Le 12 août, les anarchistes Alexander Frantskevich et Akihiro Khanada ont été arrêtés en Biélorussie. Frantskevitch est un ex-prisonnier politique, emprisonné de 2010 à 2013 pour des accusations d’attaque de bâtiments gouvernementaux (voir notre article). La police l’a désigné comme le « leader du groupe anarchiste le plus radical du pays, Action Révolutionnaire ». Il est actuellement inculpé pour « organisation d’émeutes de masse », risquant de 5 à 15 années dans les prisons de la dictature. Concernant le second anarchiste emprisonné, Akihiro Hanada, nous ne savons pas encore de quoi il est accusé. Les télévisions d’État ont directement accusé les anarchistes russes et biélorusses d’être les « coordinateurs des émeutes » Frantskevich et Akihiro risquent donc une longue peine d’enfermement pour avoir combattu la dictature. Rappelons que l’anarchiste Nikita Yemelyanov est toujours emprisonné en Biélorussie, condamné à 4 ans de prison pour avoir mené des actions symboliques contre des bâtiments judiciaires ainsi qu’une unité d’isolement à Minsk. Vous pouvez envoyer vos témoignages de soutien à : revolutionaruaction@riseup.net

Les anarchistes emprisonnés en Biélorussie

 

Les autorités biélorusses ont annoncé mercredi la mort d’un homme interpellé lors d’un rassemblement contre la réélection du président Alexandre Loukachenko et la police a dit avoir ouvert le feu à balles réelles à Brest (sud-ouest), faisant un blessé. Dans l’hyper-centre de la capitale, les stations de métro étaient fermées dans la soirée de mercredi et la circulation interdite. De nombreux policiers étaient également déployés dans de grandes artères quasiment vides. Près de la station Ouroutché, au nord-est de Minsk, des manifestants ayant formé une chaîne humaine ont été dispersés et frappés par des policiers, au milieu des cris. Des dizaines de femmes, vêtues de blanc, ont également formé des chaînes humaines dans d’autres endroits de la capitale pour dénoncer la répression policière visant les protestations contre la réélection le 9 août du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos montraient des dizaines de manifestants rassemblées ou barrant temporairement des rues de Minsk, sur fond des klaxons de véhicules. Lors des trois nuits de protestation précédentes, les forces de sécurité ont arrêté quelque 6.000 personnes à travers le pays, sans que l’on sache combien sont encore détenues. Depuis dimanche soir, la police use de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc contre les protestataires et au moins 250 blessés ont été admis à l’hôpital.

Manifestant arrêté à Minsk

Édit 13 août 2020 : Nous annoncions la mort d’un manifestant à Minsk. Il avait été écrasé par un véhicule de police. Il semble cependant qu’il ait survécu à ses blessures.

Suite à la tenue de la présidentielle, des émeutes nocturnes ont éclaté dimanche soir dans plusieurs villes de Biélorussie. Les chiffres officiels, créditent Loukachenko de 81,35% des voix, ce que conteste la candidate de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa. Dans le centre de la capitale, Minsk, les protestataires ont érigé des barricades. Pour déloger les manifestants, la police a eu recours à du gaz lacrymogène, à des canons à eau et à des grenades assourdissantes. Les heurts ont fait un mort et plusieurs personnes ont dû être hospitalisées. Ce lundi soir 11 août, les manifestations et les interpellations ont repris. Des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes ont à nouveau été utilisées à Minsk.  Dans d’autres villes du pays, des manifestations se tiennent également.

Les affrontements à Minsk

Lundi 3 août, un membre du « Revolutionary Republican Party, Saoradh » de Doire (Derry) a été attaqué par des forces de la couronne britannique lourdement armées alors qu’il voyageait avec sa femme. Cette dernière a été brutalisée tandis que son mari était menotté et arrêté. Au même moment, leur maison familiale, où résidaient leur fille, leur petit-enfant et leurs deux fils, a subi un raid. Les deux fils du militant républicain ont été arrêtés et l’un des enfants a ensuite été battu par les policiers. Le motif officiel de ce raid est la conduite d’une enquête sur la création, par le Revolutionary Republican Party, Saoradh d’une loterie pour soutenir les prisonniers républicains. Les raids sont des méthodes courantes pour réprimer les républicains, mais ces dernières semaines, il y a eu une augmentation notable du ciblage des familles. Le parti Saoradh est un parti de gauche formé par des dissidents républicains en 2016. Il est actif tant en Irlande du Nord que dans la république d’Irlande (voir notre article). Plus d’infos ici.

