Cinq activistes ont été condamnés à de lourdes peines de prisons pour avoir occupé une usine d’armes à Glasgow. Le 1er juin 2022, des militants d’Action Palestine sont montés sur le toit de l’entreprise d’armement Thales (voir article ici) et ont déployé une banderole de soutien au peuple palestinien. Deux activistes sont entrés dans les bâtiments de production en usant de fumigènes qui ont déclenché l’alarme incendie, ils ont ensuite détruit plusieurs armes, les militants restés sur le toit du bâtiment se sont collés au revêtement de celui-ci. Malgré leur nombre, les forces de l’ordre n’ont pas pu les déloger, l’occupation à duré toute la nuit. Trois des militants ont été condamnés à 12 mois de prisons, le quatrième à 14 mois de prison et le dernier à une peine de 16 mois de prison.

A ce jour, plus de 40 personnes sont emprisonnées au Royaume-Uni pour avoir apporté leur soutien à la Palestine, 16 d’entres elles sont liés au groupe « Action Palestine », 26 autres au collectif « Just Stop Oil ».

Alors que l’armée d’occupation multiplie les frappes aériennes sur les écoles (la dernière du 9 août ayant tué 93 civils) dans le cadre de son opération génocidaire à Gaza (sans parvenir à vaincre la résistance), d’autres unités continuent leurs attaques en Cisjordanie.

Au cours d’un raid qui s’est déroulé hier, le 11 août 2024, un jeune palestinien a été gravement blessé à la cuisse par des balles réelles lors de confrontations avec les forces d’occupation dans le camp de réfugiés d’Al-Ain, situé à l’ouest de Naplouse. Par ailleurs, au moins trois Palestiniens ont été arrêtés.

Pendant ce temps, l’armée israélienne a pris d’assaut le village de Burqa, au nord-ouest de Naplouse, perquisitionnant plusieurs maisons, détruisant le mobilier et agressant l’un des résidents.

L'armée d'occupation en Cisjordanie (archive)

L’armée d’occupation en Cisjordanie (archive)

Les mauvais traitements imposées aux prisonniers et prisonnières palestinien·nes détenu·es dans les prisons de l’occupation (dont 4 781 sans procès, ni inculpation) se sont intensifiées depuis le 7 octobre (coups, privation de sommeil, violences sexuelles, menaces contre les familles etc,etc) causant la mort d’au moins 60 personnes (comme le démontre ce rapport).

Parmi les réactions à ces tortures, une campagne visant la fermeture de la prison pour femme de Damon. Cet établissement détient 88 prisonnières dont  Khalida Jarrar, Hadeel Shatara, Hanan Barghouti et Layan Kayed dans les conditions très difficiles. Plus d’informations sur cette campagne ici.

On compte désormais environ 9900 prisonnières et prisonniers suite au nombreuses captures de palestinien·nes par les forces d’occupation ces derniers mois.

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

Les exactions en Cisjordanie, menés en parallèle du génocide à Gaza, se poursuivent toujours avec intensité élevée (voir notre article). Voici quelques exemples plus récents :

Captures

Dans le gouvernorat d’al-Khalil, au sud de la Cisjordanie, les troupes d’occupation ont effectué une série de raids et arrêté neuf Palestiniens. À Naplouse et dans la ville voisine d’Urif, six personnes ont été capturées après que l’armée israélienne ait pris d’assaut leurs maisons. Deux anciens prisonniers palestiniens et un étudiant de l’université An-Najah figurent parmi les captifs.

Tirs sur les civils

Les soldats israéliens ont ouvert le feu et réprimé une marche dans le camp de réfugiés d’al-Arroub, au nord de la ville d’al-Khalil, où des manifestant·es protestaient contre l’assassinat de Haniyeh (chef du bureau politique du Hamas assassiné mercredi à Téhéran). Un autre jeune qui ne manifestait pas mais, circulait en vélo a été grièvement blessé au dos par un tir israélien. En réponse, de jeunes Palestiniens ont visé les soldats avec des feux d’artifice. D’autres civils ont été blessés par des tirs de colons dans la zone de Khallat an-Nahla, près du village de Wadi Rahal, au sud de Bethléem.

