Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 22 octobre, un jeune rom désarmé mais circulant à bord du voiture volée était immobilisé, puis abattu de 38 balles par sept policiers, qui ont été libérés. En premières représailles à ce meurtre impuni, aux premières heures du 15 novembre,deux bombes ont explosé contre les maisons de deux des policiers. L’action a été revendiquée par Cellules d’Action Directe – Organisation d’Action Anarchiste qui, en juillet dernier, avaient dénoncé publiquement comme cible 21 membres de la police grecque (voir ici). Ce sont les maisons de deux membres de cette liste qui ont été attaquée. Lire le communiqué.

La famille de Nikos Sambanis

 

 

 

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Des affrontements ont eu lieu mardi et mercredi dans les quartiers entourant le Portail des Amériques, au sud-ouest de Bogotá, en raison d’une nouvelle journée de manifestations antigouvernementales. C’est un nouvel épisode de cette longue lutte qui a commencé le 28 avril. Jusqu’à  mercredi matin, des unités antiémeutes (Esmad) et la police métropolitaine de Bogotá a essayé de contenir les jeunes manifestants qui se trouvaient sur l’Avenida Ciudad de Cali, à la hauteur de l’Avenida Villavicencio. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des arroseuses. Les protestations, blocages et troubles ultérieurs ont également touché les transports publics. Le 23 novembre, plusieurs manifestations ont été organisées dans la capitale en commémoration des deux ans écoulés depuis la mort de Dilan Cruz Medina. Celui-ci avait été abattu par un capitaine de police lors de la grève nationale de 2019.

Les étudiants des universités et instituts du gouvernorat de Sulaymaniyah, dans le nord de l’Irak, ont manifesté en exigeant le paiement et l’amélioration des subventions financières qui leur sont accordées par le gouvernement régional autonome. La circulation des véhicules dans la province avait été complètement arrêtée sur la rue principale qui mène à l’Université de Sulaymaniyah.Les forces de sécurité sont alors intervenues pour réprimer la manifestation.

El Mahjoub Maliha, militant pour la cause du Sahara occidental, domicilié à Tessenderlo (Limbourg), avait été interpellé début novembre par le comportement suspect de son iPhone. Un courriel s’était affiché dans la boîte de réception de son iPhone comme « lu » alors qu’à peine reçu.  Il  a aussitôt contacté le laboratoire d’Amnesty International (voir notre article), transmettant une copie du contenu de son téléphone. Des traces de processus liés au logiciel espion Pegasus ont été découvertes dans la mémoire de l’appareil, elles datent de janvier, mars, avril, mai et juin 2021. La Maroc figure parmi les premiers utilisateur de Pegasus (voir notre article).

Apple a annoncé mardi avoir déposé une plainte contre NSO Group, la société israélienne qui fabrique  Pegasus  et avoir demandé au tribunal d’interdire définitivement les programmes de NSO sur les appareils et services de sa marque.

De violents affrontements entre policiers et manifestants ont eu lieu mardi à Cadix, en Andalousie, au huitième jour d’une grève des ouvriers de la métallurgie, qui réclament des hausses de salaire suite à la forte inflation (voir notre précédent article). Les heurts se sont produits à proximité du port de Cadix, à l’issue d’une manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers d’ouvriers ainsi que des étudiants venus leur apporter leur soutien. Lors de ces affrontements, les forces de l’ordre, appuyées par un hélicoptère, ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.

 

Affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, barrages routiers, barricades enflammées, pillages, attaques contres les bâtiments de l’état, tirs à balles réelles par et sur les forces de l’ordre, voici huit jours et nuits que les principales villes de Guadeloupe s’insurgent dans un mouvement dont l’étincelle fut l’opposition au pass sanitaire, mais dont les revendications se sont élargies. L’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), en tête de la contestation qui secoue l’île, a appelé à poursuivre la mobilisation. L’UGTG et les organisations qui ont lancé le mouvement « soutiennent avec fierté que la mobilisation populaire […] constitue une franche réponse à tous les mépris, toutes les violences qui nous sont opposés depuis des années, à nous peuple de Guadeloupe », écrit la secrétaire générale du syndicat.

Le gouvernement a envoyé 200 policiers et gendarmes supplémentaires en Guadeloupe et une cinquantaine d’agents du GIGN et du Raid. La répression judiciaire a commencé: Des audiences de comparution immédiate se sont tenues dès lundi 22 novembre. Cinq personnes étaient à ce momemt placées en détention, une a été déférée pour « violence volontaire avec arme sur une personne dépositaire de l’ordre publique » et les autres pour « vols aggravés ». Dix autres personnes sont en garde à vue ce dimanche matin. Les forces de l’ordre les ont interpellé la nuit de samedi à dimanche.

À l’issue de son assemblée générale les 23 et 24 novembre, l’organisation policière internationale se dotera d’un nouveau président. C’est un émirati, le général Ahmed Naser Al-Raisi, qui part favori. Cet inspecteur général du ministère de l’Intérieur, avec plus de 40 ans de carrière dans les forces de police, est depuis 2018 membre délégué du comité exécutif d’Interpol. Le général Raisi est personnellement visé par plusieurs plaintes, notamment en Europe pour torture et détention illégale de l’opposant politique Ahmed Mansoor, détenu depuis mars 2017 pour « atteinte à la réputation de l’État » et de deux citoyens britanniques, Matthew Hedges et Ali Issa Ahmad, depuis libérés.

Et ce au moment où les dictatures, à commencer par la Turquie, utilisent de plus en plus INTERPOL afin de cibler leurs opposants. Jamais autant de “notices rouges” n’ont été émises. Ces demandes d’arrestation ou d’extradition s’élevaient autour de 1 200 chaque année dans les années 2000. Leur chiffre est proche des 14 000 à présent. Et dans le peloton de tête des pays qui innondent INTERPOL de ces notices se trouvent les Émirats Arabes Unis. Les Émirats se sont montrés extrêmement généreux vis-à-vis d’INTERPOL, cherchant à procurer un avantage à leur candidat. Alors que le pays doit assurer 0,425 % du budget de l’organisation, soit un peu plus de 240 000 euros, il s’est ainsi distingué par un don sans précédent de 50 millions d’euros. Cette somme correspond au budget nécessaire pour l’agrandissement du siège d’Interpol à Lyon. Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin vient de demander aux autorités locales de mettre la main à la poche. “Faute de quoi le siège d’INTERPOL pourrait quitter Lyon pour… les Émirats Arabes Unis.”

INTERPOL a une longue tradition de présidents tortionnaires et de collaboration sans réserve avec les dictatures. Dès 1938 elle s’était choisi comme président un général SS, chef de la Gestapo de Vienne, Otto Steinhäusl. Son président suivant fut Richard Heindrich, chef des polices nazies et un des principaux organisateurs de l’extermination des Juifs. Son premier directeur d’après guerre fut le belge Florent Louwage qui avait été avant-guerre un directeur de la Sûreté expert dans la chasse aux communistes et qui s’était mis, pendant l’occupation, au service de l’exécutif d’Interpol alors dirigée par le général SS Kaltenbrunner (condamné et pendu à Nurenberg pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité). Le successeur de Louwage fut le Portugais Agostinho Lourenço qui, dès 1933 avait organisé la police politique du régime du général Salazar, et orienté ses méthodes basées sur les arrestations arbitraires et la torture.

EDIT 25/11: Le général Ahmed Naser Al-Raisi a bien été élu hier à la présidence d’INTERPOL.

Le général Ahmed Naser Al-Raisi

Le Front Polisario a lancé un appel à de toutes les sociétés étrangères impliquées par les autorités de l’occupation marocaine à « quitter immédiatement » le territoire sahraoui.  70 entreprises étrangères maintenaient ou auraient maintenue un contrat avec le Maroc pour commercer au Sahara occidental. La plupart des entreprises présentes dans la région seraient espagnoles (14), françaises (9) et marocaines (6). Ces entreprises étrangères travaillent essentiellement dans les secteurs du phosphates, de la pêche, du l’agriculture, du gaz, du fer, du cuivre et de l’uranium.

Front Polisario

Front Polisario

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Eric Serge Herbert (Sergeio), un militant pour le climat de Blockade Australia, a été condamné, ce lundi 22 novembre, à 12 mois de prison, dont 6 mois ferme, par le tribunal local de Newcastle. Le 10 novembre 2021, dans le cadre de la mobilisation du Blockade Australia à Muloobinba/Newcastle, Eric Serge Herbert a été arrêté et relaché pendant la première semaine de mobilisation, après avoir stoppé un train à charbon pendant 5 heures en montant dessus. Il a ensuite été arrêté sous soupçon la semaine suivante sur l’île de Kooragang, en train de marcher dans le parc national. Il était accusé d’avoir causé l’obstruction d’une locomotive ferroviaire ou de matériel roulant, d’avoir tenté d’entraver le fonctionnement d’un équipement minier et d’avoir tenté d’aider à l’obstruction d’une locomotive ferroviaire ou de matériel roulant.

Les militants anti-charbon promettent de nouvelles perturbations malgré les avertissements concernant les peines d’emprisonnement de 25 ans. Blockade Australia a déclaré dans un communiqué qu’ils étaient confronté à des « mesures extrêmes » de la part des autorités pour mettre fin à leurs actions, avec au moins 28 personnes arrêtées en novembre en relation avec les actions directes menées par le groupe. « L’action de Sergeio a été entreprise pour s’opposer au rôle que joue l’Australie dans la crise climatique et écologique », indique le communiqué. La police de NSW a, de son côté, formé la Strike Force Tuohy « pour travailler activement à la prévention et à la perturbation de toute manifestation climatique illégale dans la région de Hunter/Newcastle ».

Action de Blockade Australia

Les forces de sécurité turques et les jihadistes qui leurs servent d’hommes de main continuent à faire régner la terreur dans le canton d’Afrin, envahi par la Turquie en mars 2018. Le cadavre d’un civil âgé a été retrouvé dimanche dans le district de Jindires (photo). Le corps, retrouvé dans une oliveraie, porte des traces de torture. Les mercenaires de Faylaq al-Sham soutenus par la Turquie ont enlevé un civil nommé Beşar Xelîl Cûtî du village de Fefertînê. D’autre part, le groupe de mercenaires Muhamed El-Fatih a enlevé deux civils du village de Mist Eşûra. Cela porte à plus de 300 le nombre des enlèvements enregistrés à Afrin, dont 25 femmes, ces deux deux derniers mois. Au moins six civils ont été tués.

Souvent, les personnes enlevées sont torturées par des jihadistes ou le MIT et libérées après avoir payé des rançons. Cependant, les personnes enlevées sont à plusieurs reprises torturées à mort et leurs corps jetés dans des champs ou d’autres endroits. Cela crée un climat de terreur et fait fuir la population kurde. Pour obtenir le déplacement de celle-ci, des mesures « économiques » sont aussi prises comme l’arrachage des oliviers, la principale ressource de la région.