Saoradh

Saoradh

Après deux jours de forte contestation et de violences, le gouvernement serbe a annoncé ce jeudi 9 juillet renoncer à mettre en place un couvre-feu le week-end. Mais en contrepartie, il interdit les rassemblements de plus de 10 personnes, et donc les manifestations. Car chaque soir, à Belgrade, des milliers de manifestants se retrouvent devant le Parlement. Le déclencheur de la colère a été le projet de couvre-feu le week-end envisagé face au retour massif du coronavirus dans le pays. En juin dernier, le gouvernement a accéléré la levée du confinement pour organiser les élections législatives, que le Parti serbe du progrès (SNS), parti du président, a alors aisément remporté. Depuis, la Serbie dénombre près de 300 nouveaux cas par jour contre 50 il y a un mois.  Le pays se retrouve désormais dans une situation catastrophique: les hôpitaux sont saturés et le gouvernement a décrété l’état d’urgence sanitaire dans de nombreuses villes, dont Belgrade. Depuis, les Serbes manifestent contre le gouvernement qu’ils jugent être responsable du rebond de l’épidémie. Mardi 7 juillet, ils ont fait irruption dans l’enceinte du Parlement. La police a alors lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui a répondu en jetant des projectiles. De nombreux blessés sont à répertorier du côté des forces de l’ordre et des manifestants.Les affrontements à Belgrade

Samedi 4 juillet, une manifestation s’est tenue devant l’ambassade de Lituanie à Dublin pour protester contre extradition programmée de Liam Campbell vers la Lituanie. Liam Campbell est un ancien membre du conseil de l’IRA Véritable. Il a été emprisonné pendant 8 huit ans pour appartenance à cette organisation. En mai 2009, il a été arrêté à la suite de l’émission d’un mandat d’arrêt européen à la demande des autorités lituaniennes, où il était recherché dans le cadre d’une enquête sur du trafic d’armes. Notons qu’il n’a jamais mis les pied dans ce pays.

Campbell est resté en prison pendant quatre ans et a été libéré en 2013 à la suite de la décision du Belfast Recorders Court de refuser l’extradition. Un troisième mandat d’extradition a été émis par l’État lituanien également en août 2013 et gardé en réserve pendant 3 ans, avant d’être envoyé à Dublin. En décembre 2016, Liam Campbell a été arrêté pour la troisième fois. L’extradition. Celle-ci devrait avoir lieu sur ordonnance de la Haute Cour de Dublin le lundi 13 juillet 2020.

Manifestation contre l'extradition de Liam Campbell

Manifestation contre l’extradition de Liam Campbell

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Daniel Burke, sujet britannique membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, avait été arrêté le 7 décembre et placé en détention préventive (voir notre article). Il était accusé de “financement du terrorisme” pour avoir donné de l’argent à plusieurs de ses camarades via PayPal. Après 7 mois de détention, la cours a décidé mardi 30 juin, a décidé d’un non-lieu (« no case to answer »). Il devrait donc normalement être libéré.

Daniel Burke

Lundi 22 juin, un tribunal militaire de Saint-Pétersbourg a condamné deux autres militants anarchistes, accusés dans l’affaire « Network », à des peines de prison. Viktor Filinkov a reçu une peine de 7 ans et Yuly Boyarshinov une peine de 5,5 ans dans une colonie pénale. Le juge a également ordonné la destruction des éléments de preuve dans l’affaire. Filinkov et Boyarshinov ont été arrêtés par le Service fédéral de sécurité russe (FSB) en janvier 2018. Filinkov a été torturé au cours de l’enquête afin de lui extorquer des aveux. Les agents du FSB menaçaient également d’aggraver les conditions de détention de Boyarshinov s’il ne coopérait pas à l’enquête.

