En octobre dernier, l’administration britannique lançait une grande campagne de fichage de toutes les personnes ayant un contact avec des ‘personnes vulnérables’. Ce fichier, croisant les antécédents judiciaires des citoyens avec leurs modes de vie et leurs relations, permettrait de jauger leur moralité et les autoriser à être, ou pas, en contact avec des enfants, des handicapés…

Les effets de cette campagne ne se sont pas fait attendre. Dans une commune du nord-ouest de Londres, le conseil communal a décidé que les parents ne pourraient plus accéder aux deux aires de jeux prévues pour les 5-15 ans, sauf s’ils acceptaient de faire l’objet de cette ‘enquête de moralité’. Tout parent est donc dorénavant considéré comme pédophile potentiel par la municipalité, cette dernière arguant qu’elle ne faisait que suivre les recommandations du gouvernement interdisant tout contact entre enfants et adultes non-fiché (omettant le fait que le gouvernement cible les personnes travaillant avec des enfants). Par ailleurs, depuis la mise en place de ce fichier, des milliers d’étudiants en médecine sont interdits de travail du fait des délais dans l’obtention de l’habilitation et que plusieurs églises interdisent désormais aux adultes non fichés d’assister aux cours ou chorales donnés le dimanche, même pour les parents venus accompagner leur enfant, ‘au cas où ils soient amenés à accompagner d’autres enfants aux toilettes‘…

Hier lundi, des fusillades ont eu lieu entre maoïstes et forces de sécurité à trois endroits du district de Midnapore. Elles auraient duré entre trois et quatre heures, mais les lieux exacts de leur déroulement ainsi que leurs conséquences ne sont pour l’instant pas connus. Le gouvernement s’est empressé d’annoncer que 3.500 nouveaux agents de police ont été nommés à travers le pays. Ces forces seront déployées dans la zone de Jangalmahah, mais également à nouveau dans des zones civiles.

Ce mardi, sept guérilleros maoïstes ont été tués lors d’une fusillade avec les forces de sécurité dans le district de Dantewada. Selon la police, une des victimes aurait été identifiée comme étant Nandu, commandant d’une section militaire des maoïstes. Sur le lieux du combat, les forces de sécurité auraient récupéré deux fusils .303, un revolver, une arme automatique ainsi que des explosifs.

Sur la place Sint-Pieters, le KVHV (organisation flamande d’étudiants catho-fascistes) organise un débat sur l’islam en Europe. Un petit comité de ‘démocrates’ de la droite dure avec la présence de Dewinter (leader flamboyant du parti fasciste Vlaams Belang), Dedecker (leader d’un parti de droite) & co et les islamistes de l’AEL [organisation identitaire arabe et musulmane] en face. Un peu plus loin à Gand, dans la Haute Ecole sur l’avenue Voskes, le NSV (ce club d’étudiants officieux du Vlaams Belang) fête le début de l’année universitaire.

L’année passée, le NSV avait organisé un débat avec entre autres Filip Dewinter comme orateur invité. Le bâtiment universitaire où se déroulerait ce débat, avait alors été occupé avec succès par des antifascistes. Une attaque des fascistes avait été repoussée. Alors cette année, un dispositif policier impressionnant avait été mobilisé pour faire en sorte que les combattants de la démocratie flamande puissent procéder sans encombrements. La riposte n’est pas venue sous la forme de la contre-manifestation attendue par la police.

Gand, la nuit du 6 au 7 octobre: Des vitres qui volent en éclats, de la peinture qui dégouline, des poubelles et des distributeurs de billets en flammes. Les vitres du palais de justice détruites. Des dizaines de milliers d’euros de dégâts. Les pompiers et la police doivent se rendre en toute hâte partout au même moment, tandis que quelques étudiants fascistes (entre autres le président du NSV) ramassaient des coups.

