Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En juillet, des militants de l’Irish Republican Socialist Party (IRSP), rejoints par d’autres antifascistes, avaient expulsé du quartier de Fountain Street, à Belfast, une délégation d’extrême-droite qui était en train de distribuer des tracts racistes aux passants. Les antifascistes ont mis les fascistes (du Parti de la liberté irlandais) en fuite, ont détruit leur stand et jeté leurs tracts. Cette semaine, la police de l’Irlande du Nord (PSNI)  a rendu visite à une demi-douzaine de membres de l’IRSP les prétendant instigateurs de l’incident et les menaçant de poursuites. Les policiers ont aussi interrogé d’autres membres de l’IRSP à ce sujet. C’est un nouvel exemple de l’accointance entre la PSNI à l’extrême droite. Cet été, la PSNI avait déjà tenté d’inculper et de condamner les organisateurs d’une manifestation à Belfest en soutien à Black Lives Matter.

A Portland, un grand nombre de personnes étaient rassemblées vendredi dans la zone de Southwest 3rd Avenue, autour de Southwest Main Street, La police leur a intimé l’ordre de partir immédiatement: «Si vous ne partez pas, vous risquez d’être arrêté, cité et/ou sujet au recours à la force», ont menacé les policiers de Portland avec des mégaphones. Les affrontements ont aussitôt commencé. Des groupes de manifestants ont attaqué les forces de police, un centre commercial, le palais de justice fédéral au moyen de feux d’artifices et de cocktails Molotov. D’autres ont tenté pour pénétrer par effraction dans le centre de justice situé au 1120 Southwest 3rd Avenue. Outre les cocktails Molotov et les engins pyrotechniques, les  policiers ont canardés de pierres, des briques, de bouteilles d’eau congelée et de ballons de peinture. Les policiers ont chargé et utilisé des engins fumigènes, lacrymogènes, et des munitions non-létales. Des arrestations ont eu lieu mais les détails ne sont pas encore disponibles. Les forces de répression ne comprenait pas uniquement les policiers locaux, mais des agents des services fédéraux (en fait une division en uniforme du Département de la sécurité intérieure).

Le 6 octobre 2014, après 21 jours de résistance des forces kurdes YPG/YPJ, les djihadistes de Daesh avaint réussi à pénétrer dans la ville de Kobane. Le Parti démocratique des Peuples (HDP) avait alors appelé en Turquie à manifester dans tout le pays pour dénoncer le soutien du régime turc à Daesh. Au cours des mouvements de protestation qui ont eu lieu les jours suivants, il y a eu des affrontements entre les forces de sécurité turques et les manifestants dans de nombreuses villes. Le nombre de personnes tuées, des manifestants pour la plupart, est estimé entre 46 et 53. 682 personnes ont été blessées pendant les manifestations et au moins 323 arrêtées. 108 personnes, pour la plupart des dirigeants et membres du HDP et d’organisations de la société civile kurde, sont depuis accusées de crimes terroristes. 27 personnes sont détenues dans cette affaire, dont Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, anciens coprésidents du HDP. Six autres accusés sont sous contrôle judiciaire et 75 personnes sont recherchées.

Le parquet général d’Ankara a soumis à la Cour criminelle un acte d’accusation concernant ces 108 personnes. Il demande leur condamnation pour « atteinte à l’unité de l’Etat » et d’autres chefs d’accusation. Demirtaş est accusé d’être « le principal instigateur des incidents des 6 et 8 octobre 2014 », le procureur le tient responsable de 37 meurtres, 29 tentatives de meurtre, 3777 dégradations matérielles, 395 vols, 15 pillages, 308 intrusions dans des locaux commerciaux et résidentiels, 13 destruction du drapeau turc et de coups et blessures contre 326 membres des forces de sécurité et 435 civils.

Les anciens coprésidents du HDP Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, ils sont détenus depuis novembre 2016

 

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Un cortège de jeunes agriculteurs, certains au volant de tracteurs, a forcé les barrages de police à Shahjahanpur, à la frontière Rajasthan-Haryana, jeudi après-midi, pour poursuivre la marche vers Delhi. La police de l’état du Haryana a tenté de les arrêter, en utilisant des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Des milliers d’agriculteurs du Rajasthan, de l’Haryana et du Madhya Pradesh manifestent sur l’autoroute Jaipur-Delhi depuis le 13 décembre, depuis que la police les a empêchés de se rapprocher davantage de la capitale pour se joindre à la grande mobilisation contre les lois de dérégulation des marchés agricoles. La police a pu par la suite refermer ses barrages, et la grande masse des manifestants est toujours bloquée à Shahjahanpur.

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Un présumé membre de la guérilla maoïste a été tué par les forces gouvernementales à Barangay Tungao mercredi après-midi. Ce sont les militaires du 23e bataillon d’infanterie de l’armée qui ont tué un militant connu sous le pseudonyme de « Aylon », et qu’ils accusaient d’être un membre du Front de guérilla 4A du Comité régional du centre-nord de Mindanao. Les forces affirment avoir récupéré armes, munitions, matériel de fabrication de bombes, vivres, documents subversifs etc.

