La Carboneria, squat barcelonais occupé depuis 2008 dans le quartier de Sant Antoni, a été expulsée par la police le mercredi 19. Ce lieu était assez connu dans la mouvance autonome locale car c’était un squat d’activités, proposant de nombreuses activités, notamment une bibliothèque et une zone d’accès libre à internet. Lors de l’expulsion, deux squatters se sont suspendu-e-s depuis les fenêtres du dernier étage, tandis que les policiers envahissaient le bâtiment jusqu’au toit. Dehors, des centaines de policiers bouclaient le quartier (avec les pompiers en renfort), et de très nombreuses personnes affluaient en solidarité, le tout sous la surveillance policière d’un hélico.

Une décision de justice autorisait l’expulsion les lieux, suite à une plainte de la banque Barclays, propriétaire du bâtiment. Après l’expulsion, une manifestation sauvage s’est déroulée, puis une assemblée s’est tenue, et le soir-même, une manifestation de solidarité avec les squatters expulsé-e-s a été organisée et s’est déroulée dans la ville. Environ 2 500 personnes y ont participé. La police a tenté rapidement de disperser les manifestant-e-s, faisant notamment usage d’un camion à canon sonore, provoquant des nausées chez de nombreuses personnes. Plusieurs containers/poubelles ont été renversés et/ou brûlés sur le parcours, les manifestant-e-s ont aussi caillassé des banques et bien sûr des lignes de flics… Des banques ont été taguées et des distributeurs de billets brisés et/ou incendiés. Suite à ces émeutes, deux personnes (âgées de 23 et 26 ans) ont été arrêtées.

Dossier(s): Archives Espagne Tags: ,

Alba Gonzalez Camacho, utilisatrice assidue de Twitter, a été condamnée cette semaine à une peine d’un an de prison pour avoir publié des messages considérés par les autorités comme faisant l’apologie du terrorisme. Elle même se défini comme une ‘personne subversive, avec un coeur plus sombre que la nuit mais une âme rouge comme le sang’. Le 18 juillet 2012, elle a publié ce texte, ‘le PP (parti au pouvoir) m’a enseigné que nous avions toujours un grand besoin des GRAPO’. Faisant référence au groupe basque, elle avait également publié ‘l’ETA, puisque vous avez déposé les armes, vous pourriez nous les donner, nous en avons besoin’. Le tribunal a affirmé que ces messages à contenu idéologique étaient hautement radicaux et violents et qu’ils faisaient l’apologie du terrorisme. Gonzalez Camacho n’a pas été incarcérée suite à un accord conclu entre les parties, mais le sera à la moindre récidive.

Procès de Alba Gonzalez Camacho

Procès de Alba Gonzalez Camacho

Dossier(s): Archives Espagne Tags: , ,

La ville de Burgos était secouée par une vague populaire de protestation. Les habitants du quartier de Gamonal s’opposent à un projet urbanistique des autorités de la ville et financé par l’état espagnol. Les manifestations se multipliaient, les arrestations et autres affrontements aussi. Des rassemblements de solidarité avaient eu lieu dans 46 villes espagnoles. A Madrid, dans le centre-ville, les manifestants avaient lancé des fumigènes et mis le feu à des poubelles. La police anti-émeute était intervenue faisant au moins onze blessés. Quatorze personnes avaient également été arrêtées.

Chaque soir, des milliers de personnes venaient manifester dans le quartier pour réclamer l’abandon définitif du projet. Ils avaient aussi installé un petit campement à proximité pour tenter d’empêcher la poursuite du chantier. Le maire de Burgos a annoncé vendredi l’abandon du projet d’aménagement urbain.

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos

Dossier(s): Archives Espagne Tags: ,

Les habitants du quartier de Gamonal, à Burgos, s’oppose au plan des autorités de la ville visant à transformer une ancienne rue en un boulevard avec des arbres et un parking souterrain. Les protestations des habitants se sont transformées en affrontements avec la police après que celle-ci ai chargé les habitants refusant de quitter l’endroit de fin de manifestations. Une dizaine de policiers ont été blessés ainsi que de nombreux manifestants. 40 habitants ont été arrêtés et 16 inculpés.

burgos.jpg

Dossier(s): Archives Espagne Tags: ,

Le 29 novembre dernier, le gouvernement espagnol a approuvé un projet de loi sur la sécurité. Cette loi contient de sérieuses mesures répressives notamment contre les manifestations non autorisées. Re-baptisée ‘loi-muselière’, elle prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 30.000 euros pour une ‘participation à une manifestation non autorisée’. Hier, des milliers de personnes se sont réunies à proximité du Congrès à Madrid pour dénoncer cette loi et l’atteinte à la liberté de manifester qu’elle engendre. De violents affrontements ont éclaté à l’issue du rassemblement entre les policiers anti-émeute qui cordonnaient le bâtiment et les manifestants qui tentaient de défiler vers le centre-ville.

