Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

(texte de la campagne)
Uneus est un projet lancé en 2012 par la commune de Saint-Gilles pour « assurer la cohésion sociale dans le quartier et rétablir un climat de sécurité et de confiance» qui comporte une brigade de police de proximité, le « koban ».
Après près de dix ans d’activité, son bilan est lourd : dents, poignets et bras cassés ; gifles ; insultes racistes et homophobes (« On va attraper tous les bougnoules qui sont là-bas »; « Bande de petits pédés ») ; propos sexistes ; contrôles d’identité et PV abusifs ; arrestations arbitraires et contrôles au faciès ; usage disproportionné de la force sur des jeunes déjà menottés ; étranglements ou étouffements ; perquisitions sauvages ; maman plaquée au sol alors qu’elle ne faisait que « demander ce qui se passait » ; menaces, notamment lorsque des habitants filment ou évoquent la possibilité de porter plainte, humiliations de parents devant leurs enfants (« Les Arabes, ils ne travaillent jamais »)…
Depuis 2018, un collectif de mamans interpelle les autorités communales sur la nécessité d’une évaluation externe de la brigade. Elles ont été rejointes dans leur combat par d’autres groupes d’habitant·e·s. A ce jour, pas moins de 5 interpellations communales ont été portées devant le Conseil, et des rassemblements et manifestations ont déjà réuni des centaines de Saint-gillois.es dénonçant les abus de la brigade. Pourtant la commune ne réagit toujours pas concrètement et le bourgmestre Charles Picqué va jusqu’à mettre en question la véracité des témoignages.
Cette violence policière peut aussi tuer. Pendant le premier confinement à Anderlecht le « koban Virtus » a tué Adil, 19 ans. Les policiers mis en cause risquent… un non-lieu, c’est-à-dire que les poursuites seraient tout simplement abandonnées.
Cette impunité de la police est organisée et les dernières mesures fédérales renforcent son pouvoir sur fond d’état d’urgence sanitaire : augmentation des budgets, recrutement accéléré, tolérance zéro face aux violences dirigées contre les policiers eux-mêmes. Uneus, projet pilote voué à être étendu à l’ensemble de la région bruxelloise, concrétise ce pouvoir policier ultra-violent au niveau de Saint-Gilles.
Ces brutalités doivent cesser !
Nous vous invitons à rendre visible cette problématique, de la manière dont vous le souhaitez, durant la semaine du 14 au 20 décembre !

Saioa Sanchez Iturregi est une militante indépendantiste révolutionnaire basque incarcérée à Nantes. Elle purge depuis 2013 une peine de 28 ans de prison pour l’exécution de deux gardes civils par ETA, elle doit faire face à d’autres procédures judiciaires dans l’état espagnol pour ses activités dans la clandestinité. Elle est incarcérée à la prison pour femmes de Rennes comme d’autres femmes basques car c’est une des deux seules prisons pour femmes qui accueillent les longues peines. Si elle a été transférée à Nantes c’est pour accoucher, cet établissement étant plus adapté. Son enfant est né en septembre. Le 30 novembre dernier elle devait être transférée pour un examen gynécologique. L’escorte lui a signifié qu’elle ne pouvait faire ce transfert en compagnie de son enfant, puis lui a dit, après un premier refus de sa part, que ce transfert pouvait se faire en compagnie de son enfant si elle acceptait d’être entravée aux jambes reliées à la taille par une chaine. Saoia a refusé cette humiliation, l’examen n’a pu avoir lieu. Plus d’infos ici.

Saioa Sanchez Iturregi

Saioa Sanchez Iturregi

Les manifestations entamées la semaine dernière dans la province de Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien vont en s’intensifiant. Organisées initialement par des enseignants contre la réduction de 21% de leur salaire, elles ont été rejointes par des milliers de personnes qui sont descendues dans la rue pour dénoncer la corruption et la crise économique. « Quarante-trois enseignants et civils ont été arrêtés mercredi, le deuxième jour des protestations. Vingt et un d’entre eux ont été libérés », a déclaré Najmadin Muhammed, membre du syndicat des enseignants. Masrour Barzani, Premier ministre du Gouvernement régional du Kurdistan, a annoncé mercredi matin que les autorités commenceraient à payer jeudi les salaires… d’octobre. Cela n’a cependant pas empêché les manifestants de Sulaymaniyah de descendre dans la rue. La police est intervenue brutalement, usant massivement de gaz lacrymogènes.

Mercredi, des manifestations ont eu lieu à Kalar, Darbandikhan et dans d’autres districts de Sulaymaniyah. Les manifestants ont appelé à des mobilisations dans toutes les provinces de la région du Kurdistan. Les autorités, de leur côté, se sont préparées activement à affronter les manifestants. À Hewlêr (Erbil), les forces de police ont installé dès mercredi des points de contrôle temporaires sur la place du marché et dans les rues afin d’empêcher les rassemblements. Jeudi, un grand nombre de policiers étaient déployés à tous les coins de rue de Sulaymaniyah, empêchant tout rassemblement de plus de trois personnes.

