La cour d’appel d’Amiens a fait savoir que le procès en appel du jugement du tribunal de Compiègne (qui avait condamné lourdement six manifestants qui protestaient contre la fermeture de leur usine Continental de Clairoix) se tiendrait le mercredi 13 janvier 2010. Les condamnations pénales et financières prononcées contre les six salariés suite à la lutte victorieuse des 1120 travailleurs de Continental-Clairoix, sont des condamnations pour l’exemple qui s’adressent à l’ensemble des travailleurs du pays. Pour prononcer ces condamnations, le tribunal, à la demande du parquet, et donc des autorités gouvernementales, a remis sur pied une loi abrogée depuis 28 ans: la loi dite ‘anticasseurs’, qui permettait, comme c’est le cas dans cette affaire, de condamner des personnes sans avoir de faits précis à leur reprocher, au nom d’une prétendue responsabilité collective qui découlerait de leur seule présence à une manifestation. Certains ont immédiatement réclamé que soit généralisé dans tout le pays, et pour toutes les manifestations, ce qu’ils ont appelé ‘la jurisprudence Continental’.

Manifestation mercredi 13 janvier à 11h de la gare d’Amiens au Palais de Justice pour exiger la relaxe des 6 ouvriers de l’usine Continental de Clairoix condamnés par le tribunal de Compiègne le 1er septembre 2009.

Manifestation pour les ouvriers de Continental

Manifestation pour les ouvriers de Continental

Dans la nuit du 16 au 17 décembre 2009, deux foyers d’incendie ont été allumés contre le cabinet d’architectes Alain Derbesse, rue Decrès dans le 14ème arrondissement de Paris. Dans le hall de l’entrée, un grand tag précisait : ‘Concepteurs de prisons assassins!‘. Le cabinet Alain Derbesse a conçu le Centre de Détention de Vivonne, celui du Havre, la Maison d’Arrêt du Mans, un Hôtel de Police, ainsi que la rénovation d’un Tribunal de Grande Instance.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un grand nombre de portes et de vitres de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration ont été brisées. Cette attaque fait suite à l’expulsion, la semaine dernière, de neuf immigrés afghans qui ont été renvoyés à Kaboul. Sur la façade du bâtiment, les activistes ont bombé le message suivant: ‘Feu aux CRA (Centre de Rétention Administrative), Non aux expulsions‘.

C’est aujourd’hui que la cour d’appel de Paris devait examiner la demande de levée de contrôle judiciaire des dix inculpés dans l’affaire de Tarnac. Ces derniers avaient annoncé il y a quelques semaines avoir pris la décision de ne plus se plier à leurs obligations liées à ce contrôle et avaient saisi la cour d’appel de Paris pour qu’elles soient annulées. La chambre de l’instruction a finalement décidé d’alléger ces conditions, ne maintenant effective que l’interdiction pour les co-inculpés de se voir. ‘L’étau judiciaire dont ils dénonçaient le caractère inique est allégé, mais notre réaction est mitigée car est maintenue l’interdiction de communiquer entre eux. C’est un désaveu pour le parquet général qui avait requis le maintien des mesures de contrôle judiciaire‘ a déclaré un des avocats.

Au début du mois, les dix personnes inculpées dans l’enquête sur les sabotages des lignes de TGV en novembre 2008 annonçaient leur décision de ne plus appliquer leurs obligations liées à leur contrôle judiciaire. La cour d’appel de Paris a été saisi d’une demande de levées de ces obligations qui consistent notamment en une interdiction de se voir entre co-inculpés, de se rendre à Tarnac,… L’examen a eu lieu le vendredi 11 décembre en présence de quatre des inculpés et des avocats. Le parquet a quant à lui requis le maintien en l’état du contrôle judiciaire. La chambre de l’instruction de la cour d’appel rendra sa décision le 18 décembre.

