Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce 28 avril, Alexey Gaskarov a été arrêté à Moscou. Il avait déjà été arrêté et détenu pour avoir pris part, à l’automne 2010, aux protestations, attaques incendiaires et autres occupations contre le projet d’autoroute qui allait détruire la forêt de Khimki. A l’époque, la société gestionnaire du projet avait fait appel à des miliciens fascistes pour chasser les militants anarchistes et écologistes du chantier. Incarcéré, puis libéré suite aux énormes mouvements internationaux de soutien, il avait finalement été blanchi de toute accusation. Dimanche, Gaskarov a été arrêté et placé en détention, accusés d’avoir ‘participé aux émeutes et aux violences à l’encontre des forces de l’ordre’ au cours de la manifestation anti-Poutine du 6 mai dernier. Ce jour-là, la police anti-émeute avait chargé la foule et plus de 600 personnes avaient été interpellées. L’arrestation du militant anti-fasciste intervient quelques jours avant la manifestation ‘anniversaire’ du 6 mai où il devait tenir une place d’avant-garde dans le bloc anti-fasciste.

Alexey Gaskarov

Alexey Gaskarov

Un dirigeant du BJP, parti actuellement au pouvoir, a été abattu ce lundi dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Shivdayal Tomar, 50 ans, était le vice-président de l’unité régionale du BJP. Lundi, il s’était rendu dans la région de Katekalyan pour y mener une visite d’inspection des travaux de construction d’un pont. Il a été pris pour cible par deux guérilleros alors qu’il discutait sur le chantier. Les forces de sécurité locales ont immédiatement déployé des hommes pour tenter de capturer les deux tireurs. Le BJP, au pouvoir au Chhattisgarh, est notamment à l’origine de la signature de nombreux accords avec des sociétés privées pour l’exploitation des ressources minières de l’état au mépris des autochtones.

La semaine dernière, de violentes émeutes s’étaient déroulées aux environs de la mine de Monywa (cf notre article du 25 avril). Dimanche, les autorités locales ont émis des mandats pour l’arrestation de huit personnes qui sont accusées d’avoir incité à l’instabilité dans les villages. Il s’agit de membres du Yangon Public Service Network, du Yangon University Student’s Union et du Group Taking Care of Political Prisoners. Ceux-ci ont poussé des centaines de fermiers locaux à re-cultiver les terres dont ils ont été expropriés pour permettre l’extension de l’exploitation minière. La police était rapidement intervenue. Quinze policiers et trois manifestants avaient été blessés. Trois personnes avaient été arrêtées juste après les affrontements, les huit autres manifestants accusés sont actuellement activement recherchés.

Aujourd’hui, les autorités ont annoncé avoir abattu sept maoïstes. Selon elles, une fusillade se serait déclenchée vers 9h30 ce matin à proximité de Garu, dans le district de Latehar (Jharkhand) entre des membres du Jharkhand Jaguar Special Task Force, du Commando Battalion for Resolute Action de la CRPF et une brigade de guérilleros. Un porte-parole de la CRPF a affirmé que sept maoïstes avaient été abattus par ses hommes alors que la fusillade était toujours en cours: ‘Nos hommes ont tué sept maoïstes mais les corps de quatre d’entre eux ont été récupérés par des guérilleros qui ont battu en retraite’. Il a ajouté qu’ils avaient saisi un fusil INSAS, deux .315 et des cartes SIM sur les lieux.

Vendredi, l’armée israélienne a attaqué une manifestation de Palestiniens du village de Deir Jarir en Cisjordanie. La manifestation – la plus importante de ce genre depuis des années – avait lieu en réaction après que des colons israéliens, dont les caravanes sont installées sur les terres du village, aient attaqué deux fois les habitants palestiniens cette semaine. Les colons aient incendié une dizaine de voitures appartenant à des Palestiniens, planté un drapeau israélien sur l’église et agressé les jeunes du village avec des pierres.

