Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) et le gouvernement intérimaire de Damas ont procédé lundi à un grand échange de prisonniers à Alep. 469 prisonniers des deux camps, dont 293 combattants et civils kurdes, ainsi que 176 membres de groupes islamistes affiliés aux autorités de Damas. L’échange a été finalisé à la limite du quartier gouvernemental d’al-Awarid et du quartier kurde (autogouverné) de Cheikh Maqsoud, dans le nord d’Alep. L’échange de prisonniers s’inscrit dans le cadre de l’accord signé le 10 mars entre le commandant des FDS, Mazloum Abdi, et le président syrien par intérim, ci-devant commandant d’Al-qaïda puis d’AlNosra, Ahmed al-Sharaa. L’échange aurait du avoir lieu la semaine précédente, et avait été reporté suite au refus de Damas de libérer plusieurs combattantes des Unités de protection des femmes (YPJ), ces dernières constituant la branche exclusivement féminine des Unités de protection du peuple (YPG), pilier des FDS. Finalement l’échange de lundi incluait sept combattantes des YPJ.

Comme chaque année, une journée de solidarité avec le militant éco-anarchiste Marius Mason et les prisonniers anarchistes de longue durée est organisée le 11 juin prochain (voir notre article). Dans son appel, la solidarité avec plusieurs prisonnier·es anarchistes est mise en avant comme Nikos Maziotis, Alfredo Cospito ou encore Mónica Caballero. En France, plusieurs initiatives sont organisées comme à Toulouse et à Saint-Auban.

De par la nature de leur position, les prisonniers anarchistes renforcent le mouvement dans son ensemble en éclairant son analyse, ses méthodes et ses priorités. En les incluant dans l’espace anarchiste, nous démystifions l’incarcération et nous nous enseignons mutuellement les meilleures pratiques et les techniques de survie. En retour, cela permet aux autres de prendre les risques nécessaires, sachant qu’ils ne sont pas seuls. Notre engagement à soutenir nos prisonniers nous permet de rester fidèles à notre valeur de confrontation avec le pouvoir de l’État, même là où il est le plus puissant.

Lire l’appel à la journée du 11 juin 2025

Les autorités marocaines ont empêché l’entrée à Tanger des membres de la « Marche pour la liberté des prisonniers politiques sahraouis », menée par Claude Mangin, militante des droits du peuple sahraoui et épouse d’un prisonnier politique. Cette marche, partie de France (photo : la Marche à Perpignan) et traversant l’Espagne, visait à sensibiliser sur les conditions inhumaines des prisonniers sahraouis détenus arbitrairement au Maroc, et devait se finir par une visite aux prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison marocaine de Kénitra. L’interdiction d’entrée a été marquée par des violences et la confiscation des données d’une journaliste.

Au commissariat de Rennes, la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) teste, depuis quelques semaines, un nouveau logiciel développé par Chapsvision, plateforme Data et intelligence artificielle. Les internautes utilisent de plus en plus de messageries cryptées, les sonorisations d’appartements permettent de recueillir des éléments lors des enquêtes de police. SonIA (le son par l’IA) permet de gérer la sonorisation, de traduire les propos même lorsque plusieurs personnes parlent en même temps, de les retranscrire, de les résumer. Le tout quasiment en temps réel et dans toutes les langues du monde, y compris les plus rares. Le logiciel traduit aussi l’argot.

Les Forces de Défense du Peuple (HPG), la branche militaire du PKK, viennent d’annoncer la mort de l’internationaliste Tîjda Zagros (Kelly Freygang). Originaire de Hambourg en Allemagne, elle a été tuée le 29 avril 2025 lors d’une attaque de drone de l’armée turque au Kurdistan du Sud (nord de l’Irak). Elle avait rejoint la lutte kurde en 2017 et a participé à la formation de nombreux combattants. Guerrillera expérimentée, elle était active au sein de l’Unité des Femmes Libres (YJA-Star).

Le 28 mai dernier, l’ancienne membre présumée de la RAF et prisonnière politique Daniela Klette a fait une déclaration lors du 10e jour de son procès en cours. Dans celui-ci, elle est accusée d’avoir participé à un total de 13 vols de fourgons blindés et de caisses de centres commerciaux entre 1999 et 2016 afin de financer 30 années dans la clandestinité pour elle et ses camarades (voir notre article).

Tous les efforts sont dirigés vers la militarisation et l’aptitude à la guerre – à l’extérieur, le bellicisme, le réarmement et le soutien allemand au génocide à Gaza et en Cisjordanie par la livraison ininterrompue de matériel militaire au gouvernement israélien d’extrême droite. Et même si de timides déclarations critiques sur la conduite de la guerre israélienne émanent des cercles gouvernementaux, seuls des actes tels que des sanctions et l’arrêt de tout soutien militaire montreront s’il s’agit de plus qu’un simple théâtre politique. Le fait que de telles déclarations aient été faites n’a été possible que grâce à la continuité et à l’extension de la résistance palestinienne et à la pression internationale croissante. […]

Extrait de sa déclaration à lire intégralement ici

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La révolutionnaire turque Zehra Kurtay est sous la menace d’une expulsion de France après que l’asile politique lui ait été retiré en raison de ses activités politiques et de la collaboration des autorités françaises avec le régime fasciste turc (voir notre article). Arrêtée le 26 mai dernier puis détenue au Centre de Rétention Administrative d’Oissel, elle a été libérée sous contrôle judiciaire le samedi 31 mai suite à une audience au Tribunal de Rouen. Aujourd’hui, elle doit se présenter tous les jours au commissariat et elle est interdite de quitter la région en attendant un nouveau procès devant statuer sur son expulsion vers la Turquie. Dans ce contexte, ses soutiens appellent à développer les actions de solidarité, à l’image des différents rassemblements qui ont eu lieu lors des audiences en justice de Zehra Kurtay.

Selon le ministère français de l’Intérieur,  559 personnes (dont 491 à Paris) ont été interpellées lors des célébrations en marge de la finale de la Ligue des Champions remportée par le PSG dans la nuit du 31 mai au 1er juin. 320 d’entre elles ont été placées en garde-à-vue, dont 254 dans la capitale française. Plus de 5400 policiers et gendarmes étaient mobilisés à cette occasion dans l’agglomération parisienne. En réaction, une vaste campagne médiatique raciste a été déployée, à l’image du ministre Bruno Retailleau qui a qualifié de « barbares » la jeunesse rassemblée pour fêter la victoire du PSG.

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