénanie du Nord-Westphalie. sept personnes accusées d’être des dirigeants du Parti Communiste de Turquie Marxiste-Léniniste, le TKP/ML. Parmi les militants arrêté figure E. Muslum, présenté par le parquet fédéral comme le dirigeant du TKP/ML pour l’Allemagne. Ont également été arrêtés B. Dilay Banu, A. Erhan, B. Haydar, D. Musa, A. Sinan et U. Seyit Ali. Selon les services de police Allemand, le TKP/ML compte 1.300 membres et sympathisants actifs en Allemagne où ils se livrent à des activités de propagande, de formation, de collecte de fonds et de soutien logistique pour les activités de l’organisation en Turquie. Les mandats d’arrêt portent sur « appartenance à une organisation terroriste étrangère » vertu de l’article 129 B du Code criminel. Interdit en Turquie (ainsi que sa branche armée, le TIKKO), le TKP/ML ne l’est pas dans la République fédérale, ni n’est inscrit sur la liste terroriste de l’UE.

La vidéo montre un groupe de militants du TKP/ML-TIKKO ayant participé à la défense de Kobane:

La journaliste indépendante néerlandaise Fréderike Geerdink, spécialisée dans les questions kurdes et basée à Diyarbakir, au Kurdistan, avait été accusée d’avoir posté sur les médias sociaux des messages en faveur du PKK. Sa brève incarcération avait amené le ministère néerlandais des Affaires étrangères a protester auprès d’Ankara. Elle vient d’être acquittée. Cet acquittement n’est pas une surprise dans la mesure où le procureur chargé de l’affaire avait appelé la semaine dernière à l’abandon des charges retenues contre elle, faute de preuves. L’annonce faite hier lundi par trois juges de Diyarbakir est ainsi conforme à sa recommandation.

Fréderike Geerdink à la sortie du palais de justice

Fréderike Geerdink à la sortie du palais de justice