Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Auguste Vaillant nait à Mézières, dans les Ardennes française en 1861. Il connaît une enfance misérable, émaillées de petites condamnations pour avoir pris le train sans billet ou pour avoir mangé dans un restaurant sans payer. Il exerce divers pauvres petites emplois et commence à fréquenter le milieu anarchiste. Il milite aux Indépendants de Montmartre, se marie et vit dans le dénuement avec sa femme et leur fille. Il tente de se faire agriculteur en Argentine mais en revient aussi pauvre que parti, trois ans plus tard.

Les attentats anarchistes se multiplient alors en France, qui visent la bourgeoisie, les juges et les parlementaires. Auguste Vaillant décide de passer à l’action, notamment pour venger l’exécution de Ravachol. Le 9 décembre 1893, vers 16 heures, il lance une bombe dans l’hémicycle de la Chambre des députés au Palais Bourbon. Un article du Figaro décrit la scène :

« La bombe a été lancée de la seconde tribune publique située à la droite du président de la Chambre, au deuxième étage, et a éclaté à la hauteur de la galerie du dessous, emportant dans un immense tourbillon tout ce qu’elle rencontrait devant elle. Plusieurs députés ont été renversés ; l’abbé Lemire est projeté sur le sol, il est atteint par un projectile derrière la tête et reçoit une blessure profonde. D’autres députés sont blessés : MM. de Lanjuinais, Leffet, le baron Gérard, Sazenove de Pradine, de Montalembert, Charpentier, de Tréveneue. On les entoure, on les emporte dans les bureaux pour leur donner les premiers soins. M. Ch. Dupuy, au fauteuil, a eu le cuir chevelu déchiré par un clou. »

Une cinquantaine de personnes sont blessées par les clous dont Vailland avait farci sa bombe, parmi lesquelles neuf députés, le président de la chambre, un sénateur deux officiers, un huissiers, un journaliste et un sous-préfet. Arrêté avec vingt autres personnes, Vaillant avoue dans la nuit qu’il est l’auteur de l’attentat. Au procès, Vaillant dira aux jurés :

« Messieurs, dans quelques minutes vous allez me frapper, mais en recevant votre verdict, j’aurai la satisfaction d’avoir blessé la société actuelle, cette société maudite où l’on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d’accaparer la richesse sociale (…) Las de mener cette vie de souffrance et de lâcheté, j’ai porté cette bombe chez ceux qui sont les premiers responsables des souffrances sociales »

Le parlement adopte en panique une série de lois appelées les « lois scélérates » qui créent de nouveaux délits, dont l’apologie de faits ou apologie de crime, et interdisent toute propagande anarchiste. Auguste Vaillant est condamné à mort. Le président Sadi Carnot refuse d’accorder sa grâce à Vaillant qui est guillotiné le 5 février 1894. Il avait 33 ans. Sarah Bernhardt, qui avait sympathisé avec lui, assiste à l’exécution:

« La foule s’était peu à peu amassée, mais restait en groupe compact. Les rues étaient barrées. De temps en temps, un homme indifférent et pressé écartait la foule, présentait une carte à un officier de paix, et disparaissait sous le porche de la prison. C’était un journaliste. J’en comptai plus de dix. Puis, tout à coup, les gardes de Paris, doublés pour la circonstance, car on craignait un coup de main des anarchistes, se rangèrent le long du triste piédestal.
Sur un signal, les sabres furent mis au clair et la porte de la prison s’ouvrit. Vaillant parut, pâle, énergique et brave. Il cria d’une voix mâle et assurée : « Vive l’anarchie ! » Pas un cri ne répondit au sien. Il fut saisi, renversé sur la planche. Le couperet tomba avec un bruit ouaté. Le corps bascula. En une seconde l’échafaud fut démoli, la place balayée, les rues débarrées ; et la foule se rua sur la place, regardant par terre, cherchant une goutte de sang introuvable, humant, le nez en l’air, l’odeur du drame qui venait de se dérouler. « 

Ainsi mourut Auguste Vaillant, la seule personne, selon la plaisanterie anarchiste, a être entré à la Chambre des députés avec des intentions honnêtes. Les représailles anarchistes suivront: pour venger Vaillant, Émile Henry lance le 12 février 1894 une bombe au Terminus, un café chic gare Saint-Lazare et Geronimo Caserio blesse mortellement le président Sadi Carnot à Lyon le 24 juin 1894. La complainte de Vaillant de F. Xan-Neuf et de Charles Spencer sera longtemps chantée dans les milieux anarchistes.