Les forces d’occupation israéliennes ont également mené des raids sur plusieurs villes faisant usage de gaz lacrymogène, de grenades assourdissante et tirant à balles réelles sur la population :

Dans la ville de Qusra un jeune homme a été blessé par balle au pied tandis qu’à Qalqilya un jeune homme et un enfant ont été blessé. Ce dernier a, par la suite, été capturé par les soldats. Un autre enfant de neuf ans a quant à lui été écrasé par un véhicule israélien.

Les colons pris pour cible en réponse

Dans la ville de Tarqumiyah, à l’ouest d’al-Khalil, un incendie s’est déclaré après que des Palestiniens aient jeté des cocktails Molotov sur un véhicule de colons. D’autres voitures de colons ont été ciblés par des jets de pierre dans la ville de Huwara, au sud de Naplouse ainsi qu’à Tuqu’ twon, au sud-est de Bethléem. Deux autres colons ont également été blessés lorsque des Palestiniens les ont attaqués avec des pierres et ont fermé des routes près de la colonie d’Efrat.

Le camp de réfugiés de Shu’fat à al-Quds et la ville de Qalqilya, ainsi que les villes d’Anabta, Burqa et Dayr Istiya ont également été le théâtre d’échauffourées.

Répression en Palestine (archive)

Répression en Palestine (archive)

Le samedi 27 juillet, des prisonnières politiques de la prison d’Evin ont organisé un seat-in pour protester contre la peine de mort et les condamnations à l’exécution. Ce sit-in s’organise suite à la condamnation à mort de Pakhshan Azizi (voir notre article ici) prononcé le 23 juillet. Lors du seat-in les prisonnières ont scandé « Mort au régime d’exécution », « Mort au dictateur », « Non à l’exécution », « Liberté pour les prisonniers politiques », « Le quartier des femmes d’Evin est uni, debout ensemble jusqu’à ce que la peine de mort soit annulée ». Le seat-in s’est poursuivi jusqu’aux au dimanche matin, les prisonnières refusant de quitter la cour de la prison.

Après avoir été interrompu dans la période des élections, les exécutions ont repris et au moins 18 prisonnier.ères ont été exécuté.es en quatre jours, du 21 au 24 juillet. Ce mardi 30 juillet, les prisonnières de la prison d’Evin participeront, avec une quinzaine d’autres prisons, à la campagne « Non aux mardis de l’exécution » en menant une grève de la faim. Cette campagne s’organise pour la 27ème semaine dans une quinzaine de prison du pays.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Pakhshan Azizi, une militante kurde connue pour son travail pour les droits des femmes avait été arrêtée le 6 juillet 2023 avec des membres de sa famille. Emprisonnée depuis, elle a été condamnée à mort ce mardi 23 juillet par le tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran pour appartenance au Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK). Pendant son année d’emprisonnement à la prison d’Evin, Pakhshan Azizi a subi de la torture physique et psychologique dont 5 mois d’isolement.

Le 14 juillet, Sharifeh Mohammadi, une militante syndicaliste avait été, elle aussi, condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire islamique de Rasht (voir notre article ici).

Actuellement, une autre militante kurde, Warisheh Moradi attend sa condamnation. Arrêtée à Sine (Sananda) il y a près d’un an, elle est poursuivi pour appartenance à la Société des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR).

En parallèle de son action génocidaire dans la bande de Gaza, l’armée d’occupation continue ses exactions en Cisjordanie, en coordination avec les colons. Ces attaques donnent parfois lieu à des affrontements avec la résistance. Voici une liste non-exhaustive des attaques de ces derniers jours :

Mardi 23 juillet, une milice de colons israéliens ont mené une « expédition punitive » contre des habitants de Huwara, incendiant et jetant des pierres sur des véhicules et s’attaquant à des magasins palestiniens. Le prétexte de cette attaque est que des palestiniens auraient jeté des pierres sur des voitures de colons à Yitzhar.

