Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Bergoi Madernaz, Aitziber Plazaola, Beñat Lizeaga, Aiala Zaldibar, Xalbador Ramirez, Endika Perez, Irati Tobar et Jazint Ramirez, huit jeunes militants de la gauche indépendantiste ont fui le Pays Basque Sud d’où ils sont originaires en octobre dernier à la suite de vagues d’arrestations à l’encontre du mouvement de jeunes indépendantistes Segi. L’une d’entre eux, Aiala Zaldibar, est déjà sous le coup d’une procédure de MAE. La cour d’appel de Pau a récemment validé son transfèrement dans l’Etat espagnol mais elle s’est pourvue en cassation et est donc en attente de la décision de la Cour de cassation. Les sept autres risquent eux aussi de se voir notifier des MAE. Lors d’une conférence de presse en France, ils ont affirmé que «les illégalisations de Segi et d’autres organisations comme Askatasuna, Batasuna… laissent carte blanche à l’Etat espagnol pour condamner une activité politique. Ce ne sont pas des actions qu’ils jugent mais des idées.» (…) «c’est parce que nous menons la lutte en faveur de l’indépendance et du socialisme que nous sommes en permanence punis, fichés, arrêtés, torturés et persécutés. Nous sommes définis comme `terroristes’ parce que nous militons dans les assemblées d’étudiants, dans les mouvements féministes, en faveur du droit au logement ou encore parce que nous travaillons en faveur du gaztetxe.» Ils ont indiqué que leurs noms ont été arrachés par les policiers espagnols sous la torture et distribués les témoignages de leurs camarades arrêtés en octobre et décembre et qui ont subis coups, attouchements sexuels, obligation d’adopter des positions douloureuses et humiliantes, suffocation avec des sacs en plastique, etc.

C’est ce lundi 21 que le Conseil communal de Bruxelles a entendu Thierry Delforge, qui avait demandé l’autorisation du défilé du 1er mai 2010. Le Conseil communal, siégeant pour statuer sur les amendes administratives, a tenté de lui imputer les frais de nettoyage de tous les collages appelant à cette manifestation! Le précédent serait énorme: il suffirait de demander l’autorisation pour une manifestation pour être financièrement responsable de toute ce qui se passerait en lien avec elle. L’Echevin qui menait les débats s’emmêlait les pinceaux, étant incapable de dire s’il s’agissait d’amende ou de taxe, et lorsqu’il a lu, à la demande de Thierry Delforge, le seul texte faisant autorité sur cette question, il a bien du reconnaître que rien ne prévoyait pareille interprétation. Thierry Delforge a en outre argumenté au delà de son cas personnel, en signalant qu’il n’existait plus aucune possibilité d’affichage libre à Bruxelles, que seuls les publicitaires avaient droit d’occuper les murs. Verdict en mars.

L’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et son instance décisionnelle le GNSO dénoncent le comportement des autorités américaines dans la gestion de la gouvernance de l’internet. Selon le président du GNSO, le FBI, Interpol et les polices d’Etats américaines procèdent à des désactivations unilatérales de site et de noms de domaine. Ces agences font pression sur le GNSO, instance qui assure un rôle clé dans la régulation d’internet en attribuant les noms de domaine, et font fi des fins de non recevoir émanant de l’instance. Le GNSO dénonce la fermeture unilatérale de plus d’une centaine de noms de domaines se terminant par .com, desquels dépendent des milliers de blogs, de sites internet et de pages personnelles. La désactivation d’un nom peut entraîner que 100.000 sites qui en dépendent soient aussi débranchés alors qu’ils sont tout à fait indépendants. Le gouvernement américain passe en fait outre les structures de contrôle établies. Il décide qu’il y a offense et débranche le site. Le président du GNSO le résume, ‘C’est de la prise d’otage de noms de domaine par les autorités américaines … C’est une nouvelle tendance, mais une tendance de fond, il n’y a plus de discussion, seulement des décisions unilatérales de désactivation’.

Après avoir évoqué la semaine dernière la possibilité d’utiliser des vigiles privés pour renforcer la sécurité dans les transports en commun bruxellois, une nouvelle idée a été publiquement dévoilée ce week-end par la vice-première ministre Laurette Onkelinx. Elle a suggéré, lors d’une interview, de déployer des centaines de militaires aux côtés des agents de sécurité de la STIB, dans les gares et les stations, ce que l’administrateur général délégué de la STIB a qualifié de très bonne nouvelle. La proposition sera étudiée et approuvée ce vendredi en conseil des ministres.