Les habitants de Deir Jarir, y compris les clercs chrétiens et musulmans, se sont rassemblés pour la prière du vendredi sur un piton escarpé entre leur village et un groupe d’une demi-douzaine de maisons de fortune érigées par des colons et protégées par l’armée israélienne.Leur marche, précédée par un groupe de jeunes, a été repoussée à plusieurs reprises par des salves de grenades de gaz lacrymogène et des balles en acier enrobé de caoutchouc. Plusieurs villageois ont été blessés.

Palestine: Manifestation réprimée

Mercredi matin, la Cour d’Appel de Mons a rendu son verdict dans le procès qui opposait la Ville du Roeulx à la CGSP, en tranchant une nouvelle fois en faveur du syndicat. Pour rappel, en juin 2010, la CGSP avait organisé un piquet de grève à l’entrée de l’Hôtel de Ville. Il entendait protester contre la suppression d’une augmentation de prime de fin d’année. Mais les autorités communales avaient obtenu une ordonnance du tribunal des Référés leur autorisant à faire lever le piquet de grève. Ce que le bourgmestre MR s’était empressé de faire avec huissier et policiers.

La CGSP avait alors attaqué la Ville en justice, avançant que les autorités communales avaient menti au tribunal des référés pour obtenir l’ordonnance, en affirmant que le syndicat n’avait pas respecté le délai de préavis et qu’il empêchait la tenue d’un conseil communal. Or, le préavis de grève avait été déposé conformément et il n’y avait pas de conseil de prévu. En première instance, la cour du travail de Mons avait donné raison au syndicat. Mercredi, le jugement a été confirmé en appel.

La police marocaine a réprimé une manifestation sahraouie vendredi après-midi à Laâyoune, une quarantaine de personnes ont été blessées. Cette manifestation intervenait au lendemain du vote prolongeant le mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso).

Sahara occidental: 40 blessés dans une manifestation indépendantiste

Comme tous les 6 mois, Google a édité son Rapport de Transparence concernant d’une part les demandes de censure, et d’autre part les demandes de données effectuées par les gouvernements. Ce rapport concerne la deuxième moitié de l’année 2012. Au niveau de la Belgique, les demandes de données sont passées de 107 à 120 entre janvier-juin 2012 et juin-décembre 2012. Ces 120 demandes concernaient 153 utilisateurs. Au niveau mondial aussi, Google répond favorablement à de moins en moins de demandes.

Google a encore descendu sont taux d’acceptation, passant de 67% à 63% des demandes auxquels le géant d’internet a partiellement ou complètement accédé.
En règle générale, Google dit demander aux autorités de préciser la demande lorsqu’elle est trop large (et de restreindre le nombre de données) et prévient l’utilisateur qu’une demande légale a été effectuée sur son compte, sauf si cela lui a été interdit, auquel cas -toujours selon les dires de Google- la société fait appel pour tenter de prévenir l’utilisateur malgré tout.

Au niveau de la censure en Belgique : 20 demandes de suppression de contenus ont été faites. Seules 2 d’entre-elles étaient des ordonnances du tribunal, les 189 autres émanant la plupart du temps directement de la police. Ces demandes de suppression de contenu concernent majoritairement les vidéos Youtube (16 demandes sur 20).

Vous pouvez consulter l’intégralité du rapport en cliquant ici.
Vous pouvez consulter la page concernant les requêtes de données en Belgique ici.
Vous pouvez consulter la page concernant les demandes de censute en Belgique ici.

Belgique : La police demande plus de données, Google en fournit moins

Les gardes d’un chantier de construction à Noïda ont tiré sur un rassemblement d’un millier d’ouvriers qui n’avaient pas touché leurs salaires depuis parfois trois mois. Deux ouvriers, dont un adolescent de 15 ans, ont été blessés dans la fusillade. Furieux, les ouvriers ont incendié une douzaine de véhicules, saccagé le bureau de la Société 3C 108 et bloqué la circulation pendant des heures.

Des rassemblements de masses de travailleurs bengladais ont eu lieu vendredi pour réclamer l’arrestation et l’exécution des propriétaires de l’usine qui s’est effondré à Savar, tuant au moins 300 ouvriers et ouvrières. Les manifestants ont attaqué des usines et des véhicules, et la police bangladaise a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les manifestants, dont certains étaient armés de bâtons de bambou, ont bloqués des routes à Gazipur, près de Dacca.