Dimanche 9 novembre, les autorités israéliennes ont renouvelé la détention administrative de Wael Jaghoub pour six mois supplémentaires. Il avait été libéré lors de l’accord d’échange entre les organisations palestiniennes de Gaza et Israël en janvier 2025, puis arrêté à nouveau le 6 mai dernier à Naplouse (voir notre article). Wael Jaghoub est un dirigeant de premier plan du FPLP, il a notamment été secrétaire adjoint de la branche des prisonniers du FPLP pendant plusieurs années et il a publié de nombreux articles et textes en détention.

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Le nombre de détenus dans les prisons israéliennes est de 9 250 selon un décompte de plusieurs organisations palestiniennes en novembre 2025. La majorité d’entre eux sont des personnes placées en détention administrative ou toujours en état d’arrestation. Il est important de noter que ce chiffre n’inclut pas les personnes détenues dans les camps militaires relevant de l’armée israélienne. Le nombre de femmes détenues s’élève à 49, dont une originaire de Gaza. Le nombre de mineurs détenus a atteint 350, incarcérés dans les prisons d’Ofer et de Megiddo.

Les autorités israéliennes ont renouvelé la détention administrative du prisonnier Thaer Hanini pour six mois supplémentaires. Il avait été réarrêté le 6 mai 2025, moins d’un an après avoir été libéré des prisons israéliennes (voir notre article). Libéré le 30 juin 2024 à l’issue de sa peine, il avait été emprisonné durant 20 ans pour son rôle dans la résistance au sein du Front populaire de libération de la Palestine et de sa branche armée, les Brigades Abu Ali Mustafa. Pendant son séjour en prison, il a participé activement au mouvement des prisonniers et a pris part à des grèves de la faim en 2004, 2011, 2012, 2016 et 2017. À sa libération, il avait été accueilli par une foule en liesse et avait déclaré : « Le prisonnier palestinien puise sa force dans la volonté du combattant de la résistance qui reste ferme sur le terrain face à l’occupation. »

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Une vague d’arrestations de chercheur·e·s et intellectuel·le·s de gauche critique est en cours en Iran. Parviz Sedaghat, économiste et rédacteur en chef du site Naqd-e Eqtesad-e Siyasi (« Critique de l’économie politique »), a été arrêté, tandis que Mohammad Maljoo, autre économiste critique, a été convoqué par les services de sécurité. Leurs domiciles ont été perquisitionnés et leurs ordinateurs, livres et documents personnels confisqués. La sociologue Mahsa Asadollahnejad et la traductrice et chercheuse féministe Shirin Karimi ont également été arrêtées, tout comme l’économiste Rasoul Ghanbari et le chercheur kurde Heyman Rahimi. Tous et toutes appartiennent à des cercles de pensée de gauche engagée, un espace intellectuel de plus en plus criminalisé par le régime.

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Originaire de Jénine, le prisonnier palestinien Mohammed Ghawarda est décédé ce lundi 2 novembre dans les prisons israéliennes. Son décès porte à 81 le nombre de prisonniers palestiniens décédés dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023, en raison des conditions de détention et des mauvais traitements infligés aux détenus.

Il y a 12 ans, Mahmoud Saïd Abu Foul avait perdu une jambe lors d’un bombardement israélien sur le camp de Jabalia. Avec plus de 200 soignants et déplacés réfugiés dans l’hôpital Kamal Adwan de Gaza, il avait été arrêté le 27 décembre 2024. Il a été libéré dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu. Durant les dix mois de détention dans la prison israélienne de Sde Teiman, comme des centaines d’autres prisonniers qu’il a croisés, il a subi de sévères tortures. En particulier, il a perdu la vue, après qu’un soldat israélien l’a frappé violemment à la tête avec une chaise métallique, un mois et demi après son arrestation. « J’ai senti un éclair blanc avant que tout ne devienne noir. Depuis, je n’ai plus revu la lumière », raconte-t-il. Il explique que ses paupières se sont ensuite collées entre elles, laissant couler du sang et des larmes, et dégageant une odeur nauséabonde. Laissé sans traitement adéquat, il a perdu la vue et souffre de douleurs constantes aux yeux et à la tête. Mahmoud est installé avec sa famille déplacée dans une tente à Az-Zawaida, après la destruction de leur maison à Beit Lahia.