Dans cette nuit du 6 octobre, Jürgen a été arrêté par la police, traîné devant le juge d’instruction et incarcéré à la prison de Gand. Jürgen est accusé d’avoir participé aux actions antifascistes de la nuit. Les jours suivants, nombre de gens ont été harcelés par les policiers. Une semaine plus tard, la police perquisitionne le domicile de Paulo. Il est sommé de se présenter au commissariat deux jours plus tard, le 21 octobre, pour un interrogatoire. Ce jour-là, il est arrêté en rentrant chez lui. Il est lui aussi emprisonné. Le 9 novembre, ils sont passés devant la Chambre du Conseil qui a prolongé leur détention préventive. La Chambre a renvoyé l’affaire au tribunal correctionnel. Le procès aura lieu dans deux semaines, la date exacte doit encore être confirmée.

Pour leur écrire, voici leurs adresses:

-Gian-Paolo Melis
-Nieuwe Wandeling 89
-9000 Gand

-Jürgen Goethals
-Nieuwe Wandeling 89
-9000 Gand

Du soutien financier peut être versé sur le compte 000-3244460-04 en mentionnant J+P.

Les prisonniers politiques basques étaient en 1999 au nombre de 463, dont 76 en France, alors qu’aujourd’hui, dix ans plus tard, ils sont 742, dont 167 détenus dans les prisons françaises. Ce ‘record’ historique n’empêche pas la France et l’Espagne de continuer à nier l’existence même du conflit. Plus de 150 de ces détenus basques sont maintenus en prison alors qu’ils ont fini leur peine au regard des lois françaises et espagnoles. La politique carcérale est de plus en plus cruelle, faite de mauvais traitements, isolement sous ses diverses formes, éloignement et dispersion, absence d’assistance médicale digne de ce nom, entraves incessantes au courrier et aux visites, durées de détention préventive interminables, alourdissement spectaculaire des condamnations, suppression des remises de peine, etc…

Prisonniers basques

Prisonniers basques

Le 10 octobre dernier à Poitiers, la manifestation organisée dans le cadre d’une Journée anticarcérale contre l’ouverture de la nouvelle prison à Vivonne s’est conclue par des bris de vitrines appartenant à des multinationales de la télécommunication, des banques et des assurances, ainsi que par le gazage du marché Notre-Dame qu’a opéré la police alors que le cortège s’était déjà dispersé. Cette journée s’est achevée par l’arrestation de 18 personnes. Après quarante-huit heures de garde à vue, 8 d’entre elles sont passées en comparution immédiate, et toutes ont été condamnées à des peines – dont quatre mois de prison ferme pour Patrick, et un mois pour Samuel et Jean-Salvy. De plus, le parquet a fait appel – ce qui ne présage rien de bon pour la suite.

Diverses mobilisations ont déjà eu lieu à Poitiers et à Tours: manif du 17 octobre à l’appel du Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy (qui s’est soldée par 3 nouvelles arrestations); manif du 19 et soirée débat-concert du 22 organisées par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux en soutien à tous les inculpés; manif du 24 octobre appelée par le Comité de soutien à Sam et Jean-Salvy et rassemblement du 31 octobre appelé par diverses organisations dont le Comité antirépression de Tours, en solidarité avec Patrick…

Ces mobilisations – de même que les nombreuses distributions de tracts ou les pétitions réalisées – ont montré leur utilité, car Samuel et Jean-Salvy ont finalement été remis en liberté en attendant le procès en appel qui aura lieu le 10 décembre. Mais Patrick est resté en prison: le tribunal a considéré que ses garanties de représentation en justice et de non-réitération de son geste étaient insuffisantes. Patrick Dubreucq, 50 ans passés, a été condamné à huit mois de prison dont quatre ferme, à une obligation de soins psychiatrique et à une amende pour avoir jeté un projectile en direction des forces de l’ordre sans que personne n’ait été blessé. Ce projectile serait une pile qui aurait atteint par ricochet un commissaire – lequel a obtenu des dommages et intérêts de 800 euros. L’avocat de Patrick a fait appel de ce jugement inique, et un nouveau procès aura lieu le 19 novembre.

