Fin août 2024, une trentaine de personnes (étudiantes et non-étudiantes) ont été convoquées par la police. Les convocations, remises par huissier ou déposées en main propre, ont lieu dans le cadre d’une enquête sur le mouvement étudiant, en particulier sur l’occupation d’un bâtiment de l’ULB renommé Walid Daqqa. Cette occupation revendiquait la suppression de tout lien entre l’ULB et l’Etat colonial israélien ( voir article ici ).

Les 9 et le 10 septembre, une seconde vague de convocation élevant le nombre de personnes ciblées à 60 ont été distribuées. Quelques jours plus tard, une vingtaine d’autres convocations ont été envoyées, portant le nombre total à plus de 80 personnes. Cette enquête d’envergure, mobilise des outils de lutte contre le « radicalisme », pour laquelle beaucoup de moyens financiers, humains et technologiques ont été alloués très rapidement.

Vendredi 20 septembre, une dizaine d’ONG (dont Amnesty International Belgique, le CNCD – 11.11.11 ou encore la Ligue des droits humains) et le syndicat socialiste FGTB-ABVV ont dénoncé dans un communiqué l’intensification de la répression contre le mouvement propalestinien en Belgique.

Ces organisations citent notamment comme exemple les menaces de poursuite contre les quelques 70 étudiant·es et soutiens accusés de « appartenance à un groupe prônant la haine et la ségrégation raciale » dans le cadre de l’Université Populaire de Bruxelles (une occupation d’un bâtiment de l’ULB pour dénoncer la collaboration de celle-ci avec les universités israéliennes).

Les auteures citent également les sanctions administratives communales infligées à plusieurs dizaines de personnes en raison de leur participation à des manifestations en soutien à la Palestine, à Bruxelles, à Gand et à Louvain. Enfin, elles dénoncent les pressions policières exercées sur des personnes portant des signes de soutien à la Palestine (drapeau palestinien et keffieh) dans l’espace public (ces personnes sont priées d’enlever ces signes, sous peine d’arrestation).

Le lendemain de la publication du communiqué, Denis Ducarme, ministre MR participant aux négociations pour la formation du nouveau gouvernement fédéral, a annoncé qu’il réclamerait l’introduction d’un loi permettant l’interdiction de l’organisation palestinienne Samidoun qu’il accuse d’être lié au « terrorisme ». Une formulation intéressante lorsqu’on se rappelle que, quelques jours avant, Israël perpétrait un attentat au bipeur piégé, qui a tué au moins 12 personnes, dont 2 enfants, et fait près de 3000 blessés au Liban. Les pressions pour interdire cette organisation, basées sur les demandes de la droite israélienne, ne sont pas nouvelles (voir notre article).

Menace d'interdiction contre Samidoun en Belgique

Menace d’interdiction contre Samidoun en Belgique

L’armée belge (appelée « La Défense ») vient de lancer une vaste campagne pour recruter 4500 personnes pour 2025. Elle recherche 2500 militaires (1250 soldats et matelots, 950 sous-officiers et 300 officiers) tandis que 1050 postes (dont certains à temps partiel) seront ouverts aux réservistes. Surtout, en 2025, la Défense engagera 960 civils (tels que des experts IT ou en ressources humaines), un record pour cette législature. Cette campagne de recrutement est dans l’air du temps, puisque les armées de l’OTAN prévoient d’augmenter sensiblement leurs effectifs (voir notre article). Notons que malgré ses multiples campagnes de recrutement au fil des ans, l’armée n’a toujours pas réussi à combler son important nombre de postes vacants.

Soldats de l'armée belge (La Défense)

Soldats de l’armée belge (La Défense)

Tôt le matin du 23 mai 2024, la police ont perquisitionné en même temps trois appartements à Bruxelles et Amsterdam. Des supports de données (ordinateurs, téléphones, disques durs, clés USB, appareils photo), des outils et des publications anarchistes ont été saisis. Personne n’a été arrêté.e. Les trois anarchistes perquisitionnés sont visé.es par une enquête menée par le parquet général de Munich, pour « constitution d’une organisation criminelle (art. 129), incendie volontaire, perturbation d’ activités publiques, sabotage avec finalité de subversion de l’ordre démocratique ». Plus précisément, ils/elles sont soupçonné.es d’avoir formé un présumé « groupe anarchiste-extrémiste de gauche » responsable à l’été de 2022 de l’incendie d’enrouleurs de câbles, de camions et d’engins de chantier à Munich et de l’incendie d’engins de chantier, à Schrobenhausen, en Bavière (photo). Plusieurs « arrêts européens d’enquête » indiquent une coopération du parquet général de Munich avec la justice néerlandaise, belge et française, qui a lieu depuis au moins septembre 2023.

