Loris Toufanian est un militant de la cause arménienne et du mouvement Charjoum. Mercredi 9 juillet, il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et plusieurs milliers d’euros d’amende par la Cour d’appel de Paris. Cela intervient suite aux plaintes de l’ambassade d’Azerbaïdjan en France, qui lui reproche des dégradations et des violences lors d’une manifestation dénonçant les crimes de masse perpétrés par l’Azerbaïdjan contre le peuple arménien.

Le mercredi 2 juillet, une loi dite “contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur” a été adoptée à l’Assemblée Nationale. Utilisant une définition assimilant l’antisionisme à de l’antisémitisme, l’objectif est en réalité de donner plus de moyens aux présidences d’universités dans leur politique de répression des voix pro-palestiniennes. En effet, la loi prévoit la mise en place de sections disciplinaires au niveau de l’académie pour contourner les sections disciplinaires internes composées à moitié d’étudiant·es et jugées trop laxistes. Ces sections seront présidées par le recteur, permettant au ministre de réprimer directement les étudiant·es et pourront être directement saisies par les présidences d’universités. Ainsi, l’arbitraire des procédures judiciaires est accentué.

Le texte permet également d’interdire l’accès aux locaux à un·e étudiant·e poursuivi·e avant même qu’une décision disciplinaire ne soit rendue. En plus de tout cela, des mobilisations ou conférences pourront être interdites sous motif de “lutte contre la haine”, tout acte ou propos considéré comme “incitation à la haine” pourra être sanctionné disciplinairement même si commis ou prononcé en dehors de la fac. Évidemment, les notions de haine et de violence ne sont jamais définies dans ce texte pour laisser les présidences réprimer le plus largement possible.

Depuis plus d’un an, un grand mouvement de soutien au peuple palestinien et à sa résistance s’est organisé sur les facs françaises pour dénoncer la complicité du monde universitaire dans le génocide en cours en Palestine. Dans le même temps, une féroce répression a vu le jour avec des interdictions de mobilisation et des exclusions d’étudiant·es. Cependant, jusque-là, les sanctions, notamment celles concernant des comportements extérieurs à l’établissement, s’appuyaient sur des interprétations floues sans véritable base légale et donc facilement contestables. Cette nouvelle loi légalise ainsi la possibilité d’exclure un·e étudiant·e pour une action militante extérieure, si elle est liée à la fac.

Alors que la révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim depuis le 3 juillet dernier (voir notre article), des actions de solidarité sont organisées afin de la soutenir et exiger son droit au séjour en France. Dans ce cadre, une manifestation a lieu ce samedi 12 juillet à 18H au départ du 77 boulevard de Magenta à Paris.

Ce samedi 12 juillet à Beaumont-sur-Oise, le Comité Vérité et Justice pour Adama organise une nouvelle marche, neuf ans après la mort d’Adama Traoré tué suite à un plaquage ventral fait par des gendarmes. Alors que l’affaire est devant la Cour de cassation, cette manifestation se tiendra pour dénoncer le racisme d’État et l’impunité policière. Chaque année, plusieurs dizaines de personnes (52 en 2024) sont tuées lors d’interventions policières en France (voir notre article).

Rendez-vous samedi 12 juillet à 14h à la gare de Persan-Beaumont.

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Jonas est un syndicaliste de la CGT qui est salarié à Carrefour Portet. Il est convoqué le samedi 12 juillet à 8h00 à un entretien préalable au licenciement. Afin de le soutenir, l’Union Locale CGT Mirail et la CGT Commerce et Services appelle à se rassembler au même moment devant l’entreprise boulevard Europe, 31120 Portet sur Garonne.

Vendredi 4 juillet à Toulouse, près d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’occasion de la tenue de l’audience aux Prud’hommes de Nadia, syndicaliste licenciée par le sous-traitant en ingénierie Magellium-Artal en raison de son engagement militant. À l’appel de plus de 40 organisations, la mobilisation a été l’occasion de dénoncer la répression anti-syndicale de toutes celles et tous ceux qui s’opposent aux politiques patronales, mais aussi qui dénoncent la participation de leurs entreprises au militarisme et au génocide en Palestine. La décision finale sera rendue par le tribunal le 25 juillet prochain.

Zehra Kurtay est une journaliste et révolutionnaire turque qui est sous la menace d’une expulsion. Pour s’y opposer, elle a entamé une grève de la faim illimitée depuis le 3 juillet dernier (voir notre article). Nous reproduisons ci-dessous la traduction en français de la déclaration qu’elle a faite ce même jour lors de l’inauguration de la tente de la résistance qui est ouverte 24H/24 à Porte de Saint Denis (Boulevard Saint Denis, Paris) pour organiser la solidarité avec la militante (écouter le discours en turc ici).

