Excellente nouvelle: c’est le groupe ‘De Volanges’ qui ouvrira ce vendredi 17 octobre au Garcia Lorca la série de concerts de solidarité avec les quatre inculpés du Secours Rouge (cf. ci-dessous l’article posté hier sur cette soirée).

‘De Volanges’ sur My Space

Malgré la libération des quatre membres du Secours Rouge arrêtés le 5 juin dernier, rien n’est encore joué. Une chambre du conseil doit se réunir (à une date non encore fixée) pour décider si oui ou non il y aura procès. Nos amis ne sont qu’en ‘détention provisoire’, avec des conditions qui viennent d’ailleurs d’être prolongées de trois mois, ce qui est un mauvais signe. En arriver au procès serait déjà prendre un risque sérieux: l’usage des tribunaux belges est de condamner les accusés ayant fait de la détention préventive à hauteur de leur détention, pour éviter toute attaque de l’Etat en justice. Cette condamnation n’aurait rien de symbolique pour nos camarades: Wahoub y perdrait son travail, Abdallah son statut de réfugié politique, et Bertrand devrait purger 10 années de prison de sa conditionnelle de sa condamnation des années ’80! Non seulement le train-train de la justice entraîne vers un procès et une condamnation, mais derrière toute l’affaire du 5 juin, il y a la volonté du parquet fédéral d’imposer dans la jurisprudence l’interprétation la plus large de la nouvelle loi anti-terroriste (rappelons que les quatre membres du Secours Rouge sont inculpés de ‘participation à une activité terroriste’ sans que le juge n’ait jamais été en mesure de décrire ce qu’aurait pu être cette activité). La campagne contre le procès va nécessiter des frais d’avocat considérables. C’est pour faire face à ces frais que chaque mois, une soirée de solidarité sera organisée au Garcia Lorca, 47-49 rue des Foulons, avec un solide repas à 10 euros, et à chaque fois (sauf accident…) un concert gratuit. Voici les premières dates: 17 octobre, 14 novembre et 12 décembre. Venez nombreux, amenez vos potes…

Le Secours Rouge/APAPC a envoyé une délégation à Milan ce week-end afin d’assister ce lundi 6 octobre à l’audience de réouverture du procès des arrêtés du 12 février 2007. Voici le compte-rendu d’un membre de notre délégation.

Au procès à Milan

Au procès à Milan

Nous avons rencontré à Milan d’autres sections du SRI, le SR espagnol, le RH/RA, les JRZ et différentes délégations italiennes.

Débat sur le soutien aux prisonniers politiques

Une rencontre-débat organisée le dimanche soir par les camarades du Secours Rouge italien nous a permis de faire le point sur les situations respectives des sections nationales du point de vue de la répression et de la résistance, dans le cadre des nouvelles législations anti-terroristes, de leurs extensions et de leurs nouvelles applications. Ainsi, nous avons pu avoir des nouvelles des militants détenus en Espagne sur base de leur simple appartenance au Secours Rouge considéré comme organisation illégale. Nous avons aussi appris que l’Espagne, qui est depuis des années le laboratoire de la répression en Europe, n’ayant pas obtenu l’extradition de certains camarades réfugiés en Italie ou en France, envisagerait d’introduire une demande d’extradition à l’échelon européen. A l’occasion de ces échanges, nous avons exposé la situation belge en mentionnant entre autres l’acharnement du parquet contre les camarades du DHKC, les écoutes à l’encontre des altermondialistes et les méthodes déployées contre les arrêtés du 5 juin pour une présomption de ‘participation à une activité terroriste’.

Rassemblement au palais de justice

Outre la vingtaine de délégués ayant fait le déplacement, une centaine de proches étaient présents à l’audience. Des amis, les familles et des sympathisants se sont donc relayés dans la salle et devant le palais de justice. Devant le palais, des calicots ont été déployés tandis qu’un stand proposait des cartes postales pour écrire aux prisonniers révolutionnaires d’Italie et d’ailleurs. Les personnes présentes, militants ou non, nous ont expliqué qu’au moment des arrestations, les médias, détenus par Berlusconi, ont grandement applaudi le fait que l’Italie s’était ainsi protégée d’une soi-disant attaque terroriste. Faisant revivre le ‘spectre des Brigades Rouges’, la propagande de l’Etat s’était bien gardée de dire que parmi les 17 inculpés, seuls quatre se revendiquent d’un projet révolutionnaire armé: le Parti Communiste Politico-Militaire. Les autres inculpés étaient actifs dans la militance syndicale, sociale ou associative. A la suite de ce ‘triomphe’, le procès a démarré. Les dossiers vides, ou plutôt chargés de suppositions dépourvus de preuves ou de faits, expliquent sans doute le soudain silence de cette même presse bourgeoise. Aucun article n’a été publié dans la presse depuis mars 2008, et de fait, ce 6 octobre, aucun média italien n’était présent pour se confronter aux irrégularités de cette affaire qui a coûté l’isolement et la détention préventive à 17 personnes…

Prise de parole du SRI au procès de Milan

Prise de parole du SRI au procès de Milan

Les éléments entendus lors de l’audience du 6 octobre

Parmi nous se trouvait E., un sympathisant qui nous a rejoint au sortir de son travail pour assister à l’audience. Comme E. parle français, il nous a traduit les interventions de la juge de l’instruction, des avocats de la défense, et des témoins. Voilà comment pendant deux bonnes heures, nous avons entendu un ‘expert’ expliquer qu’il trouvait louche qu’un des inculpés ait passé un coup de fil depuis une cabine téléphonique, alors qu’il possède un gsm. Dans le même genre, il souligne le fait qu’un sac revient plusieurs fois dans les filatures: le camarade n’en change pas d’un jour à l’autre… Un autre expert, de la police politique (cagoulé et caché derrière un paravent), explique qu’un camarade pris en filature a pris un verre après son travail, puis est rentré chez lui, tel, tel, tel et tel jour… Il dit que cela lui semble louche que souvent, le camarade aille pendant un quart d’heure dans un café, et que ses journées se ressemblent tant. Lorsque l’avocat de la défense lui demande pendant combien de temps le camarade a été observé, le policier répond ‘Pendant deux ans’. L’avocat lui demande si en deux ans, le camarade a été observé en train de commettre un délit. Réponse: ‘Non’. L’avocat demande pourquoi le flic trouve le camarade louche. Réponse ‘Parce qu’il roulait des épaules quand il marchait, il avait l’air nerveux’. La juge demande comment était le sac mentionné dans le rapport de police, porté par un camarade à une date donnée. Le flic en chef explique que le sac semblait lourd, que c’est suspect. L’avocat demandera si il a vu le contenu du sac. Réponse: ‘Non’. La juge questionne le policier masqué sur les écoutes téléphoniques. Celui-ci a identifié à la voix un des inculpés. L’avocat demande si il avait entendu la voix de ce camarade avant cet appel. Réponse: ‘Non’. Souvent, quand l’avocat de la défense demandera des explications sur des éléments cités dans les rapports de police comme ‘suspects’, le policier cagoulé répondra ‘Je ne sais pas, je ne sais plus, ce n’était pas moi qui était là…’ Une des plus belles remarques étant, à propos des suspicions à l’égard du camarade dont les journées ‘travail-bistrot-maison’ inquiète la police: ‘Avez-vous remarqué que le 6 et le 11 octobre, à la minute près, mon client a fait exactement les mêmes gestes au même moment? Promener son chien, revenir en vélo du travail, aller au bistrot… Ce n’est pas possible que ces journées soient identiques!’ Et le policier de répondre: ‘Je ne sais pas, peut-être qu’il y a eu une erreur de retranscription…’ Le copié-collé sème le trouble dans la salle, et le public rit jaune, hue…

L’avertissement de l’Italie

En matière de contre-révolution préventive, l’Italie ne semble pas avoir grand-chose à envier à l’Espagne. A en croire les journaux, Berlusconi se serait plaint à l’époque que le journal clandestin Aurora (qui appelait à la construction d’un parti communiste politico-militaire) rencontre trop de sympathie auprès des jeunes. Ceci n’est pas sans rappeler le discours du Parquet en Belgique, quand il se plaignait que l’opinion publique soit mêlée à l’affaire du 5 juin. Au sujet de la presse toujours, le fameux ‘Professore’ italien qui apparaissait dans le ‘Questions à la une’ de la RTBF sur les lois anti-terroristes, dans le cadre du procès des arrêtés du 12 février 2007, nous était jusque là inconnu. C’est un ami d’Alfredo Davanzo -détenu- qui nous a expliqué d’où ce Professore sortait. Il y a de cela plusieurs mois, Alfredo Davanzo avait parlé du professeur, spécialiste des droits du travail, en mentionnant les lois que ce dernier avait créées. Le camarade avait dénoncé ces lois en disant qu’elles allaient coûter cher aux travailleurs. Le lendemain, la presse montait en épingle la dénonciation de Davanzo, et la transformait en une menace de mort. La désinformation va vite. Et le Professore a eu peur. Il est évident qu’avec l’aide de cette presse, l’Italie veut terroriser les militants: qu’ils soient communistes révolutionnaires, syndicalistes, ou sympathisants: le message a faire passer est que l’Italie maîtrise et se donne les moyens de faire payer cher toute manifestation de refus ou d’organisation qui remette en cause son système. L’Italie, ce 6 octobre, représentée par une police cagoulée à la barre des témoins, a fait un procès politique à charge, et cela bien sûr en l’absence de la presse qui préfère fermer les yeux plutôt que de dénoncer la chasse aux militants qui a lieu en ce moment: à Milan et partout en Europe.

Prochaines audiences: les 13 et 29 octobre ; les 7, 10, 17, 19, 21, 24 et 27 novembre ; les 4, 10, 15 et 18 décembre.

