Une vague d’interdiction et de répression de la solidarité avec la Palestine traverse l’Europe depuis l’offensive du Hamas contre Israël : interdiction de Samidoun en Allemagne et interdiction de rassemblement et de manifestations en France, comme à Nantes ou à Toulouse. Au Royaume-Unis, la ministre de l’intérieur, suella Braveman, a décrété qu’arborer un drappeau palestinien serait considéré par la police comme une « offense criminelle ». Face à cette pression, par pusillanimité ou par opportunisme, plusieurs forces de gauche se sont désolidarisées de la Palestine ou des forces soutenant la résistance palestinienne.

EDIT: A Paris, malgré l’interdiction, des milliers de manifestants se sont rassemblés en soutien à la Palestine place de la République. La police est intervenue en lançant des grenades lacrymogènes et en utilisant une autopompe contre les manifestants qui ont lancé des projectiles et ont dressé des barricades. Il y a eu une dizaine d’interpellations.

 

Ce samedi 30 septembre, plus de 200 policiers berlinois ont encerclé un rassemblement en solidarité avec Kayed Fasfous, en grève de la faim depuis plus 60 jours, et en soutien à Zaid Abdulnasser, coordinateur de Samidoun en Allemagne qui est menacé de se voir retirer son titre de séjour en Allemagne en tant que réfugié palestinien de Syrie en raison de ses activités politiques en faveur de la Palestine. Les policiers ont nassé les manifestants qui s’étaient rassemblés dans la Sonnenallee, près de la Hermannplatz. Les policiers ont inspecté chaque image et chaque texte, employant un traducteur pour traduire le texte arabe, y compris les calligraphies décoratives sur les sacs ou les t-shirts des participants. Ils ont successivement exigé que les drapeaux de Samidoun ne soient pas hissés, que les drapeaux et les pancartes à l’effigie de Georges Ibrahim Abdallah soient retirés. La police a ensuite menacé d’annuler le rassemblement si les participants chantaient “Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre”. Les manifestants ont refusé de céder. Après de nombreux chants, la police a dispersé le rassemblement et arrêté six manifestants, leur donnant des amendes et les relâchant peu après, pour avoir chanté “De la rivière à la mer, la Palestine sera libre”.

 

L’Office fédéral de police criminelle (BKA) a demandé et obtenu que les photos de Ernst-Volker Staub, Burkhard Garweg et Daniela Klette soient à nouveau affichées dans toute l’Allemagne, et notamment sur les panneaux d’affichages numériques dans les gares et transport publics. En outre, des perquisitions ont eu lieu chez des proches dans l’espoir que la police scientifique trouve des traces du passage du trio.  Les trois militants sont recherchés pour la dernière action revendiquée par la RAF en mars 1993 : l’explosion d’une énorme charge d’explosif avait dévasté la prison en construction de Weiterstadt, près de Darmstadt. Aucune personne n’avait été blessé mais les dommages causés à la prison s’étaient élevés à 90 millions de marks (première photo). Une récompense allant jusqu’à 80 000 euros a été offerte pour leur arrestation, mais voilà 30 ans que le groupe se maintient dans une clandestinité  financée par des hold-up (sur la photo: deux membres du trio lors d’un hold-up, 2016 voir aussi ici).

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A Cologne, samedi après-midi, plus de 1 000 personnes ont manifesté contre l’avortement et l’euthanasie. Dans le même temps, 3 000 contre-manifestations ont également défilé. La marche a débuté au Heumarkt en début d’après-midi, après plusieurs incidents. Des contre-manifestants se sont mis à plusieurs reprises sur le chemin des manifestants et ont tenté de bloquer la manifestation. Des affrontements ont eu lieu avec la police de Cologne, soutenue par les services d’urgence de Hambourg, Duisbourg et Dortmund. La marche controversée s’est terminée tôt. Une personne a été placée en garde à vue. Il n’y a eu aucun blessé. Dans la nuit du vendredi 15 septembre, le bureau de la CDU (parti chrétien-démocrate) à Cologne a été bombardé de pierres et tagué.

 

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Thomas Meyer-Falk, né le 15 mai 1971 a enfin été libéré. Il était en prison depuis son arrestation en 1996 dont plusieurs années à l’isolement. Il avait été condamné en 1997 pour un braquage de banque, qui devait permettre d’organiser des fonds pour des projets politiques de gauche légaux et illégaux. Il se définit lui-même comme RASH (red & anarchist skinhead). Pendant sa détention, il a subit d’autres condamnations pour « insultes » et « menaces » contre des juges, des procureurs, ainsi que quelques hommes politiques. Après les 17 annnées de détention pénale pour son hold-up, Thomas a été transféré en 2003 à la prison de Fribourg pour une « détention de sûreté » en tant que « danger pour la société ». Thomas a été libéré hier 29 août, après 27 ans de prison…

