Trois ONG thaïlandaises de protection des droits de l’homme ont publié un rapport en début d’année qui recense les cas de torture dans des camps militaires. Il s’appuie sur des témoignages précis, mais l’identité des victimes n’est pas mentionnée, afin de les protéger. L’armée a intenté un procès aux directeurs de ces ONG pour diffamation et violation de la loi informatique. Ce que les militaires reprochent surtout à ces militants, c’est d’avoir refusé de leur donner les noms des victimes. Pour les défenseurs des droits de l’homme, si l’identité des victimes est révélée, les militaires iront immédiatement les menacer.

Un second procès concerne la mort d’un conscrit dans un camp militaire suite aux mauvais traitements. Il s’était enfui du camp militaire parce qu’il trouvait l’entraînement trop dur. Rattrapé, il a été battu avec une canne en bambou, traîné nu sur une surface en béton, et du sel a été mis sur ses plaies pour augmenter la douleur. Le conscrit est mort de ses blessures peu après. Sa nièce a rendu publique l’affaire, et l’armée, qui a pourtant reconnu les faits dans un rapport interne et dédommagé la famille, a intenté un procès en diffamation contre cette jeune femme. En Thaïlande, les lois générales ne s’appliquent aux militaires que si leur commandement l’accepte. En fait, les militaires échappent aux lois pénales dans la plupart des circonstances parce qu’une clause d’immunité juridique est très souvent ajoutée aux lois concernant les actions des militaires.

L'armée thaïlandaise: un état dans l'état

L’armée thaïlandaise: un état dans l’état

Au lendemain de la mort d’un Palestinien frappé par des policiers palestiniens, des affrontements ont encore éclaté ce 24 août à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, entre des jeunes Palestiniens et les forces de l’ordre de l’Autorité palestinienne. La plupart des magasins de la vieille ville de Naplouse ont gardé toute cette journée de mercredi leur rideau baissé en signe de protestation. Les jeunes se rassemblent et affrontent avec des pierres les policiers palestiniens qui répliquent avec des gaz lacrymogènes.

Les incidents se sont surtout concentrés dans la vieille ville de Naplouse, là où vendredi dernier, une fusillade avait fait quatre morts dont deux policiers. Les policiers affirment qu’ils vont continuer à rechercher les armes qui circulent toujours depuis la fin de la Seconde Intifada, il y a plus de dix ans. Ahmed Halaoua, l’homme mort en détention, était membre de la Brigade des martyrs d’al-Aqsa, liée au Fath, et soupçonné d’être l’instigateur d’une fusillade ce vendredi.

Policiers palestiniens patrouillant à Naplouse

Policiers palestiniens patrouillant à Naplouse

Le gouvernement colombien et les FARC sont arrivés à un accord de paix, après cinquante-deux ans de conflit armé. Il a été annoncé mercredi 24 août à La Havane, où se tenaient les négociations depuis quarante-quatre mois. Le texte doit être ratifié par les électeurs, appelés à se rendre aux urnes le 2 octobre, jour du plébiscite promis par le président Santos. D’ici là, les FARC tiendront en Colombie leur dixième et dernière conférence nationale, afin de soumettre à leur base le résultat des négociations et voter leur transformation en parti politique.

Gouvernement et FARC s’accordent sur ce point : l’accord ne prétend pas seulement mettre fin au conflit, il veut en éradiquer les causes, notamment sur le développement rural, la réparation des victimes, les mécanismes de justice transitionnelle. Dès la signature officielle de l’accord de La Havane, les guérilleros se cantonneront tous dans 31 zones délimitées. Une fois démobilisés, les membres de l’organisation seront représentés de droit au Congrès : durant deux législatures, ils seront assurés d’obtenir cinq députés et cinq sénateurs, quel que soit le résultat obtenu dans les urnes. A court terme, le débat politique se centre sur le plébiscite du 2 octobre. La victoire du oui n’est pas acquise. Le chef de file du camp des « anti » est l’ancien président Alvaro Uribe, qui demande la renégociation immédiate des accords.

40% des combattants des FARC sont des femmes

40% des combattants des FARC sont des femmes

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L’invasion turque qui a commencé hier à Jarabulus révèle l’objectif turc d’empêcher les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) de libérer plus de territoires à la frontière et de compliquer l’unification des cantons du Rojava. Les QSD ont parcouru 7 kilomètres au nord du front de Manbij en 24 heures et 7 autres kilomètres les séparent de Jarabulus. Une ligne de front s’est donc dessinée entre les combattants FSA et QSD. L’enjeu est énorme puisque les territoires qui seront pris par l’armée turque seront très probablement extrêmement difficiles à reprendre par la suite. Impossible de savoir si la course qui se joue à présent débouchera sur des affrontements entre les QSD et les groupes FSA soutenus par la Turquie (edit: Des combats auraient déjà eu lieu avec les Forces du Conseil Militaire de Jarabulus affiliées au QSD). Le PYD à déjà annoncé qu’il ne laissera pas faire. Les USA soutiennent l’opération turque. La ville de Jarabulus est « tombée » en quelques heures aux mains de l’armée turque et de la FSA, aucune vidéo, aucun usage d’explosif, aucune mine laissée derrière les djihadistes. La « libération » de Jarabulus par l’armée turque semble s’être faite sans aucune résistance de la part de Daesh.

