Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le parlement hongrois a adopté, ce lundi, un amendement visant à restreindre encore les libertés des personnes LGBTQIA+. Avant le vote de cette révision, qui a été approuvée à une large majorité de 140 voix contre 21, quelques dizaines de personnes ont bloqué l’entrée du Parlement. Rapidement, elles ont été  délogées par la police mobilisée en nombre. La Constitution va désormais préciser qu’une personne est «soit un homme, soit une femme». Autre texte soumis au vote lundi, celui affirmant «la primauté du droit des enfants à un développement physique, mental et moral correct sur tout autre droit». Le gouvernement entend renforcer les bases légales de l’interdiction de la Marche des fiertés, décidée au nom de «la protection des enfants» (notre article ici). Depuis la mi-mars, la contestation s’amplifie, des milliers de personnes défilent et bloquent des ponts chaque semaine durant des heures. Samedi, toute de gris vêtue une foule a protesté contre l’uniformisation souhaitée par Viktor Òrban.


Des affrontements ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier d’Exarchia à Athènes, des militants autonomes présents dans un parc pour un concert, ont après avoir quitté les lieux festifs, attaqué un commissariat de police à coups de cocktails Molotov, de feux d’artifice et de pierres. Les affrontements se sont rapidement propagées aux rues adjacentes. Plusieurs voitures et motos en stationnement ont elles aussi été incendiés. En cause, la contestation liée a un accident de train survenu il y a un peu plus de deux ans et qui avait fait 57 morts, ce qui avaient déjà donné lieu à une grève générale en février (voir article ici). La police anti-émeutes est arrivés sur place et fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Plus de 70 arrestations ont été dénombrées.

Le 8 avril est tombée la sentence du procès avec jugement immédiat en cours à Massa contre quatre anarchistes, inculpés pour la publication du bimensuel anarchiste internationaliste Bezmotivny. Les inculpés – visés par l’opération avec six autres, pour lesquels la procédure est restée dans la phase d’enquête – étaient accusés de provocation aux crimes et délits et d’apologie de délits de terrorisme, avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme, pour la publication de la soixantaine de numéros de Bezmotivny, ainsi que d’offense à l’honneur ou au prestige du Président de la République (art. 278), pour un article précis.

Tous les inculpés ont été acquittés du chef d’inculpation de provocation aux crimes et délits avec des circonstances aggravantes, « parce que les faits n’ont pas eu lieu », tandis que le seul Luigi a été condamné à huit mois, sans application de la récidive, pour offense à l’honneur ou au prestige du Président de la République (les trois autres inculpés ont été acquittés de cette accusation aussi, « pour ne pas avoir accompli le fait »). En outre, la demande d’indemnisation des dommages-intérêts présentée par l’avocat de l’État a été rejetée. A l’audience précédente (voir notre article), le 1er avril, le procureur avait demandé sept ans de prison pour Gino, six ans pour Luigi, ainsi que cinq ans et six mois chacun pour Gaia et Paolo.

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A l’appel de la communauté sahraouie, du Secours Rouge et des dizaines d’autres organisations, une manifestation de soutien aux prisonniers politiques sahraouis est organisée ce samedi 19 avril dès 11h au départ de Jean Jaurès à Toulouse (lire l’appel unitaire). Celle-ci est organisée dans le cadre de la Marche pour la Liberté qui s’est élancée d’Ivry le 30 mars et a pour objectif d’arriver à la prison marocaine de Kenitra en juin (voir notre article).

Steve Amoussou sera fixé le 26 mai prochain sur son sort devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Ce lundi 14 avril, le procureur a requis 2 ans de prison et une amende de 1 millions de francs CFA ( +/- 1500€)  pour « cyberharcèlement, et incitation à la rébellion ». Des chroniques audios au vitriol, sous le pseudonyme « Frère Hounvi », lui sont attribuées par le parquet, elles ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Enlevé au Togo où il vivait et il a été remis à la police béninoise le 12 août 2024. En détention depuis son arrestation, le ministère public tente de répondre à une question: Steve Amoussou est-il, oui ou non, le « frère Hounvi» ? Pour le procureur nul doute est permis, « depuis que Steve Amoussou est en détention, les chroniques se sont arrêtées ». Les avocats de l’accusé répliquent avec véhémence, ils accusent le procureur de vouloir condamner sans preuves.

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Les Forces Démocratiques Syriennes ont remporté sur le front de l’Euphrate une grande victoire contre les mercenaires de l’Armée « Nationale » Syrienne, – un ramassis de milices islamistes, et parfois même jihadistes, armés, payés et commandés par la Turquie. Malgré un appui aérien intensif turc, les SDF, exploitant un réseau de tunnels, a infligé de lourdes pertes à l’ANS et préservé des têtes de pont à l’ouest du fleuve (voir un article). Les pertes ont induit une démoralisation et un début de désagrégation de l’ANS.

Des négociations ont alors eu lieu avec le régime de Damas (qui a des relations étroites avec la Turquie mais qui a son propre agenda). Un cessez-le-feu a été établi (qui concerne aussi la Turquie qui a suspendu ses bombardements sur le Rojava), Le barrage de Tishreen sera démilitarisé et la ligne de fleuve devrait séparer les forces de Damas (qui prendraient la place de l’ANS devant d’évacuer la zone) des SDF (qui évacueraient la petite tête de pont à l’ouest de Tishreen). Des techniciens ont pu se mettre à l’oeuvre sur le barrage dont dépend la production d’électricité et l’alimentation de l’irrigation de la région de Deir ez-Zor. C’est le deuxième accord concret passé entre le Rojava et le nouveau pouvoir islamiste de Damas après celui concernant Alep (voir notre article).

Dans la nuit de dimanche à lundi, les véhicules garés sur le parking du centre de formation des gardiens de prison, basé à Agen (Lot-et-Garonne) ont été incendiés. Plus de 1000 élèves ont dû être évacués des bâtiments situés proches du sinistre. Sur place, dix-huit sapeurs pompiers ont été mobilisés. Ce lundi matin, les policiers agenais débutent les investigations. Selon les premiers éléments recueillis, la piste criminelle est envisagée. Il semblerait que les incendiaires aient fait usage de cocktails molotov.

À Milan, samedi 13 avril, la solidarité avec le peuple palestinien s’est heurtée de plein fouet à la répression de l’État italien. Des milliers de manifestant·es, venu·es de toute l’Italie, ont marché pour exiger l’arrêt immédiat du massacre à Gaza et  dénoncer l’implication du gouvernement Meloni dans la guerre coloniale d’Israël. La colère était vive dans les cortèges, les banderoles explicites :  «Meloni complice de génocide», «Du Tigré à Gaza, la même guerre coloniale». Dans une stratégie de la tension orchestrée pour faire peur et décourager, les unités anti-émeutes se sont avancées vers  la foule, cherchant l’affrontement. Sous les fumigènes et les cris de «Tutti odiano la polizia » ( tout le monde déteste la police), les forces de l’ordre ont donné des coups de boucliers, des coups de matraques, sept personnes ont été arrêtées, on dénombre plusieurs blessé.es. Malgré la répression, la foule est restée présente, solidaire, enragée.

5 personnes ont reçu des Sanctions Administratives Communales (SAC), ces sanctions peuvent aller jusqu’à 500 euros, elles ont été dressées par l’Officier de Police Judiciaire de la cellule radicalisme de la Ville de Bruxelles. 2 internautes ont été convoqués au commissariat et interrogés pour avoir émis des critiques ou dénoncé des violences policières sur Instagram. Ils ont été sanctionnés par l’administration, pour avoir partagé dans leurs stories éphémères l’expression populaire «  ACAB » pour« All Cops Are Bastards » ( voir nos notes ici ), suite à une expulsion violente de sans-papiers palestiniens. Une des SAC a abouti à une peine de 1 jour de travaux forcés (Peine de Travail Autonome) et une autre à 270 euros d’amende.

Des affrontements ont éclaté ce vendredi 12 avril, à Amsterdam, entre la police et des manifestants pro-palestiniens. Les manifestants défilaient dans le quartier financier de la ville pour dénoncer les multinationales qui profitent de leurs liens avec les banques, les fabricants d’armes et d’autres industries complices du conflit et de l’occupation par l’État israélien, alors que les Palestiniens subissent les effets dévastateurs de la guerre. Lors de la manifestation, des pancartes portant des messages tels que « Plus d’universités à Gaza », « Assez » ont été brandies. Le cortège s’est retrouvé face à un important cordon policier que les manifestants ont tenté de franchir. Les forces de l’ordre sont intervenues et ont procédé à plusieurs arrestations.