La deuxième Chambre pénale collégiale nationale de la Cour supérieure nationale de justice pénale spécialisée a condamné Juan Santos Romero à huit ans de prison pour le délit d’apologie du terrorisme, commis par le biais de médias numériques. Juan Santos Romero a été accusé d’avoir dirigé une organisation secrètement dirigée par le Parti communiste du Pérou « Sentier Lumineux »: Voluntad Transformadora. En octobre 2023, la police nationale péruvienne avait arrêté sept membres de cette organisation à Trujillo, parmi lesquels Juan Santos Romero. Celui-ci avait posté sur les réseaux sociaux « Vive le président Gonzalo, leader du Parti et de la Révolution, disciple de Marx, de Lénine et du président Mao, garant de la victoire jusqu’au communisme », ce qui a contribué à sa condamnation. En plus de la peine pénale, il devra verser 10 000 S/ à titre d’indemnisation civile à l’État.

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À l’occasion de la COP 30, les peuples autochtones d’Amérique tiennent cette semaine une assemblée annuelle à Brasilia, ils y ont invité des peuples d’Océanie. Ensemble, ils ont marché jeudi vers le parlement brésilien, avec des banderoles pour la défense du climat et de l’Amazonie. La marche avait appelé le gouvernement à reconnaître officiellement les terres ancestrales et à les protéger des intérêts de l’agro-industrie. La répression a éclaté en soirée dans la capitale, alors que des groupes de manifestants quittaient les lieux. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes contre la foule. La députée fédérale Célia Xakriabá, du parti de gauche PSOL ( Parti du Socialisme et de la Liberté ), malgré son identité, elle n’a pas pu entrer dans le bâtiment du Congrès et a dû être soignée pour des blessures occasionnées par les forces de l’ordre.

La guérilla des Comuneros del Sur a commencé à remettre ses armes au gouvernement colombien, dans le cadre de négociations de paix qui devraient aboutir à son désarmement dans les prochains mois. Ce groupe, composé d’environ 250 combattants, opère dans la province de Nariño, dans le sud-ouest de la Colombie, et négocie avec le gouvernement depuis l’année dernière. Le groupe a remis au cours des deux derniers jours 585 mines, grenades et roquettes à une unité de l’armée chargée de les détruire. Jusqu’à récemment, les Comuneros del Sur faisaient partie de l’Armée de libération nationale (ELN), une organisation d’environ 6 000 combattants qui combat toujours le gouvernement colombien.

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L’anarchiste Francisco Solar (voir nos articles) était détenu depuis presque cinq ans à l’isolement, dans différents sections de sécurité maximale. Un durcissement du régime carcéral le gardait enfermé dans sa cellule pendant 21 heures par jour, sans télévision ni radio et avec des restrictions dans les parloirs. Après de nombreuses audiences et des chambres de conseil techniques, l’Administration pénitentiaire chilienne a été à court de prétexte pour maintenir ce régime punitif. Francisco est enfin sorti de l’isolement et été transféré dans la section n°33 de la prison La Gonzalina, où se trouvent d’autres prisonnier.es révolutionnaires.

Ce 12 février, afin d’empêcher les manifestants anti-austérité d’accéder au Congrès, le gouvernement de Milei a déclenché une répression policière brutale. Des supporters de football organisés ont rejoint les retraités pour leur manifestation hebdomadaire contre les coupes dans les retraites (voir article ici ) c’est l’une des plus grandes mobilisations contre l’austérité jamais organisées dans le pays. Au moins 150 manifestants ont été arrêtés, on dénombre 20 blessés dont un grave. La ministre de l’Intérieur d’extrême droite, Patricia Bullrich, a annoncé que les détenus encouraient jusqu’à 20 ans de prison. Les lois anti-mafia sont utilisées par le gouvernement pour inculper les manifestants de l’opposition, il considère les groupes de supporters de football de gauche comme des organisations criminelles.