La fin d’année 2024 et le début de 2025 promettent d’être pleins de défis :

Sur le front interne, les attaques de la bourgeoisie (organisées par les futurs gouvernements) annoncent des luttes sociales importantes, tandis que la répression des mouvements révolutionnaires, anti-impérialistes et anticoloniaux (en particulier ceux qui luttent pour la libération de la Palestine) s’intensifie. À l’étranger, on assistera probablement à une aggravation des guerres inter-impérialistes (comme une Ukraine) et coloniales avec son lot de crimes (comme le génocide à Gaza). Face à cette accélération de l’histoire, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces, notre propre intelligence stratégique et notre propre motivation.

Nous n’avons pas de boule de cristal. Pour développer les stratégiques et pratiques, qui permettront au mouvement révolutionnaire de répondre à sa mission historique, nous devons commencer par échanger et nous solidariser. C’est pourquoi Classe Contre Classe et le Secours Rouge de Belgique vous invitent à leur apéro de rentrée. L’occasion de nous retrouver après la pause estivale pour nous préparer à faire front et de vous presenter notre programme des prochains mois. u programme : discussions informelles sur les luttes en cours, musique, boissons et bonne ambiance

Nous espérons vous voir nombreuses et nombreux le vendredi 13 septembre à partir de 19h au local Sacco et Vanzetti (Chaussée de Forest 54, 1060, Saint-Gilles) ! À Bientôt,

Apéro du Sacco 13/09/2024

Apéro du Sacco 13/09/2024

30 aout, 25 étudiants et non étudiants on reçu en main propre ou par recommandé des convocations de police, elles seront auditionnées par les forces de police pour des infractions pénales pouvant mener à des peines de prison. Les forces de l’ordre accusent ces personnes de possible « appartenance à un groupe prônant la haine et la ségrégation raciale ». La police se réfère  entre autre à l’occupation du bâtiment B nommé « Walid Daqqa » de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), occupation qui a durée 42 jours.(voir article ici)

Les mouvements et actions de soutien à la Palestine à Bruxelles ou ailleurs sont de plus en plus criminalisés.

Liège, émeutes de la place Saint-Lambert en mars 2021 (voir ici ), 24 personnes sont poursuivies pour rébellion armée, coups et blessures, outrages à agents, dégradations. Pour rappel, un rassemblement Blacks Live Matter avait lieu pour protester contre l’arrestation musclée et judiciaire d’une femme d’origine africaine, ont suivi des affrontements entre manifestants et policiers, les forces de l’ordre ont été débordées, 36 policiers ont été blessés et 120 personnes ont été interpellées. La première audience du procès des émeutes de la place Saint-Lambert aura lieu le 27 novembre devant le tribunal correctionnel de Liège.

Dans un article, paru aujourd’hui (le 20 août 2024) et basé en grande partie sur des sources policières, on apprend que quelques 50 personnes affiliées à l’extrême gauche font l’objet d’une surveillance de la part des services de police de la Zone Midi (Saint-Gilles, Anderlecht, Forest). Un nombre qui a doublé par rapport à ces 5 dernière années.

Par ailleurs, parmi les personnes figurant sur la liste de l’OCAM (Organe de coordination pour l’analyse de la menace) et ayant des opinions d’extrême gauche, presque toutes habitent à Saint-Gilles. Leur nombre exact n’est pas communiqué, mais il s’agit d’une quinzaine de personnes au total, soit 2 % des 650 personnes reprises dans cette liste. Ce chiffre n’aurait pas augmenté de manière significative au cours des dernières années.

Enfin, une formation sera organisée à l’automne 2024, pour aider les forces de la Zone de midi à comprendre et à réagir à la propagation de l’extrême gauche à Bruxelles.

Affaire du 5 juin 2008 (archive)

Hier, jeudi 25 juillet, 16 personnes, dont une majorité de personnes palestiniennes de Gaza, ont été violemment arrêtées lors d’une action surprise sur la Grand-Place et à la Bourse (voir notre article). Trois d’entres-elles sont accusées de rébellion.

Lorsque des soutiens ont réagit, ils et elles ont été gazé par la police. Cela fait plusieurs semaines que la répression à l’encontre du mouvement pro-palestinien s’intensifie à Bruxelles et en réaction un appel a été lancé pour manifester aujourd’hui à 18h contre les violences policières et pour la libération de la Palestine.

Au dernières nouvelles (vers17h), la police avaient déjà mis en place des contrôles sur la zone, stoppant toute personne ayant des drapeaux sur elles ou portant un keffieh.

Manifestation contre la répression du mouvement palestinien à Bruxelles

Manifestation contre la répression du mouvement palestinien à Bruxelles

 

Jeudi 25 juillet, aux abords de la Grande-Place et de la Place de la Bourse de Bruxelles, des visiteurs de Tomorrowland ont exhibé des drapeaux Israéliens, ils s’étaient rassemblés pour faire la fête dans ces lieux touristiques. Des manifestants pro-palestiniens ont répondu spontanément en agitant des drapeaux palestiniens et scandés des slogans pour la Palestine et Gaza.

Les forces de l’ordre sont intervenues violemment, mettant au sol ou pressant contre les murs les manifestants pro-palestiniens.