Le même jour, l’armée de l’air a tué 5 personnes en frappant le camp de Tulkarem dans un bombardement. Notons que le 7 juillet, les forces terrestres avaient attaqués deux fermiers dans cette ville et incendié la ferme d’Oxfam où ils travaillaient.

Également Tulkarem, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté lundi 22 juillet un jeune Palestinien revenait de l’hôpital après avoir été blessé d’une balle dans l’œil tirée par les forces d’occupation lors d’une attaque du camp le 9 juillet.

Le mercredi 24 juillet, l’armée d’occupation a pris d’assaut une zone dans le nord-est du village de Beit Dajan, à l’est de Naplouse, lançant du gaz lacrymogène et tirant à balles réelles

Un adolescent a été par une de ces balles avant d’être brièvement détenu par les soldats de l’occupation. Ces derniers ont finalement permis aux ambulanciers de le transférer à l’hôpital mais, les forces d’occupation ont décidé d’arrêter l’ambulance au point de contrôle de Beit Furik, à l’est de Naplouse et de capturer son équipage.

Hier, le jeudi 25 juillet, un Palestinien a succombé à des blessures causées par des tirs israélien dans le camp de réfugiés de Qalandiya. Trois autres ont été blessés par balles.

Les raids incessants de l’armée d’occupation mène à une multiplication des affrontements avec la résistance qui a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas près de Bethléem.

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

Hier, mercredi 24 juillet, une manifestation de plusieurs milliers de personnes s’est tenue à Washington contre la venue de Netanyahu au Congrès états-uniens et contre la complicité des États-Unis dans le génocide du peuple palestinien.

Cette manifestation a donné lieu à des affrontements lorsque les forces de l’ordre ont empêché les manifestant·es de s’approcher trop du bâtiment. Neufs personnes ont été arrêtées.

Par ailleurs, avant l’arrivée de M. Netanyahu, des activistes ont tenté de lui barrer la route vers le Capitole mais, ils ont été évacués par la police. Enfin, six personnes ont été arrêtées dans l’hémicycle après avoir tenté de perturber le discours.

Les forces de l’ordre s’attendaient à de telles protestations et avaient pour l’occasion considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole, en fermant plusieurs routes pendant la majeure partie de la semaine. Mercredi matin, des ouvriers avaient érigé une clôture métallique autour de la Maison Blanche, tandis que de hautes barrières en acier entouraient le Capitole.

Notons que des employés du Congrès ont de leur côté fait grève pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza.

Les forces de l'ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu

Les forces de l’ordre avaient considérablement renforcé la sécurité autour du Capitole pour préparer la venue de Netanyahu

Vendredi 19 juillet, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Tunis, à l’appel de la Coordination d’action commune pour la Palestine, pour la libération de la Palestine et de Georges Abdallah.

La foule a scandé plusieurs slogans exprimant son engagement en faveur du communiste libanais et dénonçant la responsabilité politique de la France dans son maintien en détention.

Les manifestant·es ont également exprimé leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien (qui subit, en ce moment, un génocide), dénoncé la normalisation des régimes réactionnaires arabes avec l’Etat sioniste et rejeté le rôle criminel de l’impérialisme occidental. Plus d’informations sur cette manifestation ici.

Sharifeh Mohammadi a été arrêtée le 5 décembre 2023, chez elle, à Rasht, la capitale de la province de Guilan au nord-ouest de l’Iran. Militante syndicale depuis 10 ans dans un syndicat légal en Iran, s’étant opposée à la torture et aux exécutions dans les prisons du régime, le tribunal l’a condamnée à la peine de mort, qualifiant ses positions et son travail syndicale de « participation à une rébellion armée contre le régime ».

Depuis son arrestation, Sharifeh Mohammadi a subi des tortures mentales et physiques en prison. Elle a également été en isolement cellulaire pendant plus de trois mois et toute visite ou appel téléphonique ont été interdit, sauf plusieurs courts appels téléphoniques avec son fils de 12 ans. Le 11 juin 2024, son mari a également été arrêté.