Opération anti-guérilla à Barangay Tungao (archives)

 

 

 

En février 2019, Nijeer Parks a été accusé d’avoir volé des bonbons à l’étalage et d’avoir tenté de heurter un policier avec une voiture à Woodbridge, dans le New Jersey. La police l’avait identifié à l’aide d’un logiciel de reconnaissance faciale. Parks a passé 10 jours en prison et a payé environ 5.000 $ pour se défendre. En novembre 2019, l’affaire a été classée pour manque de preuves. Parks, 33 ans, poursuit maintenant la police, le procureur et la ville de Woodbridge pour arrestation et emprisonnement abusifs et violation de ses droits civils: il était à 50 km du lieu de l’incident au moment de celui-ci. Il est la troisième personne connue pour avoir été arrêtée sur la base d’une erreur des dispositifs de reconnaissance faciale. Dans les trois cas, les personnes identifiées par erreur par la technologie étaient des hommes noirs.

Le fonds de solidarité pour les militants emprisonnés et persécutés est une structure grecque qui, depuis 10 ans, soutient politiquement, moralement et matériellement 25 prisonniers anarchistes, prisonniers politiques et combattants sociaux sur une base mensuelle régulière: à savoir Athanassopoulou Konstantina, Valavani Dimitra, Georgiadis Polykarpos, Yagtzoglou Konstantinos, Dimitrakis Giannis, Koufontinas Dimitris, Kostaris Iraklis, Michailidis Giannis, Xiros Savvas, Petrakakos Giorgos, Sakkas Kostıdısanı, ainsi que Sinan Oktay Özen, Sinan Çam, Ali Ercan Gökoğlu, Burak Ağarmış, Halil Demir, Hasan Kaya, Anıl Sayar, İsmail Zat, Şadi Naci Özpolat, ces derniers originaires de Turquie. En raison de l’importance des sommes qu’ils doivent collecter et envoyer chaque mois aux camarades emprisonnés afin de couvrir leurs besoins à l’intérieur des prisons, et de la situation financière difficile à laquelle ils sont confrontés, les animateurs de fonds ont décidé d’utiliser la plate-forme Firefund.

https://www.firefund.net/solidarfund

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Les zones de polices bruxelloises vont toutes êtres dotées de bodycams en 2021, mais chacune selon un calendrier distinct. La police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Saint-Josse et Evere) va les tester à partir de janvier 2021. La police de Bruxelles-Midi (Anderlecht, Saint-Gilles et Forest) et la zone Montgomery (Etterbeek, Woluwe-St-Pïerre et Woluwe-St-Lambert) envisagent également une phase test courant 2021. Les autres zones de police en possèdent déjà. La police de Bruxelles-Ouest (Molenbeek, Berchem-Ste-Agathe, Ganshoren, Jette et Koekelberg) va en acheter 231 supplémentaires. Du côté de Bruxelles-Ixelles, une deuxième phase test impliquant tous les services opérationnels va démarrer. Tandis qu’à la zone Marlow (Uccle, Auderghem et Watermael-Boisfort), une évaluation est prévue début 2021.

Bodycam de la police

Le 17 novembre, deux réfugiés politiques de Turquie, Ali Can Albayrak et Huseyin Sahin ont été placés en détention en Grèce, alors qu’ils apportaient une aide à des demandeurs d’asile politiques. Militants du Parti Socialiste des Opprimés (ESP), Albayrak et Şahin ont été arrêtés à plusieurs reprises en Turquie, soumis à des pressions et à des violences, et finalement forcés de fuir à Lesbos. Là, ils luttent pour que les réfugiés, et en particulier les demandeurs d’asile politiques, puissent mener une vie digne en Grèce. C’est pour avoir aidé d’autres réfugiés politiques venus de Turquie que les deux hommes ont été arrêtés puis détenus dans la prison de l’île de Chios.

Banderole de solidarité à Lesbos avec Albayrak et Sahin

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Des milliers de manifestants, comprenant des membres de diverses organisations paysannes et de groupes anticapitalistes, ont défilé dans Patna (capitale de l’état du Bihar). Il y avait déjà eu quelques heurts en raison de la volonté de la police d’étroitement bloquer le flot des manifestants au Gandhi Maidan, point de départ du rassemblement, un vaste terrain public. L’administration du district y avait placé des barricades pour bloquer ceux qui y campaient déjà depuis quelques jours. Mais de nombreux de nouveaux fermiers ont atteint Patna mardi et se sont rassemblés eux aussi près du Gandhi Maidan avant de lancer une grande marche vers le siège du gouvernement de l’état.

Lorsqu’ils ont atteint le point de passage de Dak Bungalow, à environ un kilomètre et demi de leur point de départ, les autorités ont dit aux manifestants qu’ils ne pouvaient pas aller plus loin. Les paysans, très nombreux, ont franchi les barrages et la police les a brutalement chargé. Un nombre indéterminé de manifestants blessés ont été emmenés dans des hôpitaux pour y être soignés, tandis que quelques-uns ont été arrêtés. Les paysans manifestent depuis plusieurs semaines dans toute l’Inde pour protester contre la dérégulation des marchés agricoles (voir notre article).

Les affrontements de mardi à Patna

 

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