Une manifestation non-autorisée contre les déportation avait été annoncée gare du midi. Un important dispositif policier quadrillait les environs de la gare, la place Bara, la tour des pensions etc. Robocop, policiers en civils (y compris la bande des matraqueurs de jeudi), brigade canine,et au moins deux auto-pompe. Dans les alentours de la gare du midi il est affiché : « Par ordre de police tout rassemblement de plus de 5 personnes est interdit aux alentours de la gare du Midi de 15h aujourd’hui jusqu’à 6h du matin »

Les policiers procédaient à des interpellations tous azimuts et, selon les réponses ou la tête des interpellés, procédaient à des arrestations administratives (deux bus et deux fourgonnettes remplies de personnes arrêtées) ou leur sommait de quitter les environs. D’autres interpellations ont encore eu lieu aux environs de la porte de Hal. A 22H00, des équipes de policiers en civils quadrillaient encore le bas de Saint-Gilles. On parle de 150 personnes arrêtées administrativement.

Un groupe d’avocats bruxellois a préparé une plainte qu’ils vont déposer ce vendredi en réaction aux nombreuses arrestations préventives qui ont eu lieu en marge de l’euromanifestation syndicale.
Plusieurs centaines de personnes, pour la plupart en provenance du No Border Camp avaient été empêchées de se rendre à la manifestation syndicale de ce 29 septembre. Or, selon la loi, la police ne peut procéder à ce type d’arrestations qu’en cas de troubles. Or, mercredi, les personnes arrêtées ne faisaient que se rendre au rassemblement en groupe, sans perturber l’ordre public. La plupart n’ont même pas contesté le contrôle d’identité subi. Par contre, les forces de l’ordre ont manifestement fait un usage excessif de la violence. Selon un avocat, rédacteur de la plainte: ‘La police semble avoir procédé à des arrestations préventives d’une manière arbitraire, ce qui signifie une violation de leurs droits fondamentaux. Le droit de manifester est inscrit dans le code européen pour les droits de l’homme comme dans la Constitution’.

Mardi tôt dans la matinée des inconnus ont saccagé les façades de différents entreprises activement impliquées dans le contrôle des flux migratoires. La façade de Carlson Wagonlit (gère le séjour des sans-papiers avant qu’ils soient expulsés) et de Randstad (livre les gardiens dans les centres fermés) ont par exemple été taguées.

Bombage sur Carslon Wagons-lits

Bombage sur Carslon Wagons-lits

La police revendique 218 arrestations préventives et affirme qu’il s’agissait « de personnes en possession d’objets dangereux », alors qu’il est évident qu’elle a arrêté par paquets, de manière préventive et plannifiée, tous les militants du No Border et ceux qui voulaient constituer un bloc anticapitaliste.

Arrestations à l'euromanifestation syndicale

Arrestations à l’euromanifestation syndicale

Un groupe de policier en civil armé de matraque télescopique a procédé tout le long de la manifestation à des arrestations « sélectives » extrêmement violentes (coups de matraques, coups de genou etc.).

Policiers en civil(plus de photos sur ce lien)

Les premiers militants arrêtés ont été libéré peu après 18H00. Ceux qui avaient étré blessés ont également été libéré. Seul un manifestant allemand d’une cinquantaine d’années reste hospitalisé avec un sérieux problème au cou. Des activistes libérés rentrent progressivement au No Border camp.

Les infos en direct sur la timeline du No Border

Finalement, ce sont effectivement environ 150 manifestants du bloc anti-capitaliste qui sont parvenus à rejoindre la manifestation syndicale en début d’après-midi. Dès le départ, la police tente de séparer le groupe du reste de la foule, en se rapprochant petit à petit des militants (il y a de nombreux policiers en civil) pour finalement les encercler. Arrivés à la Porte de Hal, les forces anti-émeute bloquent l’entièreté du groupe à coups de matraques et de jets de gaz lacrymogène. De nombreux militants sont blessés et certains d’entre eux sont emmenés à l’hôpital. Une cinquantaine de personnes sont arrêtées alors qu’une trentaine d’autre est forcée de s’asseoir à même le sol dans le bas de la chaussée de Waterloo (Saint-Gilles). Les policiers exigent d’elles le silence, et matraquent pour l’obtenir. Vers 17h, tous les membres du bloc anti-capitaliste encore présents sont arrêtés en emmenés en fourgon. La police déclare qu’ils seront tous relâchés à la fin de la manifestation. Il semblerait que depuis 18h30, ils soient relâchés au compte goutte.

