Après l’opération d’évacuation de mardi soir à Oakland, la police californienne est intervenue cette nuit à San Diego. Depuis trois semaines, des militants du mouvement ‘Occupons Wall Street’ campaient devant l’Hôtel de Ville de San Diego. A deux heures du matin, les autorités ont débarqué pour faire évacuer le campement. 51 personnes ont été interpellées devant le bâtiment, onze autres dans un parc voisin. L’opération a duré 45 minutes.

Arrestations à San Diego

Arrestations à San Diego

Hier, en début de soirée, la police avait interpellé 85 personnes, alors qu’elle tentait de dégager une place occupée par les manifestants anti-Wall Street à Oakland (Californie, Etats-Unis), près de San Francisco. Les forces de l’ordre avaient alors déjà eu recours aux gaz lacrymogènes et aux grenades assourdissantes lors de cette opération. Un peu plus tard, la police anti-émeutes est intervenue pour évacuer les derniers manifestants. Au moins l’un des manifestants est tombé à terre, a saigné de la tête et perdu conscience. Il a ensuite été évacué par d’autres manifestants. Les protestataires, qui se sont ensuite regroupés, ont commencé à jeter des oeufs en direction de la police, qui a répondu en tirant des balles de peinture.

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La police de Chicago a interpellé près de 130 manifestants d' »Occupons Chicago » dimanche alors qu’ils étaient installés dans un parc de la ville, en solidarité avec le mouvement « Occupons Wall Street ». Samedi soir, environ 1500 manifestants étaient rassemblés dans Grant Park lorsque la police les a prévenus qu’ils devaient quitter les lieux.

René Gonzalez, l’un des cinq Cubains accusés d’espionnage par l’administration des Etats-Unis et condamnés à de lourdes peines de prison en 2001, a été libéré ce vendredi après treize ans passés en prison dans un isolement presque total. Sa situation reste néanmoins préoccupante dans la mesure où le gouvernement américain a décidé de lui imposer une probation de trois années aux Etats-Unis. Il devra rester en résidence surveillée (pour des raisons évidentes de sécurité) mais surtout, ne pourra voir ni sa femme ni sa mère, qui restent toutes deux interdites de territoire par la justice américaine. Son avocat a déjà déposé un appel contre cette nouvelle sanction. Dès sa sortie, Gonzalez a affirmé que sa priorité était de poursuivre la lutte pour la libération de ses quatre co-accusés qui sont toujours détenus.

Le mouvement ‘Occupy Wall Street’ de New York est en train de faire des émules, et la réaction des autorités les suit. Lundi, plus de mille personnes s’étaient rassemblées dans le centre de Boston. Lorsque celles-ci ont ont commencé à se déplacer et à dépasser la zone que les autorités leur avait réservée, la police est intervenue en masse. De nombreux manifestants ont refusé de répondre à ses injonctions. Finalement, quelques 129 personnes ont été arrêtées. Une par une, elles ont été plaquées au sol, colsonnées et emmenées. Soixante d’entre elles ont passé la nuit en cellule et ont été libérée sous caution. Elles seront inculpées pour différents délits. Selon le porte-parole de la police, ces personnes se trouvaient dans une zone ayant récemment été rénovée à grands coûts, ce qui justifie la demande d’évacuation.

En avril dernier, la cour d’appel fédérale de Pennsylvanie avait introduit auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis une demande d’annulation de l’arrêt suspendant provisoirement la condamnation à mort de Mumia Abu Jamal dans l’attente d’un nouveau procès. Cet arrêt prononcé par la cour d’appel avait relevé que les instructions données aux jurés lors du procès de Mumia en 1982 étaient anticonstitutionnelles et la cour avait ordonné de nouvelles audiences, tout en suspendant la condamnation à mort. Hier soir, les juges de la Cour Suprême ont refusé d’accéder à la demande d’annulation de l’arrêt faite par le procureur de Philadelphie. Les effets concrets de cette décision restent flous, mais il est évident qu’il s’agit d’une victoire juridique pour l’ancien militant des Blacks Panthers qui se trouve dans le couloir de la mort depuis 28 ans.