Mardi 15 février, des policiers fédéraux, des policiers de la police d’état, des policiers, de provocateurs et de francs tireurs violemment réprimé une manifestation des enseignants à Oaxaca. Cette manifestation protestait contre la venue dans la ville du président Felipe Calderon, après qu’une loi soit passée prévoyant une exemption d’impôt pour les familles plaçant leurs enfants dans l’enseignement privé. Il y a eu au moins 14 blessés dont deux par balle à la tête. Quatre membres des enseignants sont à l’hôpital (deux blessés par balle et deux à la suite de grenades lacrymogènes).

Répression de la manifestation des enseignants à Oaxaca

Répression de la manifestation des enseignants à Oaxaca

Deux guérilleros maoïstes ont été capturés aujourd’hui après une fusillade à Bera et Baghghora, dans le Midnapore occidental. Un dépôt clandestin d’armes a été découvert par la police. Les policiers ont ainsi récupéré des armes lourdes prises par la guérilla dans différentes attaques comme celle contre la base de Silda le 15 février 2010 ou celle contre le commissariat de police Sankrail le 20 octobre 2009.

La NPA a libéré un policier et un soldat et libérera un troisième captif dans le sud des Philippines pour renforcer des pourparlers de paix avec le gouvernement. Le premier prisonnier était un policier capturé par la guérilla lors de l’attaque d’un avant-poste le 1 février dans la province d’ Agusan del Sur. Le second est un officier d’armée, capturé le 6 février dans la province Bukidnon. La guérilla a annoncé la libération d’un troisième prisonnier, un policier capturé le 7 février dans la province d’Orientale Davao.

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés cet après-midi devant l’ambassade du Maroc à Bruxelles contre le régime, sa dictature et sa corruption, pour la justice et la liberté, pour la libération des prisonniers politiques et pour soutenir les manifestants du monde arabe. A l’issue du rassemblement, les manifestants ont d’ailleurs été rejoindre un autre rassemblement devant l’ambassade de Lybie. Une dizaine de monarchistes ont tenté de détourner la manifestation en brandissant des portraits du roi et en scandant « nous soutenons le roi dans ses réformes démocratiques », mais ils ont été expulsés du rassemblement. Ils se sont rassemblés, sous la protection de la police, devant l’ambassade qui les avait probablement envoyé semer la confusion, sous les huées et les quolibets. De nombreux courants politiques progressistes, démocratiques et révolutionnaires étaient présents, ainsi qu’une importante délégation amazigh. Le Secours rouge a distribué un tract exposant la situation des jeunes communistes emprisonnés, ainsi que celle des militants sahraouis des droits de l’homme qui comparaissent devant le tribunal militaire.

Le tract du Secours rouge (.pdf)

Aujourd’hui, les guérilleros détiennent toujours le percepteur du district de Malkangiri (Orissa) qu’ils ont capturé cette semaine, et un des ingénieurs qui l’accompagnait dans sa tournée d’inspection. Deux médiateurs sont entrés en contact avec eux. En plus de l’arrêt définitif des opérations de ratissage anti-naxalite dans l’Orissa, les maoïstes exigent également le retrait de la BSF (Border Security Force), la libération de plusieurs prisonniers et l’abandon du projet de barrage polyvalent dans l’Andhra Pradesh, dont la mise en oeuvre occasionnera, entre autre, l’expropriation de milliers d’habitants.

Loin de se calmer, les heurts se sont poursuivis dans plusieurs pays arabes, les régime autocratiques hésitant entre une sévère répression, qui a déjà fait plusieurs dizaines de morts dans l’ensemble des pays, et un début de négociations avec les représentants de l’opposition « officielle ».
Ce samedi après midi, la tension était très vive à Alger, théâtre d’une nouvelle manifestation de l’opposition. Des policiers algériens ont dispersé samedi après-midi dans le centre d’Alger un demi-millier de manifestants. A Manama, capitale du Bahrein, la police vient de relever l’armée après sa sanglante intervention du milieu de la semaine. dont le bilan s’élève à au moins 4 morts et plusieurs centaines de blesses.
En Lybie, la répression aurait fait 35 morts vendredi à Benghazi, selon des sources venant des hôpitaux et des témoins, ce qui porte à 84 selon son décompte le nombre de personnes tuées ces trois deniers jours dans le pays. Au Yemen, où l’armée a tiré sur le foule, sept personnes ont été tuées dans le pays depuis le début des manifestations.

Manifestation au Yemen

Manifestation au Yemen