Si de nombreuses associations étudiantes avaient déjà refusé l’accord de principe qui aurait dû mettre fin à la grève étudiante, deux des quatre fédérations d’associations ont déjà déclaré que l’accord écrit ne correspondait pas à l’accord verbal. Il y a quelques heures, des étudiants masqués ont fermé le Centre de Commerce Mondial avec des chaines, la police de Montréal a rapidement déclaré la manifestation illégale. Les manifestants se déplacent maintenant dans le centre de Montréal.

Canada : L’accord de principe est menacé, risques d’affrontements

25000 personnes ont participé à la manifestation du premier mai révolutionnaire, 6000 le 30 avril (‘Reclaim Da Streets’ une vingtaine d’arrestations). 123 personnes ont été arrétées la nuit du premier mai (contre 161 en 2011) et 124 policiers ont été blessés, la plupart par des coups de pavés ou de bouteilles.

Les médias ont qualifié ce premier mai de ‘Plus calme que jamais’ malgré le 25ème anniversaire des émeutes de Kreuzberg. Des affrontements ont cependants éclatés devant le Musée Juif et à Kotbusser Tor : 9 personnes se sont vues délivrer des mandats d’arrêts: deux sont actuellement détenues, l’un des suspects est accusé de rébellion, l’autre de dommages corporels graves. 7 autres personnes sont accusées de rébellion, voie de fait, perturbation de l’ordre public,… La plupart des autres personnes arrêtées devront comparaitre. L’année dernière, 74 émeutiers avaient été poursuivis.

Allemagne : Bilan du 1 mai révolutionnaire à Berlin

Suite à la manifestation sauvage d’avant-hier soir et à l’impossibilité de négocier : le gouvernement a exclu la coalition d’organisations étudiantes (CLASSE). Deux associations étudiantes (étudiants en science-po et en droit) ont appellé à une manifestation intitulée ‘ostie de grosse manif’ dans le centre de Montréal à 20h30 (heure locale). La manifestation au départ pacifique a réuni plusieurs miliers d’étudiants sur un itinéraire non-divulgué et a démarré vers 21h. À 21h20, premiers jets de cocktails molotov et de poubelles, à 22h25 après de nombreux bris de vitrines et de voitures, la manifestation est déclarée illégale -la police se garde d’en prévenir les manifestant et lance l’assaut à coups de grenades assourdissantes, scinde la manifestation en deux et lance des gazs poivrés. À 23h la manifestation est dispersée, une demi-heure plus tard un commissariat est attaqué, et une autre manifestation démarre avant que tous les participants en soient arrétés. La manifestation aura rassemblé au moins 10’000 manifestants. Plus tôt dans la journée, une autre manifestation de la CLASSE avait opposés les étudiants à la police, qui s’était rangée dans les banques afin de les protéger.

Québec : Rupture des négociations, nouveaux affrontements
Québec : Rupture des négociations, nouveaux affrontements

Depuis l’arrivée de 70 policiers dans les transports en commun bruxellois, le nombre d’arrestation est passé de 7 par jour en moyenne avant l’arrivée des policiers, à 13 par jour la première semaine et à 18 par jour la deuxième semaine. Au vu de tous ces renforts, il y a désormais un policier qui regarde en permanence les images enregistrées par les caméras de surveillance, ce qui aurait donné lieu à plusieurs arrestations.

Bruxelles : Explosion du nombre d’arrestations dans les transports en commun

Le Ministère de l’Éducation avait demandé une trève de 48h pour permettre des négociations entre les associations étudiantes et le gouvernement québecois. La trève n’a pas été respectée puisqu’à 21h30 (heure locale), plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Montréal, cassant vitrines de magasins et voitures. Une heure plus tard, la police a déclaré la manifestation illégale et procédé à trois arrestations, un policier a été légèrement blessé par un jet de cocktail molotov. Les 184 associations étudiantes rassemblant 175’000 étudiants n’ont pas organisé officiellement cette action mais restent en grève illimitée. Un bilan des deux mois de grève a été publié ce matin dans la presse québecoise : le coût de la grève est en phase de dépasser le bénéfice qu’aurait occasioné la réforme de l’enseignement. Hier, deux écoles secondaires sont également entrées en grève de trois jours en solidarité, ces grévistes ont entre 12 et 17 ans.

Manifestation sauvage à Montréal

Manifestation sauvage à Montréal

Dans la nuit du 20 avril, 4 anarchistes ont été arrétés alors qu’il ‘commetaient des actes de vandalisme solidaire’ (selon leurs propres mots) avec les prisonniers Eat, Billy, Tukijo et Hidayat. Les 4 ont été interrogés durant 17h sur leurs relations avec les prisonniers, sur les moyens de communication utilisés pour parler avec les prisonniers. La police a exigé les identifiants Facebook des arrétés comme ‘moyen de communiquer par la suite’. La police a saisit plusieurs posters contre les mines, pour la solidarité avec les prisonniers, etc… Ils sont donc finalement accusés de trouble à l’ordre public, de vandalisme et d’être responsable d’un blog anarchiste indonésien (maintenant hors-ligne). Les 4 ont rapportés être suivis de très près depuis leurs arrestations, ils sont en attente d’un prochain interrogatoire, le 26 avril.