Agenda: Les 18 novembre à 18 heures et 19 novembre dans la journée, rassemblements devant le palais de justice en solidarité avec Patrick face à son procès en appel. Le 28 novembre à 14 heures, manifestation à l’initiative du Comité de soutien aux inculpé-e-s du 10 octobre. Le 5 décembre, Forum de soutien et d’échanges sur la répression organisé par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux (http://antirepression.unblog.fr / Contact: antirep@free.fr)

Quatre paramilitaires ‘jawans‘ de l’Eastern Frontier Rifle (EFR)ont été tué dans un assaut surprise tandis qu’ils patrouillaient près du bazar Gidhni dans la subdivision Jhargram du Midnapore occidental, tard dans la nuit de dimanche à lundi. L’attaque est survenue quelques heures après que le Premier ministre du Bengale, Buddhadeb Bhattacharjee, ait juré de combattre l’insurrection maoïste dans l’Etat. Bhattacharjee a exclu tout pourparler avec les maoïstes dans la région, et a affirmé qu’une opération serait bientôt lancée. Le dirigeant maoïste Koteshar Rao Kishanji a revendiqué l’exécution des quatre paramilitaires. ‘Nous avons abattus quatre jawans parce qu’ils avaient torturé d’innocents écoliers qui avaient manifesté dans le secteur samedi, en exigeant que les forces répressives quittent les institutions éducatives‘.

Il est toujours intéressant de voir comment l’ennemi perçoit les menaces révolutionnaires, ne serait-ce que pour anticiper ses réactions. Ce document se trouve dans les Annales du Sénat Belge à la date du 29 octobre 2009

M. Carl Devlies, secrétaire d’État à la Coordination de la lutte contre la fraude et secrétaire d’État, adjoint au ministre de la Justice. – Je vous lis la réponse du ministre De Clerck.

On constate depuis fin 2007 une augmentation du nombre d’actions pouvant vraisemblablement être associées au milieu anarchiste. Elles font partie de différentes campagnes anarchistes visant entre autres à obtenir la fermeture des prisons et des centres d’accueil fermés. Toutes les entreprises reliées de près ou de loin à ces institutions peuvent être une cible. Une entreprise de nettoyage, La Poste et des sociétés de transport public ont, par exemple, été victimes de tels actes. Les services de police ont aussi été visés.

Les actes commis par les anarchistes vont de l’inscription de graffitis à l’allumage d’incendies, en passant par des faits de vandalisme. Au moins 55 faits de cette nature ont été dénombrés depuis le début de l’année.

En octobre 2009, deux actions bien préparées ont été menées par des groupes de personnes masquées et vêtues de noir. La première s’est déroulée à Bruxelles, où les vitrines d’agences de travail intérimaire et d’agences bancaires ont été brisées.

L’idéologie anarchiste considère en effet les prisons et les centres d’asile comme les instruments par excellence de la répression exercée par l’État. Les entreprises et organes publics responsables de la gestion des prisons et des centres fermés ou qui leur fournissent des services sont donc devenus la cible d’un petit groupe d’anarchistes virulents, par exemple, le 15 octobre dernier, l’entreprise Besix. Début août 2009, une liste noire de toutes les sociétés qui contribuent à la construction du nouveau centre d’asile de Steenokkerzeel a même été publiée sur internet. La pratique du naming and shaming devient bien souvent une méthode d’action pour les activistes d’extrême gauche.

Il est très difficile d’établir une liste exhaustive de ces incidents car les services de renseignement et de police ne peuvent pas toujours déterminer si un fait est ou non de nature politique.

Seuls quelques faits sont revendiqués en tant que tels sur internet ou dans des tracts, ou ont pu être qualifiés d’anarchistes grâce aux tags découverts sur place. Le choix de la cible a aussi, dans certains cas, permis de supposer qu’un fait s’insérait dans la campagne anarchiste menée contre les prisons et les centres fermés. La violente protestation qui s’exerce dans notre pays contre la politique d’asile et de migration s’inscrit donc dans ce cadre. Ce courant radical est toutefois entièrement dissocié de l’opposition légitime et pacifique des ONG, qui défendent les droits des réfugiés et des sans-papier et réclament une politique d’immigration plus humaine.

