Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Selon le « rapport de transparence » publié par Twitter, la Turquie a été au premier semestre 2015 (du 1er janvier au 30 juin) la championne du monde des demandes de suppression de contenus sur le réseau, avec 408 requêtes ordonnées par ses tribunaux sur un total mondial de 442. L’autorité turque de régulation de l’internet (BTK) a infligé en plus à Twitter une amende de 150.000 livres (47.000 euros) pour n’avoir pas retiré des contenus faisant « l’apologie du terrorisme ».

Le BTK reproche à Twitter de ne pas avoir supprimé « malgré les mises en garde, des contenus (faisant) l’apologie du terrorisme, appelant à prendre pour cible les forces de sécurité ». Le réseau Twitter est régulièrement mis en cause par le président Erdogan. Confronté à un scandale de corruption sans précédent pendant l’hiver 2013, Erdogan, alors Premier ministre, avait promis de « supprimer » le réseau. Son gouvernement avait momentanément bloqué le réseau de microblogging et YouTube afin d’éviter la diffusion d’informations mettant en cause son entourage.

Répartition des

Répartition des

Un manifestant palestinien a été tué en Cisjordanie cet après-midi lors d’affrontements avec les troupes israéliennes au nord de Hébron. L’homme de 21 ans comme étant Udei Irsheid, le frère de la fille palestinienne de 17 ans qui a été tuée en octobre après que les responsables des services de sécurité ont déclaré qu’elle a sorti un couteau sur les soldats à Hébron. Des témoins palestiniens ont affirmé qu’elle n’était pas armée et qu’elle a été abattue sans raison. Irsheid a été touché à la poitrine par une balle de guerre lors d’affrontements dans le quartier de Rad Jura de Hébron.

Dans la bande de Gaza, des dizaines d’émeutiers ont participé à plusieurs manifestations violentes le long de la barrière de sécurité, lançant des pierres sur les troupes israéliennes et des pneus enflammés.

Soldats des forces d’occupation en Cisjordanie

Soldats des forces d'occupation en Cisjordanie

Le conseil des ministres a approuvé vendredi une partie des 18 mesures annoncées par le gouvernement après les attentats de Paris. Au total, six d’entre elles ont reçu le feu vert de l’exécutif. Il s’agit du « PNR » belge (« Passenger Name Record »), de la fin de l’anonymat des cartes de téléphonie prépayées, du projet de révision de la Constitution pour autoriser une garde à vue de 72 heures dans le cadre d’infractions terroristes, de l’extension des méthodes spéciales de recherche au trafic d’armes, de la possibilité de pratiquer des perquisitions 24h/24 et la mise en place d’une banque de données dynamique. L’exception à l’interdiction de mener une perquisition entre 21h00 et 05h00 visera le terrorisme de manière générale et les organisations criminelles ou associations de malfaiteurs lorsqu’il existe des indices sérieux que peuvent être découverts des armes à feu, explosifs, armes nucléaires, biologiques ou chimiques, ou des substances nocives ou dangereuses pouvant mettre des vies en danger en cas de fuite.

Une banque de données dynamique recensera les « foreign fighters » (combattants étrangers) et centralisera les données qui les concernent. Divers services alimenteront et auront accès à cette banque: les services de renseignement, la police, l’Organe de Coordination et d’Analyse de la Menace (OCAM), la direction des établissements pénitentiaires, les douanes, le ministère public, l’Office des étrangers, la cellule de traitement des informations financières, etc. L’OCAM décidera de l’inscription d’une personne dans cette base de données qui sera contrôlée par trois instances: les comités P et R, ainsi que l’organe de contrôle de l’information policière. La Commission de protection de la vie privée exercera un « contrôle indirect ». Si un citoyen pense être inscrit, il peut s’adresser à elle. La Commission vérifiera si les conditions d’enregistrement sont respectées et pourra demander des modifications. Elle informera ensuite la personne que la vérification a été accomplie, sans en dévoiler le contenu.

Des informations particulières pourront être partagées avec d’autres autorités ou intervenant, comme les CPAS, éducateurs de rue, assistants sociaux, etc. sous la forme d’une « carte d’information ». Le gouvernement vise certaines données à caractère personnel, des éléments de contexte, des évaluations individuelles de la menace et des mesures à prendre dans un but de prévention ou de sécurité publique. Le projet demeure vague sur le délai de conservation des données. Un contrôle périodique sera organisé au minimum tous les trois ans pour vérifier si les conditions d’enregistrement sont toujours remplies, indique un communiqué. Les différents projets seront transmis à la Commission de lutte contre le terrorisme mise en place à la Chambre. Le gouvernement a d’ailleurs transmis le projet de révision de l’article 12 de la Constitution, afin d’allonger le délai de garde à vue, aux groupes de l’opposition en leur demandant de cosigner le texte.

Ce 9 décembre marquait le 34ème anniversaire de l’arrestation de Mumia Abu-Jamal. A la suite d’un procès raciste, ce journaliste proche des Black Panthers il était condamné à la peine de mort pour le meurtre d’un policier blanc. Mumia a ensuite passé une grande partie de sa peine dans le couloir de la mort avant que ça peine ne soit transformée en prison à perpétuité il y a quelques années. Mumia a aujourd’hui 61 ans et en a passé la majeure partie en prison, son état de santé est déplorable et le mouvement solidaire qui l’entoure craint pour sa vie. Récemment il a été diagnostiqué d’une hépatite C, mais l’administration pénitentiaire refuse de le traiter (ainsi que les 10.000 autres malades enfermés dans les prisons américaines) alors que la solidarité a pu rapidement réunir les fonds nécéssaires à ce traitement qui coûte extrêmement cher aux Etats-Unis.