Une dizaine de prisonniers anarchistes grecs sont actuellement en grève de la faim autour du cas de Stella Antoniou et protestant contre leur détention. Beaucoup d’actions de solidarité ont lieu à travers le monde. Une vingtaine de personnes ont ainsi manifesté devant le consulat grec à New-York, quelaques dizaines ont également manifesté au Royaume-Uni. 45 personnes ont distribué des flyers dans le centre d’Athènes, une dizaine d’automates bancaires ont été sabotés en Crète. Enfin, le 19 avril, toutes les voitures se trouvant dans le parking de l’Organisation Nationale des Télécommunications ont été incendiées.

Manifestation de soutien au Royaume-Uni

Incendie à l’OTE

Manifestation de soutien au Royaume-Uni
Incendie à l'OTE

Le gouvernement espagnol a décidé de rétablir les contrôles aux frontières avec la France lors du Forum de la Banque Centrale Européenne qui aura lieu le 3 mai prochain à Barcelone. Le but étant d’éviter l’afflux de manifestants, quelques semaines après la grève générale qui déclencha d’énormes émeutes dans cette même ville. L’accord de Schengen sera donc suspendu entre le 24 avril et le 4 mai, 2000 agents renforceront la police catalane qui reffuse de divulger l’effectif déployé lors du sommet, les médias estiment que 6’000 agents, tous corps confondus, garderont le sommet. Le gouvernement espagnol travaille également à des lois contre les manifestations violentes.

Ce 24 avril, la police catalane a également annoncé l’ouverture d’un site web ‘Contre la violence urbaine’, à la recherche d’une soixantaine de participants à la grève générale du 29 mars. 231 photos et videos, la plupart retrouvées sur les réseaux sociaux, alimentent le site d’appels à témoins.

La police catalane ouvre un site ‘contre la violence urbaine’

Le mouvement espagnol ne semble pas s’essoufler pour autant de répression, le sommet contre la BCE aura bien lieu du 30 avril au 6 mai. Une manifestation exigeant la libération de tous les prisonniers du 29 mars se tiendra également demain à 20h à Barcelone.

Manifestation pour les prisonniers du 29M

La police catalane ouvre un site 'contre la violence urbaine'
Manifestation pour les prisonniers du 29M

Une trentaine de personnes, parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblées sur les marches de la Bourse de Bruxelles ce 21 avril. Ceux-ci ont dénoncés la répression qui fait rage en Turquie : 12’685 personnes placées en garde à vue en 2011 et 2922 d’entre-elles emprisonnées contre 7’100 gardés à vue en 2010 dont 1928 emprisonnés. Depuis le 15 février, 400 prisonniers kurdes sont en grève de la faim en Turquie, ils ont été rejoints par 600 autres le 8 mars et 500 nouveaux au premier avril : 1500 prisonniers politiques sont en grève de la faim. À Strasbourg, 15 Kurdes sont eux aussi en grève de la faim en solidarité.

Manifestation de soutien aux prisonniers politiques en Turquie

Manifestation de soutien aux prisonniers politiques en Turquie

GardaWorld est une société de sécurité privée employant 5000 personnes dans des zones dangereuses (ambassades à Kaboul, en Syrie, à Bagdad, bases opérationelles de l’armée américaine en Afghanistan, 136 délégations européennes à travers le monde), dont 2500 pour le seul territoire afghan, sous la direction de l’ancien chef des armées canadiennes déployées dans ce pays. À Bruxelles, c’est un ancien officier de la police française qui dirigera le nouveau Quartier Général de l’entreprise. La société cotée en bourse est aussi puissante que G4S ou Securitas, déploie des services de renseignements et de protection armée à des institutions (EU, OTAN,…) ou des représentations à l’étrangers (industriels, ambassadeurs,…) Contrairement à des compagnies militaires privées comme Blackwater, GardaWorld ne participe pas à des missions offensives dans les zones de combat. Ses 4 étages de nouveaux bureaux, fraichement ouverts Rue Defacqz seront l’occasion de proposer à l’état belge des plans de reconversions pour d’anciens militaires et policiers belges. 40 ex-soldats belges ont d’ailleurs travaillé pour cette société l’année dernière.

En photo : des armes saisies par la police afghane en janvier dernier. Garda World est soupçonné de les avoir possédé illégalement.

Belgique : Le géant de la sécurité privée GardaWorld s’installe à Bruxelles