Après avoir visité le Chili et le Pérou, le président turc Erdogan termine sa tournée sud-américaine par une visite en Equateur où il espère voir les accords commerciaux qui s’élèvent actuellement à 200 millions de dollars par an passer à 500 millions, voir à un milliard, entre les deux pays.

De nombreux manifestants se sont rassemblés dans la capitale équatorienne, Quito, pour protester contre la guerre menée par l’état turc contre les provinces kurdes du sud-est de la Turquie, contre le soutien de l’état turc aux factions islamistes en Syrie, et contre la collaboration économique entre l’Equateur et la Turquie. Des cordons de police anti-émeute protégeaient le trajet d’Erdogan. Et lorsque Diego Vintimilla, avocat présent parmi les manifestants, a réussi à s’approcher, il s’est fait attaquer par un garde personnel de ce dernier, lui fracturant le nez.

Plusieurs femmes ont réussi à rentrer dans la salle ou Erdogan faisait une conférence « masterclass » et on chanté des slogans avant de se faire copieusement tabasser elles aussi. La partie encourageante de cette histoire est que, à part ces manifestantes, les policiers et les gardes du corps, la salle était pratiquement vide, et le masterclass boycotté. Ce qui n’a pas empêché le président équatorien, Correa, d’annoncer que les relations diplomatiques, commerciales, culturelles, techniques et scientifiques entre les deux pays avaient été renforcées , et d’envoyer son ministre des finances visiter la Turquie à la fin du mois.

Diego Vintimilla

Diego Vintimilla

Depuis 14 jours, 31 personnes sont emprisonnées dans la cave d’un building où elles s’étaient réfugiées face aux attaques de l’armée turque. 7 d’entre-elles sont décédées, 15 autres sont blessées. Les ambulances qui osent s’approcher pour leur venir en aide sont également attaquées par l’armée. Les espoirs s’amenuisent puisque aucune nouvelle n’a été reçue depuis cinq jours et que les secours ne peuvent s’approcher à moins de 300m.

Une situation identique pourrait avoir lieu dans le même quartier de la ville assiégée de Cizré. 37 personnes sont enfermées au premier étage d’un immeuble cerné par l’armée turque. Plusieurs d’entre-eux sont blessés, l’armée turque renvoie les ambulances qui tentent d’approcher.

Par ce procédé de « couvre-feu » (Cizré et Sur entrent dans leur 54ème jour de ce régime) l’état turc punit et réprime les villes rebelles du Bakuré, massacrant à coups d’artilleries lourdes, de snipers et de tanks des centaines de civils des villes insurgées. Les troupes de guérillas YPS et YDG-H résistent à l’agression turque en construisant des barricades, en creusant des tranchées et en s’attaquant à l’occupant.

Des militaires turcs appliquant le couvre-feu.

Des militaires turcs appliquant le couvre-feu.

Menacé d’extradition vers la Suède qui le livrerait immédiatement aux Etats-Unis, le fondateur de Wikileaks vit reclus depuis 2012 dans l’ambassade londonienne d’Equateur. Une commission spéciale chargée de donner un avis de l’ONU sur cette situation a déclaré ce jeudi que le gouvernement britannique « doit libérer Assange ».

Dans l’attente de ce rapport, le principal intéressé avait lui-même déclaré que si le rapport de l’ONU était défavorable, il se rendrait rapidement aux autorités. Dans le cas contraire, il attendrait qu’on l’autorise à quitter le territoire du Royaume-Uni. Il est en fait assez peu probable que les gouvernements suédois, britannique ou états-unien n’abandonne leur chasse à l’homme contre Julian Assange, ceux-ci s’exprimeront probablement ce vendredi à ce sujet.

Julian Assange à la fenêtre de l’Ambassade d’Equateur à Londres. Archive.

Depuis le début du mois de janvier, des troupes des Forces Démocratiques Syriennes (QSD), l’alliance formée autour des YPG ont traversé l’Euphrate vers l’ouest dans l’objectif de libérer la ville de Manbij. L’état turc avait posé l’Euphrate comme une ligne derrière laquelle les forces kurdes de Syrie ne devaient pas avancer sous peines de représailles. Difficile de savoir à l’heure actuelle si les YPG ont effectivement traversé l’Euphrate (la Turquie le nie en tous cas), on sait par contre que Jaysh al-Thuwar (l’Armée des Révolutionnaire, un groupe de la gauche de l’ASL, membre des QSD) est effectivement présent au sud de Manbij.