La manifestation des lycéens du Lycée Louis Armand (15e arrondissement) a fait l’objet ce lundi de violentes charges de policiers de la BAC et de policiers en civil. Deux lycéens ont été embarqués dont un très violemment. Les lycéens appellent à un soutien demain mardi à 10 heure du matin au Lycée Louis Armand, 321 Rue Lecourbe, 75015, métro Lourmel ligne 8.

Une réunion publique aura lieu le vendredi 18 décembre à Paris, à l’occasion du 9e mois de la disparition de Jon Anza. Les conditions de cette disparition et des informations parues dans la presse, tout comme d’autres événements similaires survenus récemment à certains réfugiés basques dans l’État français (tentatives d’enlèvement, brutalités et intimidations) conduisent à penser que Jon Anza a été la victime d’un enlèvement suivi d’un assassinat perpétrés par des services policiers espagnols, disposant vraisemblablement d’une complicité au sein de la police française.

A l’heure où la gauche indépendantiste basque (exclue depuis 10 ans de toute représentation électorale alors qu’elle obtient régulièrement près du quart des votes exprimés au Pays-Basque en territoire espagnol) a lancé une initiative spectaculaire et unitaire pour mettre fin à la violence dont le peuple basque souffre depuis plus de 70 ans, il est frappant de voir que l’État espagnol réagit de son côté en relançant une ‘guerre sale’ qui rappelle les années noires du G.A.L. (près de 40 morts sur le territoire français entre 1983 et 1987).

La compagne de Jon Anza, son frère et sa belle-sœur, ainsi que des compagnons de travail, participeront à la réunion d’information qui aura lieu au CICP (21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris) à partir de 18h30. Gabi Muesca (ancien président de l’Observatoire international des prisons) et Anaiz Funosa (d’Askatasuna, l’association de défense des prisonniers politiques basques) seront également présents.

Affiche du meeting Jon Anza

Affiche du meeting Jon Anza

Les quatre personnes interpellées au cours de la manifestation de chômeurs et précaires, qui a réuni environ 400 manifestants samedi à Rennes, ont été placées en prolongation de garde à vue. Il leur est reproché des violences ou des outrages, au cours de la manifestation qui avait donné lieu à quelques heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Leur sort devrait être fixé lundi matin. Dimanche en début d’après-midi, une centaine de personnes, puis une trentaine en fin de journée, se sont regroupées calmement devant le commissariat de police pour marquer leur soutien aux gardés à vue. Hier soir, ils envisageaient de se regrouper aujourd’hui devant la cité judiciaire.

Quelques une des banques qui livrent régulièrement leurs clients sans-papiers à la police ont été la cible dune vaste offensive qui a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 décembre dans divers quartiers de Paris. Plus de soixante distributeurs de billets ont été dégradés, soit obstrués à la soudure à froid ou avec des cartes bloquées, soit détruits à l’acide sulfurique. Sur chaque écran a été apposé un autocollant sur lequel était écrit: ‘Hors service. Cette banque balance des sans-papiers aux flics. Sabotons la machine à expulser. Liberté pour toutes et tous‘.

Mayotte est une île française de l’océan Indien, comptant près de 200.000 habitants. C’est à l’appel du collectif des ‘citoyens perdus de Labattoir et de Pamandzi’, deux localités de Petite-Terre, que les manifestations ont eu lieu le 3 décembre. La veille, une réunion du Conseil général devait décider d’une hausse du prix des barges assurant la liaison toute les demi-heures entre les deux parties de Mayotte. Cette hausse avait été différée une première fois en raison de manifestations hostiles. Pour calmer toute contestation, la délibération a été retirée de l’ordre du jour.

Mais le calme n’est pas pour autant revenu sur l’île. Toute la matinée du 3 décembre, des incidents se sont succédés sur Petite-Terre. Pour la troisième fois, les manifestants sont descendus dans la rue, occupant plusieurs ronds-points stratégiques. Les manifestants exprimaient leur exaspération face à la vie chère. Les manifestations ont tourné à l’affrontement, causant 15 blessés, dont trois graves du côté des gendarmes et de la police de l’air et des frontières.

Affrontements à Mayotte

Affrontements à Mayotte