Les soutiens de Filinkov et de Boyarshinov se sont réunis à l’extérieur et à l’intérieur du tribunal pour manifester leur solidarité. Des chants de « liberté aux prisonniers politiques » et « l’antifascisme n’est pas du terrorisme » ont été scandés dans la salle d’audience lors de la lecture du verdict. Plus de 20 personnes participant à la manifestation ont été arrêtées, y compris trois à quatre personnes qui jouaient du tambour devant le tribunal, un homme qui s’est enchaîné à une clôture et a allumé une fusée éclairante, et Yana Sakhipova, l’épouse de Boyarshinov, qui a été détenue à l’intérieur du tribunal.

La plupart des accusés dans l’affaire Network sont des antifascistes et des anarchistes. Ils sont accusés d’avoir participé à une “communauté terroriste anarchiste” créée en 2015 dans le but de déclencher une “déstabilisation du climat politique dans le pays” en posant des bombes lors des élections présidentielles russes de 2018 et de la Coupe du monde de football. Le Réseau aurait des cellules fonctionnant à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Penza et en Biélorussie. Plus tôt cette année, sept anarchistes russes, également accusés de participation au groupe « Réseau », ont été condamnés pour des infractions terroristes à des peines de prison totalisant 86 années (voir notre article).

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov

Le 5 juin, les mineurs de Komsomolskaya (République Populaire de Lougansk) ont cessé de travailler en raison d’arriérés de salaires. Les autorités ont répliqué avec la fermeture de la mine par des employés du ministère des Affaires intérieures de la république. Le 21 avril, une grève a déjà eu lieu dans cette mine pour exiger que les propriétaires remboursent les arriérés de salaire. En conséquence, tous les mineurs avaient reçu leur salaire des mois de février et mars. La direction avait également promis de rembourser la dette restante d’ici le 15 mai et de transférer la propriété de la mine de l’actuel de l’oligarque Serhiy Kurchenko à l’État. Cependant, cette réorganisation n’a pas entraîné une amélioration notable des conditions de travail.

La grève qui a débuté le 5 juin a donné ses premiers résultats : la direction a remboursé en partie les arriérés de salaire de mars. Cependant, dès le lendemain, les propriétaires de l’entreprise ont menacé de licencier 130 personnes. Le matin du 7 juin, une quarantaine a été annoncée dans tout le quartier en lien avec la « menace de propagation du COVID-19 ». Le même jour, les autorités ont limité le trafic. Toutes les tentatives pour contacter les représentants des mineurs ont échoué. Les deux opérateurs mobiles desservant la région (Lugank et Vodafone) ont été déconnectés. Le matin du 8 juin, la mine de Komsomolskaya avait été bloquée par des employés du ministère des Affaires intérieures du LNR. Des mineurs d’autres entreprises du Donbass se sont joint à la grève de Komsomolskaya. Plus d’infos ici.

Les mineurs de Komsomolskaya

Les mineurs de Komsomolskaya

Depuis le 11 juin 2018 Oleg, Khorzhan, député et dirigeant du Parti communiste de Transnistrie, est emprisonné suite à son rôle phare dans l’opposition au régime des oligarques. Le 2 juin 2018, Khorzhan avait organisé un rassemblement à Tiraspol, au cours duquel plusieurs participants avaient été arrêtés. Dans la soirée, Khorzhan s’était rendu au bâtiment des affaires des affaires intérieures pour rencontrer le directeur et obtenir la libération des détenus. Des policiers l’ont empêché d’entrer dans le bâtiment et une altercation physique aurait eu lieu. Khorzhan dénoncé les actions de la police comme un usage disproportionné de la force et une violation de ses droits en tant que membre du parlement. Sur la recommandation du procureur en chef, Khorzhan a été déchu de son immunité parlementaire et arrêté le 6 juin 2018. Plusieurs autres membres du parti avaient été arrêtés par les autorités avant Khorzhan, y compris sa femme, son fils et le député du conseil municipal de Tiraspol, montrant que cette arrestation faisait partie d’une campagne générale pour réprimer l’opposition communiste. Le 3 novembre 2018, la Cour suprême de Transnistrie a reconnu Khorzan coupable d’agression contre les forces de l’ordre et l’a condamné à quatre ans et demi de prison. Oleg Khorzhan souffre d’un certain nombre de maladies graves (des maladies coronariennes, de l’hypertension artérielle, des problèmes avec le système musculo-squelettique) mais ne reçoit aucun soin. Des appels sont lancés pour sa libération.

Oleg Khorzhan