Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 20 mai, la Directrice Générale Adjointe d’Orange France et le Préfet du Morbihan ont signé une Convention territoriale de lutte contre les malveillances visant les réseaux de télécommunication. L’opérateur renforce ainsi les actions de prévention et de lutte contre les vols, destructions et dégradations, en coordination étroite avec l’Etat et les forces de police ou de Gendarmerie. Cet accord s’inscrit dans le cadre de la signature d’une convention nationale de lutte contre la malveillance sur les réseaux de télécommunication, signée le 9 mars 2021 par le Ministre de l’Intérieur et les acteurs télécom concernés : Orange, SFR, Bouygues, Free, Cellnex, ATC France, Hivory, TDF et la FFT. Elle sera déclinée dans chaque département.

Grâce à cette convention, les échanges d’informations ainsi que les dépôts de plainte, déjà systématiques en cas de dégradation d’infrastructures, seront facilités ; la collaboration dans les enquêtes menées par les services de l’Etat sera renforcée. Ces derniers 18 mois, une hausse des attaques sur les infrastructures réseaux fixe et mobile a été constatée. Vols de câble cuivre, armoires vandalisées, fibres optique sectionnées, sites mobile incendiés : depuis janvier 2020, Orange a constaté plus de 130 actes de sabotage dont 61 sites mobiles dégradés, privant ainsi de nombreux foyers, entreprises et organismes publics de moyens de communication.

Incendie de l’antenne 5G à Labège, près de Toulouse, le 4 mai

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Depuis ce jeudi 20 mai, 56 bodycams complètent l’équipement des policiers liègeois. Elles répondent aux critères militaires de robustesse et d’étanchéité et ne pèsent que 160 gramme ce qui n’impacte donc pas le poids des gilets pare-balles sur lequel elle sont fixées. Les caméras n’enregistreront pas en continu, c’est le policier ou son supérieur hiérarchique qui décide de l’enclencher (les bodycam sont conçues pour s’activer et se désactiver par simple pression d’un bouton). Officiellement, Les bodycam sont destinées à filmer les interventions « où le policier pressent un usage de la contrainte » et les personnes contre qui elles seront utilisées devront normalement être averties au préalable. En réalité, le policier a toujours la possibilité de ne pas prévenir en amont, s’il estime que cela n’est pas possible pour des « raisons de sécurité ».

Les images sont enregistrées sur une carte mémoire et sont injectées sur un serveur dès le retour au commissariat. Officiellement, elles ne pourront être consultées que par l’agent qui portait la bodycam (on voit cependant mal comment cette obligation sera respectée). Elles sont cryptées, ne devraient être lisibles que par une station informatique de la police zonale. Elles seront conservées trente jours, ou 365 si décision judiciaire. Le coût de ce dispositif, pour la première année, tourne autour de 1000€ à l’unité, achat de l’équipement, acquisition de la licence, et contrat de maintenance compris. Les zones de police bruxelloises avaient déjà décidé fin 2020 de s’équiper en bodycam (voir notre article).

Des bodycams pour la police de Liège

Des bodycams pour la police de Liège

Le militant anarchiste Claudio Lavazza, qui a déjà passé presque 25 ans dans les prisons de l’État espagnol, a été extradé en France, où il doit également purger une condamnation à 10 ans (le processus de cumul des peines, qui établira la période réelle qui lui reste encore à purger, est en cour). Pour ce qui est des condamnations qui ont été prononcées à son encontre en Italie, pour sa militance dans les Proletari Armati per il Comunismo [Prolétaires armés pour le communisme], la Cour d’assises d’appel de Milan a déclaré laz semaine passée que la peine est prescrite. Pour lui écrire (il parle espagnol, italien et français) : Claudio Lavazza / n° d’écrou 11818 / Centre Pénitentiaire de Mont-de-Marsan / Chemin de Pémégnan / BP 90629 / 40000 – Mont-de-Marsan / France

 

 

Le gouvernement colombien a changé de stratégie pour réprimer la révolte populaire qui embrase le pays depuis la fin du mois d’avril. Devant l’indignation internationale suscitée par les images de la répression, il a décidé d’appliquer une stratégie plus discrète. Des camionnettes blanches non identifiées ont commencé à apparaitre, il y a une semaine et demi, dans les manifestations de la ville de Cali. À l’intérieur se trouvent des hommes armés qui tirent sur les manifestant·es (vidéos ici et ici). Dans au moins un cas, il s’agissait d’un véhicule appartenant à la police dans lequel se trouvait un uniforme de policiers. Le commandant de la police a reconnu les faits et a affirmé que la police procédait de la sorte il était devenu trop dangereux de s’approcher des manifestations en uniforme.
En outre, le viol est utilisé pendant ces manifestations contre les personnes qui protestent. Une ONG a ainsi reçu 18 témoignages de viols ou de violences sexuelles commis par la police contre des manifestant·es depuis le début du mois. L’ONG a également recensé 87 autres témoignages de violences sexistes (généralement des policiers menaçant de jeunes femmes manifestantes de violences sexuelles). Une jeune manifestant·es, violée par quatre policiers le 12 mai, s’est suicidée deux jours plus tard. Plus d’infos ici.
Un milicien ouvrant le feu sur les manifestants à coté d'un policier en uniforme

