La société Peregrine Technologies propose un logicel qui accélére l’accès des services de police locaux aux données de surveillance. Un des fondateurs était cadre chez Palantir, où il avait passé des années au Moyen-Orient à collaborer avec l’armée américaine. Là-bas, il exploitait des ensembles de données de renseignement disparates pour aider à identifier les membres de l’État islamique en Syrie. L’équipe de Peregrine a travaillé 18 mois au sein du département de police de San Pablo sur des affaires majeures afin de comprendre comment les services de police locaux pouvaient mieux exploiter les données disponibles pour résoudre des enquêtes.

En entrant un nom ou une adresse dans l’application web de Peregrine, le logiciel analyse rapidement les archives judiciaires, les rapports d’arrestation, les entretiens policiers, les transcriptions de caméras corporelles, les relevés des contrôles de plaques minéralogiques, et tout autre ensemble de données policières disponibles, pour trouver des correspondances. Les centres de surveillance high-tech, (Real-Time Crime Centers, RTCC), nécessitent des équipements et des logiciels coûteux, ce qui les rend généralement accessibles uniquement aux grands services de police. Le logiciel de Peregrine permet de rendre les RTCC beaucoup plus abordables et accessibles. À ce jour, Peregrine a conclu 57 contrats avec diverses agences de police et de sécurité publique à travers les États-Unis, d’Atlanta à Los Angeles. En 2023, le chiffre d’affaires de l’entreprise a triplé, passant de 3 millions à 10 millions de dollars. Cependant, le coût réduit des RTCC, et donc leurs multiplication, suscite des préoccupations chez les défenseurs de la vie privée, en raison du risque accru de surveillance indiscriminée, car leur fonctionnement repose essentiellement sur des technologies qui portent atteinte à la vie privée.

Le tribunal de district de Wan Chai à Hong Kong a reconnu coupables jeudi de “conspiration en vue de publier et de reproduire des contenus séditieux” deux anciens rédacteurs en chef du site d’information Stand News, désormais fermé. Il s’agit de la première condamnation pour “sédition” depuis la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en 1997. . “La ligne adoptée (par Stand News) était de soutenir et de promouvoir l’autonomie locale de Hong Kong”, a écrit M. Kwok dans son verdict. Stand News, un portail d’informations populaire fondé en 2014 qui couvrait de façon très détaillée et souvent favorable le mouvement pro-démocratie de 2019, a fermé en 2021 après une perquisition de la police dans ses locaux, l’arrestation de ses dirigeants et le gel de ses actifs. Le délit de “sédition”, datant de l’époque coloniale et autrefois tombé en désuétude, est de plus en plus utilisé par la justice de Hong Kong pour réprimer la dissidence.

Alger, 27 aout, arrestation de Fethi Ghares, une figure connue de l’opposition algérienne, engagé depuis 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak, qui réclamait un changement radical du système de gouvernance. Son mouvement de gauche MDS (Mouvement Démocratique et Social), successeur du Parti communiste algérien, a été interdit depuis février 2023. Cette arrestation a lieu avant l’élection présidentielle du 7 septembre.

Elle intervient alors que les mesures de contrôle imposées à Karim Tabbou, autre figure du Hirak de 2019, qui subit un encadrement strict depuis 2020  vient de se voir imposer de nouvelles mesures contraignantes. Depuis le mois de mai, il était soumis à des pointages tous les lundis et avait l’interdiction de quitter le territoire. Désormais, il a interdiction de publier ou d’écrire sur les réseaux sociaux, de quitter le territoire de la juridiction de Koléa, de participer à une émission télévisée ou conférence de presse, interdiction de toute activité politique.

La Défense Collective de Toulouse et différentes organisations, collectifs et personnes organisent une après-midi – soirée contre la répression ce samedi 31 aout dès 14H l’Impasse (1 impasse Lapujade). Le Secours Rouge Toulouse participe à cette initiative et animera une discussion suite à la projection de « Rien à déclarer », un film sur les techniques d’interrogatoire policier.

Trois cadres maoïstes recherchés, pour la capture desquelles des primes avaient été promises par les autorités, ont été tués le 15 août près du village montagneux de Cabatangan (Iloilo) par les militaires de la 301e brigade d’infanterie. Vincente Hinojales était le secrétaire du Comité régional de Panay (KR-P), Maria Concepcion Araneta-Bocala était premier secrétaire adjoint du groupe et Rewilmar « Vivian » Torato Teodosio secrétaire du front central du KR-P. Jeudi 22 août, ce sont Joan Lacio « Mark » Encarnacion, 31 ans, et Jolina « Chloe » Martinez Sergio, 30 ans, (photo) respectivement vice-commandant et instructeur politique d’une unité de guérilla du Central Negros, qui ont été tué par les militaires du 94e btaillon d’infanterie à Barangay Buenavista, dans le Negros Occidental. Les deux cadres s’étaient mariés dans les maquis en 2017 et ils étaient recherchés par les forces de sécurité.

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Le 13 août, à 6 heures du matin, les policiers de la National Investigating Agency (NIA) ont forcé l’entrée de la maison de Konnath Muralidharan (camarade Ajith), à Thevakkal (état du Kerala,). Ils ont enfoncé la porte et saisi son ordinateur, son téléphone, sa tablette et quelques clés USB, ainsi que quelques vieux magazines et brochures sur la loi d’amendement sur la citoyenneté. Les magazines étaient enregistrés et la brochure avait été publiée et distribuée ouvertement par Porattom. Pourtant, ils ont été saisis et déclarés « publications illégales ». Ce raid fait suite à plusieurs décennies de harcèlement contre K. Murali. Accusé et emprisonné en 1976 pendant deux ans, puis à nouveau pendant quatre ans en 2015 pour ses liens supposés avec l’insurrection maoïste (voir ici l’article sur sa libération). Suite à ce raid, Konnath Muralidharan risque une arrestation à tout moment.

Konnath Muralidharan (camarade Ajith)

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Vendredi 23 aout au matin, un véhicule de presse a été pris pour cible par un drone turc dans la province kurde de Sulaymaniyah (Irak). L’attaque a tué deux journalistes, Hêro Bahadîn et Gulistan Tara, elle a aussi blessé six autres travailleurs des médias. Le véhicule appartenait à Chatr Production, une société de médias opérant dans le sud du Kurdistan. Les journalistes travaillaient pour une émission de télévision.

La Turquie utilise des drones pour tuer des « ennemis » dans le sud du Kurdistan et dans la région du Kurdistan irakien (KRI). Les cibles des attaques sont des personnes que l’État turc associe au PKK. Plus de 110 attaques de drones ont déjà été enregistrées cette année, beaucoup ont eu des conséquences mortelles. Ces dernières semaines, il ne s’est pas passé un jour dans la région du KRI sans qu’une attaque ou un survol de drones turcs ne se produise.

Samedi 24 août au soir, Pavel Durov, fondateur et dirigeant de la messagerie cryptée Telegram, a été arrêté à l’aéroport de Bourget près de Paris. Cette interpellation fait suite à un mandat de l’Ofmin, l’office français chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs qui reproche à Monsieur Durov son refus supposé de modérer les contenus qui passent par la messagerie.

Les chefs d’inculpations vont de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement et à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude. Sa garde à vue a été prolongée dimanche soir.

Telegram est dans le viseur des autorités judiciaires européennes depuis quelques années. Pavel Durov, pourtant, assure répondre à chaque demande de suppression de contenu appelant à la violence ou au meurtre. Par ailleurs la plateforme a régulièrement collaboré avec les autorités judiciaires : en 2022, menacé de blocage par la cour suprême du Brésil, Telegram avait notamment accepté de fermer des comptes accusé de désinformation.

Nombre d’experts restent par ailleurs dubitatifs quand à la réelle sécurité offerte par Telegram qui ne crypte, par exemple, pas les messages par défaut.

Bref Signal reste une bien meilleure alternative puisqu’elle n’est tout simplement pas techniquement en mesure de fournir certaines informations utiles aux autorités (voir notre article).

Telegram

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Le régime taliban a instauré le mercredi 21 aout une nouvelle loi qui interdit aux femmes de chanter ou de lire à voix haute en public. L’objectif de cette loi est de « combattre le vice et promouvoir la vertu » selon le gouvernement afghan. La voix d’une femme est considérée comme intime. Le ministère de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice (PVPV) est désormais chargé d’appliquer cette loi. Cette nouvelle législation de 35 articles contrôle tous les aspects de la vie des femmes Afghanes, dans une interprétation ultra-rigoriste de la charia (loi islamique).

Les sanctions imposées par la police des mœurs vont de l’avertissement verbal aux menaces, amendes et détentions à la durée variable. La nouvelle loi stipule que les femmes doivent se couvrir le visage et le corps si elles quittent la maison, veiller à ce que leur voix ne soit pas entendue. « L’amitié » avec « un infidèle », à savoir un non-musulman, est proscrite, tout comme l’homosexualité, l’adultère, les jeux d’argent ou prendre le volant sauf dans certaines conditions. Les femmes ont aussi l’interdiction d’entrer dans les parcs, jardins, salles de sport et bains publics.

Le chantier de l’autoroute A69 a été la cible de plusieurs incendies ces derniers jours. Face à la ZAD de la «cal-arbre », un coffrage destiné à couler la pile d’un pont a été incendié la nuit de jeudi à vendredi. Les pompiers ont essuyé de nombreux jets de pierre. Vers 1h30 du matin, plusieurs groupes de militants cagoulés ont jeté des pierres sur la zone afin de créer une diversion, contraignant les agents de sécurité à se mettre à l’abri. L’un des groupe à incendié l’ouvrage en lançant plusieurs cocktails molotov. Pompiers et gendarmes sont intervenus, mais ont essuyé de nombreux caillassages. L’incident n’a pas fait de blessé et aucune interpellation n’a eu lieu.

Dans la nuit de samedi à dimanche, un bungalow est parti en fumée, ainsi qu’un véhicule de la police municipale. Samedi en fin de journée, Les forces de l’ordre ont été déployées pour contrer les opposants, ces dernières ont été confrontées à des tirs de mortiers, de jets de pierres catapultées et de cocktail Molotov. Une cinquantaine de gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogène, de grenades désencerclantes et menaces au LBD. Une personne a été interpellée dimanche, suspectée d’avoir attaqué un des agents de sécurité avec «un outil en fer».