L’exécution de Vaillant
L’exécution de Vaillant
L’exécution de Vaillant
L’exécution de Vaillant

Quinze ans après la fin de la guerre, les néo-fascistes du Mouvement Social Italien participent au gouvernement (en coalition avec les monarchistes et la Démocratie Chrétienne) et décident d’organiser leur sixième congrès le 2 juillet 1960 à Gênes. C’est une provocation: la ville de Gênes est la médaille d’or de la Résistance, les contre-manifestants se déchaînent et le Congrès doit être annulé. Les fascistes multiplient les attentats contre les locaux du PCI tandis que des manifestation antifascistes ont lieu dans tout le pays. Le 5 juillet, à Licata, dans le sud de la Sicile, la police tue un manifestant et en blesse quatre autres.

En réaction aux événements de Gênes et de Licata, une grève générale et une manifestation de masses sont organisées le 7 juillet à Reggio Emilia. 20.000 travailleurs défilent, 600 d’entre eux vont ensuite assister au meeting du syndicat CGIL à la Sala Verdi et 300 autres se rassemblent devant le monument aux morts pour chanter des chansons de lutte, malgré l’interdiction de rassemblements dans les lieux publics. Des centaines de policiers anti-émeutes interviennent et tirent à hauteur d’homme à balles de guerre.

Cinq manifestants, touts membres du PCI, dont un ancien partisan, sont tués: Lauro Farioli, Ovidio Franchi, Emilio Reverberi, Marino Serri, Afro Tondelli. Vingt autres manifestants sont blessés. Toute la région sera choquée par l’événement et le cortège funéraire sera immense. Après cet incident, le gouvernement DC-MSI Tambroni démissionne mais personne ne sera condamné pour ce massacre.

Les déceptions de l’après-guerre pour les partisans et la volonté du PCI de « ne pas envenimer les choses » (Le service d’ordre du PCI avait établi des barrages pour empêcher les militants et les anciens partisans de venir armé au cortège) ont créé en réaction une tendance de masse à la radicalisation, hors du contrôle du PCI . Si, quelques années plus tard, Les Brigades rouges pourront compter sur base sociale assez large à Reggio Emilia, c’est en bonne partie en raison de l’expérience qu’avait la ville de la répression de l’état et de la complicité passive du PCI.

La chanson Fausto Amodei Pour les morts de Reggio Emilia perpétuera la mémoire du massacre et deviendra extrêmement populaire. Fausto Amodei est un auteur-compositeur-interprète né à Turin en 1934. En 1958, il est parmi les fondateurs du groupe des Cantacronache, premier vrai mouvement pour une chanson populaire et politique en Italie. Sa chanson, qui fait le lien avec la lutte partisane par plusieurs références bien connues à l’époque, connaîtra un grand nombre d’interprétations et servira de base à plusieurs autres chansons. Avec des paroles adaptées, elle sera chantée par les supporters de l’AC Milan et, après la mort de Carlo Guilliani, à Gênes, une nouvelle version circulera intitulée Per i morti di Reggio Emilia, e non solo (Pour les morts de Reggio Emilia et pas seulement).

Voici le texte original et sa traduction:

Compagno cittadino fratello partigiano

teniamoci per mano in questi giorni tristi

Di nuovo a reggio Emilia di nuovo la` in Sicilia

son morti dei compagni per mano dei fascisti

Di nuovo come un tempo sopra l’Italia intera

Fischia il vento infuria la bufera

A diciannove anni e` morto Ovidio Franchi

per quelli che son stanchi o sono ancora incerti

Lauro Farioli e` morto per riparare al torto

di chi si gia` scordato di Duccio Galimberti

Son morti sui vent’anni per il nostro domani

Son morti come vecchi partigiani

Marino Serri e` morto e` morto Afro Tondelli

ma gli occhi dei fratelli si son tenuti asciutti

Compagni sia ben chiaro che questo sangue amaro

versato a Reggio Emilia e` sangue di noi tutti

Sangue del nostro sangue nervi dei nostri nervi

Come fu quello dei Fratelli Cervi

Il solo vero amico che abbiamo al fianco adesso

e` sempre quello stesso che fu con noi in montagna

Ed il nemico attuale e` sempre ancora eguale

a quel che combattemmo sui nostri monti e in Spagna

Uguale la canzone che abbiamo da cantare

Scarpe rotte eppur bisogna andare

Compagno Ovidio Franchi, compagno Afro Tondelli

e voi Marino Serri, Reverberi e Farioli

Dovremo tutti quanti aver d’ora in avanti

voialtri al nostro fianco per non sentirci soli

Morti di Reggio Emilia uscite dalla fossa

fuori a cantar con noi Bandiera Rossa!

Camarades citoyens, frères partisans

Tenons-nous par la main en ces jours tristes

De nouveau à Reggio Emilia, de nouveau là-bas en Sicile

Des camarades sont morts, tués par des fascistes.

De nouveau comme autrefois, sur l’Italie tout entière

le vent hurle et la tempête fait rage.

Ovidio Franchi est mort à dix-neuf ans

Pour ceux qui se sont lassés où sont encore indécis

Lauro Farioli est mort pour réparer la faute

de ceux qui ont déjà oublié Ducio Galimberti

[résistant fusillé par les nazis en 1944]

Ils sont morts à vingt ans pour notre avenir

Ils sont morts comme de vieux partisans

Marino Serri est mort, et mort est Afro Tondelli

Mais les yeux des frères restent secs

Camarades, que ce soit bien clair, ce sang si amer

versé à Reggio Emilia c’est notre sang à tous

Sans de notre sang, nerfs de nos nerfs

Comme l’étaient ceux des frères Cervi

[une célèbre famille de cinq frères tous partisans]

L’ennemi actuel, c’est toujours et encore le même

C’est celui que nous combattions dans nos montagnes et en Espagne.

C’est toujours la même chanson que nous devons chanter

Les chaussures déchirées, il faut pourtant avancer

[ce dernier vers est d’un célèbre chant partisan: Fischia el vento]

Camarade Ovidio Franchi, camarade Afro Tondelli

Et vous Marino Serri, Reverberi et Farili

Nous devrons tous ensemble dorénavant

vous voir à nos côtés pour ne pas nous sentir seuls

Morts de Reggio Emilia! Sortez de la tombe!

Sortez avec nous pour chanter Bandiera Rossa.

« Per i morti di Reggio Emilia »
« Per i morti di Reggio Emilia »
« Per i morti di Reggio Emilia »

Lille, 29 septembre

Rassemblement sur la grande place de Lille à l’initiative de Solidarité Georges Lille.

Lannemezan, 30 septembre

Plusieurs délégations de comités de soutien à la libération de Georges Ibrahim Abdallah se sont rassemblées devant la prison de Lannemezan pendant l’audience qui statuait sur la dernière demande de libération.

Loos, 30 septembre

Au pied des terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle (près de Lens) surplombant la rocade minière, à l’initiative du Collectif « Bassin minier » pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Paris, 18 octobre

A l’initiative de Convergence Palestine et avec le collectif anti-impérialiste Coup pour coup et d’Action Antifasciste Paris-banlieue, rassemblement place de la République et réalisation d’une fresque.

Beyrouth (Liban), 22 octobre

Rassemblement avec prise de parole de l’écrivain palestinien Khaleb Barakat, coordinateur de la campagne pour la libération d’Ahmad Saadat

Bordeaux, 24 octobre

Un concert de solidarité à l’Athénée libertaire : GUYOM TOUT SEUL, m. , et LORAN.

Pau, 24 octobre

Trois militants de Libertat s’enchainent aux grilles de la Préfecture des Pyrénées Atlantiques (ils sont arrêtés et amenés au commissariat).

Lyon, 24 octobre

A l’initiative d’un Collectif lyonnais/Sud-Est de soutien à Georges Abdallah, rassemblement et table de presse devant le Palais de Justice de Lyon.

Perpignan, 24 octobre

Rassemblement devant le tribunal Place Arago. A l’initiative de la CNT 66, CNT-SO 66, Comité BDS 66, AFPS, LDH 66.

Rennes, 24 octobre

Rassemblement place du Parlement. A l’initiative de l’AFPS, Breizhistance, collectif BDS Rennes, PCF-Rennes, SLB, UJFP.

Toulouse, 24 octobre

Meeting du collectif anti-impérialiste Coup Pour Coup 31. Les deux intervenants de cette soirée, Khaled Barakat, écrivain palestinien, coordinateur de la campagne pour la libération d’Ahmad Saadat et Charlotte Kates, membre de Samidoun, organisation de défense des prisonniers palestiniens.