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Une voiture espionne a été découverte au carrefour entre la Eichendorffstraße (là où des perquisitions avaient eu lieu en mars passé) et la Kochstraße, dans le quartier de Connewitz, à Leipzig. Derrière la lunette arrière, teintée, posées sur la plage arrière, se trouvent deux caméras, cachées respectivement dans un panier et dans un sac de la marque Congstar. Un faisceau de câbles, caché sous des serviettes, va vers le coffre. Les objectifs sont orientés en direction d’une entrée d’immeuble et d’un trottoir. Voici à quoi ressemble, vu de l’extérieur, le dispositif:

Le 19 juillet, l’Audi du ministre de l’Intérieur du Land de Brême, Mäurer, garée près de sa maison dans le quartier Findorff de Brême, a été incendiée. Le sénateur Mäurer (SPD) est pressenti depuis toujours comme possible ministre fédéral de l’Intérieur, mais depuis au moins 16 ans, il applique avec zèle au niveau du Land les législations répressives. Il a à son actif des milliers de migrants de reconduits à la frontières, d’arrestations, et d’emprisonnements. Il a toujours soutenu les policiers qui ont tué des personnes. Contre la gauche radicale, Mäurer a mis en place des filatures et des perquisitions.  (lire le communiqué complet)

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Des manifestants antifascistes et la police se sont affrontés pour la deuxième nuit de suite à Leipzig après la condamnation de Lina et d’autres antifascistes de la ville (voir nos articles). Les manifestants ont érigé des barricades, allumé des feux et des engins pyrotechnique et jeté des pierres sur les policiers. La manifestation avait été interdite auparavant, mais de nombreuses personnes s’étaient tout de même rendues au point de rassemblement. Les affrontements d’hier samedi ont fait suite à des scènes similaires la nuit précédente, lorsque plusieurs centaines de personnes ont allumé des flares dans la rue et ont jeté des pierres sur des véhicules de police depuis des bâtiments. Dimanche, la police a déclaré qu’une cinquantaine de policiers avaient été blessés et que 30 manifestants avaient été arrêtés au cours des deux nuits.

Des centaines de manifestants se sont rassemblés à Leipzig (photo) pour dénoncer la condamnation de quatre antifas de la ville (voir notre article). La police n’avait autorisé qu’une rassemblement statique et lorsqu’elle a empêché la marche, elle a essuyé des jets de pierres, de bouteilles et de de pétards. Quatre policiers ont été légèrement blessés et hélicoptère de la police a été aveuglé par un pointeur laser. Une barricade que des manifestants tentaient d’ériger à un carrefour a été rapidement dégagée. Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue. Plusieurs centaines de manifestants ont également participé à un rassemblement de solidarité à Dresde mercredi. Là aussi, la police a été la cible de jets de pierres et de bouteilles. D’autres manifestations ont eu lieu à Hambourg et à Berlin. C’est demain samedi qu’est prévue la grande manifestation à Leipzig. La police prépare une opération de grande envergure et des contrôles étendus ont été annoncés pour le week-end.

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Lina E., une antifasciste allemande de 28 ans, a été reconnu coupable mercredi d’avoir fondé une « organisation criminelle » et d’avoir commis six attaques contre des néonazis dans les États de Thuringe et de Saxe entre 2018 et 2020. Elle a été condamnée à cinq ans et trois mois de prison et ses trois coaccusés, Lennart A., Philipp M. et Jannis R., ont été condamnés à environ trois ans de prison chacun. L’assistance au procès était nombreuse. Elle a soutenu les accusés par des applaudissements et des slogans et a hué le verdict. Le juge a demandé le silence afin de pouvoir lire son délibéré, en disant: « Celui qui souhaite savoir pourquoi le verdict est ce qu’il est, peut rester. » Quelqu’un a immédiatement crié : « Parce que vous êtes amis des fascistes ! »  Le juge a aussitôt ordonné une interruption d’audience de 15 minutes, pendant laquelle les personnes qui avaient crié étaient évacuées par la sécurité.

Cependant, tard dans la soirée, alors que la procédure touchait à sa fin, le juge a déclaré que Lina serait mise en liberté provisoire jusqu’à ce que la condamnation soit confirmée. À condition qu’elle renonce à son passeport et à sa carte d’identité et qu’elle se présente à la police deux fois par semaine, Lina sera autorisée à rentrer chez elle jusqu’à ce que tous les recours soient épuisés. Si elle retourne en prison, elle aura encore trois ans de sa peine de cinq ans à purger, puisqu’elle est en détention depuis son arrestation. Une grande partie du dossier de l’accusation reposait sur le témoignage d’un membre de son groupe devenu témoin de l’État : Johannes D.