Alors que la répression syndicale et militante prend une ampleur inédite en France depuis le mouvement contre la réforme des retraites, un ensemble de syndicats concernés par la répression ont décidé d’appeler à une première réunion de coordination pour s’organiser face à la répression patronale. En décembre, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, alertait sur une répression d’ampleur avec plus de 1 000 syndicalistes poursuivis en justice, dont 400 énergéticiens et 17 secrétaires généraux (voir notre article). Et cette répression se poursuit. Jeudi dernier, un an de prison avec sursis était requis à l’encontre du secrétaire de l’UD CGT 59, jugé pour « apologie du terrorisme » à la suite d’un tract en soutien à la Palestine. Quelques jours auparavant, suite à la convocation de Nicolas, travailleur chez Safran au Havre, accusé de « harcèlement » envers sa direction, près de 300 personnes se sont rassemblées sur le site de Safran pour dénoncer la répression patronale.

Pour riposter à cette offensive, plus d’une dizaine de syndicats dont la CGT Roissy, Sud Rail Alsace, la CGT Total Energies Normandie, FO Fnac Paris, ou encore Sud Aérien, tous concernés par la répression, appellent à une première réunion de coordination pour ne pas se contenter d’une défense individuelle et isolée. Cette première réunion de coordination aura le 7 avril. Pour s’y inscrire et connaître les modalités de participation, envoyer un mail à stoprepressionsyndicale@gmail.com

Le gouvernement français a demandé aux autorités belges une contribution militaire à la sécurisation des Jeux olympiques de Paris. La Défense belge a étudié la participation et conclu qu’une contribution est envisageable dans le cadre du Plan opérations 2024. Les militaires belges seraient surtout appelés à mener des missions dans le domaine de la recherche et de la neutralisation d’engins explosifs (la Défense belge dispose d’une expertise particulière dans le domaine du déminage terrestre et naval).  Les Jeux olympiques de Paris se dérouleront du 26 juillet au 11 août, suivis des Jeux paralympiques, organisés du 28 août au 8 septembre. Cette annonce arrive après l’annonce d’une contribution de militaires polonais à la sécurisation de ces JO (voir notre article).

 

Le militant kurde Firaz Kokmaz, 24 ans, en situation irrégulière en France depuis 4 ans, faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et devait être escorté par l’Unité nationale d’éloignement (Unesi) jusqu’à son vol vers Istanbul. Une manifestation a eu lieu dans l’aéroport pour tenter d’empêcher cette expulsion. Parmi les manifestants, des proches, des sympathisants à la cause kurde, des représentants du Conseil démocratique kurde en France et quatre élus communistes. L’opposition à l’expulsion a tourné à l’affrontement près du local des policiers avant de se propager à l’aérogare. Le mouvement de soutien contestait cette expulsion en raison des risques d’emprisonnement et de torture auxquels le militant allait être confronté à son retour. Firaz a finalement été conduit de force à bord et a en effet été incarcéré dès son arrivée sur le sol turc.

Pour assurer la sécurité des JO de Paris, 17 000 agents de sécurité privés seront mobilisés, de même que 45 000 policiers et gendarmes. Le ministère des Armées sera également sollicité, avec environ 20 000 soldats de l’armée de Terre. Et c’est sans compter sur l’appui que fournira l’armée de l’Air & de l’Espace pour sécuriser l’espace aérien. Même la Marine nationale mettra en oeuvre des navires hauturiers et des aéronefs pour assurer une première couche de protection au large. Ce dispositif a-t-il été jugé insuffisant ? Aujourd’hui 28 mars, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, le ministre polonais de la Défense, a déclaré que « Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale mise en place par la France pour soutenir les préparatifs et la sécurité des Jeux olympiques d’été de 2024. Une task force composée de nos soldats, dont des maîtres-chiens, sera envoyée à Paris. Sa mission principale consistera à mener des activités liées à la détection d’explosifs et à la lutte contre les menaces terroristes ».

À l’issue d’une procédure ouverte en 2019, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait conclu qu’Amazon France Logistique (AFL) avait mis en place “un système de surveillance de l’activité et des performances des salariés excessivement intrusif” au regard du règlement général sur la protection des données. L’amende de 32 millions d’euros infligée à AFL équivaut à près de 3% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Le Cnil  pointait notamment un recueil des données de productivité de manière massive via les scanners utilisés par les employés des entrepôts et des indicateurs. Le “stow machine gun” note lorsqu’un article est scanné “trop rapidement”, en moins de 1,25 seconde tandis que l’”idle time” signale une période d’inactivité de plus de dix minutes. Pour la Cnil, ce système conduit potentiellement les salariés à devoir justifier toute interruption de l’activité de leur scanner, faisant “peser sur eux une pression continue”.

Amazon a annoncé ce vendredi faire appel de sa condamnation et assure que le premier indicateur – qu’il va désactiver – vise à vérifier que chaque salarié inspecte correctement chaque article, et n’adopte pas des postures propres à compromettre sa sécurité et sa santé (!). Quant au second – dont le seuil de déclenchement va passer à 30 minutes -, il sert, selon l’entreprise, à identifier une défaillance anormale. En 2021, le chiffre d’affaires d’AFL s’élevait à 1,135 milliard d’euros, pour un résultat net de 58,9 millions d’euros.

