L’affaire remonte au soir 6 mars à Toulouse. Près de 300 manifestantes participent à la ‘Marche des femmes’, un défilé organisé par un collectif d’associations féministes toulousaines. Peu de temps après le départ, une manifestante surprise en train de taguer est interpellée sans ménagement par un policier et plaquée au sol. Très vite la situation dégénère lorsque d’autres féministes tentent de s’interposer. Les policiers les repoussent à coup de matraque. Plusieurs manifestantes seront blessées et la jeune femme interpellée est emmenée en garde à vue.

Le collectif d’organisatrices avait décidé de demander des explications au préfet sur les violences subies par plusieurs d’entre elles par la police et le pourquoi d’une telle agression sur la manifestante. Hier, à 17 heures, elles sont donc venues en grand nombre place Saint Étienne avec banderoles en espérant obtenir des explications. Elles été reçues par le préfet qui a donné raison en tout à la police. Le procureur de la République, en revanche, a décidé d’engager des poursuites contre la manifestante accusée d’avoir taggué une façade.

Après la mort d’un policier à Dammarie-les-lys, la police française a lancé un appel à témoins vendredi en diffusant des images de membres présumés de l’ETA dans un supermarché. Mais les hommes des images seraient en fait des pompiers catalans en vacances en France, sans rapport avec les faits. Ils se sont manifestés et devaient être auditionnés par la police samedi pour dissiper définitivement toute ambiguïté. Le groupe de cinq hommes avait été filmé lundi dernier entre 9h et 10h30 à l’entrée d’un hypermarché Carrefour de Villiers-en-Bière (Seine-et-Marne), très près de l’endroit où s’était produit un vol de voitures qui devait conduire à la fusillade. C’est le témoignage d’un ancien policier à la retraite ayant aperçu à l’hypermarché un groupe parlant espagnol qui avait amené les enquêteurs à visionner les images de vidéo-surveillance. Les policiers français impliqués dans la fusillade ont cru ensuite reconnaître sur les images les protagonistes du crime. C’est cet élément qui aurait convaincu les autorités de lancer une réquisition aux médias, une méthode rare.

Les images de l’hypermarché, peu nettes, ne montraient pas la jeune femme ‘aux cheveux clairs, âgée de 30 à 40 ans’, qui a été vue par les policiers au moment de la fusillade. L’homme arrêté sur place au moment de la fusillade, Joseba Fernandez Aspurz, 27 ans, devait être présenté samedi à un magistrat antiterroriste en vue de sa mise en examen, mais on sait déjà qu’il n’a pas tiré puisqu’il était menotté quand le policier a été abattu. Les enquêteurs disent avoir retrouvé un Smith & Wesson dérobée dans une opération de l’ETA en octobre 2006 dans une armurerie de Vauvert (Gard) et une plaque minéralogique provenant d’un vol commis aussi en 2006 par l’ETA.

Pascal Vaillant a été grièvement blessé après la manifestation du 29 janvier 2009 à Saint-Nazaire, alors qu’il allait faire ses courses. Atteint par un tir de grenade, il est aujourd’hui amputé de 2 orteils, ses multiples greffes au pied ne sont pas consolidées, et il souffre toujours de ses blessures.

Le Procureur de la République vient de classer sans suite la ‘plainte contre X pour coups et blessures involontaires’ que Pascal Vaillant avait déposée le 31 janvier 2009. Le Procureur a considéré que ‘les forces de l’ordre ont fait un usage légitime et proportionné de ces grenades’.

Un comité ‘Justice pour Pascal Vaillant’ a été constitué: ‘Justice pour Pascal Vaillant’ c/o CODELIB (Comité de défense des libertés fondamentales contre les dérives sécuritaires); www.codelib.info

Le 17 mars à Paris, après la condamnation à des peines de prison ferme entre 8 mois et 3 ans contre les inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, une trentaine de personnes a décidé de ne pas laisser ce jugement sans réponse.

Quelques heures après, l’agence Air France (expulseur de sans-papiers) de Bastille a été bloquée. Tandis qu’une banderole ‘Liberté pour tous, avec ou sans papiers’ barrait sa porte, ses ordinateurs étaient débranchés et elle était recouverte, à l’extérieur comme à l’intérieur, d’affiches ‘sabotons la machine à expulser’ et ‘solidarité avec les inculpés de la révolte de Vincennes’. Une heure plus tard, une boutique SNCF (co-organisateur de rafles et expulseur de sans-papiers) s’est fait occuper. La boutique a entièrement été taguée dedans comme dehors: ‘la SNCF collabore aux expulsions de sans-papiers’, ‘non aux rafles’, ‘feu aux CRA’, ‘solidarité avec les inculpés de Vincennes’. La vitrine d’un magasin Bouygues (constructeur de prisons) s’est fait recouvrir de tags (‘Bouygues construit des taules’, ‘feu à toutes les prisons’). La police n’est pas arrivée assez vite, et le petit groupe a pu disparaître.

