Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi 13 janvier, quelques 2000 personnes avaient manifesté pour réclamer la justice pour Ibrahima décès après son arrestation par la police bruxelloise qui voulait l’empêcher de filmer une de leur intervention (voir notre article). Cette manifestation avait donné lieu à des affrontements avec la police à Schaerbeek (voir notre article). Voici le bilan de la répression :

La police annonçait 116 arrestations dont 112 arrestation administrative et 4 arrestations judiciaires. Parmi lesquels trois personnes (deux majeurs et un mineur) ont été arrêtées judiciairement. Ils sont accusé d’avoir participé à l’incendie du commissariat Place Liedts. Le labo et un expert incendie sont descendus sur les lieux, et les vêtements et les téléphones portables des prisonniers ont été saisis. La privation de liberté de ces trois personnes a été confirmée par le parquet et différents devoirs d’enquête sont en cours. Un mineur a par ailleurs été mis à la disposition du parquet. Il est accusé de « rébellion ». Par ailleurs, une task force rassemblant les six zones de police bruxelloises, la police fédérale et le parquet de Bruxelles va être mise en place, afin d’identifier d’autres manifestant·es.

On dénombre également de nombreux blessés chez les manifestant·es. Parmi eux, au moins un blessé grave qui avait reçu des coups de matraque à l’arrière du crâne et reste à ce jour encore hospitalisé. Les policiers en civil (parfois sans brassard) ont également fait un usage important de leur FN 303, notamment à courte distance. Enfin les personnes arrêtées ont été entassées à 30 dans une même cellule au mépris des règles sanitaires. Certaines ont été retenues durant 9 heures sans pouvoir aller aux toilettes. Plus d’infos ici.

Rassemblement pour Ibrahima décédé après avoir été arrêté par la police

Quelques 2000 personnes ont répondu à l’appel

De nombreux utilisateurs abandonnent actuellement WhatsApp et migrent vers Signal. Cette migration est causée par les nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp qui impose aux utilisateurs de partager certaines données avec Facebook. Parmi les données qui seront collectées par Facebook, on trouve notamment “l’heure, fréquence et durée de vos activités et interactions”, “vos adresses IP et d’autres données comme les codes géographiques des numéros de téléphone et votre localisation générale (ville et pays)” ou encore “votre photo de profil”. Les utilisateurs qui refuseraient ce partage risquent de voir leur compte supprimé le 8 février. Les changements de condition d’utilisation ne sont pas exactement les mêmes en Europe qu’ailleurs pour cause du Règlement Général de Protection des Données (RGPD), mais Whatsapp y récolte comme partout une quantité abusive de données sur ses utilisateurs.

Dès le 7 janvier, Signal enregistrait une explosion des inscriptions. Quelques jours plus tard, Signal s’imposait comme l’application la plus téléchargée sur Android et iOS un peu partout dans le monde. En 2020, la Mozilla Foundation avait désigné Signal “application de communication la plus sécurisée”. Signal, en effet, reste la meilleure application de messagerie sécurisée et nous conseillons depuis des années son utilisation (voir nos articles ici et ici). Plus d’infos sur Signal ici.

Dossier(s): Sécurité IT Tags:

Les policiers de la Branche antiterroriste et du renseignement de la Direction de la sécurité ont mené une vaste opération répressive hier mercredi contre la gauche révolutionnaire dans la province d’Izmir. 51 personnes étaient visées, 48 ont été arrêtées sous l’accusation d’appartenance à des organisations communistes clandestines. Parmi ces 48 personnes, 34 sont membres du Parti Socialiste des Opprimés (ESP), de l’agence de presse militante ETHA et de l’association culturelle BEKSAV. Özlem Gümüştaş, secrétaire général de l’ESP, ainsi que deux anciens responsables provinciaux de l’ESP sont également été détenus. Un grand nombre de documents numériques et de publications ont été saisis lors des perquisitions. Des rassemblements de solidarité auront lieu demain.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Mercredi 13 janvier, les forces de sécurité ont abattu un cadre maoïste dans le district de Dantewada, à environ 450 km au sud de Raipur. C’est une force conjointe du 17e bataillon des forces armées de l’état du Chhattisgarh et des gardes de réserve de district (DRG), qui menait l’opération de recherche. Le maoïste tué s’appelait Hidma Muchaki, il était membre présumé du comité régional du PCI(M) de Katekalyan. Les autorités avaient mis une prime de 500.000 roupies sur sa tête. Dantewada fait partie des sept districts du Bastar dans lesquels l’insurrection maoïste est la plus puissante.

