Comme nous l’avions annoncé dans un précédent article, une manifestation a eu lieu aujourd’hui pour la libération des prisonniers révolutionnaires de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) à l’occasion d’une nouvelle audience dans le cadre de leurs procès.
Affiche pour exiger la libération des prisonniers de l'ATIK
Le 14 juillet prochain aura lieu une nouvelle audience à Munich en Allemagne contre les 10 prisonniers révolutionnaires de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe). Les 10 ont été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse sous les ordres des autorités turques le 15 avril 2015. Les 10 sont détenus dans des conditions de détention dures avec isolement et contacts limités avec leurs avocats et leurs proches. Ils sont accusés d’être membre du TKP/ML (Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste). Le TKP/ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Les lois 129a et 129b permettent à l’état allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation qui est illégale ailleurs, ces lois sont essentiellement utilisées pour réprimer l’immigration politique turque et kurde.
A cette occasion, l’UPOTUDAK (Comité International de Solidarité avec les Prisonniers Politiques) appelle à un rassemblement de soutien à midi à Munich le même jour.
Affiche pour exiger la libération des prisonniers de l'ATIK
De nouveaux heurts ont éclaté dimanche matin dans les rues de Hambourg, après la fin du sommet du G20. Des manifestants se sont regroupés après la clôture du sommet dans le quartier de Schanzenviertel, bastion local de la gauche radicale, à quelques centaines de mètres du centre des congrès où s’est tenu le G20, et où avaient déjà eu lieu plusieurs affrontements depuis jeudi. Armés de bouteilles et s’en prenant à des véhicules, qu’ils ont notamment incendiés, les manifestants ont été repoussés par la police à coup de gaz lacrymogène et de canons à eau.
Le Schanzenviertel, est encore loin du retour à la normale. Les façades sont couvertes de tags et de graffitis, le bitume brûlé et les rues dépavées. Plus un distributeur de billets ou un parcmètre ne fonctionne et le mobilier urbain est en ruines. Au total, 476 policiers ont été blessés lors des affrontements, a indiqué la police de la ville allemande dimanche midi. Depuis le début des opérations de police le 22 juin, 186 personnes ont été arrêtées.
Les derniers affrontements ce dimanche matin à Hambourg
Le calme est provisoirement revenu samedi à l’aube dans les rues du quartier central de Schanzenvierte, après deux jours d’affrontements. C’est de là que les affrontements entre les manifestants et les policiers ont été les plus violents. La police a bloqué l’accès de la rue Schulterblatt, où se situe le Rote Flora, centre de la scène révolutionnaire de la ville. Le bilan est actuellement de 197 policiers blessés. Dix-neuf personnes ont été placées en garde à vue et plusieurs dizaines d’autres ont été interpellées. Des voitures ont été incendiées et de nombreux autres feux ont été allumés par les manifestants, produisant une épaisse fumée noire. Dans la banlieue de Hambourg, la police a dispersé un rassemblement de 200 militants masqués où elle a interpellé 59 personnes. Quatorze d’entre elles ont été hospitalisées. Les forces spéciales lourdement armées et leurs blindés ont été déployées dans la ville en appui des 15.000 policiers, 3000 véhicules de police, près de 200 chiens d’intervention et onze hélicoptères déjà à l’oeuvre.
Ce samedi, 100 000 personnes sont attendues dans les rues de la ville portuaire pour de nouvelles manifestation contre le sommet.
Les forces spéciales, pistolets-mitrailleurs au point, dans les rues de Hambourg hier
Des affrontements ont éclaté la nuit de jeudi à vendredi et ce vendredi matin à Hambourg, lors du contre-sommet du G20. Le dispositif policier a été mis à mal et la police locale demandé des renforts des autres forces de police. Pourtant, quelque vingt mille policiers venus de toute l’Allemagne avaient déjà été déployés dans la grande cité portuaire à l’occasion du sommet. Le bilan des affrontements de la nuit de jeudi à vendredi est de cent onze blessés parmi les forces de l’ordre. Vingt-neuf personnes ont été interpellées et quinze placées en garde à vue.
Les manifestations ont repris vers 7h du matin, avec pour objectif de perturber l’ouverture officielle du sommet des plus grands pays industrialisés et émergents en bloquant l’arrivée des délégations. L’épouse du président américain, Melania Trump, était bloquée dans sa résidence en raison des nombreuses manifestations. Des manifestants ont incendié aux cocktails Molotov plusieurs patrouilleuses dans le quartier d’Altona, à proximité d’un commissariat. Un tribunal local a également été attaqué.
Hier dimanche aux alentours de 23h, des centaines de policiers anti-émeute ont attaqué le camp des activistes contre le G20, à trois jours du début du (contre-)sommet. Plusieurs personnes ont été blessées, quelques-une arrêtées et une est à l’hôpital. L’expulsion est tout à fait illégale, le camp avait peu avant gagné le droit de rester là où il était, après un bras de fer judiciaire de plusieurs semaines. Un ultimatum a été lancé, si le camp n’est pas réouvert, les activistes camperont dans les (nombreux) espaces verts que compte la ville d’Hambourg.
MàJ 13.51: Malgré la confusion générale il semble que le camp n’a pas été totalement évacué, des tentes collectives subsistent et des personnes ont pu y dormir la nuit dernière.
Le G20 aura lieu les 7 et 8 juillet. Les grandes manifestations sont prévues dès le 6 juillet mais la semaine d’action commençait le 2 juillet.
200 policiers antiémeute ont volé le canon à eau des antifas, un véhicule « ancêtre » hérité de fans de l’équipe de foot antifasciste Sankt Pauli. Le camion servait régulièrement à mettre de la musique en manifestation et figurait dans plusieurs clips vidéos. La police a prétendu que le canon n’avait pas de permis mais l’avocat du propriétaire a démenti en précisant qu’il y avait un permis d’utilisation et de parking.
Concernant l’information d’hier (la murge générale des policiers berlinois), il apparaît aujourd’hui que la « bagarre générale » évoquée a en fait eu lieu entre la police antiémeute berlinoise et la police antiémeute de Wuppertal. Ces derniers étaient énervés d’avoir été privés de sommeil par les premiers.
Alors que des milliers de manifestants se préparent à 3 journées d’actions et de manifestation contre le G20, des milliers de policiers anti-émeute allemands sont amenés des quatre coins du pays pour les en empêcher. Les policiers sont logés dans un camp de conteneurs (qui servait auparavant à loger des réfugiés). Trois divisions (les 14e, 15e et 32e divisions) de la police anti-émeute allemande -soit plus de 220 agents- ont créé le malaise après une soirée très arrosée dans l’un de ses camps. Parmi les détails du scandale : un couple de policiers ayant un rapport sexuel en plein public, un de leurs collègues dansant sur une table équipé uniquement d’un peignoir et d’un fusil, des dizaines d’autres urinant sur les clôtures du camp, une sono installée sur les toits des conteneurs, les bières et chichas, une bagarre générale contre une autre division et la fête qui s’est terminée vers 6h30 du matin. Le porte-parole de la police de Berlin a qualifié les faits de « gênants » alors que des policiers hambourgeois disaient avoir « perdu confiance en la police berlinoise ».
Dans la nuit du 12 juin, deux voitures de policiers en civil, garées sur un parking sécurisé « Weserkurier » à Woltmershausen, ont été incendiées. Ce parking clôturé et surveillé est utilisé par les policiers de Brême et d’Oldenbourg. L’action a été menée à l’approche du sommet du G20: « En vue des affrontements à Hambourg, notre objectif est de les pousser au-delà de leurs limites et de les frapper à quelques endroits. Leur surmenage nous donne un peu plus de liberté pour lutter ».
La police a brutalement attaqué la manifestation contre l’interdiction de 33 symboles liés aux YPG et aux YPJ en Allemagne, incluant un certain nombre de symboles, logos, drapeaux. Les manifestants ont été attaqués avec du gaz lacrymo et des coups de matraques, cinq ont été blessés dont un gravement. Sept autres ont été arrêtés. Malgré l’attaque, les manifestants ont continué à brandir les drapeaux désormais interdits des YPG, des YPJ et du PYD (le parti dont les deux précédents sont les milices d’auto-défense). Le drapeau représentant le visage d’Abdullah Öcalan sur un fond vert et/ou jaune ainsi que le drapeau du Rojava (voir photo) sont également concernés par l’interdiction. Ces 33 symboles viennent s’ajouter aux nombreux autres symboles de la résistance kurde et turque déjà interdits en Allemagne.
Egalement hier à Berlin, 1.400 manifestants antifas ont tenté de bloquer une manifestation fasciste. Ils ont eux aussi été attaqués par la police.