Plusieurs enquêtes sont en cours sous l’égide du parquet fédéral, qui suit ce problème. Jusqu’à présent, aucune arrestation n’a eu lieu.

Conformément à ses missions, fixées par la loi du 30 novembre 1998, la Sûreté de l’État consacre l’attention nécessaire aux groupements d’extrême gauche et anarchistes de notre pays qui s’impliquent dans la problématique d’asile et de migration. Si une majorité de personnes agissent de manière pacifique, une petite minorité a toutefois opté pour la méthode forte. Nous pensons qu’une grande partie des récents incidents violents survenus dans notre pays sont le fait de membres du mouvement anarchiste.

Notre contrôle permanent sur le mouvement anarchiste implique aussi un suivi des données relatives aux incidents éventuellement d’inspiration anarchiste. L’enquête judiciaire relève évidemment des services de recherche compétents.

La Sûreté de l’État consacre, là où c’est possible, son expertise à la détection des groupes et des individus. Elle négocie en permanence avec ses homologues étrangers pour établir la cartographie des phénomènes transfrontaliers. Des informations de base sont régulièrement échangées dans le cadre de l’extrémisme idéologique. Le rapport public Het vuur van het verzet de l’AIVD relatif à la résistance croissante contre la politique néerlandaise d’asile et d’immigration confirme en effet que les Pays-Bas sont confrontés au même problème.

Nous avons toutefois le sentiment qu’il s’agit, dans les deux pays, d’un phénomène purement national, guidé il est vrai par les mêmes motifs idéologiques.

Diverses analyses de la menace ont déjà été faites par l’OCAM sur ces actions spécifiques, de sorte que les ministres et leurs services puissent prendre les mesures nécessaires que, pour des raisons compréhensibles, je ne souhaite pas approfondir.

Jeudi 5 novembre, vers 6h du matin, la police est venue perquisitionner un appartement à Rouen. Elle a embarqué une personne pour une audition. Les policiers (de la SRPJ de Paris) recherchent apparemment les organisateurs de la manifestation du 21 juin à Paris. Plusieurs centaines de personnes avaient manifesté ce jour-là dans le quartier des Halles. De nombreux manifestants étaient masqués, et au passage devant le siège de l’administration pénitentiaire les vitres de ce bâtiment avaient été brisées. En réponse la police avait gazé. Lors de la dispersion plusieurs personnes avaient été arrêtées et frappées au sol.

Les policiers sont venus dans cet appartement rouennais car c’est depuis celui-ci qu’avait été créée la boîte mail du comité de soutien local. C’est l’opérateur Gmail qui a fourni ces informations à la police. La personne arrêtée est ressortie sans aucune charge contre elle. Les policiers semblaient plutôt rechercher des informations sur deux personnes: un certain Vincent et un certain Julien. Nous ne connaissons pas ces personnes aussi, si elles se reconnaissent: faites attention, camarades. Une instruction est ouverte pour ‘dégradations’, ‘violences à agent’ le tout en ‘bande organisée’.

Dix personnes ont été interpellées dimanche en marge d’une manifestation anticarcérale à Paris: six pour vérifications, deux pour port d’armes prohibées, une pour port de fumigènes et pierres et une pour détention d’un chien hors catégorie. Un millier de personnes ont défilé à Paris dimanche sous forte surveillance policière, pour protester contre les conditions de détention pénitentiaire, à l’appel de l’association pour le respect des proches de personnes incarcérées (ARPPI).

Le 6 novembre, de nombreuses perquisitions ont visé des militants antifascistes à Florence, avec l’arrestation et la mise en isolement dans la prison Sollicciano d’un militant du CPA (Centro Popolare Autogestito). Les accusations vont de la possession présumées d’explosifs, des rapports de solidarité internationale, les initiatives contre la présence de fascistes dans la ville, les initiatives contre Forza Nuova Rignano Arno. Le même jour, un verdict sévère de la Cour d’appel a rejeté la demande de libération de trois anti-fascistes arrêtés à Pistoia il ya quelques semaines.