Ce 12 février, afin d’empêcher les manifestants anti-austérité d’accéder au Congrès, le gouvernement de Milei a déclenché une répression policière brutale. Des supporters de football organisés ont rejoint les retraités pour leur manifestation hebdomadaire contre les coupes dans les retraites (voir article ici ) c’est l’une des plus grandes mobilisations contre l’austérité jamais organisées dans le pays. Au moins 150 manifestants ont été arrêtés, on dénombre 20 blessés dont un grave. La ministre de l’Intérieur d’extrême droite, Patricia Bullrich, a annoncé que les détenus encouraient jusqu’à 20 ans de prison. Les lois anti-mafia sont utilisées par le gouvernement pour inculper les manifestants de l’opposition, il considère les groupes de supporters de football de gauche comme des organisations criminelles.

Après 30 ans de cavale, Peter Krauth et Thomas Walter du K.O.M.I.T.E.E. sont de retour en Allemagne. Le K.O.M.I.T.E.E. était une organisation clandestine de la gauche révolutionnaire qui avait incendié un bâtiment de l’Armée allemande à Bad Freienwalde en raison de la complicité de l’Allemagne dans le génocide au Kurdistan. En 1995, une patrouille de police avait surpris plusieurs militants du groupe en train de placer une charge de 120kg d’explosif dans un centre de détention pour sans-papier en construction à Berlin-Grünau. Les militants parviennent à s’échapper mais laissent des traces permettant d’identifier trois d’entre eux. Après une longue chasse à l’homme, Ils trouvent refuge au Venezuela où les enquêteurs allemands retrouvent leur trace mais le pays, au lieu de les livrer à l’Allemagne, leur a accordé l’asile politique (voir notre article).

Bernhard Heidbreder est mort d’un cancer en exil (voir notre article) Kauth et Walter, âgés de 65 et 62 ans,  sont rentrés en Allemagne via l’Espagne cette semaine. Ils ont largement dépassé le délai de prescription de 20 ans qui s’applique à  ce dont ils sont été accusés, mais une manœuvre du parquet fédéral a porté leur délai de prescription à 40 ans. Un membre de leur équipe de défense prévoit une peine légère, étant donné que les faits reprochés ont eu lieu il y a très longtemps et que l’explosion n’a pas eu lieu. Les deux militants semblent plus disposés à purger une courte peine de prison qu’à s’engager dans une longue procédure judiciaire.

Ce samedi, les 29 membres des forces de sécurités capturés jeudi par le front Carlos Patiño, un groupe dissident des FARC (voir notre article), ont été libérés. La capture avait eu lieu dans le district d’El Plateado, dans la municipalité d’Argelia (Cauca). Le déploiement de ces effetifs s’était fait dans le cadre d’une tentative de l’armée de reprendre le contrôle de la zone depuis octobre à travers la-dite « Opération  Perseo. Au cours de cette opération, plus de 1 000 soldats étaient entrés dans la région pour la première fois depuis des décennies, avec l’appui de frappes aériennes et de bombardements d’artillerie (voir notre article).

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Grandes manifestations féministes ce samedi 8 mars dans les principales villes d’Amérique latine, pour protester contre la violence sexiste et la vague réactionnaire menée dans la région par le président argentin, Javier Milei. L’une des plus grandes manifestations a eu lieu sur la Place de Mai à Buenos Aires « contre le fascisme, le racisme, le patriarcat et le capitalisme ». Les marches du 8 mars dénonçaient les récent discours de Milei contre les politiques d’égalité en parlant de « l’idéologie désastreuse du genre » et de « féminisme radical », en liant homosexualité et pédophilie, et en annonçant qu’il demanderait au Congrès de mettre fin au concept de féminicide et aux lois sur la parité des sexes. Des heurts ont eu lieu avec la police là où les manifestantes ont tenté de franchir les barrages (photo). Les manifestations ont été particulièrement massives à Mexico, Santiago du Chili et à Bogota (où quelques incidents ont été signalés).

29 membres des forces de l’ordre ont été capturés par les guérilleros de l’État-Major Central (EMC) qui n’ont jamais accepté l’accord de paix signé en 2016 avec la majorité des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Une photo diffusée par une organisation représentant une communauté locale (PUPSOC) montre ces  policiers recevant de la nourriture après avoir été capturés dans le Cañón de Micay, dans le département du Cauca, vendredi 7 mars.