Paramilitaires de la DRG dans une opération anti-guérilla (archives)

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Un rassemblement était prévu aujourd’hui à 15h devant le commissariat de Police situé Rue de Brabant (à côté de la Gare du Nord), pour réclamer la justice pour Ibrahima (voir notre article). Ce dernier est décédé à l’hôpital, après une arrestation à place du Nord, qu’il avait subie pour avoir filmé une intervention policière. Quelques 2000 personnes ont répondu à l’appel au rassemblement. Pour rappel, notre ligne téléphonique de Legal Team est ouverte de façon permanente. Nous sommes joignables au +32 456 20 06 42 (plus d’infos ici). Voici un fil info en direct des événements :

20h : Fin du direct.

19h30 : Des manifestant·es nassé·es se font embarquer dans un bus place Liedts.

19h10-19h30 : La police continue d’effectuer des patrouilles dans le quartier mais la manifestation semble terminée.

18h45 : Le policier en civil armé de son FN 303 semble tirer à répétition sur un manifestant qui s’enfuit.

Le policier en civil armé de son FN 404 tire à répétition sur un manifestant qui s'enfuit.

Le policier en civil armé de son FN 303 tire à répétition sur un manifestant qui s’enfuit.

18h30 : Un convoi de véhicule (une voiture de commandement suivi de 2,3 combis) vient de passer rue Rubens vers place Colignon semble-t-il. Quelques policiers à cheval y sont également présents.

18h25 : Les policiers en civil mènent la marche rue Renkin suivit par une ligne de police anti-émeute et une autopompe.

18h20 : La police en civil charge depuis rue Gallait N°3. Elle est désormais plus en avant à l’intersection avec rue Rubens. Des feux sur la rue retardent légèrement sa progression.

18h10 : Des jets de feux d’artifices contre un dispositif policiers ont eu lieu au 85 rue de Brabant. Un combis semble être en feux.

18h : La police a le contrôle total de La Place Liedts.

17h55 :  De violentes arrestations avec coups de matraques télescopiques sont en cours.

De violentes arrestations avec coups de matraques télescopiques sont en cours.

De violentes arrestations avec coups de matraques télescopiques sont en cours.

17h55 : Un moins un SUV de police banalisé noir est présent. Une Mercedes berline noir/foncée est également présente. Il s’agirait de la voiture du roi !

17h50 : Des policiers en civil sans brassard mais matraque sortie et casqués se déplacent Place Liedts. Des policiers en uniforme de la brigade canine (avec berges allemands) sont également présents.

17h50 : Des policiers en civil reprennent le contrôle du périmètre. Ils réquisitionnent des extincteurs des véhicules environnants. Deux tirs de flashball ont été effectués. Les policiers en civils disposent en effet d’au moins un FN303 avec pointeur laser.

17h45 : Un feu s’est déclenché dans le commissariat.

17h40 : Un commissariat se fait attaqué et reçoit des jets d’engins incendiaires Place Liedts.

Le commissariat attaqué Place Liedts

Le commissariat attaqué Place Liedts

17h40 : La police a légèrement avancé dans la rue du Brabant.

17h30 : La police bloque maintenant la rue du Brabant au hauteur de rue de Quatrecht. Elle utilise des autopompes pour repousser les manifestant·es. Des enquêteurs sont présents avec des caméras pour filmer les manifestant·es. Notons que les autopompes disposent également de caméras.

17h25 : D’autres affrontements se déroulent près du tunnel rue de Quatrecht. Les autopompe entrent en action et la police avance.

17h15 : D’autres déploiements policiers sont également disposés dans les rues. Attentions aux contrôles !

17h10 : On signale au moins un jet de cocktail molotov.

17h05 : Des renforts arrivent par le tunnel (policiers anti-émeutes et combis fédéraux).

16h55 :  Une seconde autopompe est présente. Le caillassage continue.

16h50 : Les affrontements commencent. Les manifestant·es callaissent la police. La police utilise son autopompe mais reste pour l’instant statique.

16h50 : Des actions directes commencent. La situation semble s’échauffer.

16h40 : Quelques lancements sporadiques d’objets sur la police.

16h30 : D’autres groupes de manifestant·es sont également dispersés dans les petites rues proche de la Rue de Brabant. Des affrontements ont lieu. Il y aurait eu des charges policières.

16h25 : Quelques objets sont lancés sur la police.

16h10 : La police anti-émeute intervient pour repousser les manifestant·es. Deux lignes de police et au moins une autopompe est présente pour bloquer la rue du Brabant juste avant le tunnel.

16h : On signale la présence d’agents fédéraux dans la gare.

15h55 : Les manifestant·es sont présent·es dans le tunnel. Ils chantent « Police assassins ».

15h : Les personnes rassemblées chantent « Justice pour Ibrahima » et « Police partout justice nulle part ».