Consultez notre dossier consacré à Mumia Abu Jamal

Depuis le début du mois de septembre, la répression envers les communautés zapatistes ne fait que s’amplifier. Les villages sont actuellement pratiquement assiégés par les paramilitaires et les habitants qui luttent pour préserver leurs terres et proposer un système économique alternatif sont continuellement harcelés. Dernièrement, trois hommes armés se sont présentés chez la personne représentant l’autorité autonome zapatiste pour menacer le village d’invasion et d’expulsion, accusant la communauté de refuser de payer l’impôt. Il a été menacé par ces hommes qui lui ont dit que si la communauté de donnait pas ses terres, ils viendraient tous les massacrer. Quelques jours plus tard, une centaine de paramilitaires ont encerclé la communauté durant plusieurs heures en tirant en l’air. Le lendemain, ils ont coupé les arbres conservés pour le travail collectif communautaire, volé les récoltes de maïs, tué des porcs et brûlé plus de 18 hectares de pâturages collectifs. Depuis le mois de juillet, les zapatistes ont rendu publiques six agressions violentes des paramilitaires à leur encontre.

Par ailleurs, les prisonniers politiques du Chiapas de ’La Voix de l’Amasse’ (organisation créée pour dénoncer le fonctionnement arbitraire de la justice, la torture physique et psychologique dans les prisons et la corruption dans les pénitenciers du Chiapas) poursuivent leur grève de la faim entamée le 1er octobre pour dénoncer leur incarcération et leurs conditions de détention. L’état de santé de plusieurs grévistes a été jugé plus que critique par un médecin qui a pu les voir récemment.

Le FBI vient d’annoncer l’arrestation d’un Américain qui projetait de perpétrer des attentats contre le Pentagone et le Congrès, avec la soutien d’agents infiltrés du FBI. A l’exception de trois, tous les véritables projets d’attentats initiés aux USA ont été organisés avec l’appui du FBI. 15.000 personnes sont payées par le FBI (contre 2.800 en 1980, et 6.000 et 1986) afin d’infiltrer, en majorité, les communautés musulmanes aux États-Unis. 49% des personnes arrêtées ont été dénoncées par des informateurs/provocateurs rémunérés. Sur les 158 personnes arrêtés dans le cadre d’une opération d’infiltration, 49 avaient conspiré à l’initiative d’un provocateur du FBI.

Ainsi le cas de post-ados immatures à qui un agent infiltré du FBI, qui leur avait promis beaucoup d’argent s’ils faisaient exploser une bombe, a péniblement réussi à arracher, après des mois de travail au corps, une sorte de serment d’allégeance à Al Qaeda : ils refusaient de perpétrer un attentat, cherchant essentiellement à soutirer de l’argent à leur bienfaiteur musulman. Ce dernier est reparti avec les 100.000$ que le FBI lui avait promis, les wanabees paumés inculpés de « terrorisme »… La lutte contre le terrorisme a englouti 3,3 milliards de dollars.

Depuis une quinzaine de jours, le mouvement ‘Occupons Wall Street’ prend de l’ampleur à New-York et se répand également à d’autres villes. Plusieurs centaines de militants campent dans le parc Zuccotti, dans le sud de Manhattan dans l’objectif de dénoncer la crise économique actuelle et de dire leur mécontentement provoqué par l’actuel climat politique et économique. Le 24 septembre dernier, les forces de l’ordre avaient violemment réprimé la manifestation, procédant à une centaine d’arrestations. Hier, ce sont environ 700 personnes qui ont été arrêtées. En début d’après-midi, un cortège avait démarré de Liberty Plaza pour se diriger vers le pont de Brooklyn où les manifestants ont bloqué la circulation durant plus de deux heures pendant que la police interpellait en masse pour atteinte à l’ordre public. Certains des manifestants ont été relâchés après quelques heures tandis que d’autres sont restés privés de liberté durant 24 heures. D’autres vont également faire l’objet de poursuite. Une manifestation semblable s’est déroulée à Boston, réunissant environ 3000 personnes aux abords de la Bank of America. 24 personnes ont été arrêtées.

Arrestations à New-York

Arrestations à New-York

Hier, les prisonniers de ‘La Voix de l’Amasse’, organisation née pour dénoncer le fonctionnement arbitraire de la justice, la torture physique et psychologique dans les prisons et la corruption dans les pénitenciers du Chiapas, ont entamé une grève de la faim. Ceux-ci sont accompagnés par d’autres prisonniers solidaires. Sept d’entre eux sont en grève de la faim totale alors que quatre autres jeûnent douze heures par jour en raison de leur état de santé. Les douze entendent par cette action dénoncer leur incarcération et exiger leur libération inconditionnelle. ‘Nous subissons (…) une fabrication de crimes alors que nous sommes en réalité privés de notre liberté pour la seule cause, pour certains de défendre leurs droits, et pour d’autres d’être pauvres et analphabètes’.