Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vers minuit et jusqu’à 05h00 environ cette nuit, plusieurs groupes de migrants ont tenté à plusieurs reprises de bloquer la circulation sur la rocade portuaire afin de s’introduire dans les poids lourds se dirigeant vers le port de Calais. Les forces de l’ordre sont intervenues, ce qui a provoqué des affrontements avec jets de pierres et tirs de gaz lacrymogènes. La rocade portuaire a été fermée toute la nuit. Elle a rouvert vers 08h00. Au cours de la nuit, 10 policiers auraient été légèrement blessés et deux voitures de police dégradées, ainsi qu’une dizaine de poids lourds.

Incidents à Calais (images des incidents de la semaine passée)

Incidents à Calais (images des incidents de la semaine passée)

Fin 2014, à quelques jours des fêtes de fin d’année, des employés de l’usine Solvay à La Rochelle avaient vu leur contrat de travail suspendu par la direction. Après un premier passage devant le conseil des prud’hommes, qui leur a donné raison sur la forme, à savoir que l’arrêt de l’atelier décidé par l’employeur était irrégulier, les 53 salariés avaient à nouveau rendez-vous ce mercredi matin devant les juges du travail. Ils demandaient cette fois que leur employeur soit jugé pour une violation du droit de grève. Le conseil rendra sa décision le 10 février.

Hier mercredi, devant le conseil des prud’hommes, à La Rochelle.

Hier mercredi, devant le conseil des prud'hommes, à La Rochelle.

Le gouvernement français prépare une modification de la Constitution pour permettre l’instauration de l’état d’urgence pendant une durée maximale de six mois. Un avant-projet de loi en ce sens a été transmis cette semaine au Conseil d’Etat. Cette réforme constitutionnelle vise notamment à instaurer un « régime civil de crise » afin d’agir « contre le terrorisme de guerre ». L’état d’urgence permet aux autorités d’interdire la circulation des personnes ou des véhicules, d’instituer des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé et d’interdire le séjour dans une zone géographique « à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics ». En vertu de ce régime, plus de 2.000 perquisitions ont été opérées depuis le 13 novembre sans l’aval d’un juge, et plus de 300 assignations à résidence prononcées.

L’exécutif veut aussi inscrire dans la Constitution la possibilité de déchoir de la nationalité française les binationaux condamnés pour acte de terrorisme. Une loi, très peu utilisée, permet déjà de déchoir de la nationalité un binational né Français, quand celui-ci « se comporte en fait comme le national d’un pays étranger ».

État d’urgence en France

État d'urgence en France

La justice espagnole a ouvert aujourd’hui le grand procès, plusieurs fois reporté, de 35 militants de la gauche indépendantistes basques – dont deux de nationalité françaises – accusés d’avoir perpétué entre 2005 et 2008 l’activité de Batasuna, un parti interdit par la justice espagnole mais légal en France. Les militantes basques françaises Aurore Martin, 36 ans, et Haizpea Abrisketa, 37 ans comparaissent libres devant l’Audience nationale – juridiction spécialisée dans les affaires de terrorisme – aux côtés de dirigeants historiques du mouvement Batasuna et de deux autres partis indépendantistes.

Avant l’audience, les 35 militants se sont présentés à la presse, en rang serré derrière une banderole où était écrit: « Plus de procès politiques ». Ce procès est en préparation depuis huit ans et doit s’achever en mars 2016. Jugés pour « participation à une organisation terroriste », les 35 militants doivent répondre d’activités politiques (signatures d’articles, conférences de presse, meetings…) menées après l’interdiction de l’organisation. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison et l’interdiction d’exercer des mandats publics pendant au moins dix ans. En janvier, les audiences avaient été repoussées après l’interpellation d’avocats de la défense, également accusé de complicité avec ETA.

Les inculpés avant l’audience

Les inculpés avant l'audience

L’application ‘Signal’, qui regroupe les deux anciennes apps TextSecure et Redphone permet de communiquer de façon chiffrée. Sa particularité vient de sa facilité d’utilisation unique : aucun mot de passer, intégration transparente à la place de l’application SMS, signature et identification d’après le numéro de téléphone. Signal est aussi simple à utiliser que n’importe quelle application de SMS et est déjà disponible pour Android et iOS.. De plus, l’application avait été conseillée par Edward Snowden en personne. L’application est à présent disponible sur Mac OSx, Windows, Linux et Chromebooks avec la sortie de la version beta en tant qu’ application Chrome.

Pour participer à cette phase de test, voir le site de Whisper Systems, l’éditeur.

