Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Olivier Chastel et Denis Ducarme, respectivement président du MR et chef de groupe MR à la Chambre, ont annoncé mercredi avoir déposé leur proposition de loi sur le droit au travail. L’objectif de ce texte « est de garantir aux travailleurs le droit de pouvoir accéder librement à leur lieu de travail, d’y circuler, d’y accomplir leurs activités et d’assurer les nécessités fondamentales liées à l’infrastructure ». Le blocage des routes – qui est déjà interdit par la loi – n’est pas la cible essentielle du projet de loi qui vise la liberté qu’ont les travailleurs d’installer un piquet de grève à l’entrée de l’entreprise.

La CNE a réagit en exposant que « si l’on veut que chaque travailleur puisse exercer son droit de faire grève, le piquet est bien plus indispensable qu’il y a 30 ans », en raison de la précarisation du contrat de travail, de la rémunération et du marché du travail: « Dans un marché du travail plombé par le chômage, de plus en plus de travailleurs n’osent plus s’exposer en faisant grève sans en être empêchés (….) Interdire le piquet de grève à l’entrée d’une entreprise revient à faire glisser la responsabilité de la grève du collectif vers chaque individu qui, potentiellement, sera soumis à la vengeance de sa hiérarchie, ce qui affaiblira considérablement le droit de grève dans les faits »

Les limites du droit de grève ont été fixées dans cet accord conclu entre syndicats et employeurs en 2002. L’idée de l’actualiser a été lancée lundi par Kris Peeters, ministre de l’Emploi. La fédération patronale a déclaré qu’il faudra, à court terme, actualiser le l’accord de 2012 et menace: « Les syndicats ont tout intérêt à saisir la main que nous tendons et à entamer une concertation à ce sujet, sans quoi c’est au niveau politique qu’il faudra assurer la sécurité juridique

Un piquet de grève à Bpost ce vendredi

Un piquet de grève à Bpost ce vendredi

De violents incidents ont eu lieu sur le campus de l’Université de Wits. Les protestations ont commencé il y a deux semaines quand l’université a annoncé une hausse de 10,5% des frais de scolarité pour 2016. Des groupes d’étudiants et de travailleurs ont empêchés les cours et incendiés des piles de pneus sur le campus. Ils se sont affrontés aux vigiles mais aussi à la police qui a fait usage de grenade, de balles en caoutchouc et de gaz.

Incidents à l’Université Wits

Incidents à l'Université Wits

Le Mont Shengal, montagne sacrée des Yézidis au Nord-Est de l’Irak est le théâtre d’affrontements entre les diverses forces kurdes et les islamistes depuis l’année dernière. Suite au sauvetage par le PKK des 40.000 Yézidis persécutés par l’Etat Islamique en août 2014, le mont est contrôlé à l’ouest par les forces kurdes progressistes (PKK, PYD, YPS,…), au sud par l’Etat Islamique et à l’est par les Peshmergas, l’armée régulière de la province autonome du Kurdistan irakien, souvent considérée comme la branche armée du PDK.

Les forces kurdes progressistes sont nombreuses, trois d’entre elles ont annoncé ce jeudi la création d’un commandement conjoint, il s’agit des Unités de Protection du Shengal (milices yézidies du PKK), des Unités de Protection des Femmes du Shengal (YPJ-Shengal), et des Forces de Protection du Shengal (HPS). Lors d’une conférence de presse, les porte-paroles ont souligné l’importance de la libération du Mont Shengal pour la libération du Kurdistan et du Moyen-Orient. Elles ont appelé les trois grands partis kurdes, le PKK, le PDK et le PUK à soutenir ce commandement conjoint.

Comme en témoigne cette carte, de nombreux groupes combattent pour la libération du Shengal. Les forces du PKK et du PYD, et leurs guérillas, les HPG, les YJA-Star les YPG, les YPJ, les YPS,… sont alliées.

Carte du conflit au Mont Shengal, 25 octobre

Carte du conflit au Mont Shengal, 25 octobre

Pour ses opérations de contre-terrorisme, le RAID – mais aussi le GIGN – ont besoin de drones aériens capables d’opérer à l’intérieur de locaux fermés et hors de la vue de leur pilote. Le drone doit être capable d’entrer dans une pièce, ressortir/rentrer par une fenêtre ou changer de pièces. Une vingtaine de solutions ont été proposées et testées, sans résultat probant. De nouveaux essais sont prévus prochainement. Aeraccess (start-up francilienne) qui multiplie actuellement les présentations avec des services des ministères de l’Intérieur et de la Défense devrait, entre autre, participer à une démonstration.

La cellule des « Techs  » du RAID (techniciens, venant en appui de la colonne d’intervention) utilise déjà pour son entraînement le DJI Phantom, et vole avec quasi-quotidiennement, mais cet engin n’est pas utilisable en opérations réelles. Le RAID avait testé la version I, acquis le standard II, et doit recevoir le standard III.

