Environ 180.000 jeunes, dont 140.000 lycéens, ont défilé dans toute la France, selon l’Union nationale lycéenne (UNL). Les affrontements ont été particulièrement violents à Lyon, à Nanterre et dans plusieurs endroits de la région parisienne. Une collégienne a été blessée sans gravité dans le XVe arrondissement de Paris par un feu de poubelle. A Paris et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), les forces de l’ordre ont procédé à 110 interpellations, dont 81 gardes à vue.
A Lyon (photo), où les incidents sont fréquents depuis le début du mouvement, des violences ont eu lieu d’abord en marge des manifestations lycéennes, puis tout au long de la journée. Des groupes de jeunes ont incendié des automobiles et des poubelles, renversé des camions et des voitures, détruit du mobilier urbain, brisé des vitrines de magasins et de banques à l’aide de chaises volées aux terrasses des cafés, et pillé des magasins. Les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes et procédé à 13 interpellations. La préfecture a recensé en fin de matinée cinq véhicules incendiés et 30 véhicules renversés.
Incidents suite aux manifestations lycéennes à Lyon
Des affrontements ont repris mardi matin pour la deuxième journée consécutive devant le lycée Joliot Curie de Nanterre, où environ 200 jeunes ont fait face à une cinquantaine de CRS. Lundi, la tentative de blocage de ce lycée avait dégénéré en affrontements entre des jeunes extérieurs à l’établissement et des policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de flashballs. Mardi, des jeunes, pour la plupart dissimulés sous des capuches et des cagoules, ont lancé des pierres et autres projectiles et incendié un véhicule. Les CRS ont répliqué par des charges et des tirs de gaz lacrymogènes.
A Corbeil (Essonne), une soixantaine de jeunes provenant, selon la police, de la cité des Tarterets ont rejoint 250 lycéens de l’établissement Robert Doisneau et ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre. Les manifestants ont volé des équipements de police et des grenades lacrymogènes dans la voiture d’une commissaire. A Savigny-sur-Orge (Essonne), les manifestants lycéens eux-mêmes qui ont dégradé du mobilier urbain, provoquant une intervention des forces de l’ordre.
A Mulhouse (Haut-Rhin), 500 à 600 lycéens et étudiants ont lancé des pierres, dégradé des voitures et brisé des vitrines. La police tiré des gaz lacrymogènes et procédé à plusieurs interpellations.
En Seine-et-Marne, de nouveaux incidents ont eu lieu devant le lycée Bacherlard à Chelles. D’autres débordements ont été constatés à Combs-la-ville, Meaux ou encore à Avon. Dans les Yvelines, des violences ont éclaté en marge d’une manifestation à laquelle participaient entre 300 et 500 lycéens entre le quartier du Val-Fourré et le centre ville de Mantes-la-Jolie.
Dans le Val-d’Oise, à Argenteuil, entre 9 heures et 13 heures, quelque 500 personnes se sont rassemblées sur la dalle. A la fin de la manifestation, une centaine de jeunes ont joué au chat et à la souris avec la police, brûlant des poubelles. Un hélicoptère a été appelé en renfort. Les forces de l’ordre ont procédé à 30 interpellations.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé un total de 1.158 « casseurs » interpellés depuis une semaine en marge des manifestations en France, dont 163 personnes lors des affrontements qui émaillés la journée de mobilisation de ce mardi.