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Cristino Castro Perea a tué le vendredi 28 février dans l’après-midi. Pendant dix ans, à partir de 2013, il a lutté contre un projet hôtelier qui devait s’étendre sur quelque 24 hectares sur une plage de la côte Pacifique, dans l’État d’Oaxaca, dans le sud du Mexique. La même année, il avait finalement obtenu gain de cause. Face aux contestations locales, le gouvernement fédéral a classé cet espace en « zone naturelle protégée ». Un statut qui interdit, de fait, la construction d’un hôtel. Ce vendredi, il a été tué par deux personnes circulant à moto qui ont tiré à plusieurs reprises sur le militant. Le Mexique est l’un des pays dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement. 18 militants écologistes y ont été assassinés en 2023.

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Composée de membres des mouvements sociaux et des syndicats, une nouvelle force de « police volontaire » est mise en place par le Nicaragua. Elle est présentée comme une aide à défendre le gouvernement sandiniste contre d’éventuelles tentatives de coup d’État. Depuis de longues années, le pays est confronté à l’opposition soutenue par les États-Unis. Une réforme récente de la constitution permet à L’État de décentraliser les institutions, déléguer le pouvoir et le financement de cette police aux organisations communautaires et aux mouvements sociaux pro-sandinistes.

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Le Front de Guerre Occidental Ogli Padilla de l’ELN (Armée de libération nationale) avait appelé à une grève armée de 72 heures dans la région du Chocó du 18 au 21 février. Cette grève est une réaction à la collaboration entre le gouvernement, l’armée et les mercenaires dans le Chocó et vise à la rendre visible. Il dénonce la « grave situation humanitaire » dans la région, dont le gouvernement est tout autant responsable que de la prolifération de paramilitaires comme le Clan del Golfo. Au cours de la grève, la guérilla a frappé les forces de sécurité, en faisant exploser quatre voitures piégées devant les commissariats des villes de Villa del Rosario et de Cucuma.

Le conflit entre l’ELN et le Clan del Golfo est présenté dans de nombreux médias comme une « lutte pour le contrôle des routes de la drogue » et des « secteurs économiques illégaux », l’ELN explique que l’avancée des paramilitaires se déroule dans le contexte des projets de l’oligarchie visant à « imposer des mégaprojets et son modèle extractiviste dans la région ». La présence massive de mercenaires sert à sécuriser leurs intérêts. L’ELN serait active dans 97 des 172 municipalités colombiennes où se pratiquent des cultures illégales de drogue. Elle ne participe pas au trafic mais lève un impôts auprès des cartels et protège les intérêts des petits paysans cultivateurs de coca.

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Buenos Aires, chaque mercredi depuis plusieurs semaines, les retraités descendent dans la rue pour revendiquer leurs droits, cette fois, la réponse du gouvernement a été une dispersion violente. Des centaines de personnes protestaient sans incident, la police, dans le cadre du protocole anti-piquets, a avancé sur les manifestants, les poussant, distribuant coups de poings et coups de matraques et bloquant leur passage. Le cortège a résisté à ces assauts, les forces de sécurité ont alors lancé des gaz lacrymogènes, forçant les manifestants à se replier. Malgré la répression, les retraités ont résisté et réussi à encercler le Congrès, rendant visible leur revendication. Le bilan est d’au moins deux personnes arrêtées, deux manifestants blessés ainsi que deux agents des forces de sécurité.

Deux chefs de guérilla et négociateurs de paix de différentes factions dissidentes des FARC ont été arrêtés à des fins d’extradition ce jeudi 13 février. Willinton Henao, alias Mocho Olmedo, négociateur de paix et membre du 33 Front d’un dissident des FARC « a été détenu en vertu d’un mandat d’arrêt en vue de son extradition vers les États-Unis ». Depuis janvier, ce front affronte l’Armée de libération nationale (ELN) dans la région de Catatumbo ( voir article ici )

Cette arrestation a eu lieu au lendemain de celle d’Andrés Rojas, alias Araña, chef de la guérilla et négociateur de paix d’une autre dissidence des FARC. L’interpellation a eu lieu peu après une conférence de presse des négociateurs. Elle est considérée comme un « piège » contre le dialogue de paix engagé avec ce guérillos. L’an passé, le gouvernement colombien avait suspendu tout ordre de capture d’Andrès Rojas, mais il faisait l’objet d’une note rouge d’Interpol. En 2024, l’Équateur avait inclus Araña sur une liste de criminels qui constituent un « objectif militaire ».

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