Le drone Phantom III

Le drone Phantom III

Plusieurs centaines de Palestiniens ont protesté à Hébron, en Cisjordanie mardi. Ils demandaient la restitution des 11 cadavres, tués au cours des dernières semaines, accusés d’attaques contre des soldats et des civils israéliens. La manifestation a tourné à l’affrontement entre les forces israéliennes et les manifestants qui ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les troupes de l’armée et de la police des frontières.

Manifestation à Hebron

Manifestation à Hebron

Un officier de l’armée philippine a été tué dans un combat avec la guérilla maoïste dans le Mindoro occidental. Un détachement du 4e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale effectuait une patrouille de sécurité lorsqu’il s’est heurté dimanche à un groupe d’une dizaine de combattants de la NPA au village de Batasan, (San Jose). Le commandant du détachement, le premier lieutenant Mike Nollora a été touché. Son évacuation a été retardée parce que la zone n’était pas sécurisée pour l’atterrissage de l’hélicoptère d’évacuation médicale et l’officier est mort des suites de sa blessure.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Douze membres des forces de l’ordre ont été tués, trois autres blessés lundi lors d’une attaque de la guérilla de l’ELN en Colombie, alors qu’ils gardaient les bulletins de vote des élections de la veille à Güicán, dans le Boyaca. Onze soldats et un policier, trois militaires ont en outre été blessés, et six personnes portées disparues, dont trois membres des forces de l’ordre, deux agents électoraux et un guide indigène. L’attaque a été menée à coups d’explosifs dans le hameau indigène de Bachira, sur la commune de Güican.

Dimanche, quelque 34 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes afin de désigner, pour un mandat de quatre ans, les gouverneurs et députés des 32 départements du pays, ainsi que les maires et conseillers des 1.102 communes.

Le ministre colombien de la défense annonçant le bilan de l’attaque de l’ELN

Le ministre colombien de la défense annonçant le bilan de l'attaque de l'ELN

Mardi 27, un procès a eu lieu pour décider de la levée ou du maintien de la détention provisoire de Monica et Francisco en attendant le procès. La caution a été rejetée et leur détention a été prolongée. La législation espagnole prévoit deux ans comme le durée maximale pour le maintien d’une personne en détention provisoire, l’état a la possibilité de l’étendre en invoquant des circonstances exceptionnelles, et c’est ce qu’il a fait. Monica et Francisco ont été arrêtés il y a deux ans, le 13 novembre 2013, avec trois autres anarchistes. Ils sont en attente de jugement sous les accusations d’appartenance à une organisation terroriste.

Francisco et Monica

Alors que les bourses universitaires destinées aux étudiants sont déjà extrêmement basses en Inde, le gouvernement et les autorités universitaires viennent d’annoncer la réduction de celles-ci, et notamment la suppression de l’une d’entre elle. Rapidement, un comité de protestation s’est créé pour dénoncer le mouvement général vers une privatisation de l’enseignement. Un grand nombre d’étudiants des diverses universités de la capitale se sont mobilisés, allant de campus en campus pour tenter de rassembler un maximum de voix contre ces mesures. Hier, des centaines d’entre eux ont organisé un sitting devant les bureaux de la University Grants Commission. Vers 18h, les forces de police ainsi que des soldats de la CRPF sont violemment intervenus, armés de batons, afin de disperser la foule. Une quinzaine d’étudiants ont été grièvement blessés, et emmenés à l’hôpital tandis que plusieurs autres (aucun chiffre n’a pu être communiqué) ont été emmenés par les policiers dans des bus. Plus de cent policiers avaient été mobilisés pour cette opération qui n’a duré que dix minutes. Selon plusieurs témoignages, les étudiants emmenés au commissariat, parmi lesquels de nombreuses étudiantes, ont été maltraités durant tout le trajet. Parmi eux, la présidente du syndicat des étudiants de la Jawaharlal National University. Elle a rapidement déclaré que cette attaque ne pourrait que renforcer le mouvement estudiantin, ‘Il est scandaleux que le gouvernement et l’UGC n’entendent pas les véritables revendications des étudiants et transforment cette question académique en une bataille entre les étudiants et la police. Nous ne laisserons pas cette action briser notre esprit solidaire. Nous appelons tous les étudiants du pays à se ruer vers Delhi pour rejoindre notre mouvement ici. Nous reviendrons encore plus nombreux pour exiger notre droit à l’éducation.

19 personnes membres du groupe anarchiste Rouvikonas ont été arrêtées après avoir occupé les bureaux du parti des « Grecs Indépendants » (ANEL), le parti d’extrême-droite qui compose la majorité gouvernementale aux cotés de Syriza. Lors de l’action, des camionnettes de police ont bloqué les rues environnantes alors que des policiers anti-émeute ont fermé toutes les issues du bâtiment. Les arrêtés sont accusés de « perturbation de l’ordre public » et « d’occupation illégale ». Ceux qui auront refusé d’être pris en photo au commissariat seront également inculpés de désobéissance.

L’action visait à dénoncer le troisième mémorandum et le nouveau gouvernement grec.

Occupation des locaux d’ANEL.