La libération de Manbij est une énorme source de tensions pour les islamistes et pour l’état turc puisqu’elle pourrait aboutir à la libération de Jarabulus, à l’unification du Rojava et à couper la route aux aides de la Turquie vers l’Etat Islamique. Nous avions écrit il y a trois jours que la situation était extrêmement confuse à Manbij. Des sources fiables YPG auraient déclaré dans les dernières heures qu’une opération d’ampleur se préparerait pour libérer simultanément les villes de Jarabulus et de Manbij. Les YPG traverseraient alors l’Euphrate à deux ou trois endroits en même temps, s’exposant à un conflit ouvert avec la Turquie dans l’immédiat. Les troupes turques sont parées à l’éventualité et seraient déjà présentes à Jarabulus.

D’autres rumeurs, de sources moins sûres, prétendent que l’opération simultanée concernerait également la ville d’Azaz, contrôlée par les factions les plus islamistes de l’ASL et le Front al-Nusra. Ces sources prétendent également que l’opération serait imminente. Si une telle opération massive devait avoir lieu, les islamistes de Daesh, du Front al-Nusra et des factions islamistes de l’ASL se trouveraient coincés à l’ouest et à l’est par les QSD et au sud par les forces loyalistes du régime syrien, qui cherche lui à prendre la ville de al-Bab.

L’opération pourrait ressembler à ça.

L'opération pourrait ressembler à ça.

Des députés « Les Républicains » ont déposé un projet d’amendement à la loi contre la fraude dans les transports publics, contre le fait de dénoncer d’une manière ou d’une autre la présence de contrôleurs dans les transports en communs français. Plusieurs groupes Facebook du genre « Info contrôles RATP/SNCF » permettent en effet de signaler la présence de tels contrôles. L’amende proposée pour ce genre de « délit » est astronomique: 3.750€ et 2 mois de prison.

Les mutuelles de fraudeurs, ces associations informelles ou les amendes sont collectivisées avec un système de cotisations mensuelles sont également fans le viseur. « Sera passible des mêmes peines, le fait de diffuser tout message incitant, notamment par la mutualisation du paiement d’éventuelles sommes sanctionnant une infraction, à ne pas respecter les dispositions réglementaires relatives à la police ou à la sûreté du transport« .

Comme à chaque fois que la droite française propose une loi approchant de près ou de loin internet, il est difficile de comprendre comment une telle loi pourrait être appliquée sérieusement…

Affiche contre la STIB à Bruxelles.

Affiche contre la STIB à Bruxelles.

Ezra Nawi et Guy Butavia (deux militants de Ta’Ayush) ont été arrêtés le mardi 19 janvier soir. Nawi a été arrêté à l’aéroport Ben Gurion de Tel-Aviv alors qu’il tentait de quitter le pays suite à de nombreuses menaces de l’extrême-droite sioniste, il n’a pas pu voir d’avocat pendant les quatre premiers jours de son emprisonnement. Ils sont accusés d’avoir voulu dénoncer un propriétaire terrien palestinien à l’Autorité Palestinienne parce que celui-ci voulaient vendre leurs terres à des israéliens. Une telle vente est illégale au regard de la loi palestinienne. Les preuves sont des enregistrements vidéos enregistrés par des membres sous couverture du groupe de droite Ad Kan. L’enregistrement en question a été diffusé à la télé israéelienne il y a quelques mois. Le propriétaire terrien en question a été tué suite à cela, même si rien n’indique pour l’instant que sa mort ne soit liée avec la prétendue dénonciation.

Israël a immédiatement délivré une interdiction de parler de l’affaire aux médias israéliens, c’est pourquoi elle commence à faire parler d’elle à présent. Une troisième personne, Nasser Nawajah, a été arrêtée plus tard dans la même affaire. Les trois accusent Israel de s’attaquer au mouvement contre l’occupation et au mouvement des droits de l’homme. Ils dénoncent aussi la collaboration entre la police israélienne et les groupes de droite comme Ad Kan, qui filment des militants de gauche en caméra cachée.

Les trois font face à des inculpations pour conspiration en vue de commettre un meurtre, de diverses inculpation pour espionnage, de possession d’armes blanches et de possession de drogue pour usage privé.