Après 30 ans de cavale, Peter Krauth et Thomas Walter du K.O.M.I.T.E.E. sont de retour en Allemagne. Le K.O.M.I.T.E.E. était une organisation clandestine de la gauche révolutionnaire qui avait incendié un bâtiment de l’Armée allemande à Bad Freienwalde en raison de la complicité de l’Allemagne dans le génocide au Kurdistan. En 1995, une patrouille de police avait surpris plusieurs militants du groupe en train de placer une charge de 120kg d’explosif dans un centre de détention pour sans-papier en construction à Berlin-Grünau. Les militants parviennent à s’échapper mais laissent des traces permettant d’identifier trois d’entre eux. Après une longue chasse à l’homme, Ils trouvent refuge au Venezuela où les enquêteurs allemands retrouvent leur trace mais le pays, au lieu de les livrer à l’Allemagne, leur a accordé l’asile politique (voir notre article).

Bernhard Heidbreder est mort d’un cancer en exil (voir notre article) Kauth et Walter, âgés de 65 et 62 ans,  sont rentrés en Allemagne via l’Espagne cette semaine. Ils ont largement dépassé le délai de prescription de 20 ans qui s’applique à  ce dont ils sont été accusés, mais une manœuvre du parquet fédéral a porté leur délai de prescription à 40 ans. Un membre de leur équipe de défense prévoit une peine légère, étant donné que les faits reprochés ont eu lieu il y a très longtemps et que l’explosion n’a pas eu lieu. Les deux militants semblent plus disposés à purger une courte peine de prison qu’à s’engager dans une longue procédure judiciaire.

Ce samedi, les 29 membres des forces de sécurités capturés jeudi par le front Carlos Patiño, un groupe dissident des FARC (voir notre article), ont été libérés. La capture avait eu lieu dans le district d’El Plateado, dans la municipalité d’Argelia (Cauca). Le déploiement de ces effetifs s’était fait dans le cadre d’une tentative de l’armée de reprendre le contrôle de la zone depuis octobre à travers la-dite « Opération  Perseo. Au cours de cette opération, plus de 1 000 soldats étaient entrés dans la région pour la première fois depuis des décennies, avec l’appui de frappes aériennes et de bombardements d’artillerie (voir notre article).

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Grandes manifestations féministes ce samedi 8 mars dans les principales villes d’Amérique latine, pour protester contre la violence sexiste et la vague réactionnaire menée dans la région par le président argentin, Javier Milei. L’une des plus grandes manifestations a eu lieu sur la Place de Mai à Buenos Aires « contre le fascisme, le racisme, le patriarcat et le capitalisme ». Les marches du 8 mars dénonçaient les récent discours de Milei contre les politiques d’égalité en parlant de « l’idéologie désastreuse du genre » et de « féminisme radical », en liant homosexualité et pédophilie, et en annonçant qu’il demanderait au Congrès de mettre fin au concept de féminicide et aux lois sur la parité des sexes. Des heurts ont eu lieu avec la police là où les manifestantes ont tenté de franchir les barrages (photo). Les manifestations ont été particulièrement massives à Mexico, Santiago du Chili et à Bogota (où quelques incidents ont été signalés).

29 membres des forces de l’ordre ont été capturés par les guérilleros de l’État-Major Central (EMC) qui n’ont jamais accepté l’accord de paix signé en 2016 avec la majorité des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Une photo diffusée par une organisation représentant une communauté locale (PUPSOC) montre ces  policiers recevant de la nourriture après avoir été capturés dans le Cañón de Micay, dans le département du Cauca, vendredi 7 mars.

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Cristino Castro Perea a tué le vendredi 28 février dans l’après-midi. Pendant dix ans, à partir de 2013, il a lutté contre un projet hôtelier qui devait s’étendre sur quelque 24 hectares sur une plage de la côte Pacifique, dans l’État d’Oaxaca, dans le sud du Mexique. La même année, il avait finalement obtenu gain de cause. Face aux contestations locales, le gouvernement fédéral a classé cet espace en « zone naturelle protégée ». Un statut qui interdit, de fait, la construction d’un hôtel. Ce vendredi, il a été tué par deux personnes circulant à moto qui ont tiré à plusieurs reprises sur le militant. Le Mexique est l’un des pays dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement. 18 militants écologistes y ont été assassinés en 2023.

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