Le champs de bataille complexe de Jarabulus

Le champs de bataille complexe de Jarabulus

Des centaines de supporters du Celtic de Glasgow avaient brandi des drapeaux palestiniens au Celtic Park, jeudi 18 août, à l’occasion de la venue de l’Hapoel Beer Sheva, champion d’Israël en titre, un match finalement remporté par le club écossais 5-2. L’initiative était à l’appel d’un groupe d’ultras, les « Celtic fans for Palestine ». Dès le lendemain, l’UEFA a fait savoir qu’elle estimait que les supporters s’étaient livrés à un acte « illicite », en vertu du règlement qui interdit les « messages de nature politique, idéologique, religieuse, injurieuse ou provocante ». L’instance dirigeante du football européen doit rendre sa décision sur la sanction le 22 septembre.

En réponse, les Bhoys lancé une campagne de récolte de fonds pour Medical Aid Palestine (MAP) et le Lajee Centre, un centre culturel palestinien pour les enfants dans le camp de réfugiés d’Aida, à Bethléem. Une initiative qui a déjà récolté près de 45.000 livres (52.000 euros). Et puis le match retour doit encore être joué. La police israélienne a indiqué lundi qu’elle saisirait tout drapeau palestinien que les supporters du Celtic, mardi lors du barrage retour de Ligue des Champions entre Beer Sheva et le club écossais. La police israélienne attend environ 250 supporters du Celtic pour le match retour dans le sud du pays, et aura le soutien de gardes privés.

Au Celtic Park la semaine passée

Au Celtic Park la semaine passée

À quelques kilomètres de Kobané, sur la rive occidentale de l’Euphrate, la ville de Jarabulus est aujourd’hui occupée par Daesh, après avoir été successivement occupée par l’Armée Syrienne Libre (FSA) et par le Front al-Nusra. La ville de Jarabulus est le principal point de passage djihadiste entre la Turquie et là Syrie, Erdogan a d’ailleurs toujours posé cette ville comme la frontière à ne pas franchir pour les YPG. La récente avancée des Forces Démocratiques Syriennes (QSD) à Manbij laisse Jarabulus comme une prochaine cible évidente (et apparemment fragile) dans la lutte contre Daesh. Ce 24 août, l’armée turque est massivement rentrée en Syrie avec 25 chars d’assaut dans une opération visant à rendre Jarabulus à la FSA, et surtout à la rendre imprenable pour les Forces Démocratiques. L’opération d’aujourd’hui est organisée conjointement par la coalition internationale (USA), l’armée turque et les groupes FSA soutenus par les deux précédents. Notons d’ailleurs le communiqué turc qui ne parle pas de Daesh mais de « groupes terroristes », l’opération a été baptisée « Boucliers de l’Euphrate ».

Edit: Des témoins dans les villes alentours affirment que l’opération n’est qu’un changement de drapeau, aucun civil ne fuyant la ville, aucune résistance de la part de Daesh,…

Edit 2: Sur la carte jointe on peut percevoir les enjeux que représente Jarabulus: la prise de Manbij a sérieusement rallonger la distance séparant Raqqa de la Turquie. La prise de Jarabulus par les QSD aurait été un sérieux coup porté à Daesh.

La route des aides djihadistes allant de Jarabulus à Al-Bab et de Al-Bab à Raqqa

La route des aides djihadistes allant de Jarabulus à Al-Bab et de Al-Bab à Raqqa

Le corps d’un homme, présumé être celui d’un maoïste, a été retrouvé mercredi après une opération anti-maoïste menée par les forces de sécurité dans les forêts denses du district de Sukma (état de Chhattisgarh). La police prétend que l’homme était un maoïste et qu’il aurait été tué mercredi dans une fusillade entre la guérilla et un détachement des forces spéciales de la police (STF) près du village de Bhejji, à environ 450 km de Raipur.

Le corps entouré de policiers de la STF

Le corps entouré de policiers de la STF

Depuis décembre 2014, des actions d’occupation de terres ont lieu du côté de Corinto, dans le nord du Cauca. Les communautés indígenas Nasa veulent de reprendre leurs terres ancestrales transformées en immenses champs de canne à sucre. Début 8 août, dans la zone rurale de Corinto, plus de 300 personnes avaient envahi la Hacienda García Arriba pour l’occuper. La police anti-émeute (Esmad) est intervenue et des affrontements ont eu lieu. Un des occupants Nasa a eu les doigts d’une main arrachés, vraisemblablement par l’explosion d’un engin artisanal. Deux autres manifestants et six policiers auraient été blessés.

Voir un photo reportage sur cette lutte

Affrontements entre Nasa et ESMAD dans le Cauca

Affrontements entre Nasa et ESMAD dans le Cauca

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Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Le 27 août 1942, lors d’un passage à Zurong (province chinoise du Guangxi), Hô Chi Minh, est arrêté et emprisonné. Il sort de prison un an plus tard avec un petit calepin de 133 poèmes et quelques notes : le témoignage de son emprisonnement.

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La couverture du

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