Parmi d’autres initiatives à venir: rassemblement samedi 20 mars à 15h30 devant le centre de rétention du Mesnil Amelot

Le Comité pour l’abrogation des lois antiterroristes et l’Observatoire juridique de la vie politique organisent une réunion publique sur le thème ‘Antiterrorisme et libertés publiques’ avec Alain Badiou (philosophe), Mathieu Bonduelle, (Secrétaire général du Syndicat de la magistrature), Nicole Borvo Cohen-Seat (présidente du groupe CRC-SPG), Alima Boumedienne-Thiery (sénatrice), Antoine Comte (Avocat), Carlo Santulli, (professeur d’Université, président de l’OJIV) et Karine Parrot (professeur d’Université, secrétaire générale de l’OJIV), le lundi 12 avril à 18h30, à la Faculté de droit de Paris, (12 Place du Panthéon, Paris V, salle IV, 1er étage, aile Soufflot)

Voir le site du Comité pour l’abrogation des lois antiterroristes – CALAS

Un policier français a été tué mardi en fin d’après-midi à Dammarie-les-Lys, au sud-est de Paris, dans un échange de coups de feu avec des membres présumés de l’ETA.

Les faits se sont produits mardi vers 18h. Une patrouille de police du commissariat de Dammarie-les-Lys, à une cinquantaine de km au sud-est de Paris, remarque un véhicule sur un chemin de terre. Ils s’approchent et voient quatre personnes remplissant les réservoirs de quatre véhicules, dont une femme. Les policiers interviennent, les désarment et commencent à les menotter. Un cinquième et un sixième véhicule arrivent alors. Suit une fusillade au cours de laquelle un policier est mortellement touché de trois balles au thorax malgré son gilet pare-balles.

Un homme de 27 ans, interpellé lors de la fusillade, a fait état de son appartenance à ETA. Au moins cinq autres personnes, dont une femme, sont en fuite. L’homme arrêté est Joseba Fernandez Aspurz, 27 ans, poursuivi pour des luttes urbaines menées par la jeunesse indépendantiste basque, en mars et septembre 2008. La justice espagnole a formellement demandé la remise à l’Espagne de cet homme toujours en garde à vue mercredi après-midi.

Le tribunal correctionnel a rendu ce mercredi son jugement dans l’affaire de l’incendie du centre de détention de Vincennes le 22 juin 2008. Dix personnes sans-papiers étaient poursuivies pour l’incendie et les violences survenues dans le centre après le décès d’un tunisien qui y était enfermé. Les peines prononcées vont de huit mois à trois ans de prison ferme. Une des avocates a immédiatement réagi: ‘c’est un jugement très politique, qui suit les réquisitions à peu près à la lettre, nous allons faire appel’. A l’extérieur du tribunal, de nombreux militants d’associations de soutien aux sans-papiers ont manifesté bruyamment leur hostilité aux centres de détention.

Le 18 avril 2009, le militant de l’ETA Jon Anza disparaissant lors d’un voyage en train entre Bayonne et Toulouse. Selon le journal ‘Gara’, le militant aurait été intercepté et les agents de la police espagnole l’auraient obligé à descendre du train pour être interrogé. Au début du mois d’octobre, le même ‘Gara’ affirmait qu’Anza aurait trouvé la mort au cours de l’interrogatoire mené de manière illégale sur le territoire français et aurait ensuite été enterré. Le ministre de l’Intérieur du gouvernement espagnol a quant à lui toujours rejeté publiquement la possibilité que les Forces de Sécurité soient impliquées dans cette affaire, affirmant qu’il s’agissait d’un problème interne à l’ETA.

A la demande de la famille, le Parquet de Bayonne a ouvert une enquête. Un juge espagnol a également été chargé d’investiger. C’est dans ce cadre qu’un corps de la morgue de Toulouse a été examiné, et il s’est avéré être celui du militant disparu. Le Collectif Jon Anza a confirmé cette information.

En juin 2008, la Ministre de l’Intérieur attaque en justice le Collectif de Soutien aux Personnes Sans-Papiers de Rennes pour ‘Injure et Diffamation envers la Police Aux Frontières’ (suite à la distribution de trois tracts dénonçant l’existence et les pratiques de ce corps de police). En janvier 2009, au procès en première instance, le Collectif est relaxé au nom de la liberté d’expression, le Procureur de la République de Rennes fait appel. En mars 2010, trois membres du Collectif sont condamnés en appel à 500€ d’amende par personne pour diffamation envers la Police Aux Frontières. La phrase condamnée disait que les policiers de la PAF étaient ‘familiers des idées racistes’ même en modérant cette allégation avec l’ajout de l’adverbe ‘souvent’, associé à la dénonciation de leurs ‘méthodes brutales’ visant ‘en priorité les noirs et les arabes’. Cela pour le tribunal ‘excède ce qui est tolérable dans le débat politique’.

Le Collectif de Soutien aux Personnes Sans-Papiers a décidé de se pourvoir en cassation. Ce pourvoi a un coût: celui des frais d’avocats spécialisés à la Cour de Cassation. Le Collectif fait qppel à la solidarité. Assemblée Générale ouverte à tous chaque mardi à 18h30 à la MIR, 7 quai Chateaubrianddrapeau, Rennes. Site: http://www.sp35.tk