Répression de la manifestation contre la loi-muselière

A 3 heures du matin mercredi, les forces de l’ordre ont arrêté cinq personnes appartenant à la mouvance anarchiste à Barcelone. Toutes sont accusées d’avoir pris part à une attaque à l’explosif en octobre dernier, attaque revendiqué alors par le Comando Insurrectional Mateo Moral. Parmi les arrêtés, Francisco Javier Solar Dominguez et Monica Andrea Caballero Sepuldeva qui avaient été acquitté en juin 2012 dans l’affaire ‘Caso Bombas’. Ils étaient alors poursuivis pour une série d’attaques contre l’Etat chilien et ont été acquittés faute de preuves. Après avoir déclaré que tous deux avaient été identifiés sur des caméras de surveillance, le ministre de l’Intérieur a réagi en affirmant qu’ils ‘font partie d’un commando très bien organisé, extrêmement dangereux avec de fortes connexions internationales (…) ils sont très connus pour leur passé délictueux au Chili’. C’est d’ailleurs après avoir pris contact avec Interpol au Chili pour confirmer leurs identités que les autorités espagnoles ont arrêtés les deux militants. Ils ont été placés en détention préventive et doivent comparaître ce vendredi devant le juge de l’Audience nationale, tribunal chargé des affaires de terrorisme. Celui-ci se prononcera sur leur maintien, ou non, en détention.

Francisco Javier Solar Dominguez et Monica Andrea Caballero Sepulveda

Francisco Javier Solar Dominguez et Monica Andrea Caballero Sepulveda

Une membre présumée du PCP-SL, qui est accusée d’être impliquée dans plusieurs actions armées dans les années 90, a été arrêté jeudi passé dans le nord de l’Espagne à Ugao-Miraballes(Vizcaya). Achata Miryan Farfan fait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par le Pérou.
Un autre membre présumé du PCP-SL, Luis Enrique Paredes del Pino, ayant la double nationalité péruvienne et espagnole, avait été arrêté en janvier en Espagne. Il est en liberté provisoire en attendant qu’un tribunal statue sur son éventuelle extradition.

Achata Miryan Farfan

Achata Miryan Farfan

Dossier(s): Archives Espagne Tags: , , ,

Ce 8 novembre, le plénum de la Division criminelle de la Haute Cour s’est réuni pendant plus de quatre heures. A l’issue de cette concertation, il a accepté de libérer neuf prisonniers politiques basques à qui la doctrine 197/200 dite Parot (doctrine qui permet d’étendre les peines de prison des personnes reconnues coupables d’infractions terroristes) a été appliquée. Cette décision a été prise après le vote favorable de neuf juges contre huit défavorables. Cette décision a été prise conformément après l’arrêt de la Cour européenne des Droits de l’Homme qui a annulé la doctrine 197 /200.

Les prisonniers qui seront libérés sont Txomin Troitiño, Isidro Garalde, Iñaki Urdiain, Jon Aginagalde, Jokin Sancho, Elias Fernandez Castañares, Joseba Artola, Luis Mari Gomez Patxi Azkargorta .

Elias Fernandez Castañares

Le Conseil des ministres espagnols a introduit de nouveaux délits dans le code criminel. Un nouvel article 559 vise « la diffusion des messages qui poussent à commettre un délit qui pourrait nuire à l’ordre public par n’importe quel canal public, ou qui peuvent servir à renforcer une décision de nuire à cet ordre public », il est passible de trois ans de prison. Cet article vise principalement les appel via les réseaux sociaux comme Facebook. L’ancien article 559 ne punissait que les actions qui troublaient gravement l’ordre public avec pour but explicite d’empêcher des personnes d’exercer leurs droits civils.

La portée de l’article 550 visant « la résistance à l’autorité publique » a été élargie avec la disparition du fait qu’il doit s’agir d’une « résistance active », ce qui ouvre les poursuites à la résistance passive. L’article 557 visant « la perturbation de la paix publique » a également été durci : la seule « menace » d’actions qui pourraient perturber la paix publique peut être punissable, sans qu’il n’y ait aucune action ou conséquence concrète. Un nouvel article concernant « l’intrusion et l’occupation de locaux » pénalise l’entrée et l’occupation de locaux ouverts aux public, même si cela se déroule de manière pacifique.