Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un groupe d’ONG, a annoncé avoir saisi les autorités de protection de données de 5 pays Européens (Royaume-Uni, Italie, France, Grèce, Autriche) ce jeudi contre la start-up américaine Clearview AI (précédents articles), qui a constitué une immense base de données de visages (Plus de 3 milliards d’images en 2020) sur base de photos téléchargées automatiquement depuis les réseaux sociaux, des blogs personnels, des sites d’entreprise, etc. Clearview agit hors de tout cadre légal mais met pourtant à disposition des services de police et des institutions financières un service qui leur permet de rechercher des correspondances dans cette immense base de données.

Clearview avait suspendu il y a quelques mois son service au Canada, alors que l’autorité locale de protection des données l’accusait d’exercer une surveillance de masse illégale.

Publicité de Clearview AI

En Colombie, où depuis le 28 avril la contestation ne faiblit pas, un Palais de justice a été incendié dans la nuit de mardi à mercredi par des manifestants dans la ville de Tulua, dans le département du Cauca, dans le sud-ouest du pays. Une information qui fait la Une d’une bonne partie de la presse colombienne. C’est suite à l’intervention de forces de l’ordre qui ont tenté de déloger des manifestants que des hommes encagoulés ont mis le feu au Palais de justice. Une personne aurait trouvé la mort cette nuit là.

 

Après 22 mois de grève, les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles à Paris ont obtenu satisfaction. L’accord octroie notamment une prime de panier de 7,30 euros par jour, des tenues de travail fournies et nettoyées par l’employeur, des changements de qualification entraînant des hausses de salaire, le passage de sept personnes à temps complet, ainsi qu’une augmentation des heures travaillées pour d’autres.

Deux manifestants ont été tués par balle et plusieurs dizaines de personnes blessées à Bagdad lors d’affrontements à l’issue d’un rassemblement mardi à la mémoire de militants prodémocratie récemment assassinés. Vingt-huit protestataires ont été blessés par des tirs de gaz lacrymogènes des forces de police qui tentaient de disperser le rassemblement ayant attiré des milliers de personnes dans la capitale. Sous le slogan « Qui m’a tué ? » et arborant les photos des victimes, les manifestants s’étaient rassemblés sur les trois principales places de la capitale, Tahrir, Ferdaous et al-Nossour, au milieu d’un important dispositif policier. Ils étaient venus de Bagdad mais aussi de Kerbala, Najaf et Nassiriya où les crimes ont été commis. Jeunes pour la plupart, ils scandaient : « Avec notre âme et notre sang, nous nous sacrifions pour toi, Irak », « Le peuple veut renverser le régime », et « Révolution contre les partis ».

Le 9 mai, à Kerbala, des tueurs ont abattu le militant Ehab al-Ouazni, coordinateur des manifestations antipouvoir dans la ville sainte, qui dénonçait les groupes armés et la mainmise de l’Iran sur son pays. Le lendemain, Ahmed Hassan, un journaliste de la chaîne al-Fourat, a aussi été visé par un attentat et se trouve depuis dans le coma. Depuis le début de la révolte populaire inédite d’octobre 2019, plus de 70 militants ont été victimes d’assassinats ou de tentatives d’assassinat, tandis que des dizaines d’autres ont été enlevés brièvement. Personne n’a revendiqué ces attaques attribuées à des tueurs connus des services de sécurité et liés à l’Iran.

A ce jour, 17 groupes ont appelé au boycott des élections législatives prévues en octobre et censées ramener la paix civile après des mois de manifestations contre la corruption et contre la classe politique. Ils avaient pourtant chacun présenté des listes pour les élections, estimant bénéficier d’un fort soutien populaire pour pouvoir changer le système par les urnes. Mais la donne a changé avec l’assassinat de Ouazni et l’attentat contre le journaliste Ahmed Hassan.

Lundi matin, une manifestation des habitants de Rietvallie près de Kagiso sur le West Rand, a tourné à l’émeute. Ils ont déclaré qu’ils en avaient assez des promesses vides et du manque de logements, scandant: « no land, no vote ». La police est intervenue et elle a utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc. Suite aux affrontements, six habitants ont été arrêtés.

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Depuis le 28 avril, la Colombie est secouée par d’importantes manifestations contre le gouvernement, marquées par une sévère répression policière. Au moins 42 personnes ont été tuées depuis cette date, probablement 51. Depuis début mai, la police colombienne a utilisé des lance-grenades Venom à plusieurs reprises pour réprimer des manifestations, dans différentes villes du pays. Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent que cette arme a été employée de façon dangereuse par les forces de l’ordre, en tir tendu à courte distance, et non en tir parabolique prévu. Le Venom est fabriqué par Combined Systems Inc. (CSI), une entreprise américaine qui fournit notamment Israël. Il est composé de trois compartiments, plus ou moins inclinés, pouvant contenir dix grenades chacun. Elles sont de deux types : grenades fumigènes/lacrymogènes ou assourdissantes qui éclatent en sous-munitions dans l’air. Une grenade de Venom serait à l’origine du décès d’un jeune manifestant tué à Popayán le 14 mai.

Trois maoïstes ont été tués à Sta. Rosa (Laguna), vendredi matin, lors d’une action menée par une force mixte composée de membres de divers services de police y compris la Force d’action spéciale. Les policiers affirment avoir trouvé un fusil d’assaut M-16 et deux pistolets de calibre 45. Un des maoïstes tué est Rommel Rizza alias Bernie ou Jomar, qui serait responsable d’un groupe de choc de la guérilla. Rommel Rizza était sur la liste des maoïstes recherchés par la police et la justice de l’état philippin.

 

Une manifestation de travailleurs sans-emplois devant la Chambre basse du parlement italien a tourné à l’affrontement vendredi. Sept manifestants ont été blessés, ainsi qu’un carabinier qui s’est fait arracher son casque et rosser. Les manifestants, qui répondaient à l’appel du syndicat Cobas et du groupe Mouvement du 7 novembre pour les chômeurs, se sont mis en colère lorsqu’ils ont appris que le ministre du Travail refusait une entrevue. La manifestation s’est alors dirigée de la Piazza Montecitorio à la Piazza Colonna, devant le bureau du Premier ministre, où les affrontements ont commencé. Les autorités comptent poursuivre en justice huit personnes qu’elles prétendent avoir identifiées, y compris le manifestant qui a rossé le carabinier.

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Les Cellules d’Action Directe revendiquent 20 attaques incendiaires contre des cibles policières et étatiques, à Athènes et à Thessalonique.
Les attaque incendiaires revendiquées à Athènes ont ciblé :
– la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE) [un think-tank privé ; NdAtt.] dans le quartier de Koukaki ;
– le 3ème centre des impôts, dans le quartier de Kypseli ;
– la résidence de Stratos Mavroeidakos, dirigeant du Secrétariat général pour la coordination des projets gouvernementaux de Néa Dimokratía, à Ilion ;
– un véhicule de police, dans le quartier de Petralona ;
– la maison du lieutenant général de la police grecque à la retraite, Christos Kontaridis ;
– la maison du général de brigade de la police grecque, Michalis Ladomenou ;
– la maison de Giannis Katsiamakas, président de la Fédération panhellénique des fonctionnaires d’Athènes (POAXIA) et lieutenant général de la police grecque à la retraite, à Vyronas ;
– la maison et la voiture de Katerina Magga, dirigeante de la police de Patissia, dans le quartier d’Ano Patisia.

Les attaque incendiaires revendiquées à Thessalonique ont visé :
– les bureaux de l’Union hellénique-américaine, à Vardaris ;
– un véhicule du ministère du Travail, rue Mitropoleos ;
– des résidences de militaires, en face du siège de l’OTAN, dans le quartier d’Evzoni ;
– le portail du ministère de la Macédoine-Thrace ;
– la maison du policier Hatzi Ilias, à Sykies ;
– la maison du président du Syndicat des policiers de Thessalonique, Dimitrios Padiotis, à Sykies ;
– la maison du magistrat à la retraite, ancien président de la Cour d’appel, Antonios Tsalaportas, dans le quartier de Charilaou ;
– la maison de la politicienne de Néa Dimokratía Aphrodite Latinopoulou, dans le secteur Kamara ;
– un véhicule du corps diplomatique, dans le centre de Thessalonique ;
– la maison de la famille, de droite, du lieutenant-colonel Georgios Paskonis, à Triandria ;
– la maison de la famille Nakos, de droite, dans le quartier Ano Poli ;
– la maison de la famille Kosmidis, de droite, dans le quartier Kato Toumpa.

Le véhicule du ministère du Travail incendié rue Mitropoleos

 

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Un camp de sans-abri dans l’ouest de Toronto a été le théâtre d’un affrontement entre des policiers de la ville et des manifestants mercredi, alors qu’une foule tentait d’empêcher des dizaines de policiers et de sécurité d’évacuer une quinzaine de personnes restantes d’un camp du stade Lamport. Deux personnes ont été arrêtées pour intrusion et une pour agression présumée d’un policier. Avant l’affrontement, les manifestants avaient hué les forces de l’ordre et les agents se sont enfoncés dans la foule avec des vélos pour former un périmètre autour d’un occupant chargé de faire ses valises. Ces incidents sont les derniers de ceux survenus toute la semaine précédente, depuis de début de l’évacuation du campement.