Un milicien ouvrant le feu sur les manifestants à coté d’un policier en uniforme

Les Philippines vont se procurer six hélicoptères d’attaque T-129 ATAK auprès du constructeur turc TAI [Turkish Aerospace Industries]. Jusqu’à présent, la Turquie n’a jamais été en mesure d’honorer ses contrats à l’export, les États-Unis s’y étant opposés. En effet, le T-129 est doté de deux moteurs T800, produits par la co-entreprise LHTEC, formée à parts également par le britannique Rolls Royce et l’américain Honeywell Aerospace. Or, à partir du moment où la part de composants d’origine américaine dépasse les 10% dans un équipement militaire destiné à être exporté, une autorisation doit être accordée par Washington. Et, depuis 2015, l’administration américaine a systématiquement refusé d’accorder une licence pour les moteurs T800 des T-129 commandés auprès de TAI. Cette position américaine a changé pour ce qui concerne les Philippines, liées par un accord de défense avec les États-Unis signé en 1951.

Les policiers anti-guérilla ont ouvert le feu sur les habitants d’un village du district de Sukma, dans le Chhattisgarh, qui manifestaient contre l’ouverture d’un nouveau camp de ces forces de répression dans leur district. Près de 5000 manifestants venants de 20 villages étaient venus manifester pour exprimer leur opposition à l’installation de cette base. Les villageois démentent la version de la police selon laquelle après une manifestation d’habitants « sous la pression des maoïstes », des maoïstes auraient tirés sur le camp appelant une riposte des policiers. Les villageois annoncent qu’outre les trois manifestants tués, six autres ont disparus et 18 ont été blessés par les tirs policiers.

 

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Samedi 8 mai, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour protester contre la colonisation israélienne et les bombardements contre Gaza. Les manifestant·es se sont dirigé·es vers l’ambassade d’Israël en scandant des slogans pro-palestiniens et en brandissant des drapeaux et des banderoles. Des policiers ont alors tenté de dégager la foule de l’extérieur de l’ambassade, ce qui a provoqué des affrontements. La police a chargé les manifestant·es et arrêté neuf personnes parce qu’elles étaient soupçonnées de « troubles violents » et quatre personnes parce qu’elles étaient soupçonnées d’avoir enfreint les lois sur les coronavirus.

Le même jour, une manifestation pro-palestinienne se tenait également à Berlin. Les policiers ont également essayé de disperser une foule provoquant des affrontements. La police utilisé du gaz lacrymogène et a tenté de procéder à des arrestations tandis que les manifestant·es répondaient avec des jets de bouteilles, de pierres et de pétards. Une journaliste travaillant pour la télévision d’État israélienne a été chahutée et a ensuite dû quitter la manifestation après que quelqu’un eut jeté un pétard près d’elle.

Répression de manifestations pro-palestiniennes

Répression de manifestations pro-palestiniennes

De nombreuses arrestations ont eu lieu, avant-hier, à Alger et dans d’autres wilayas, en amont des marches hebdomadaires du hirak (117e journée) dont la tenue a été brutalement empêchée par les forces de l’ordre. Sur les 1000 interpellations qui ont eu lieu vendredi, une cinquantaine de manifestants sont placés en garde à vue en attendant leur présentation devant le procureur. Parmi les nombreuses arrestations dans le pays, parmi lesquelles des figures du hirak, des avocats et des opposants. De nombreux journalistes et photographes de presse  ont été interpellés. Ils ont été ensuite relâchés à l’exception de la journaliste Kenza Khatto qui a été placée en garde à vue et sera présentée, aujourd’hui, devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed (Alger).

 

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France dans 60 rassemblements ce samedi en soutien aux Palestiniens à travers la France. Elles étaient des milliers à Paris, malgré l’interdiction émise par la Préfecture de police de Paris. 4.200 policiers et gendarmes  ont appliqué les consignes de « dispersion systématique et immédiate » dès que des manifestants tentaient de se regrouper. Un déploiement policier massif dans le quartier de Barbès a empêché les manifestants qui s’étaient donné rendez-vous pour se diriger vers Bastille de déployer un cortège. La police a chargé à plusieurs reprises, utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Au total, 44 personnes ont été interpellées à Paris (51 pour toute la France), où, selon des chiffres provisoires du parquet, 15 personnes étaient en garde à vue en début de soirée, notamment pour « participation à un groupement formé en vue de violences », « participation à un attroupement après sommation » et « violences sur les forces de l’ordre ». Outre les 44 interpellations, 367 personnes ont été verbalisées. D’autres manifestations ont été interdites, comme à Nice et à Grenoble, ou à Aubervilliers et Montreuil, en Seine-Saint-Denis.