Manifestation à Jerusalem pour la libération de Nawi.

Manifestation à Jerusalem pour la libération de Nawi.

Difficile de savoir si c’est un bug involontaire ou un fonctionnement délibéré (la première option étant plus probable vu que le mode « Navigation privée » n’est pas vraiment efficace quoi qu’il arrive pour se protéger face à la répression), mais il s’avère que le mode ne « Navigation privée » de Microsoft Edge, le navigateur qui a succédé au détestable Internet Explorer, n’est pas du tout efficace.

Le mode de navigation privée est une fonctionnalité qui est aujourd’hui présente sur tous les navigateurs web modernes, et qui permet tant qu’il est ouvert de ne conserver aucune donnée sur l’ordinateur (historique, cookies, recherches,…) sauf que celui de Edge stocke les données dans le dossier WebCache de l’ordinateur. Pire encore, les fichiers ouverts en navigation privée sont spécifiquement marqués (pour pouvoir être réouverts en cas de crash, un non-sens absolu). Pire encore, si la synchronisation de fichiers de Windows est activée, cette historique sera synchronisée entre tous les ordinateurs connecté à l’identifiant Microsoft de l’utilisateur. Microsoft a été mis au courant du bug et a promis de le régler. En attendant, mieux vaut utiliser le mode de navigation privée de Firefox.

Le mode de navigation pas du tout privée de Microsoft Edge

Le mode de navigation pas du tout privée de Microsoft Edge

La troisième « Conférence de Paix » de Genève concernant la guerre civile en Syrie débutera normalement ce vendredi en Suisse avec une semaine de retard. La Turquie avait refusé que le PYD (Parti de l’Union Démocratique) ne soit représenté à cette conférence, prétextant les liens entre ce parti progressiste kurde et le PKK. L’ONU a réagit positivement à la demande turque. Les États-Unis se rangent également derrière leur allié turc en barrant l’entrée au PYD, prétextant cette fois-ci que le PYD n’a pas sa place à cette conférence puisqu’il ne combat pas les troupes loyalistes via ses milices YPG/YPJ.

La conférence de Genève s’annonce évidemment -avec ou sans PYD- comme un sommet de marchandages entre impérialistes et réactionnaires locaux. La Russie avait pourtant insisté sur la présence des Kurdes alors que l’Arabie Saoudite représentera plusieurs factions islamistes de l’Armée Syrienne Libre, dont la branche syrienne d’al-Qaeda, le front al-Nusra (qui n’est en fait pas membre de l’ASL, mais l’allié régulier de ses factions islamistes).

Le PYD a libéré depuis le début de la guerre civile en 2011 la quasi-totalité du nord du pays qui est désormais vidée tant des forces loyalistes à Bashar al Assad que des factions islamistes, sa zone d’influence s’agrandit au sud de Ciziré et à l’est via la coalition QSD.

Immense drapeau YPG accroché lors de la libération de Kobané en janvier 2015.

Immense drapeau YPG accroché lors de la libération de Kobané en janvier 2015.

L’OCML Voie Prolétarienne participe à la campagne de solidarité avec le Bataillon International de Libération. A Toulouse, des points de collecte ont été mis en place pour récolter les donations.

Ces points sont les suivants:
Librairie Terra Nova, 18 rue Gambetta
Bodrum restaurant, 6 rue des Lois
Bar Le Communard, place Arnaud Bernard
Bar Le Txus, 9 rue Saint Charles

Toulouse/Rojava: Où participer à la collecte de la campagne de solidarité avec le Bataillon International de Libération ?

Pour des raisons inconnues, les combats se sont raréfiés ces derniers jours au sud de la ville de Manbij, que les QSD visaient pourtant. Depuis une grosse quinzaine de jours, les frappes américaines ont pratiquement cessé sur cette place stratégique de l’Etat Islamique. Comme le rapportent des observateurs « On ne sait pas ce qu’il se passe, la seule chose qui est sûr c’est que la Turquie a beaucoup à voir là dedans ».

La prise de Manbij risque de géner au plus haut point l’état turc et l’Etat Islamique. Menaçant les premiers de la création d’un (deuxième) quasi-état kurde à sa frontière, menaçant les seconds de couper la route de leur principal fournisseur d’armes et de combattants, la Turquie.

En gros, la situation sur place.

En gros, la situation sur place.