Le 19 mai, l’Armée de l’Air et de l’Espace française (AAE) avait entamé un pont aérien pour amener des gendarmes, des policiers et des militaires en Kanaky pour y réprimer l’insurrection (photo: embarquement d’un hélicoptère de gendarmerie dans un A400M à destination de Noumea). Le chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace française, dernièrement entendu au Sénat , a expliqué que les « récents événements en Nouvelle-Calédonie ont conduit à une réflexion sur les moyens permanents dont nous aurions besoin pour répondre à ce type de situations » car « nous ne sommes pas passés loin de la catastrophe ».

Le transport militaire français ayant approché son point de rupture, l’AAE propose de renforcer les « forces de souveraineté » sur place. En outre, l’AAE en demande deux ou trois A400M de plus que les 35 commandés.

Le Centaure est le nom du nouveau véhicule de la gendarmerie « made in France », commandé en 2021 afin de remplacer les précédents engins vieillissants, 90 de ces blindés seront mis en service d’ici 2025. Les premiers véhicules ont été déployés dans le cadre de la lutte écologique contre l’autoroute A69 ( voir article ici ). Il pèse 14,5 tonnes, est équipé d’une caméra avec une portée de 9 kilomètres efficace de jour comme de nuit, de lanceurs de grenades, d’une mitrailleuse et d’armement en tout genre, ce blindé est décrit comme un « concentré de technologies et de robustesse ». 16 de ces véhicules porteurs de haute technologie ont été envoyés en Kanaky afin de mettre au pas la révolte ( voir article ici ).

L’attirail technologique souffre de la chaleur et de l’humidité, ils ont besoin d’être stockés au frais. Ces véhicules ne supportent pas le climat kanak et sont hors-service. L’état français a dépensé pas moins de 70 millions d’euros pour l’achat des Centaures, il  avait aussi commandé pour 27 millions d’euros de grenades de désencerclement, une commande qui complète les 4 millions d’euros d’achats de matraques télescopiques en septembre.

Vendredi 29 novembre, la cour d’appel de Nouméa, lors d’une audience à huis clos, a décidé que le militant indépendantiste Kanak Christian Tein restera détenu dans l’Hexagone. Il est actuellement emprisonné à Mulhouse. Durant l’audience, une manifestation de soutien a eut lieu devant la prison de Lutterbach, là où les Kanaks sont emprisonnés en métropole depuis le 24 juin ( voir article ici ). Le 22 octobre, la Cour de cassation avait invalidé le placement en détention de Christian Tein, ordonnant que cette décision soit de nouveau examinée par une cour d’appel ( voir article ici ).

Ce week-end, à Newcastle, au nord de Sydney, L’ONG « Rising Tide » a organisé une action de désobéissance civile appelée « the people’s blockade » pour lutter contre les exportations de combustibles fossiles qui a rassemblé jusqu’à 7000 personnes et bloqué durant dix jours l’entrée du plus grand site maritime de transport de charbon au monde, des millions de tonnes de combustibles fossiles y transitent chaque année. Pour parvenir à ce blocus, ils ont constitué une armada de kayaks, de planches, de pagaie et de bateaux pneumatiques. De quoi empêcher un paquebot d’entrer dans le terminal et de paralyser temporairement la navigation. Les garde-côtes australiens dépassés par les événements, ont pourchassé la flotte de canoës dans le chenal du port. Les autorités locales ont arrêté 170 militants climat dont 14 mineurs d’âge, tous ont été inculpés de « perturbations d’une installation majeure ». L’an dernier, « Rising Tide » avait déjà organisé un rassemblement similaire, suivi là aussi par de nombreuses arrestations. La répression du mouvement climat s’est accéléré dans certains États, du fait d’un durcissement de la législation.

Sept membres de la Nouvelle armée populaire (NPA) ont été tués le 21 novembre au matin par les forces gouvernementales à Barangay Gatuslao, Candoni, Negros Occidental. Ce sont des militaires de la 3e division d’infanterie qui ont accrochés et mitraillés un groupe d’une dizaine de maoïstes. L’opération anti-guérilla en cours visait des membres du Front sud-ouest de la NPA, Komiteng Rehiyon-Negros, Cebu, Bohol, Siquijor. Les militaires ont récupéré sur le terrain cinq M16, deux AK-47 et un M653 (photo).

