Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

25 membres de Rouvikonas, un collectif anarchiste, ont été arrêtés à Athènes ce vendredi lors de la grève générale de 24h ( voir article ici ). Alors qu’ils étaient présentés au  tribunal en comparution directe ce samedi, le procès a été ajourné. C’est sans précédent, les militants seront maintenus en prison jusqu’à mardi, date à laquelle le procès se poursuivra. Vendredi, alors que toutes les polices surveillaient la marée humaine dans la capitale, le collectif est monté ou au sommet de l’immeuble de « Hellas train », une compagnie de train privatisée qui cherche à faire le maximum de profits au détriment de la sécurité des voyageurs. Ils ont déployé sur la façade de l’édifice deux banderoles en lien avec la catastrophe ferroviaire du 28 février 2023 ayant fait 57 morts, l’une mentionnait « Assassins » et la seconde « On ira jusqu’au bout Koulis » (Koulis est le diminutif du premier ministre Mitsotakis). Après avoir entendu la décision du tribunal, la foule venue les soutenir s’est bruyamment révoltée et a aussitôt été chargée par la police anti-émeutes.

Des dizaines de prisonniers politiques sont sortis de prison au fil de ces dernières semaines. Les chiffres restent incertains puisqu’il n’y a pas eu de communication officielle à ce sujet et que la plupart des familles préfèrent rester à l’abri de toute publicité. Parmi les libérés, certaines grandes figures de la société civile, comme le défenseur des droits humains Essa Al-Nukheifi, et Mohammed Al-Qahtani (photo) qui avait cofondé en 2009  l’Association saoudienne des droits civils et politiques (Acpra), avant d’être emprisonné en 2012. Sa peine avait expiré depuis 2022, mais il était resté derrière les barreaux et avait interdiction de communiquer avec l’extérieur. Libérée aussi Salma Al Shaab, emprisonnées pour avoir défendue le droit des femmes, et Hassad-Al-Ghamdi, enseignant de 47 ans qui avait été condamné à 20 ans de prison et dont le frère a été condamné à mort avant que la peine ne soit transformée en une incarcération pour 30 ans.

La campagne Code Rouge mène une nouvelle action ce premier mars, cette fois en faveur de l’agriculture rurale et en dénonciation de l’industrie agroalimentaire, les multinationales qui imposent les prix tant aux agriculteurs qu’aux consommateurs. Ce sont ainsi les installations de la multinationale américaine Cargill Inc, dans le port de Gand, qui ont été bloquées (les deux entrées du site et le chemin d’accès aux camions). Cargill est la plus grande multinationale agroalimentaire et réalise chaque année des milliards de bénéfices. Un millier de manifestants ont participè à l’action qui ne s’est pas faite sans incidents. De premières arrestations ont eu lieu.

EDIT: L’action se termine. Une petite centaine de personnes ont été arrêtées administrativement. Ces attrestations ont été opérées préventivement, avant que les personnes ne pénètrent sur le site de Cargill.

Vendredi, la Grèce a commémoré la collision ferroviaire du 28 février 2023 sur fond de colère à l’égard du gouvernement Mitsotakis. Ce jeudi, un rapport accablant de l’agence grecque de sécurité de l’aviation et des chemins de fer a révélé la destruction de preuves cruciales dans les jours qui ont suivi l’accident. Ce rapport pèse lourd sur la colère des grecs. A Athènes, plus de 180.000 personnes se sont rassemblées devant le Parlement. Les forces de l’ordre déployées en masse ont attaqué la foule tentant de réprimer la colère de celle-ci. Des pierres et des cocktails Molotov ont été jetés sur la police qui a répondu en lançant des gaz lacrymogènes et des jets d’eau. Trente personnes ont été blessées au cours de ces violences et 27 ont été arrêtées.

Sur l’ensemble du territoire, plus de 325.000 personnes se sont rassemblées, cela dépasse largement les manifestations qui ont eu lieu après l’accident ferroviaire du 28 février 2023 dans lequel 57 personnes ont perdu la vie et les manifestations suivantes toutes réprimées par les forces de l’ordre ( voir article ici ). En cette journée de grève générale de 24h très suivie, les transports ont été à l’arrêt, les écoles, les universités et les administrations sont restées fermées. Dans le centre d’Athènes, la plupart des magasins et cafés ont baissé leur rideau en signe de solidarité.