Après huit mois de détention dans les prisons israéliennes, la jeune palestinienne Karmel Khawaja a été libérée le dimanche 2 novembre 2025 (voir notre article). Étudiante à l’université de Birzeit et militante de gauche, Karmel a été privée d’études pendant sa détention. Ses codétenues la surnommaient « Une épine dans le pied des geôliers » en raison de sa détermination et de la façon dont elle les a défendues.

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Lors de manifestations organisées le 27 octobre dernier, plusieurs organisations sahraouies des territoires occupés ont réaffirmé leur rejet du projet de l’administration Trump qui voudrait faire adopter, ce jeudi 30 octobre 2025, une résolution aux Nations unies visant l’adoption dans les trois mois d’un plan dit « d’autonomie » favorable au royaume marocain, soutenu par Paris et Londres, mais fermement rejeté par le Front Polisario. Parallèlement, de grandes manifestations ont eu lieu dans les camps de réfugiés sahraouis. Ces mobilisations se déroulent dans un contexte de forte répression commise par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis occupés.

Depuis le 10 octobre, pour dénoncer la pollution toxique et les intoxications répétées provoquées par des fuites de gaz issues du Groupe chimique tunisien (GCT), les habitant·es de Gabès manifestent. Les autorités y ont répondu par une répression brutale : arrestations, détentions et intimidations. Face à l’inaction des autorités devant l’intoxication de centaines de personnes et à la répression des manifestations pacifiques, la section régionale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Gabès a décrété une grève générale qui a eu lieu le 21 octobre, rassemblant plus de 100 000 personnes. Ces manifestations, nées de la colère, ont été suivies d’une répression massive : perquisitions nocturnes, arrestations et détentions arbitraires. En moins de deux semaines, plus de 150 personnes ont été interpellées, dont 44 ont été placées en détention provisoire.

La première chambre du Tribunal révolutionnaire islamique de Mahabad, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, a condamné à mort Kavis Abdollahzadeh Aghdam pour « insurrection armée contre l’État ». Ses six coaccusés – Hemin Mam-Ghaderi, Yousef Mam-Ghaderi, Mansour Karbalaei, Salar Bayazidi-Azar, Hassan Mamil-Azar et Salar Seyyed-Rahimi – ont chacun été condamnés à dix ans et un jour de prison pour « insurrection avant l’obtention d’armes ». Ils avaient tous été arrêtés fin juillet 2022 par des agents du ministère du Renseignement. Lors de l’opération d’arrestation, les forces de sécurité ont blessé Hemin Mam-Ghaderi par balle sur la route Bukan-Saqqez. Après leur arrestation, les hommes ont été transférés au centre de détention du ministère du Renseignement à Orumiyeh, où ils ont été interrogés et torturés pendant plusieurs semaines, sur la base d’accusations relatives à leur appartenance présumée au Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI) et à leur implication présumée dans une action armée contre la République islamique d’Iran. Après la fin de l’interrogatoire, les détenus ont été libérés sous caution. Abdollahzadeh Aghdam a ensuite quitté l’Iran.

Hemin Mam-Ghaderi avait déjà été arrêté et emprisonné pour des accusations similaires le 16 mai 2017, puis condamné à 11 ans de prison par le tribunal révolutionnaire islamique de Saqqez pour « atteinte à la sécurité nationale » en raison de sa collaboration présumée avec le PDKI, ainsi que pour « propagande contre l’État ». Sa peine a ensuite été réduite à cinq ans par la Cour suprême, et il a été libéré de la prison de Bukan en avril 2020 à la suite d’une amnistie judiciaire accordée pendant l’épidémie de coronavirus.

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