Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 31 octobre 2019, l’Union Départementale CGT 93 organisait un rassemblement de protestation devant la préfecture de Bobigny lors de la venue d’Edouard Philippe, alors premier ministre. À cette occasion, le secrétaire générale de l’UD CGT 93 a été brutalement interpellé puis placé en garde à vue pour des prétendues violences sur des policiers. Lundi 8 février, il est convoqué au tribunal correctionnel de Bobigny où un rassemblement de solidarité est organisé dès 11H30.

Les forces de sécurité saoudiennes ont réprimé des manifestants qui étaient descendus dans les rues de la ville de Buraidah, dans la région de Qassim, pour dénoncer la politique économique du régime. Ces affrontements ont éclaté lundi soir alors que les troupes saoudiennes tentaient de disperser les manifestants qui dénonçaient les politiques économiques du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane qui, selon eux, ont aggravé le chômage et la pauvreté dans tout le royaume. Des images des manifestations ont circulé en ligne, montrant des centaines de jeunes en colère contre les hausses d’impôts, les quarantaines liées au coronavirus, la pauvreté croissante et le chômage. Un certain nombre de manifestants ont été arrêtés et leur dossier a été remis au procureur général de la région. La Garde nationale aurait été mise en alerte.

Depuis le mardi 2 février, Yvan Colonna est en grève de la faim et de la soif à la prison d’Arles. Définitivement condamné en 2011 pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le détenu a entamé cette action après avoir été placé au mitard à la suite de son refus de changer de cellule (qu’il occupait depuis plusieurs années). Un second détenu corse incarcéré également à Arles, Sébastien Mattei, a lui aussi entamé une grève de la faim et de la soif pour les mêmes raisons qu’Yvan Colonna.

Édit : Yvan Colonna a stoppé sa grève de la faim le jeudi 5 février.

A l’université de Boğaziçi, le mouvement de protestation n’a pas faibli depuis la nomination par Erdoğan de Melih Bulu à la présidence (voir notre article). La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants rassemblés dans le quartier de Kadikoy à Istanbul, alors que les manifestations dirigées par des étudiants continuaient de s’intensifier le 2 février. 159 étudiants ont été placés en détention.

A la répression de ces manifestations s’ajoute celle du cercle LGBT. Une exposition-collage de fortune organisée par les étudiants protestataires est devenue prétexte à une vague de réactions islamo-homophobe, en raison d’une des œuvres représentant Shahmeran, une créature mythique, moitié femme, moitié serpent, dessinée sur un tapis de prière imprimé orné d’une image de Kaaba. Le local du cercle LGBT a été perquisitionné et pillé, le cercle a été interdit, et quatre étudiants ont arrêtés et qualifiés publiquement de “déviants”. Pour ce collage, ils sont accusés d’incitation à la haine selon article 216/1, concernant l’insulte aux valeurs religieuses. 2 de ces étudiants sont libérés le 30 janvier mais les deux autres sont incarcérés. Comme ce délit est passible au maximum d’une peine de 6 mois à 1 ans de prison, ces deux jeunes ne devraient pas être en détention préventive.

La militante sahraouie Ouaara Sid Brahim Khaya a été passée à tabac, le 31 janvier dernier, par les forces de l’occupant marocain qui ont assiégé son domicile à Boujdour. Elle ne peut plus se tenir debout en raison des coups de poing et des coups de pieds qu’elle a dû subir. La police marocaine interdit toute visite à son domicile, réprime et offense ses camarades venus s’enquérir de son état de santé. Sa soeur Zineb M’barek Babi a elle aussi été passée à tabac.

Répression au Sahara occidental (archive)

 

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Lundi, un groupe de militant·es anti-autoritaires a investi les bureaux du parti « Nouvelle Démocratie » à Patras pour soutenir le prisonnier Dimitris Koufontinas en grève de la faim (voir notre article). Cette opération s’est déroulée quelques minutes avant l’arrivée prévue du Ministre grec de la Protection du citoyen, Michális Chryssohoïdis, dans les locaux. Les militant·es ont suspendu des banderoles au balcons et on scandé des slogans. La police est intervenue procédant à neuf arrestations.

Des militant·es investissent les bureaux de Nouvelle Démocratie et de la région Grèce occidentale pour soutenir Dimitris Koufontinas

Des militant·es investissent les bureaux de Nouvelle Démocratie et de la région Grèce occidentale pour soutenir Dimitris Koufontinas

Une manifestation en solidarité avec Dimitris Koufontinas était prévue vendredi 29 février mais la police grecque avait en réaction annoncé le mardi l’interdiction de les rassemblements pendant une semaine pour des raisons de « santé publique ». La solidarité avec Koufontinas s’étend jusqu’au Mexique, où un groupe a affiché sa solidarité avec le prisonnier avec une bannière indiquant « solidarité avec Dimitris Koufontinas, liberté pour tout le monde ». A Genève, un placard a été collé sous le nez de la délégation de la Grèce à l’ONU.

Un certain nombre de Palestiniens ont souffert de suffocation lundi matin après que des affrontements aient éclaté avec les forces d’occupation israéliennes dans le village de Jaba ‘, au sud de la ville de Jénine en Cisjordanie. Les troupes d’occupation ont pris d’assaut le village et tiré des balles et des grenades lacrymogènes contre les jeunes qui protestaient, laissant des dizaines d’entre eux étouffés.

Kanchan Narnaware, alias Bhoomi, une prisonnière politique de 37 ans qui avait été emprisonné deux fois en 2008 et 2014, est décédée le 24 janvier. Elle était le membre fondateur et dirigeante de l’organisation socio-politique Deshbhakti Yuva Manch, basé à Chandrapur, que les autorités indiennes ont réprimée en la considérant comme une « organisation de front » du parti communiste maoïste clandestin. Bhoomi était connue pour avoir thématisé les nombreux suicides d’agriculteurs alors qu’elle était activiste étudiante en 2004, ce qui avait dès cette époque fait d’elle une cible du gouvernement.

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