Le gouvernement hongrois a proposé, ce jeudi 27 février, des changements de lois pour empêcher la tenue de la Marche annuelle des fiertés sous sa « forme publique ». Le gouvernement a restreint les droits des personnes LGBTQI+ ces dernières années dans le but de « protéger les enfants » annonce-t-il, mais la « Pride » attire toujours des milliers de personnes. Les organisateurs de la Marche des fiertés préparent activement la 30e Budapest Pride prévue le 28 juin.

Composée de membres des mouvements sociaux et des syndicats, une nouvelle force de « police volontaire » est mise en place par le Nicaragua. Elle est présentée comme une aide à défendre le gouvernement sandiniste contre d’éventuelles tentatives de coup d’État. Depuis de longues années, le pays est confronté à l’opposition soutenue par les États-Unis. Une réforme récente de la constitution permet à L’État de décentraliser les institutions, déléguer le pouvoir et le financement de cette police aux organisations communautaires et aux mouvements sociaux pro-sandinistes.

Jeudi 27 février, des combattants maoïstes avaient prévu d’utiliser des explosifs dans la région de Chintalnar pour cibler les forces de sécurité pendant leurs patrouilles. 10 d’entre eux ont été arrêtés avec des explosifs dans les forêts de Gunjeperti, dans la zone du poste de police d’Usur. Sept autres maoïstes ont été arrêtés dans les forêts de Rajpenta dans la zone du poste de police de Basaguda. Une opération conjointe de la Garde de réserve de district (DRG) et du poste de police de Bhairamgarh a conduit à l’arrestation d’un autre maoïste détenteur d’explosifs. Au total, 18 guérilleros ont été arrêtés et les explosifs ont été saisis, ils sont détenus dans trois endroits différents du district.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Ce jeudi 27 février, une délégation du parti turc pro-kurde DEM (Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie)  a pu s’entretenir avec Abdullah Öcalan à la prison d’Imrali où il est emprisonné à l’isolement depuis 26 ans. Le jour même, la délégation a tenu une conférence de presse à Istanbul et y ont lu la déclaration d’Abdullah Öcalan dans laquelle il appelle tous les groupes à déposer les armes et à la dissolution du PKK.

Plusieurs interprétations étant possibles de cette déclaration, de « pas vers la capitulation » à « ouverture nécessaire pour dépasser une impasse », la réaction de l’Etat turc, mais plus encore la réaction du PKK à cette réaction, pourront seules nous éclairer. Mais les précédents péruvien et colombien n’incitent pas à l’optimisme. Lire la déclaration d’Abdullah Öcalan 25 février 2025

Militants et militantes du PKK

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Dans la nuit du 5 février, à Valence, plus de 25 distributeurs automatiques de billets de la banque Caixabank ont été attaqués, aussi bien à intérieur (avec la dissolution des circuits internes par de l’acide chlorhydrique) qu’à l’extérieur (en brisant les écrans, en scellant les fentes et en y apposant des tags). L’action a été menée en solidarité avec les « 18 de la Macarena », poursuivi.es après l’expulsion d’un immeuble à Séville, et les 8 activistes de la PAH (Plataforma de Afectados por la Hipoteca) de Guadalajara, qui risquent plus de trois ans de prison pour avoir essayé d’empêcher l’expulsion d’un bâtiment appartenant à Caixabank.

 

Dossier(s): Espagne Tags: ,

Deux étudiants, ont été condamnés pour relation homosexuelle par un tribunal islamique de la province conservatrice d’Aceh, dans l’ouest de l’Indonésie. Ils ont été fouettés en public jeudi, un châtiment dénoncé par les défenseurs des droits humains. Les relations entre personnes de même sexe ne sont pas illégales dans le reste du pays mais la province ultra-conservatrice d’Aceh, est la seule à imposer la charia.

La flagellation a eu lieu dans un parc de la capitale provinciale. Le premier homme, accusé d’être l’initiateur de la relation, a reçu 82 coups d’un bâton en rotin et le second 77 coups, devant des dizaines de personnes venues y assister. Les deux étudiants avaient été arrêtés en novembre par la police alors qu’ils se trouvaient ensemble dans une chambre d’hôtel. Les défenseurs des droits humains critiquent ce châtiment, ils dénoncent la discrimination, l’intimidation et la violence envers la communauté LGBTQ dans le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde.