Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les rues parisiennes ont connu de violents affrontements entre la police et les manifestants qui se sont rassemblés le 1er Mai malgré les restrictions. Les étudiants se sont joints à ces manifestations ouvrières qui ont parcouru les rues de Paris, au milieu de grands renforts de sécurité. La police a chargé à plusieurs reprises le cortège de tête. Elle a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui ont lancé des cocktails Molotov. Une agence bancaire a été attaquée place Saint-Ambroise. Des incidents ont aussi opposés des manifestants à des membres de la CGT. Il y a eu 34 arrestations. D’autres affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu à Lyon.

Paris

À Berlin, la traditionnelle « manifestation révolutionnaire du 1er mai » voulait aller de Neukölln à Kreuzberg, mais fut bloqué Sonnenallee. Une pluie de pierres et des bouteilles s’est abattue sur les policiers bloquant Sonnenallee. Les manifestants ont traîné des bennes à ordures et des palettes dans la rue et y ont mis le feu. Des policiers ont été attaqués alors qu’ils tentaient d’extraire des manifestants pour les arrêter. Il y a eu cependant des arrestations. À Hambourg, la police a attaqué un rassemblement devant le célèbre squat Rote Flora avec des canons à eau. Dans la soirée, la police a bloqué une manifestation révolutionnaire non autorisée et a arrêté environ 150 manifestants. Il y a aussi eu des incidents à Francfort et Leipzig.

Toutes les régions du pays en Turquie sont confinées depuis jeudi jusqu’au 17 mai, les personnes ne sont autorisées à quitter leur domicile que pour des raisons de force majeure. La police avait seulement autorisé des représentants des syndicats et des politiciens de l’opposition à se réunir sur la place Taksim. Mais la police est violemment, arrêtant finalement 212 manifestants. 20 manifestants avaient également été arrêtés dans la ville d’Izmir, dans l’ouest du pays. Les médias locaux ont rapporté les efforts déployés par la police à Istanbul et à Ankara pour empêcher les journalistes de filmer les manifestations et les détentions du 1er mai, les policiers citant une nouvelle circulaire de la police.

Istanbul

La police de Seattle a arrêté d’au moins 14 personnes après que des manifestations non autorisées marquant le 1er mai se soient transformées en affrontements violents dans le centre-ville. Les manifestants ont lancé des bouteilles, des fusées éclairantes, des pierres, des œufs remplis de peinture sur des policiers. A Turin, des manifestants des centres sociaux et du mouvement No Tav se sont réunis sur la Piazza Vittorio Emanuele et ont marché jusqu’à la être confronté à un fort déploiement des forces de police, qui les a bloqué lorsqu’ils ont tenté de marcher sur la mairie. Des affrontements ont alors eu lieu.

 

Des dizaines de milliers de Colombiens ont manifesté, samedi 1er mai, pour le quatrième jour consécutif pour réclamer le retrait d’un projet de réforme fiscale, présenté par le gouvernement en pleine pandémie. Vendredi soir, le président de droite Ivan Duque, qui s’est dit prêt à réviser le projet de réforme, mais les manifestants sont redescendus dans les rues de Bogota, Medellin, Cali, Barranquilla et Neiva, ainsi que dans d’autres villes du pays. Les manifestations ne visaient pas uniquement la réforme fiscale mais toute la politique gouvernementale, et ainsi sa gestion de la pandémie.

Avec son projet initial, le gouvernement entendait collecter quelque 6,3 milliards de dollars entre 2022 et 2031. Mais il a été rejeté par l’opposition, les syndicats, les universitaires et d’autres secteurs. Les premières manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes mercredi dans plusieurs villes du pays. Certaines manifestations ont été suivies d’incidents violents, ayant fait notamment des morts et des centaines blessés et d’arrestations.

Lors des manifestations pour le 1er Mai, la solidarité avec les militants et militantes italiens menacés d’extradition (voir notre article) s’est exprimée. À Paris comme à Toulouse, des banderoles ont été confectionnées et brandies.

À Toulouse

À Paris

À Paris

2 mai au matin: Le bilan officiel final est de 132 personnes ont été arrêtées lors de La Boum (dont 5 arrestations judiciaires).
23H30: Le bilan officiel est de soixante arrestations.
22H00: Encore du monde avenue Franklin Roosevelt. La police annonce au moins trois blessés, 15 arrestations administratives, une judiciaire (pour des objets interdits), mais ce bilan a été produit avant les arrestations de 21H40. Mouvements de police avenue Louise.
21H40: Encore plusieurs arrestations aux alentours du Bois de la Cambre (MàJ: près de l’ULB).
19H40: Dispersion à la Monnaie
19H30: Toujours du monde (refoulé du Bois de la Cambre) rassemblé avenue Franklin Roosevelt.
19H25: Les personnes qui comptaient mener une activité au Nova retournent sur la place de la Monnaie, les policiers quittent également le Nova. Atours du Bois de la Cambre presque vide, la police installe des barrières.
19H15: La police intervient au Cinéma Nova.

19H10: Il ne reste que quelques petites groupes dans le Bois de la Cambre.
19H: Une centaine de personnes bloque l’avenue Franklin Roosevelt.
A 18H50: la manifestation redescend vers la place de la Monnaie après sa brève incursion dans la « zone neutre » tandis que la police a pu dégager le centre du Bois de la Cambre.
A 18h35, une manifestation sauvage part du rassemblement de la place de la Monnaie. Elle est bloquée quelques minutes plus tard par un dispositif policier rue de la loi, devant le Parlement.
A 17h45, au Bois de la Cambre, la police a commencé à charger la foule au moyen de gaz lacrymogènes. Trois autopompes ont ensuite été déployées. L’une d’elle [ou son jet d’eau?] a renversé et blessé une personne.
[il n’est question dans ce fil que des événements ayant eu maille à partir avec la répression]

 

En 2019, 3 millions de Belges étaient fichés dans la Banque Nationale Générale (« BNG »), la banque de données rassemblant toutes les données de tous les corps de police au sujet de toutes les personnes qui sont connues de leurs services. En 2016, les PV liés à la radicalisation s’étaient accumulés, dans la foulée des attentats islamistes. En 2017, un Belge sur cinq était fiché: 2 221 442 personnes, soit une augmentation de près de 50% depuis 2010. En 2019 on en serait à 3 millions de personnes fichées – les plus jeunes à partir de 14 ans, pour 25 millions de faits. Les années Covid 2020 et 2021, avec leur lot de PV sanitaires, vont encore gonfler cette banque de données. En un an, ce sont 232 096 PV qui ont été dressés pour non-respect des règles liées au coronavirus, soit environ un tiers des PV normalement dressés sur une année.

La mise à jour des données est une obligation légale mal remplie, de l’aveu même de l’Organe de contrôle de l’information policière et ce n’est pas sans conséquence: une personne s’est vu refuser une attestation de sécurité nécessaire à l’obtention d’un contrat de travail, au motif de sa participation à diverses manifestations. Et l’avocate de cette personne n’a pas pu avoir accès aux données le concernant, ce qui la place dans l’impossibilité de fait de pouvoir contester ces éléments.

 

Le système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), conçu pour intercepter les missiles balistiques à portée intermédiaire, est déployé par l’armée américaine, notamment en Corée.  Ce dernier déploiement se heurte à de fortes oppositions d’habitants de Seongju, où se trouva la base du THAAD, et d’une ville voisine, Gimcheon, qui estiment que ces armements menacent la paix dans la péninsule coréenne. L’armée sud-coréenne a affronté des dizaines de manifestants alors qu’elle tentait de livrer des matériaux de construction et des groupes électrogènes à la base THAAD à Seongju. Les autorités militaires avaient commencé la livraison tôt mercredi, à 7h30, mais les manifestants avaient déjà commencé à se rassembler près de l’entrée du site à 5h30. Au moins trois manifestants ont été transférés dans un hôpital voisin après les affrontements.

 

Le procès pour l’affaire du braquage d’une agence de paris sportifs le 21 octobre 2019, à Cholargós, dans la banlieue d’Athènes, au cours duquel Dimitris Chatzivasileiadis a été blessé, ainsi que pour l’affaire de la cache d’armes que la police a trouvé par la suite s’est terminé. Les inculpés sont Dimitris Chatzivasileiadis, qui est jugé par contumace, car il échappe aux efforts faits pour le capturer, Vangelis Stathopoulos, qui est en détention provisoire depuis novembre 2019, et une autre personne.

Dimitris Chatzivasileiadis a immédiatement assumé la responsabilité politique et pratique de sa participation à ce braquage et de la possession de l’ensemble des armes et du matériel découverts. Il a déclaré qu’il revendiquait la responsabilité politique de la réorganisation et de la poursuite de la lutte de guérilla, sur la base de la stratégie et de l’expérience de l’Organisation d’Autodéfense Révolutionnaire [Οργανισμός Επαναστατικής Αυτοάμυνας]. Dès le début, il a expliqué sa relation avec les deux prisonniers et a déclaré qu’ils n’avaient et ne pouvaient pas avoir de rapports avec l’histoire de l’organisation en question (dont ils ne savaient rien).

Le compagnon Vangelis Stathopoulos est persécuté de manière féroce parce qu’il a apporté les premiers soins à un compagnon blessé. De plus, en tant qu’ancien prisonnier politique, il devient la cible de persécutions encore plus intenses. Les trois accusés sont présentés par les autorités comme le noyau de l’organisation combattante Autodéfense Révolutionnaire, dans le but d’alourdir les accusations. Vangelis Stathopoulos a été condamné à 19 ans, sans la possibilité de faire appel, Dimitris Chatzivasileiadis à 16 ans, sans la possibilité de faire appel et D.M. à 10 ans, avec la possibilité de faire appel.

Manifestation solidaire

 

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Mercredi 28, plusieurs militants et militantes italiens ont été arrêtés à Paris en vue d’une extradition vers l’Italie pour des faits remontant aux années 70-80 (voir notre article). Ils et elles sont ressortis dans la soirée du 29 avril avec différents degrés de probation. Une première audience aura lieu le 5 mai prochain afin d’examiner la demande d’extradition. Sur les 10 exilés recherchés par la police française, une personne reste introuvable.

Mercredi 28 avril, le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice ont présenté un projet de loi antiterroriste. Cette loi prévoit la pérennisation de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (dite loi « SILT »), adoptée en octobre 2017, pour prendre le relais de l’état d’urgence mis en place à la suite des attentats de novembre 2015. Ces mesures ont été prorogées en décembre 2020 par le Parlement jusqu’au 31 juillet 2021, date butoir pour l’adoption du nouveau projet de loi. Parmi les modifications prévues par le futur texte, l’allongement jusqu’à deux ans, contre un an actuellement, de la période durant laquelle les personnes condamnées pour terrorisme pourront faire l’objet de mesures de contraintes administratives après leur sortie de prison. Par ailleurs, le texte prévoit d’actualiser et de pérenniser le recours aux algorithmes, c’est-à-dire le traitement automatisé des données de connexion, par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).

Depuis mardi 27 avril, une centaine d’ouvrières et ouvriers de la Fonderie de Bretagne près de Lorient ont bloqué leur usine et ont retenu l’équipe de direction. Cette lutte fait suite à l’annonce le 11 mars dernier, par Renault, de la mise en vente de l’usine qui emploie 350 personnes. L’équipe de direction a été relâchée dans la soirée, mais l’usine est toujours occupée à ce jour pour exiger son maintien au sein du groupe Renault.