Le 18 décembre prochain, une audience importante aura lieu à Scranton, Philadelphia. Cette audience déterminera si Mumia peut ou non être traité médicalement.

Relire notre dossier sur Mumia Abu-Jamal.

Manifestation pour la libération de Mumia

Manifestation pour la libération de Mumia

Les autorités italiennes demandent l’extradition de 5 étudiants grecs qui avaient prit part à la manifestation contre l’exposition universelle à Milan le 1er mai dernier. L’arsenal judiciaire employé, un mandat d’arrêt européen est habituellement employé pour des affaires de trafic de drogue et de blanchiment d’argent. Ils avaient été arrêtés au lendemain de la manifestation et s’étaient fait prélever ADN et empreintes. L’Italie prétend pouvoir confondre les 5 avec des images prisent sur les caméras de surveillance, les accusant ainsi d’avoir prit part aux émeutes qui avaient suivi la manifestation. S’ils venaient à être extradés, ils seraient probablement emprisonnés au moins 2 ou 3 ans en attendant que le procès soit terminé. C’est le cas des 5 Italiens arrêtés dans la même affaire qui sont à l’heure actuelle emprisonnés à l’exception de l’un d’eux qui est toujours recherché par la police.

Les 10 risquent au moins 5 ans de prison ferme.

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Les affrontements de mai 2015 à Milan

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) annoncé avoir l’assurance que le nouveau gouvernement allait retirer deux lois relatives aux syndicats. La Loi C-377 obligeait les syndicats à rendre publiques toutes leurs dépenses de plus de 5000 $ et la ventilation détaillée de toutes celles qui correspondraient à des activités non reliées à la négociation des conditions de travail avec les employeurs. La CSN déplorait que seuls les syndicats aient été contraints à une telle exigence parmi les organismes sans but lucratif au Canada. La Loi C-525, quant à elle, visait à forcer la tenue d’un vote à scrutin secret pour obtenir une nouvelle accréditation syndicale sous juridiction du Code canadien du travail. Selon la CSN, cette loi rendait plus difficile pour les travailleurs l’accès au droit d’association. Ces deux réglementations avaient été adoptées par le gouvernement conservateur.

Manifestation de la CSN

Manifestation de la CSN

Un policier a été touché de plusieurs balles hier mercredi en matinée dans la ville de Hacari (Norte de Santander) par la guérilla ELN alors qu’il prenait son service au commissariat de la ville. Il à été transféré à l’hôpital de Cucuta où il est mort quelques heures plus tard. Le commandant adjoint de la police du département a déclaré offrir jusqu’à 50 millions de pesos récompenser celui qui mènerait à l’arrestation des auteurs. C’est le deuxième membres des forces de l’ordre récemment victime d’un sniping : dans la municipalité de Convención (région du Catatumbo), un militaire avait été abattu de laz sorte à un check point à l’entrée de la ville.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Ce lundi était organisé au Parlement européen une réunion de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), dans laquelle a été abordée le projet des « frontières intelligentes » instaurées aux frontières extérieures de l’Union européenne. Il s’agit de systématiser l’emploi de moyens biométriques pour contrôler et enregistrer les entrées et sorties des individus sans utiliser le passeport papier. Le programme combine un Système d’Entrée et de Sortie (EES) qui enregistrera la date et le lieu d’entrée et de sortie de l’espace Schengen des ressortissants de pays tiers, pour calculer la durée de séjour autorisée et déclencher une alerte en cas de séjour prolongé au delà du visa autorisé ; et un Programme d’Enregistrement des Voyageurs (PEV) pour simplifier le passage aux frontières des personnes pré-enregistrées.

Krum Garkov, le directeur de l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice, a livré aux députés un rapport sur l’expérience pilote menée depuis quelques mois par 12 états membres de l’UE qui ont mis en place des expérimentations de contrôles biométriques basées sur la reconnaissance des empreintes digitales, de l’iris et du visage. 18 points de passage ont ainsi été équipés, aussi bien sur des frontières terrestres, maritimes qu’aériennes, et plus de 150 garde-frontières ont été associés à l’exercice. En tout, 58 000 passagers de 110 pays ont été contrôlés de cette façon.

Un des 18 points test du programme

Pour harmoniser les moyens techniques aux frontières extérieures de l’Union européenne, plusieurs solutions techniques et plusieurs fabricants ont été testés lors du pilote. Le lecteur d’iris a fait ses preuves en indoor, mais la qualité est très hétérogène d’un fabricant à l’autre, et fonctionne mal chez les personnes âgées ou chez une majorité d’Asiatiques. L’empreinte digitale, pour sa part, est efficace, mais scanner 8 ou 10 doigts de la main prendrait en moyenne trois plus de temps pour l’identification que lorsqu’on se content de quatre doigts. D’autres enseignements moins évidents ont été tirés, par exemple pour constater qu’il y a des problèmes pour utiliser la biométrie dans des trains en mouvement.

Un des 18 points test du programme

Une colonne d’une vingtaine de guérilleros de la NPA ont attaqué le chantier routier de Gemma Construction à Sitio Lamsuguing, à Barangay Lamfugon, hier soir. Gemma Construction construit une route nationale financée par le gouvernement pour relier Barangay Upper Sepaka (Surallah) à Barangay Lamfugon (Lake Sebu). La garde armée de l’entreprise a opposé une résistance. Deux gardes ont été tués, cinq autres blessés puis désarmés. Les guérilleros maoïstes sont partis après avoir incendié tous les équipements lourds du chantier. Une vaste opération conjointe de la police et de l’armée tente de les accrocher.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA