Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 5 juin, Angélique, Florian et Joël , les trois derniers prévenus du procès de Bure ont été informés du jugement consécutif au second passage devant la Cour d’Appel de Nancy, le 24 avril dernier (voir notre article)  : c’est une relaxe générale, pour l’ensemble des prévenus, sur l’ensemble des accusations. Cette décision met un terme à huit années d’enquêtes et de poursuites contre la lutte de Bure. Au gré des relaxes prononcées (2021 et 2023), les sept prévenus se sont réduits à trois et les préventions d’association de malfaiteurs, de détention d’explosifs en bande organisée, de dégradation, de vols en réunion et de participation à une manifestation non déclarée ont été réduit à attroupement après sommation.

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Le 3 juin, la 15e Brigade de l’Armée colombienne, en coordination avec la Police Nationale et la Force aérienne, a engagé des combats dans le village Pueblo Nuevo, de la municipalité de Tadó, département de Chocó, contre des membres du Front Cacique Calarcá de l’ELN. Deux guérilleros présumés ont été tués et quatre autres capturés. Un sous-officier de l’armée a été tué dans la fusillade. Des armes, des grenades et des munitions ont été saisies.

Ilker Alcan a été arrêté le 5 juin à Kalamos en Grèce puis emprisonné à la prison de Korydallos. C’est un révolutionnaire qui lutte depuis de nombreuses années contre le fascisme en Turquie. En tant que réfugié politique en France, Ilker Alcan a poursuivi ses activités, ce qui lui a valu d’être arrêté par la police française et finalement condamné à 7 ans de prison (voir notre article). Actuellement en Grèce, un mandat d’arrêt a été émis par la France, et une procédure d’extradition sera examinée sur cette base.

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Ercan E. est un demandeur d’asile kurde qui a survécu au massacre de la rue d’Enghien à Paris ayant ciblé les militants kurdes le 23 décembre 2022. Il a reçu un ordre de quitter  le Territoire Français (OQTF) ce 16 mai, alors qu’il est le seul témoin direct du triple assassinat commis par William Mallet. L’homme dit craindre d’être livré à la Turquie où il risque la prison. Son avocat, Me David Andic, déclare que l’absence de son client au procès priverait la justice d’un témoin vital pour faire condamner le tireur. Le vendredi 23 décembre 2022, William Mallet a abattu trois militants kurdes au centre kurde Ahmet Kaya situé rue d’Enghien: Emine Kara (Evîn Goyî), M. Şirin Aydın (Mîr Perwer) et Abdurrahman Kızıl. Trois autres Kurdes ont été blessés, dont un grièvement.

Une semaine après son arrestation, Sanaa Salameh Daqqah a été placée en résidence surveillée pendant dix jours au domicile de sa mère (voir notre article). Cette décision est assortie de plusieurs restrictions, notamment une caution de 20 000 shekels, la fourniture de garants et l’interdiction de voyager à l’étranger. Elle est accusée « d’incitation » sur les réseaux sociaux, c’est-à-dire de publier des posts favorables au peuple palestinien.

Sanaa est une militante des droits humains et veuve du prisonnier, ancien combattant du FPLP et écrivain palestinien Walid Daqqah qui est mort suite à une politique de négligence médicale de la part des autorités israéliennes (voir notre article).

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Les procès en comparution immédiate des personnes interpellées lors des célébrations de la victoire du PSG ont donné lieu à des réquisitions allant de 120 jours-amendes à 9 mois de prison ferme (voir notre article). Sur les plus de 500 interpellations, 161 ont donné lieu à des poursuites judiciaires.

Mais, selon le ministre de la Justice Gérald Darmanin, ces peines ne sont “plus à la hauteur”. Il voudrait supprimer le sursis pour “toute agression envers un représentant de l’État” et mettre en place des peines minimales. Il espère finaliser ce projet de loi d’ici le mois de septembre. Parallèlement, Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur en France, propose d’utiliser la reconnaissance faciale “de façon très encadrée” pour condamner plus facilement. Par ailleurs, il demande aussi des sanctions financières pour les personnes condamnées.