[…] Aujourd’hui, avec notre acte de résistance, nous déclarons la guerre à cette politique de l’impérialisme français. Aujourd’hui, avec ma grève de la faim je me dresse face à l’impérialisme français. S’il y a injustice et oppression, il y aura résistance. Nous, nous choisissons de résister parce que nous sommes des révolutionnaires de Turquie, nous sommes les camarades de Pir Sultan¹, de Huseyin², les élèves et les camarades de Mahir³. Avec la force que nous puisons de notre histoire, aujourd’hui’nous débutons une nouvelle résistance. Aujourd’hui, je débute une grève de la faim pour regagner mon droit de séjour que m’a été usurpé par l’impérialisme français. Je vais poursuivre cette grève de la faim illimitée ici à Strasbourg-Saint-Denis avec une tente de résistance.
Mes revendications sont les suivantes : regagner mon droit de séjour en tant que réfugiée politique et stopper la volonté de l’impérialisme français de m’envoyer dans un pays tiers. Je vais continuer ma grève de la faim illimitée jusqu’à ce que j’obtienne mes droits.
Nous savons que nous allons gagner, que nous allons récupérer nos droits usurpés et que nous allons détruire la politique d’usurpation de droits de l’impérialisme parce que nous sommes des révolutionnaires de Turquie, nous venons d’une tradition de résistance.
Ici, nous avons avec nous des camarades français, des ami·es qui viennent de la gauche française. La voix de Georges Ibrahim Abdallah est également avec nous ici, la voix des communard·es français·es aussi. Aujourd’hui, nous sommes là également pour les représenter. Avec la conviction que nous allons gagner, nous transmettons nos salutations et notre amour à tout notre peuple en Turquie, à nos camarades et aux familles de martyr·es.

¹ figure de l’alévisme
² petit-fils du Prophète et figure de l’alévisme et du chiisme
³ Mahir Cayan, dirigeant et fondateur du THKP-C

Du 4 au 6 juillet, des milliers de personnes participent à la Turboteuf organisée par les opposants à l’A69, un projet autoroutier écocidaire largement contesté depuis de nombreuses années. Main dans la main avec des milices violentes en soutien au projet, la préfecture du Tarn avait interdit tout rassemblement dans les communes du tracé du projet (voir notre article). Organisée sur un terrain privé situé à 180m des chantiers de l’autoroute, la grande fête réunit des milliers de personnes en dépit des plus de 1500 gendarmes mobilisés et de nombreux contrôles routiers visant à intimider les participants. Les observateurs indépendants de l’Observatoire des Pratiques Policières ont été entravés dans l’exercice de leur mission, les gendarmes leur interdisant le port de matériel individuel de protection. Lors de la manifestation du 5 juillet, les gendarmes ont utilisé massivement des gaz lacrymogènes ou encore des grenades de désencerclement, provoquant quelques feus sur les terrains agricoles, mais cela n’a pas empêché la détermination des présents malgré quelques blessés légers. Parallèlement, une vaste campagne médiatico-politique a été déployée pour diffamer ce grand rassemblement festif. La mobilisation continue ce dimanche 6 juillet et jusqu’à l’abandon du projet.

Le Secours Rouge Toulouse était présent au Village de lutte et a présenté plusieurs de ses campagnes, notamment son guide légal des manifestant·es ou encore celles en solidarité avec l’antifa Maja et la révolutionnaire turque Zehra Kurtay.

Les députés ont voté, mercredi 2 juillet, en faveur de l’allongement de la durée de maintien en centre de rétention administrative de certains étrangers jugés « dangereux ». « Il n’existe aucune définition juridique de la « menace pour l’ordre public », c’est laissé à l’appréciation de l’administration qui l’utilise très largement de façon totalement arbitraire même pour des délits mineurs » souligne Toulouse Anti CRA dans un communiqué (voir ici). Initialement, la durée maximale a d’abord été de 6 jours et passe aujourd’hui à 210 jours. La durée de rétention pourra encore être rallongée, car l’Union européenne prévoit l’enfermement jusqu’à 24 mois.

Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a souhaité moderniser en profondeur la stratégie carcérale afin de répondre aux « nouvelles menaces pesant sur ses agents » et « accélérer la construction de places de prison » (voir notre article). Plusieurs chantiers ont été mis en œuvre, notamment la création de prisons modulaires en béton. Ces établissements, livrables en 18 mois contre 7 ans pour des établissements classiques et pour un coût divisé par deux (200 000€ la place contre 400 000€ pour des prisons classiques), garantissent les mêmes standards de solidité (construction en béton armé) et de fonctionnement à l’usage que les constructions classiques. La construction modulaire a été lancée pour 1 500 premières places. Le premier établissement de préfabriqués ouvrira à l’automne 2026 à Troyes – Lavau, 1500 autres places seront livrables d’ici 2027. 16 autres sites ont été retenus pour la construction de prison modulaire : Valence (Drôme), Brest (Finistère), Lille Sequedin (Nord), Mont-de-Marsan (landes), Eysses (Lot et Garonne), Châteaudun (Eure et Loir), Laon (Aisne), St-Quentin-Fallavier (Isère), Fleury-Mérogis (Essonne), Liancourt (Oise), Maubeuge (Nord), Moulins (Allier), Tarascon (Bouches du Rhône), Meaux (Seine et Marne), Lorient (Morbihan), Le Port (La Réunion).

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