Luis Maria Zengotitabengoa a été arrêté le 21 août dernier à Ostende au cours d’une opération conjointe des polices belge et espagnole dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré par l’Espagne. Il est soupçonné d’être en lien avec l’ETA et d’avoir notamment loué une fourgonnette qui a été interpellée lors d’un contrôle de routine en Espagne au mois de janvier. A la fin du mois d’août, la chambre du conseil de Bruges s’était montrée favorable à l’extradition du prisonnier vers l’Espagne. Devant le juge, Zengotitabengoa a affirmé ne pas être membre de l’ETA et qu’il avait informé lui-même la police belge de sa présence à Ostende. Dès lors, son avocat a fait appel de la décision d’extradition. Hier, la cour de Cassation a définitivement autorisé le renvoi du prisonnier vers l’Espagne. Il devrait être extradé dans les jours qui viennent.

Luis Maria Zengotitabengoa

Luis Maria Zengotitabengoa

Ce sont tous le contingents venant du No Border camp et qui voulaient participer à la manifestation syndicale européenne qui ont été bouclés préventivement par la police en différents endroits (place Sainctelette, place Bara, rue Ribaucourt). On parle actuellement (à 13H30) de 300 arrestations préventives ! 150 militants auraient échappés aux encerclements et rejoints la manifestations.

42 personnes ont arrêtées plus tôt au Parc Leopold (une conférence de Frontex doit se tenir à la Bibliothèque Solvay). Cf. photo ci-dessous.

Arrestations au Parc Leopold

Arrestations au Parc Leopold

Suivez le fil de l’info sur la timeline du No Borber

La première activité organisée dans la cadre du No Border Camp s’est tenue ce dimanche après-midi, non sans avoir été largement réprimée. Les militants s’étaient donné rendez-vous à la gare de Nossegem à 14h pour se rendre au centre fermé de Steenokkerzeel pour dénoncer, entre autre, la politique d’expulsion de la Belgique. Mais déjà à la gare, la police entre en action. Les militants sont empêchés d’entrer dans le train, les forces de l’ordre contrôlent les cartes d’identité, filment les visages, fouillent les voitures. Les personnes présentes sont bloquées dans la cage d’escalier de la gare. Finalement, une centaine de personnes atteignent le 127 bis aux sons des slogans ‘Solidarité avec les sans-papiers’ et ‘Police partout, justice nulle part’. La manifestation est directement encerclée par la police, et onze militants qui bloquaient l’entrée du centre sont interpellées. Vers 17h, une auto-pompe arrive sur place, ainsi que des policiers à cheval. Poussée dans le dos par les policiers, la manifestation retourne vers la gare où les onze personnes interpellées sont relâchées. Cinq autres militants, qui ont tenté de franchir le cordon policier, ont également été arrêtés. L’un d’eux aurait été frappé violemment. Un avocat présent sur place et témoin de la scène, a signifié qu’il ne s’agissait pas d’un cas d’auto-défense.

Les policiers et agents de quartier recevront dès fin 2011 une formation, ainsi qu’un manuel, pour rapidement déceler les comportements radicaux, et lutter ainsi contre le terrorisme.

Ce manuel, dont la création a été annoncée jeudi à l’occasion d’une conférence de haut niveau à Anvers sur la radicalisation et le terrorisme, verra le jour à l’initiative de la Belgique et de dix autres pays européens. Le manuel présentera notamment les combinaisons de chiffres, des logos et tatouages liés à des mouvements radicaux. Par cette initiative, les onze pays promoteurs entendent mieux lutter contre la radicalisation, et son aboutissement, le terrorisme.

« La radicalisation prend toujours du temps », a déclaré la ministre fédéral de l’Intérieur, Annemie Turtelboom (Open-VLD). « Nous devons être capable de le déceler dans cet intervalle. Les agents de quartier doivent être les yeux et les oreilles de la société ». Pour l’heure, seule une version anglaise de ce manuel est prête. En Belgique, il devrait être diffusé à 25.000 ou 30.000 exemplaires au sein du corps de police. Les autres pays participant à ce projet sont l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxemburg, la Grande-Bretagne, la Finlande, la Suède, le Danemark, Chypre, la Hongrie et la Lettonie.

Une personne aurait été interpellée hier soir dans la rue à proximité du Gesu. Elle a été retenue durant plus d’une heure et interrogée à propos de l’activité No Border au sein de l’occupation dans l’ancien monastère et de la manifestation organisée contre l’Ecofin la semaine prochaine. Son téléphone portable a été fouillé et tous les documents (papiers, cahiers,…) qu’elle avait sur elle ont été photocopiés.