Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Détenu en Louisiane depuis son arrestation (voir article ici)  Mahmoud Khalil, étudiant pro-palestinien de l’université de Columbia à New York est désormais expulsable des Etats-Unis. Il est considéré comme «le» meneur du mouvement étudiant pro palestinien de l’université de Columbia. La police de l’immigration lui a retiré sa carte verte, statut de résident permanent. Le juge a validé les arguments de l’administration, alléguant que la présence de Mahmoud sur le sol américain va à l’encontre de la politique américaine de lutte contre l’antisémitisme et l’accuse d’avoir créé un environnement hostile aux étudiants juifs à Columbia. La procédure n’est pas terminée et un juge fédéral, indépendant de l’administration, doit se prononcer, notamment sur la protection de la liberté d’expression.

Huit militants syndicaux et des droits civiques ont comparu jeudi devant la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique de Sanandaj, dans la province du Kurdistan. Ils sont accusés de « propagande contre l’État » et de « trouble à l’ordre public ». Les accusés – Susan Razani, Seyyed Khaled Hosseini, Jamal Asadi, Farshid Abdollahi, Eghbal Shabani, Fardin Miraki, Sheys Amani et Arman Salimi – avaient été convoqués le 5 janvier devant la deuxième chambre du parquet général et révolutionnaire de Sanandaj pour leur mise en examen. Ils ont tous été libérés sous caution dans l’attente de leur procès.

L’affaire porte sur leur participation aux funérailles d’une mère dadkhah à Sanandaj, que les autorités ont citées comme preuve à l’appui des accusations portées contre eux. Parmi les accusés figure Farshid Abdollahi, père de Houman Abdollahi, tué lors du soulèvement antigouvernemental « Femmes, Vie, Liberté ». Plusieurs autres personnes, dont Razani, Hosseini, Shabani, Miraki, Amani et Asadi, sont des militants syndicaux bien connus basés à Sanandaj.

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Lors du point presse du ministère français des Armées du 10 avril, le directeur du renseignement et de la sécurité de la défense [DRSD, le contre-espionnage militaire], le général Philippe Susnjara, a pointé la menace « des groupuscules de plus en plus violents ». « Historiquement, cette menace était liée à l’islam radical (…). Désormais, tous les mouvements idéologiques, religieux et politiques sont touchés par cette tendance de radicalisation : ultra-droite, ultra-gauche, verts radicaux, complotistes, etc. (…) aujourd’hui, notre point d’attention est la convergence des luttes entre différents types de groupuscules, à l’image de ce qui s’est passé récemment entre les groupuscules antimilitaristes et les mouvements pro-palestinens, qui ont par exemple ciblé un certain nombre d’entreprises de notre Base industrielle et technologique de défense ».

Même si « il n’y a pas eu d’action étatique caractérisée (…) la possible instrumentalisation, consciente ou non, de ces groupuscules par des acteurs étatiques qui y auraient un intérêt (…) est un point d’attention pour nous », a conclu le général Susnjara.

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Mardi 8 avril, plusieurs militants ont été arrêtés suite à une manifestation devant l’ambassade israélienne à Amman en Jordanie pour dénoncer le génocide en cours en Palestine. Après avoir été blessés par la police, les militants de gauche Ward Nabeel Alalan et Mohammad Amer dit « Saloom » ont été placés en détention administrative sans inculpation par les forces de sécurité jordaniennes.

La où il y a résistance, il y a répression. C’est une réalité inévitable du procéssus révolutionnaire. Mais, ce qui détermine en grande partie l’échec ou la réussite de nos mouvements, c’est notre capacité (ou non) à contrer les stratégies répressives de l’état voire à les politiser pour les retourner contre lui. C’est pourquoi, le Secours Rouge s’est donné, entre-autres, pour mission de renforcer la résiliance des mouvements contestataires et révolutionnaires. Nous avons développé dans ce cadre toute une série d’outils, d’ateliers et d’analyses à destination des militant.es.

Dans cette conférence, nous présenterons une analyse générale de la situation avec un focus sur les nouveaux outils répression de l’état et de ses complices : la répression douce et la disruption. Des connaissances essentielles pour continuer à militer étant mieux préparé aux risques que cela implique. Date : Le samedi 19 avril à 18h. Lieu : Sacco et Vanzetti (Chaussée de Forest 54, 1060, Saint-Gilles)

Anthony, cheminot et militant SUD-Rail à Paris Nord, a été convoqué pour un entretien disciplinaire, le 10 avril pour avoir été « inapproprié et irrespectueux » lors d’un appel téléphonique à sa direction. Anthony et ses collègues et camarades de SUD-Rail Paris Nord accompagnent depuis plusieurs mois une intérimaire victime de harcèlement sexuel au travail. Après que l’agente a signalé les faits, sa hiérarchie a menti en assurant avoir pris en charge le problème alors qu’elle n’avait en réalité lancé aucune démarche.

L’agente et ses collègues se sont battus et c’est lors d’un rassemblements, le 26 février à la gare de Montsoult, alors que la direction a refusé une nouvelle fois de rencontrer les cheminots, qu’Anthony l’a appelée devant ses collègues. C’est cet appel qui est à la base de la procédure. La SNCF a déjà sanctionné les agents qui dénoncent les violences faites aux femmes au sein de l’entreprise. Le 10 avril, les cheminots et cheminotes de la ligne H étaient en grève pour accompagner Anthony à son entretien disciplinaire et un rassemblement a eu lieu à la Gare du Nord.

Une marche internationale pour la libération des prisonniers sahraouis, qui traverse actuellement des villes françaises, a fait ce jeudi 10 avril escale à Bordeaux. Il s’agit de la cinquième étape d’un petit groupe parti le 30 mars d’Ivry, elle passera par l’Espagne et devrait s’achever le 2 juin à Kenitra (Maroc), où croupissent les prisonniers politiques sahraouis condamnés à de lourdes peines de prison allant de vingt ans à la perpétuité. Des meetings et sit-in ont été  organisés dans les différentes wilayas sahraouies en signe d’accompagnement et de solidarité à cette marche (photo). Ces activités se poursuivront tout au long du parcours et des étapes jusqu’au mois de juin, date prévue de l’arrivée de la marche à Kenitra. Chaque daira a choisi un des détenus et en a fait son symbole, portant sa photo lors des sit-ins, tissant des contacts avec sa famille et publiant sa biographie de lutte.

6 activistes ont été arrêtés, jeudi 10 avril à Londres, parmi eux, le co-directeur de Greenpeace Royaume-Uni. Accusés de dégradations «criminelles avec préméditation», pour représenter le sang des Palestiniens, ils ont déversé des centaines de litres de colorant rouge biodégradable et non toxique dans l’étang de l’ambassade américaine. À environ 8h du matin, déguisés en livreurs à vélo, 12 militants de l’ONG Greenpeace sont arrivés sur les lieux portant des containers tagués des mots: «Arrêtez d’armer Israël» et ont déversé 300 litres de colorant rouge sang dans l’étang du bâtiment ultra-moderne. Interpellés dans l’après-midi, après identification, ces activistes encourent jusqu’à 10 ans de prison.

Vidéo de l’action  ici

Mercredi 9 avril, une étude du «Défenseur des droits» dénonce une «politique institutionnelle» menée en région parisienne afin d’évincer les jeunes issus de l’immigration et des milieux populaires de l’espace public. Plusieurs commissariats les considèrent comme «indésirables». Une chercheuse co-autrice du rapport, Magda Boutros, a repéré la consigne «évincer les indésirables» dans un rapport d’enquête. De 2013 à 2015, les policiers ont sélectionné, quotidiennement, dans un logiciel : «Perturbateurs – indésirables» comme motif d’intervention. Les personnes qualifiées d’«indésirables» sont majoritairement des hommes jeunes originaires de l’immigration, principalement subsaharienne et nord-africaine. Sans incivilité ou délit, la police procède à des contrôles d’identité qui ont pour but de les faire disparaître de l’espace public. Dans les rapports de ces interventions ont pourra lire : «Nous sommes en présence d’une dizaine d’indésirables, rien à signaler». Ces pratiques mènent à des situations de harcèlement policier et renforcent l’exclusion sociale.

Début avril, un étudiant de l’école d’ingénieurs INSA Toulouse a été convoqué par la police dans le cadre d’une enquête sur le mouvement de solidarité avec la Palestine sur le campus. Plusieurs organisations, dont le Secours Rouge, ont publié un communiqué pour dénoncer la situation : lire la déclaration unitaire