Bruxelles (Belgique), 24 octobre

A l’initiative du Secours Rouge de Belgique, rassemblement devant la résidence de l’ambassadeur de France, 52 boulevard du Régent. Un co-voiturage est organisé par le Collectif « Bassin minier » pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah et Solidarité Georges Lille.

Zürich (Suisse), 24 octobre

Accrochage de banderoles par les Revolutionäre Jugend Zürich, Revolutionärer Aufbau et le Rote Hilfe Schweiz (Secours Rouge de Suisse)

Hambourg (Allemagne), 24 octobre

Meeting à l’initiative du Netzwerk Freiheit für alle Politisches Gefangenen (Secours Rouge International) et du Palästina Arbeitskreis à l’Internationales Zentrum B5. Avec un orateur palestinien.

Tunis (Tunisie), 24 octobre

Rassemblement devant l’ambassade de France avenue centrale Habib Bourguiba, à l’appel du Comité Tunisien de Solidarité avec Georges Abdallah.

Nantes, 25 octobre

Rassemblement place de la Petite Hollande. A l’initiative du Comité Libérez Georges.

Orléans, 25 octobre

Rassemblement place du Martroi. A l’initiative des JC Orléans.

Lannemezan, 25 octobre

Manifestation de 300 personnes à partir de la gare de Lannemezan jusqu’à la prison. Des covoiturages avaient été organisés à partir de Toulouse, Paris, Marseille et Bordeaux.


A Lannemezan : Libérons Georges Abdallah ! von coup-pour-coup

Milan (Italie), 25 octobre

Rassemblement Piazza Cadorna à l’initiative de Fronte Palestina et de l’Assemblea di lotta uniti contro la repression (avec la participation du Collettivo contro la repressione per un Soccorso Rosso Internazionale).

Gaza (Palestine), 25 octobre

Meeting organisé par le Front Populaire de Libération de la Palestine pour la libération de Georges et d’Ahmad Sa’adat.

Bordeaux, 5 novembre

Rassemblement place Pey Berland à l’appel du comité Libérons Georges 33.

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Lille, 5 novembre

Rassemblement Place de Buisses à l’initiative de Solidarité Georges Lille.

Beyrouth, 5 novembre

Rassemblement devant l’ambassade de France, avec sit-in, tractage et peintures au pochoir sur l’enceinte de l’ambassade.

Awkar (Liban), 8 novembre

Rassemblement devant l’ambassade des États-Unis à l’appel de la Campagne internationale.

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Des dizaines d’étudiants à l’Université de Bir Zeit à Ramallah se sont opposés à la visite du Consul français à l’Université le mercredi 19 novembre et ont appelé à la libération de Georges Abdallah.

Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
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Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)
Journées d’action (automne 2014)

La nuit du 7 juillet, des membres et des sympathisants du Secours Rouge ont réveillé la prison de Tournai en tirant des feux d’artifice et en lançant au mégaphone des appels à la solidarité avec Jon Lopez Gomez qui y était détenu. Les prisonniers de Tournai ont salué cette intervention avec des acclamations.

Solidarité à la prison de Tournai

Communiqué de l’initiative – format pdf

Solidarité à la prison de Tournai

Le 2 juillet, un grand calicot sur lequel on pouvait lire ‘STEEUN (soutien à) JON & DIEGO’ ainsi que l’étoile rouge à cinq branches (qui, depuis la révolution soviétique, symbolise l’union des travailleurs en lutte des cinq continents) et le drapeau basque, a été accroché avant l’aube, rue Archimède, au sommet d’une grue surplombant le quartier européen. Cette initiative a été réalisée pour soutenir les deux militants de la gauche indépendantiste basque détenus en Belgique.

Banderole pour les militants basques

Banderole pour les militants basques

Les deux militants basques étaient au Palais de justice Bruxelles. Ils avaient assignés en référé le Ministère de la justice pour que soit levé le régime d’isolement total qu’ils subissent. Le comité d’information basque Txalaparta avait appelé à une présence solidaire à l’audience. Une délégation du Secours Rouge s’est donc rendue au Palais de justice rejoindre les membres de ce comité qui portaient des t-shirts ‘ISOLEMENT = TORTURE’.

Devant le palais de justice

Devant le palais de justice