Malgré la fin de la période pré-électorale et la tenue des élections il y a deux semaines, la répression se poursuit au Honduras. Hier matin, un militant de la résistance contre le coup d’état a été enlevé par des hommes cagoulés. Alors qu’il effectuait son travail de surveillance, un véhicule de type pick-up s’est arrêté à côté de lui. Quatre hommes cagoulés en sont descendus, l’ont menacé de manière violente et l’ont fait monter dans la voiture. Lorsqu’il leur a dit, pensant à une attaque pour le voler, qu’il n’avait que peu d’argent sur lui, ils lui ont répondu qu’ils le connaissaient bien et qu’ils étaient fatigués de lui, qu’ils allaient le tuer. Ils lui ont enfilé un sac sur la tête, l’ont insulté et lui ont posé des questions sur la résistance, lui ont demandé des informations sur le mouvement et ses leaders. Ils ont ensuite passé un coup de fil pour signaler qu’ils avaient accompli leur mission et qu’ils avaient le paquet, tout en continuant à le frapper. Le militant a alors tenté le tout pour le tout et s’est jeté du véhicule en marche. Il s’est enfui en courant et s’est longtemps caché dans un terrain vague. Ses agresseurs ne l’ont pas cherché, ou du moins, ne l’ont pas retrouvé. Il souffre d’une rupture de la cloison nasale et de contusions multiples sur le visage et le corps.

Dossier(s): Amérique Latine Archives Tags:

William Henry Fische est un entrepreneur américain, dont le projet actuel consiste en la mise en place de mégaprojets touristiques dans le Sud de l’Argentine. Or, cette zone constitue le territoire ancestral d’une grande communauté mapuche. Fische, disposant d’une grande fortune personnelle ainsi que des contacts argentins adéquats, a délogé les membres de la communauté Paicil Antriao de leur village. Mercredi dernier, des dizaines de familles mapuches de la localité Villa la Angustora ont violemment été chassées et ont vu leurs maisons détruites. L’expulsion a été réalisée en présence du Secrétaire de la Sécurité de la Province et d’un procureur.

Expropriation des mapuches

Expropriation des mapuches

Mercredi après-midi, dans la région de Piura, la police a tenté d’arrêter les auteurs présumés de l’attaque d’un camp minier dans la province de Huancabamba, au nord du Pérou. Des agriculteurs sont venus pour défendre des suspects dans l’attentat le 1er novembre dans la mine de cuivre du Rio Blanco cuivre Copper Mine, qui a entraîné trois morts. Un témoin a rapporté que la police a tiré sur les villageois quand ils sont venus à la défense des suspects. Huit habitants de la ville de Castulo Huayama Correa ont été tués, et six ont été blessés, dont un jeune de 18 ans avec blessure par balle à la tête. Deux policiers ont également été blessés.

La semaine dernière, plusieurs agriculteurs de la région avaient été arrêtés et même interrogés dans l’installation de Rio Blanco, dans Huancabamba. Le projet de mines dans la zone a été retardée par des litiges avec les agriculteurs, ces dernières années et en septembre 2007, qui ont tenu un référendum, où 95% ont voté contre le projet minier. Le projet minier de Rio Blanco a été transféré en 2007 par le britannique Monterrico Metals au chinois Zijin. Le gouvernement péruvien en 2003 à autorisé Monterrico à réaliser le projet de Rio Blanco, mais l’entreprise n’a pas obtenu l’autorisation de la communauté touchée, qui avait mené les manifestations de protestation qui s’étaient soldées par deux incidents mortels en 2004. Plus de 300 personnes sont accusées de terrorisme, d’enlèvement et d’émeutes, pour s’être opposer au projet minier.

Contre le projet minier au Pérou

Contre le projet minier au Pérou

Dossier(s): Amérique Latine Archives Tags:

C’est aujourd’hui que le peuple hondurien est appelé à voter pour son nouveau président au Honduras, dans ce que l’on peut nommer un climat tendu. Ce scrutin fait suite au putsch mené par Micheletti le 28 juin dernier, ayant entrainé la destitution de Manuel Zelaya et son expulsion à l’étranger. Rentré à Tegucigalpa le 24 septembre, le président déchu est réfugié depuis lors à l’ambassade du Brésil et soutenu par tout un peuple opprimé depuis la prise de pouvoir de Micheletti.

La répression fait rage depuis que le gouvernement putschiste est en place et celle-ci a encore pris de l’ampleur ces trois derniers jours, à la veille des élections. Vendredi, c’est par groupe de quinze que les policiers et les militaires patrouillaient, fusil à la main, dans les rues de la capitale avec une attitude agressive et intimidatrice. De nombreux militants pro-Zelaya ont ainsi été arrêtés pour des motifs divers, tels que la possession de bombes de peinture,… Un citoyen a reçu une balle dans la tête de la part des soldats après avoir percuté en voiture de manière accidentelle les clôtures de béton disposées par les militaires dans la rue. Plusieurs collectifs de résistance ont vu leurs locaux pris d’assaut, les forces de sécurité y faisant illégalement des perquisitions et un fichage de leurs membres. Un grand nombre d’entre eux ont été arrêtés, notamment pour avoir appelé à un boycott électoral.

La police procède à toutes ces arrestations sans ordre de capture, justifiant ses actions par ‘l’état d’urgence’ dans lequel se trouve le pays. Ce dimanche, la police et l’armée ont déployé plus de 30.000 hommes, et des rafales de coups de feu et des explosions ont eu lieu durant toute la journée et les arrestations multiples se sont également poursuivies.

Répression au Honduras

Répression au Honduras

Dossier(s): Amérique Latine Archives Tags:

Cesare Battisti, actuellement détenu au Brésil, ne sera pas fixé sur son sort avant 2010. Condamné par contumace à la prison à perpétuité en Italie, il s’est réfugié clandestinement au Brésil en 2004 et y a obtenu le statut de réfugié au début de cette année. La péninsule a exigé son extradition, afin qu’il purge sa peine dans son pays d’origine. A l’issue d’un long débat, la Cour suprême du Brésil s’est prononcée il y a quelques jours pour cette extradition, mais a également voté qu’il reviendrait finalement au président Lula de trancher définitivement la question.

Aujourd’hui, celui-ci a affirmé qu’il ne se prononcerait qu’après avoir reçu le communiqué de la Cour suprême, qui ne sera pas émis avant 2010. Il semblerait que le président brésilien cherche à gagner du temps pour trouver un recours juridique destiné à empêcher l’extradition du militant, sachant qu’il s’y est toujours montré défavorable.

Après avoir été arrêté par la police hondurienne, le cadavre du coordonnateur du Front National contre le coup d’État, le professeur Luis Gradis Espinal, a été retrouvé ce mardi 24. Personne ne savait où il était depuis dimanche dernier. Son corps sans vie a été trouvé, les pieds et les mains attachés, sur un chemin du village Las Casitas, au sud-ouest de la capitale, proche d’une zone où se trouvent plusieurs unités militaires. Luis Gradis Espinal, 56 ans, était le leader de la résistance antipustch de la localité de Nacaome, département de Valle, dans la zone sud du pays. Son meurtre arrive à quelques jours des élections (l’opposition appelle à leur boycott) et dans un contexte de vaste militarisation sur tout le territoire hondurien. Le meurtre de Luis Gradis Spinal s’ajoute à ceux de plusieurs de ses collègues comme Mario Contreras, Félix Murillo et Roger Vallejo.

La résistance armée semble s’organiser puisque des inconnus ont tiré au lance-roquette sur les bâtiments de la Cour suprême et sur le siège d’une télévision à Tegucigalpa tôt mercredi matin. Il n’y a eu aucun blessé.

Affiche appelant au boycott

Affiche appelant au boycott

Dossier(s): Amérique Latine Archives Tags:

En attendant que soit rendue la décision définitive quant à son éventuelle extradition vers son pays d’origine, Cesare Battisti a arrêté hier sa grève de la faim entamée il y a douze jours. Dans un vote controversé, la Cour suprême du Brésil a donné le 18 novembre son feu vert à l’extradition de l’ancien militant vers l’Italie. Mais dans le même temps, elle décidait de confier à Lula, chef de l’Etat, la décision finale.

Sans jamais se prononcer clairement, le président brésilien a toujours sous-entendu qu’il s’opposerait à l’extradition de Battisti, à qui il avait déjà octroyé le statut de réfugié en janvier dernier. Le prisonnier a interrompu hier sa grève de la faim, comme une marque de confiance envers Lula, qui devrait se prononcer dans les jours qui viennent. Son avocat a communiqué qu’il serait actuellement en bonne santé, malgré ses onze jours de jeûne. Battisti a quant à lui annoncé aujourd’hui qu’il était persuadé qu’il resterait au Brésil.

Un mort et 60 blessés au moins, c’est le résultat de la répression policière d’une énorme manifestation populaire hier soir, qui exigeait la démission du président régional, David Salazar Morote, dans la ville d’Abancay. Les troubles ont éclaté dans l’après-midi, quand la mobilisation, jusqu’à ce moment pacifique, est arrivée à la place d’armes et quand environ 300 policiers envoyés pour contrôler la ville, en grève depuis dix jours, ont essayé de disperser les manifestants avec du gaz lacrymogène mais aussi des coups de feu. Les abanquinos ont répondu avec des pierres et a commencé un affrontement qui s’est étendu dans les rues autour de la place.

Le même jour, une colonne de la guérilla maoïste a attaqué, pendant quatre heures, la base militaire du village de Corazón Pata, dans la région d’Huanta.

Mercredi, il restait à un juge de se prononcer quant à l’extradition de Cesare Battisti vers l’Italie, où il a été condamné à la prison à perpétuité. Réfugié au Brésil depuis 2004, d’abord clandestinement avec de faux papiers, il y a obtenu le statut de réfugié en janvier dernier, déclenchant une crise diplomatique avec l’Italie qui souhaite le retour du militant afin qu’il purge sa peine. C’est donc sous la pression de la péninsule que s’est ouvert en septembre l’examination de son éventuelle extradition par la Cour suprême, examination en passe de se clôturer.

A l’issue d’un premier vote préliminaire mercredi, les juges s’étaient prononcés en faveur de l’extradition par un vote de cinq contre quatre, départagés par le président de la Cour, favorable à l’extradition. Restait à savoir si le président brésilien Lula aurait le dernier mot. En effet, la Constitution brésilienne attribue expressément les relations extérieures à l’exécutif, ce qui lui donnerait le pouvoir de s’opposer à une décision d’extradition. Mais les opposants à cette intervention présidentielle prétendent quant à eux que l’existence d’un traité d’extradition entre le Brésil et l’Italie oblige le chef de l’Etat à respecter la décision de la justice, et donc à renvoyer Battisti.

A l’issue d’un long débat, la Cour suprême, par un second vote à cinq contre quatre, a décidé que le président Lula n’était pas obligé de suivre cette décision d’extradition. Sachant qu’il lui a octroyé il y a quelques mois le statut de réfugié et qu’il a récemment déclaré être opposé au renvoi du militant vers l’Italie, il semblerait que Battisti puisse rester au Brésil. Mais cela reste à confirmer par une déclaration officielle du président Lula.

L’association El Andino organise une rencontre-débat au cours de laquelle Mario Palacios, président de la Coordination Nationale des Communautés Affectées par l’Exploitation Minières, et Miguel Palacin, Coordinateur Général de la de la Coordination Andine des Organisations Autochtones, aborderont la question de la ‘Criminalisation des mouvements sociaux et peuples autochtones’. Cette rencontre aura lieu ce mercredi 18 novembre 2009 à partir de 19h30 et aura lieu au numéro 27 de la rue du Collège à 1050 Bruxelles et à deux pas de la Maison Communale d’Ixelles.

Affiche de la rencontre

Affiche de la rencontre