Screenshot de Signal Desktop

Screenshot de Signal Desktop

Lors d’une opération de contre-guérilla dans le Jurado (Chocó), les militaires de la 2e Brigade d’infanterie de la Force navale du Pacifique ont capturé hier Hugo Armando Granados Manrique, alias « Mateo » ou « Mechas », commandant en second du Front « Resistencia Cimarrón » de l’ELN. Le prisonnier a immédiatement été transféré à Quibdo. Deux autres guérilleros, Manrinque Ronal Alexis Granados, 34 ans, et William Chaverra Antonio Bejarano ont été capturés lors de la même opération. Des armes, du matériel de communication et une tonne de nourriture ont été saisis. « Mateo » avait rejoint la guérilla de l’ELN en 1996, et était devenu sous-commandant en 2012.

Hugo Armando Granados Manrique

Hugo Armando Granados Manrique

Contrôles aléatoires des bagages avec des fouilles éventuelles par les agents de sécurité, possibilité pour ceux-ci de circuler à bord des trains sans leur uniforme, fouille (« palpation ») des passagers : le projet de loi relatif à la lutte «contre le terrorisme et contre la fraude dans les transports» d’un député PS veut donner des bases juridiques étendues aux services de sécurité de la SNCF et de la RATP en transposant le régime des services chargés de contrôler la sécurité dans les stades.

La proposition de loi, qui sera débattue le 17 décembre au parlement, a été chaudement soutenue par le premier ministre Valls. Ce projet de loi avait été déposé début octobre, soit avant les attentats du 13 novembre. Sa dimension sécuritaire faisait suite à l’attentat avorté dans le Thalys du 21 août, et à la réunion dans la foulée des ministres européens des Transports ou de l’Intérieur. Le texte ne reprend pas l’installation des portiques de sécurité dans les gares françaises desservies par le Thalys mais le Premier ministre a confirmé, ce mardi matin, leur installation – a priori d’ici au 20 décembre – et ajouté que le même dispositif doit être mis en place dans les autres gares desservies par le Thalys en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne.

Patrouille de vigiles de la SNCF

Patrouille de vigiles de la SNCF

Une répression a visé une marche du mouvement antiesclavagiste IRA-Mauritanie à Nouakchott le jour de la fête de l’indépendance, pour réclamer la libération de son président Biram Dah Abeid et son vice-président Brahim Bilal Ramdhane. Cette répression s’est soldée par plusieurs blessés et de nombreuses arrestations. L’état de santé de Biram Ould Dah Abeid, , en détention à la prison d’Aleg depuis le 11 novembre 2014, est inquiétant. Il souffre d’une hernie discale, d’hypertension, de douleurs sérieuses à l’abdomen, et présente des troubles graves du sommeil. Il souffre également de vertiges réguliers et éprouve de grandes difficultés à se déplacer.

Une manifestation de l’IRA-Mauritanie

Une manifestation de l'IRA-Mauritanie

L’armée gouvernementale a distribué un total de 22,5 millions de pesos à informateurs qui ont aidé les forces de sécurité. C’est le vice-chef des Forces armées, le général major Tanalgo, qui a remis l’argent aux indicateurs lors d’une cérémonie tenue à Camp Aguinaldo. La plus grande récompense (5,8 millions de pesos, 116.000 euros, le salaire moyen aux Philippines étant de 200 euros par mois) est allé au mouchard qui a permis la capture du commandant de la NPA Eduardo Esteban. Un autre indicateur a reçu 4,8 millions pour avoir permis l’arrestation d’un autre commandant de la NPA, Dominiciano Muya (voir notre article).

Dominiciano Muya

Dominiciano Muya

Depuis mercredi soir, 46 ouvriers dont la mission est de charger et décharger les camions sont en grève devant le gigantesque entrepôt de la multinationale du transport Geodis Calberson. Jour et nuit, ils bloquent les accès au site situé sur le port. Les salariés grévistes réclament une revalorisation de leurs salaires, de meilleures conditions de travail et une prime exceptionnelle de 600 euros. 100 % des agents de quais de chargement sont en grève. Certains sont là depuis des dizaines d’années et sont payés 30 euros au-dessus du Smic et travaillent dans des conditions lamentables.

Les grévistes viennent de recevoir par huissier une assignation en référé devant le tribunal de grande instance de Nanterre pour jeudi 26 novembre. Dans son recours en référé, la direction a fait valoir que 15.000 colis sont bloqués dans l’entrepôt et que que des sous-traitants auraient été contraints de dormir dans leur camion. «Le site étant totalement bloqué, les salariés non grévistes sont empêchés de travailler puisqu’aucun colis ne peut entrer ou sortir du site. C’est une atteinte à la liberté du travail», argue l’avocate parisienne de la compagnie, qui réclame au tribunal d’ordonner «l’expulsion et si besoin l’assistance de la force publique».

Piquet de grève à Geodis Calberson

Piquet de grève à Geodis Calberson