Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

EncroChat était un réseau crypté utilisé principalement pour le trafic de drogue et le blanchiment d’argent infiltré puis démantelé en 2020 (voir notre article). EncroChat vendait pour environ 1.000 euros des téléphones entièrement cryptés, sans caméra, microphone, GPS ou port USB, avec une option “code pin panique” permettant un effacement éclair. L’enquête avait été lancée en 2018 après la localisation à Roubaix de serveurs d’EncroChat.

L’infiltration de ce réseau a permis d’intercepter 115 millions de “conversations criminelles” d’environ 60.000 utilisateurs, ce qui a amené l’arrestation de 6.658 personnes et des condamnations prononcées se totalisant jusqu’à présent à 7.134 années de prison.  L’enquête contre les organisateurs d’Encrochat, menée par la Juridiction inter-régionale spécialisée (Jirs) de Lille, cible une dizaine de personnes. Trois personnes, interpellées en juin 2022 en Espagne, ont été mises en examen sur ce volet en France, “notamment des chefs d’association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes ou de délits”. Deux d’entre elles ont été placées en détention provisoire. Trois suspects ont par ailleurs été arrêtés aux Pays-Bas et un quatrième est en fuite.

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Une unité de la 6e division d’infanterie de l’armée philippines a accroché un groupe de guérilleros maoïstes lundi, à Palimbang, dans la province de Sultan Kudarat. Les guérilleros ont pu se soustraire aux militaires, en emportant leurs blessés mais en abandonnant quelques armes et des engins explosifs.

Membres de la guérilla maoïste (archive)

Membres de la guérilla maoïste

 

Les eurodéputés ont voté en plénière la législation pour encadrer les IA. Les systèmes d’IA présentant un niveau de risque inacceptable pour la sécurité des personnes seront interdits, comme ceux qui sont utilisés pour la notation sociale (classifiant les personnes en fonction de leur comportement social ou de leurs caractéristiques personnelles), et ainsi que les utilisations intrusives et discriminatoires de l’IA, telles que:
– les systèmes d’identification biométriques à distance en « temps réel » dans les espaces accessibles au public;
– les systèmes d’identification biométrique à distance « a posteriori », à la seule exception des forces de l’ordre pour la poursuite de crimes graves, et seulement après autorisation judiciaire;
– les systèmes d’identification biométrique utilisant des caractéristiques sensibles (par exemple, le genre, la race, l’origine ethnique, le statut de citoyen, la religion, l’orientation politique);
– les systèmes de police prédictive (fondés sur le profilage, la localisation ou le comportement criminel passé);
– les systèmes de reconnaissance des émotions utilisés dans les services répressifs, la gestion des frontières, le lieu de travail et les établissements d’enseignement;
– la saisie non ciblée d’images faciales provenant d’internet ou de séquences de vidéosurveillance en vue de créer des bases de données de reconnaissance faciale (ce qui constitue une violation des droits humains et du droit au respect de la vie privée).

Ce vote survient après deux ans de négociations et le dépôt de près de 3.000 amendements. Un débat avait eu lieu au parlement jusqu’à la dernière minute, suite au dépôt d’amendements autorisant le couplage IA/identification biométrique en temps réel pour la lutte anti-terroriste et la recherche des personnes disparues… Cet amendement n’est pas passé, mais la Commission continue à vouloir autoriser cette pratique de surveillance de masse dans la lutte contre la le terrorisme.

Au cours d’une opération menée dans la localité de Putis (Huanta, Ayacucho), la police nationale a capturé Carlos Solier Zuñiga, alias « camarade Carlos », commandant militaire du Parti communiste militarisé du Pérou marxiste-léniniste-maoïste. Le commandant Carlos était responsable de la « Force avancée » de la guérilla maoïste, qui opère entre les districts de Vizcatán del Ene (Satipo, Junín) et Canayre (Huanta, Ayacucho). Il est accusé entre autre de l’embuscade du février 2023 qui a coûté la vie à 7  policiers à proximité du Centro Poblado Natividad, à La Convención (voir notre article). Au cours de la même opération policière, un autre clandestin maoïste, le « camarade Joel », a également été arrêté.

La police turque a une fois de plus empêché la veillée hebdomadaire des Mères du samedi, qui manifestent en faveur de leurs proches disparus en détention et demandent que les responsables de ces disparitions soient traduits en justice. Cette manifestation en est à sa 952e semaine. Malgré une décision de la Cour constitutionnelle turque en leur faveur, elles ont été empêchées d’accéder à leur lieu de rassemblement habituel devant le lycée Galatasaray, sur l’avenue Istiklal. Les Mères du samedi et leurs proches ont été bloqués par la police, menottés et placés en garde à vue. 28 personnes sont arrêtées.

Le 14 juin, le Conseil judiciaire d’Amfissa a décidé le militant anarchiste Giannis Michailidis devait être mis en liberté conditionnelle. La libération a eu lieu deux jours plus tard. Giannis, après une lutte acharnée au cours de laquelle il a fait une grève de la faim de 33 jours et une grève de la soif de 4 jours, a donc réussi à obtenir ce à quoi il avait droit et qu’il réclamait depuis l’année dernière.

La solidarité allait croissante avec Giannis. Parmi les dernières initiatives nous pouvons mentionner l’incendie d’un véhicule de la chaîne de supermarché AB Vassilopoulos (photo), le ΚΕΠ (le bureau étatique de conseils aux citoyens) et l’ELΤΑ (la Poste) du secteur de Kaisariani (banlieue d’Athènes) avient été attaqués.

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Le nord du canton d’Afrin, au Rojava, occupé par l’État turc et les djihadistes qui lui sont affiliés depuis 2018, est le théâtre de crimes incessants contre les populations. Ces derniers jours, des miliciens de la Légion d’Al-Sham ont envelé deux civils du village de Borj Haidar, dans le district de Sherawa d’Afrin. Des miliciens de la faction Al-Jabha Al-Shamiya ont arrêté un civil du village de Zarko, dans le district de Raco, alors qu’il se rendait d’Azaz à Afrin et l’on emmené vers une destination inconnue. Le 20 juin, la police militaire a arrêté un jeune homme, sa mère et ses deux frères quelques jours plus tôt dans le village de Qurzihal, dans le district de Sherawa. Ils ont été battus par des miliciens de la faction Al-Jabha Al-Shamiyyah. Le canton d’Afrin avait une population de 200 000 Kurdes que les islamistes et les Turcs persécutent et poussent à l’exil pour installer les familles des jihadistes ayant quittés les zones reconquises par le régime.

Vendredi, les soldats israéliens ont attaqué la manifestation hebdomadaire contre les colonies illégales à  Beita, au sud de la ville de Naplouse, et à Beit Dajan, à l’est de Naplouse. Les villageois défilaient à Beita et Beit Dajan et se sont dirigés vers la montagne Sbeih avant que les soldats ne les attaquent avec des balles réelles, des balles en acier recouvertes de caoutchouc et des bombes à gaz. Plusieurs Palestiniens été blessés. Ces évenements sont survenus peu après que des dizaines de colons, dirigés par le ministre de la sécurité nationale, Itamar Bin-Gvir,membre de l’extrême droite, aient envahi la montagne encadrés un lourd déploiement militaire.

Les soldats ont également attaqué la procession hebdomadaire contre les activités colonialistes à Beit Dajan, à l’est de Naplouse, et ont tiré de nombreuses balles en acier recouvertes de caoutchouc et des bombes à gaz, faisant souffrir de nombreuses personnes des effets de l’inhalation de gaz lacrymogène. Ils ont également envahi le village de Douma, au sud de Naplouse, et ont enlevé un enfant, Osama Bilal Salawda, dans une station de lavage de voitures du village et l’ont emmené vers une destination inconnue.

Trois mois presque jour pour jour après la manifestation contre la réforme des retraites du 23 mars, trois manifestants ont été placé en garde hier jeudi à Vannes. Le 23 mars, en fin de mobilisation, des heurts avaient éclaté entre des manifestants et les forces de l’ordre. Les manifestants avaient caillassé la police et forcé un barrage pour atteindre et bloquer une route nationale (photo). Manuel Caramante, responsable de l’union locale de la CGT, est parmi les personnes visées. On lui reproche de n’avoir pas obéi aux sommation, d’avoir eu l’intention de blesser un policier, de ne pas avoir respecté le parcours de la manifestation et d’avoir entravé la circulation. Le 13 avril dernier, ce syndicaliste avait déjà été entendu pour la manifestation qui s’était déroulée ce même jour. Il est convoqué pour cette première affaire au tribunal le 17 novembre.

La grève de la métallurgie dans la ville de Vigo (Pontevedra) s’est intensifiée au cours de son troisième jour de conflit. Jeudi matin, les affrontements entre les travailleurs et la police se sont poursuivis avec des jets de pierres, de boulons et d’engins pyretechniques, repoussés par les agents à l’aide de balles en caoutchouc. Un groupe de manifestants a même réussi à bloquer l’autoroute AP-9 à deux reprises en jetant des branches d’arbres sur la route, provoquant de longs embouteillages.