 

Un soldat a été tué et trois autres blessés lors d’un affrontement hier mardi entre les troupes gouvernementales et des combattants de la Nouvelle armée populaire (NPA) à Gamay, dans le nord de Samar. Les soldats, du 52e bataillon d’infanterie basé à Jipapad, dans le Samar oriental, menaient des opérations anti-guérillas dans la région lorsqu’ils ont été accroché par un groupe de neuf guérilleros à Barangay Malidong. Une fusillade a duré environ 10 minutes, entraînant la mort d’un caporal. Les soldats blessés ont été transportés par avion vers un établissement médical. Lors d’un autre accrochage, un autre groupe de soldats du 52e bataillon d’infanterie a engagé une fusillade avec des guérilleros de la NPA dans le barangay San Jose, Mapanas, également dans le nord de Samar, également mardi. Aucune victime n’a été signalée de part et d’autre.

Guérilleros maoïstes de la NPA

Deux maoistes de la Nouvelle armée populaire ont été tués par les forces gouvernementales dans le nord de Samar mardi matin. Ils étaient du Comité régional des Visayas orientales et ont été tués par les militaires de la 803e brigade d’infanterie à Barangay Sulitan (Catubig). Un des maoïstes tués est Alvin Panoy, alias Vinmar/Bernie/Jake.

Guérilleros maoïstes de la NPA

 

Deux travailleurs ont été abattus alors que les ouvriers du textile, au nombre de 5000, étaient descendus dans les rues à Dhaka jeudi 31 octobre pour exiger le paiement de leurs salaires, en réponse, les directions d’entreprises ont procédé à la fermeture de plusieurs usines. Les travailleurs ont affronté la police et l’armée, jetant des pierres et mettant le feu à deux véhicules des forces de l’ordre. Les tentatives de la police et des forces militaires de disperser la foule se sont heurtées à une résistance farouche. La police a eu recours aux matraques pour contrôler la foule, la situation s’est rapidement aggravée. Les forces de l’ordre ont tiré plusieurs coups de feu pour disperser les manifestants, blessant deux travailleurs âgés de 15 et 17 ans. Les blessés ont été emmenés à l’hôpital de Dhaka, 6 autres travailleurs ont été interpellés.

La Cour de cassation a invalidé ce mardi la détention dans l’Hexagone de Christian Tein, militant indépendantiste kanak. Elle ordonne que la décision soit réexaminée mais ne se prononce pas sur sa remise en liberté. Le cas de Christian Tein, actuellement incarcéré à Mulhouse, ainsi que celui de Steve Unë, vont être à nouveau étudié par une Cour d’appel. Au total, cinq personnes, toutes membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), organisation accusée par le gouvernement d’être derrière les affrontements qui ont ravagé depuis mai la Kanaky, faisant 13 morts et des dégâts estimés à plus de deux milliards d’euros ( voir article ici ), s’étaient pourvues en cassation pour contester leur détention en France. Les pourvois de Dimitri Quenegei, Guillaume Vama et Erwan Waetheane ont été rejetés.

Le prisonnier politique plus ancien des Philippines, Gerardo Dela Peña âgé de 85 ans, a retrouvé sa liberté cet été. Dela Peña était un syndicaliste paysan à Bicol. Dans ses jeunes années d’activiste, il a été détenu et torturé par la police et l’armée sous la dictature de Marcos en 1982. Après sa libération, il a présidé la section SELDA (un groupe de défense qui promeut la justice pour les anciens prisonniers politiques voir ici leur FB) de Camarines Norte. Il a continué à militer, travaillant avec diverses autres organisations populaires dans la région, malgré les menaces.

Des militaires l’ont arrêté le 21 mars 2013 et l’ont condamné à l’âge de 75 ans pour de fausses accusations de meurtre. L’armée a accusé d’avoir tué Dela Peña son propre neveu, alors que la NPA avait revendiqué cette exécution. Il a purgé plus de 12 ans de prison. Déjà atteint de surdité, Tatay Gerry souffre également de troubles de la vision, de diabète et d’hypertension. Pendant son incarcération, il a également fait un accident vasculaire cérébral.