Rassemblement pour Ibrahima tué par la police

Rassemblement pour Ibrahima tué par la police

Nassiriya, bastion de la contestation anti-pouvoir, située à 300 km au sud de Bagdad est le théâtre de manifestations et de heurts depuis trois jours. Face à des manifestants dont certains jetaient des pierres, les forces de l’ordre ont ouvert le feu pour disperser des protestataires qui avaient repris la place, épicentre de la « révolte d’octobre ». Le camp de tentes installé à l’époque avait été levé fin novembre, lorsque huit personnes avaient été tuées dans des affrontements entre manifestants anti-pouvoir et partisans du leader chiite Moqtada Sadr. L’occupation de Habboubi a repris vendredi, des manifestants réclamant la libération de figures anti-pouvoir arrêtées ces dernières semaines.

A plusieurs reprises, les forces de l’ordre ont depuis tiré en l’air ou lancé des grenades sur les manifestants, dont le mouvement a pour la première fois gagné d’autres quartiers de la ville. Un policier a été tué dans les affrontements. Après les affrontements de dimanche, 13 manifestants arrêtés ont été libérés. D’autres libérations avaient été promises pour le lendemain. Les manifestants réclament, outre la fin de la corruption de la classe politique, des emplois et des services publics, des biens de plus en plus rares alors que l’Irak s’enfonce dans sa pire crise économique.

Une convention nationale a été signée le 4 juillet 2019 entre Pôle emploi et la Gendarmerie dans le but d’aider cette dernière a recruter. À cette fin, la Gendarmerie organise notamment des séances d’informations dans les locaux de Pôle emploi auxquelles certain·es chômeurs sont invité·es, par leur conseiller, à participer. Une vidéo d’une de ces séances d’informations datant d’octobre 2019 est sortie. On peut y entendre des Gendarmes vanter les avantages matériels du métier et justifier les mutilations de Gilets Jaunes.

Cette convention nationale a été déclinée par plusieurs convention locale. Jeudi 3 décembre 2020, la Région de Gendarmerie et Pôle emploi Occitanie ont ainsi conclu deux conventions locale. La première portait sur la sécurité des locaux de l’agence. La seconde elle portait sur le recrutement de gendarmes parmi les chômeurs. Une autre convention locale a également été signée à La Réunion et la Gendarmerie en juillet 2019. Ces partenariats vise a répondre à la diminution du nombre de candidat·es postulant à la Gendarmerie. Alors qu’en 2009, 16 candidats se disputaient un poste au concours externe de sous-officier de la Gendarmerie, on ne comptait plus que 3,4 candidats pour un poste en 2017. En 2019, année exceptionnelle, la sélectivité était de 8 candidats pour un poste. Mais cette évolution s’expliquait uniquement par la réduction de plus de la moitié du nombre de postes à pourvoir pour un nombre presque équivalent de candidats. D’autres conventions ont également été signées entre Pôle emploi, la Gendarmerie et des entreprises de sécurité pour permettre aux Gendarmes de se reconvertir dans la sécurité privée.

Conventions entre la gendarmerie et Pôle emploi

Conventions entre la gendarmerie et Pôle emploi

Le 1er janvier 2021, l’organisation de prisonniers « Free Alabama Movement » a lancé un « Blackout économique de 30 jours » dans les prisons d’Alabama afin de dénoncer les conditions d’incarcération et les nombreux morts dans les prisons de l’État. L’organisation appelle les prisonniers à faire une grève du travail et de la faim à l’intérieur des prisons. Elle appelle également les personnes à l’extérieur à boycotter les entreprises exerçant dans les prisons (qui fournissent des services d’appels vidéo, de cantine, de transfert d’argent etc).

L’appel à la grève et les revendications.

Dans la soirée du 9 janvier, Ibrahima, jeune Bruxellois de 23 ans, est décédé à l’hôpital, après une arrestation à place du Nord, près de la gare du Nord près de la Gare Du Nord. Les policiers ont prétendu qu’Ibrahima avait été interpellé pour non-respect du couvre-feu, et qu’il avait ensuite fait un malaise. Il avait en réalité été arrêté à 19h alors qu’il filmait une intervention de police avec son smartphone à la Gare du Nord. Il est décédé à 20h22 à l’hôpital Saint-Jean. Les médecins ont expliqué à la famille qu’il avait plusieurs hématomes sur le corps et qu’il était mort d’un arrêt cardiaque. Un appel à se rassembler le mercredi 13/01 à 15h devant le commissariat de Gare Du Nord a été lancé. Il s’agit du troisième jeune décédé par le fait de la police en Belgique depuis le début du confinement, le premier étant Adil et le second Akram (voir notre article). Les policier ayant tué Adil ont bénéficié d’un non-lieu (voir notre article).

Ibrahima tué par la police belge