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Des avocats pour la liberté (ÖHD) dénoncent des violations des droits humains, notamment des fouilles à nu imposées aux proches des prisonniers politiques kurdes, lors des visites dans les prisons dans la ville d’Urfa. Les proches des prisonniers sont soumis à des mauvais traitements, à des pratiques discriminatoires et à des fouilles portant atteinte à la dignité humaine lors des visites ouvertes et fermées. Les fouilles sont effectuées sur les prisonniers et les visiteurs du quartier masculin de la prison de type T n° 2 d’Urfa, condamnés ou détenus pour appartenance au PKK. Le coordinateur d’ÖHD déclare : « Des pratiques telles que dépouiller les femmes en visite de leurs sous-vêtements, de toucher leurs parties intimes, de leur retirer de force leur foulard constituent clairement un traitement dégradant et une violation de l’interdiction de la torture et des mauvais traitements. Ce sont autant d’atteintes non consensuelles à la vie privée et au corps d’une personne. Les fouilles observées dans la pratique sont systématiques, arbitraires et disproportionnées. 9 des 12 victimes fouillées étaient des femmes».

Après plusieurs mois dans la clandestinité, Maja T. a été arrêtée en décembre 2023 et placée en détention provisoire en Allemagne. Elle été transférée de la prison de Dresde aux autorités hongroises à l’été 2024. Elle est accusée d’agressions contre des participants présumés et réels à la « Journée d’honneur » d’extrême droite, qu’elle aurait commises avec d’autres personnes en février 2023 à Budapest.

Le tribunal ayant reporté au 20 juin sa décision de convertir sa détention provisoire en assignation à résidence, Maja T. a annoncé qu’elle entamait une grève de la faim avec effet immédiat le 4 juin 2025.

Lire sa déclaration

A l’appel de la CGT, un des magasins Primark de Mulhouse a été bloqué ce mercredi 4 juin par une centaine de personnes – militants syndicaux, simples salariés du site, mais également d’autres magasins de l’enseigne de prêt-à-porter irlandaise – ont occupé dès 10H00 l’entrée du magasin, empêchant l’accès aux clients. Au cœur du mouvement, la répression antisyndicale et le licenciement des salariés ayant participé à un premier mouvement le 22 mars. Rien que sur le magasin de Mulhouse, la direction a convoqué 10 salariés grévistes à des entretiens disciplinaires dont sept d’entre eux ont déjà été licenciés pour des motifs totalement fallacieux. La Fédération CGT Commerce et Services exige l’arrêt immédiat des sanctions et la réintégration des salariés licenciés.

Le 22 mars, une vingtaine de salariés s’étaient rassemblés durant trois heures devant l’entrée du magasin, resté ouvert. Il s’agissait du premier débrayage de l’enseigne ouverte à Mulhouse en 2023. La CGT entendait dénoncer des conditions de travail dégradées, un management toxique, des problèmes de paie récurrents, une discrimination et une entrave syndicale.

Militant anarchiste détenu dans une prison de Sardaigne, Paolo Todde est en grève de la faim depuis le 25 avril dernier pour dénoncer les conditions de détention particulièrement dures de la prison sarde d’Uta. Durant une semaine, différents prisonniers ont organisé une grève de la faim solidaire. Il a déclaré vouloir en faire une grève forte comme le fut celle d’Alfredo Cospito durant 180 jours contre le régime d’isolement 41bis (voir notre article). Alors qu’il est aujourd’hui à son 40e jour de grève de la faim, la mobilisation solidaire est plus que jamais nécessaire. Pour lui écrire :

Paolo Todde
CC E. Scalas
Zona industriale Macchiareddu, 19
09010 Uta (CA)
Sardegna (Italia)

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