Les calicots à Milan

Les calicots à Milan

Déclaration du SRI en solidarité avec les camarades italiens:

Déclaration en allemand – format pdf

Déclaration en italien – format pdf

Autocollant pour la solidarité au procès

Autocollant pour la solidarité au procès

Voir aussi: le site de l’Association des parents et amis des arrêtés du 12 février

Samedi 4, trois membres et un sympathisant de notre Secours Rouge/APAPC sont partis à Milan pour participer à la délégation internationale de soutien aux militants arrêtés le 12 février 2007 en Italie dont le procès reprenait ce lundi 6. Ce dimanche, les camarades du Secours Rouge italien avaient organisé une rencontre avec les délégués belges, suisses et espagnols pour débattre des développements récents de la répression dans leurs pays respectifs. C’est ce lundi que la délégation internationale, complétée des derniers arrivants, doit se rendre au palais de justice de Milan pour y assurer une présence solidaire.

Les arrestations, incarcérations et inculpations contre quatre membres de notre Secours Rouge/APAPC ont fait l’objet de deux vidéo-conférences organisées par le Ntezwerk ‘Freedom for political prisoners’, un réseau militant allemand qui participe à la construction du Secours Rouge International. Ce samedi 4, un représentant du Secours Rouge (par ailleurs inculpé dans l’affaire) a répondu aux questions de l’assistance réunie à Hambourg. Dimanche 5, il répondait aux questions de l’assistance réunie à Magdeburg. Les deux vidéo-conférences ont été réussies tant au point de vue de la participation que du point de vue technique. Deux autres conférences doivent avoir lieu sur ce modèle, une à Berlin le 18 et une à Stuttgart le 30.

Le 12 février 2007, 70 perquisitions ont lieu en Italie dans les milieux progressistes, syndicalistes et révolutionnaires. De nombreux militants sont arrêtés. 17 camarades sont actuellement en procès à Milan. Parmi eux, quatre militants du Parti Communiste Politico-Militaire (PC p-m). Le 26 septembre, le Secours Rouge/APAPC organise un rassemblement surprise devant le consulat d’Italie à Bruxelles.

Hoch die Internationale Solidarität!

Vive la solidarité internationale!

Vidéo du site de Dolle Mol tv

Communiqué du Secours Rouge/APAPC envoyé à Berlin le 25 septembre:

Salut aux inculpés du procès contre le Militante Gruppe de Berlin!

C’est dans la résistance à la vague de répression qui s’est abattue sur notre Secours Rouge/APAPC le 5 juin dernier que nous adressons notre salut fraternel à Oliver, Florian, Axel, Andrej et toutes les personnes réprimées d’une manière ou d’une autre dans le cadre de l’enquête contre le Militante Gruppe. Notre situation est encore confuse (nous ne savons toujours pas si il y aura procès contre quatre de nos membres) mais il est évident que les poursuites contre les camarades de Berlin ont plusieurs points communs avec l’enquête et les inculpations de Bruxelles.

Un point commun à mettre en évidence est le caractère ‘associatif’ du délit. Des militants ne sont pas poursuivis pour avoir pos&é des actes mais parce qu’on leur prête des relations militantes ‘coupables’. C’est relativement nouveau en Belgique où la nouvelle loi qui punit la ‘participation à une activité terroriste’ a des implications bien plus larges et graves que l’ancienne loi sur la participation à une ‘association de malfaiteurs’. C’est hélas une vieille tradition répressive en Allemagne avec le tristement célèbre §129a. Le délit associatif est fondamentalement politique. Il relève de cette doctrine de la ‘contre-révolution préventive’ qui est de plus en plus largement adoptée et mise en pratique par les appareils répressifs.

Il est un autre point commun aux événements de Bruxelles et de Berlin: c’est l’ampleur de la réaction contre la répression. Cette réaction n’était peut être pas énorme, mais elle a été suffisamment importante pour creuser des contradictions dans l’appareil ennemi. Les représentants les plus extrêmes de la ‘croisade anti-terroriste’, ceux qui tentent sans cesse d’étendre le champ d’application des dispositifs ‘anti-terroristes’, n’ont plus toujours été suivis. Les mobilisations solidaires, les échos qu’elles ont reçus, ont amené certains responsables répressifs à des positions plus ‘mesurées’.

Le développement de la solidarité (et ses grandes perspectives de développement) a réellement transformé la situation. C’est un événement important. La dialectique révolution/contre-révolution s’est montrée telle que jusqu’ici, en Belgique, l’ennemi a davantage perdu que gagné à avoir lancé son attaque. Nous souhaitons qu’il en aille de même à Berlin, et nous encourageons toutes les forces solidaires à contribuer à cette tendance. Il ne s’agit pas de manifester une solidarité symbolique ou de s’indigner sur un plan philosophique, mais de peser tout à fait concrètement dans les rapports de forces pour mettre en échec la justice de classe.

La solidarité est notre arme!

Secours Rouge/APAPC (section belge de la Commission pour un Secours Rouge International) Bruxelles, 25 septembre 2008.

Ce communiqué en format .pdf

Manif au procès contre le MG

Manif au procès contre le MG

Lire aussi cette lettre/pétition contenant un bon rappel des circonstances et des enjeux du procès de Berlin: Déclaration contre la criminalisation d’une science engagée à l’esprit critique