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Plus de 20 000 personnes font actuellement l’objet, en France, d’une surveillance de la part des services de renseignement. Les méthodes utilisées ne sont pas nouvelles mais, elles se sont démultipliées depuis la loi Renseignement de 2015. Le nombre de personnes géolocalisées en temps réel par les services de renseignement a ainsi été multiplié par dix en sept ans, passant de 1140 cas en 2015 à 10 901 en 2022. Les captations de paroles et d’images dans un lieu privé (de la pose de micros ou de caméras dans un domicile à la captation de l’environnement sonore via un smartphone espionné, par exemple) ont connu une hausse de 36 % entre 2016 et 2022, passant de 2427 à 3314 cas. Depuis 1991, le nombre de lignes téléphoniques pouvant être écoutées simultanément a triplé, passant de 1180 alors à 3800 aujourd’hui.

En 2017, la moitié des demandes de mise en œuvre d’une technique de renseignement l’était au titre de la prévention du terrorisme. Ce taux est tombé à 38 % en 2022. Dans le même temps, la part des demandes motivées par la « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous et des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique » (principal motif visant les militant·es), est passée de 6 % à 12 %, après un pic à 14,2 % en 2020 et au même niveau en 2021. Plus d’infos dans cet article.

Nombre de personnes surveillées en France (Source : Basta)
Nombre de personnes surveillées en France (Source : Basta)

Plusieurs dizaines de personnes ont pris pour cible le commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) dimanche soir, procédant à d’importants tirs de mortiers d’artifice et de projectiles. Des renforts ont dû être déployés pour sécuriser le bâtiment. Cette révolte a éclaté suite à la mort d’un jeune, tué quatre jours plus tôt dans une collision avec un véhicule de police, alors qu’il circulait sur un scooter à Aubervilliers. Neuf personnes ont été arrêtées suite à ces affrontements.

Le placement en détention provisoire d’Hervé Pinto, président du Kollectif Jistiss Matinik, a provoqué deux nuits d’émeutes en Martinique. Dimanche, plusieurs incendies avaient déjà été déclenchés dans le centre-ville de Fort-de-France aux cris de « Libérez Pinto », un activiste qui dit être l’héritier d’un terrain dont il aurait été spolié sur la commune des Trois-Ilets. Les habitants de la résidence construite sur le terrain revendiqué par Hervé Pinto, se disant intimidés, avaient mené une action en justice et l’homme a interdiction de s’approcher du quartier. Le militant anticolonial a été interpellé dans une zone où il avait justement interdiction de se rendre. Dès 21 heures locales lundi, des manifestants masqués ont installé des barricades enflammées à l’entrée du quartier Sainte-Thérèse, à Fort-de-France. Ils ont jeté des cocktails Molotov sur un véhicule de gendarmerie mobile et tiré à trois reprises à balles réelles sur les forces de l’ordre. Des émeutiers ont pillé une station-service et incendié un commerce et au moins cinq voitures. Quatre personnes ont été interpellées.

 

 

 

Plus les semaines passent et plus il apparaît que l’implication de l’armée de Terre pour assurer la sécurité des Jeux Olympiques de Paris, à partir de juillet prochain, sera importante. En novembre, le gouverneur militaire de Paris avait annoncé que 10 000 militaires seraient mobilisés pour sécuriser les sites. Deux mois plus tard, il était question d’en solliciter deux fois plus. Même si l’armée de Terre ne sera pas la seule sollicitée, l’armée de l’Air & de l’Espace assurera la surveillance aérienne de l’évènement, cela veut dire que la Force opérationnelle terrestre aura à engager environ 25 % de son effectif durant le mois olympique (elle compte 77 000 hommes). D’où le projet de créer le statut de « volontaire découverte de l’armée de Terre » (VDAT).

Cette nouvelle forme d’engagement fera l’objet d’une expérimentation pendant la période olympique. Il s’agit ainsi de recruter, sous statut militaire, de jeunes Français pour une durée de seulement quatre mois, l’idée étant de leur permettre de « découvrir l’armée de Terre de l’intérieur ».  Après une formation militaire initiale adaptée, complétée par un entraînement ciblé au sein d’une unité opérationnelle, de jeunes volontaires sera déployée en région parisienne et intégrée dans des missions  qui pourront comprendre la participation à la sécurisation de sites militaires, à des cérémonies officielle. Nourris, logés et blanchis, les VDAT percevront une solde de base de 790 euros nets par mois, celle-ci pouvant être « complémentée par des indemnités relatives à un engagement opérationnel », soit environ 1000 euros nets par mois supplémentaires. À la fin de leur contrat, les VDAT pourront, s’ils le souhaitent, rejoindre la réserve opérationnelle ou s’engager dans l’active.

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Deux ans après le décès d’Yvan Colonna une manifestation a réuni six cent cinquante personnes pour rendre hommage au militant agressé mortellement dans sa cellule. A proximité de la préfecture de Haute-Corse, dans le centre-ville de Bastia, de jeunes indépendantistes ont lancé des projectiles, dont plusieurs cocktails Molotov sur les forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et les heurts ont duré près de deux heures. Un manifestant a été hospitalisé en urgence.