Le 25 novembre 2020, lors de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, une militante féministe a accroché à sa fenêtre, à Douarnenez, une banderole qui s’oppose à la culture du viol, en ajoutant #Darmanin à la fin. En 2017, le ministre de l’Intérieur a en effet été visé par une plainte pour viol. En novembre 2019, un non-lieu a été prononcé. Le 28 novembre 2020, la militante a reçu la visite de la gendarmerie, pour lui demander d’ôter cette banderole, jugée diffamatoire. Quelques jours plus tard, elle a été convoquée pour un rappel à la loi, pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », soit à l’encontre de Gérald Darmanin.

Rassemblement contre les violences faites aux femmes à Douarnenez

Rassemblement contre les violences faites aux femmes à Douarnenez

Eric King est un antifasciste incarcéré depuis septembre 2014. Il a été condamné à 10 ans de prison après avoir été accusé de tentative d’incendie d’un immeuble gouvernemental (inoccupé) en soutien au soulèvement de Ferguson, dans le Missouri. En 2018, un lieutenant des services d’enquête spéciaux (SIS), un service fédéral qui surveille les personnes considérées comme des menaces pour le système carcéral s’en est pris à King, qui s’est défendu, entraînant l’intervention de quatre gardiens qui ont frappé King à la tête, au visage, au ventre et aux côtes. Il a été attaché pendant huit heures par les poignets et les chevilles, dans une mare de son propre sang et de son urine.

King s’est vu refuser à plusieurs reprises des soins médicaux, du courrier et des visites d’avocat. Un autre membre du SIS lui a dit qu’il se verrait refuser l’accès à son avocat jusqu’à ce qu’il signe une déclaration selon laquelle il avait frappé Wilcox en légitime défense. King a signé et a été transféré à la prison de Leavenworth au Kansas et l’a placé à l’isolement pendant environ un an, ce qui signifiait qu’il ne pouvait voir ni parler à personne et qu’il était interdit de lire des livres et de conserver des photos dans sa cellule. Il a ensuite été transféré à la prison de McCreary dans le Kentucky, une prison fédérale à sécurité maximale. Le personnel ne l’a laissé sortir de l’isolement que pour le conduire dans la cour à un groupe de suprémacistes blancs (Aryan Brotherhood) à qui ils avaient dit que King était antifa. King a été agressé et remis en isolement.

Le 29 août 2019, King a été inculpé pour « agression contre un fonctionnaire fédéral » lié à l’attaque du lieutenant du SIS. S’il est reconnu coupable, King risque jusqu’à 20 ans de prison fédérale en plus de sa peine de 10 ans. En août 2019, King a été transféré à la prison d’Englewood dans le Colorado, où les persécutions ont continué. En septembre, la prison a révoqué les droits de visite de son partenaire en raison de son « idéologie ». En savoir plus

 

 

Forces de l’ordre et manifestants se sont opposés, aujourd’hui lundi 7 décembre au petit matin. Les membres du collectif « usine du sud : usine pays », s’opposent à la possible vente, dans les tout prochains jours, de l’usine de nickel de Vale, adossée au riche gisement de Goro, à un consortium calédonien et international. Les heurts ont eu lieu aux abords du bateau qui transporte les salariés de Vale, vers le site de l’usine dans le sud de l’archipel. Les amarres ont été rompues par les manifestants, et le bateau a par la suite été récupéré par les secours en mer. Des affrontements ont ensuite opposés forces de l’ordre et manifestants, les tirs de grenades lacrymogènes contre jets de pierre. Des voitures, des pneus et des palettes de bois ont été incendiées.

Des heurts se sont produits en plusieurs points de Nouméa, dont des nombreux axes ont été barrés à la circulation entraînant d’importants embouteillages. Un gendarme et un vigile ont été blessés. Sur le site de l’usine, dont les routes d’accès sont bloquées, la tension est aussi très vive. Six gendarmes, dont deux ont été soignés à l’hôpital, ont été blessés dimanche lors de précédentes échauffourées. Des barrages ont aussi été dressés sur la commune du Mont-Dore ainsi qu’à Bourail.

Les manifestants ont mis feu à des pneus pour empêcher l’accès au port Automne, à Nouméa, ce 7 décembre

La police hellénique avait annoncé l’interdiction de tous les rassemblements et manifestations marquant l’anniversaire du meurtre par la police, lors d’une manifestation en 2008, d’Alexis Grigoropoulos, qui avait 15 ans à l’époque. L’interdiction prenait prétexte de la lutte contre la propagation du COVID-19. Et de fait, plus de 100 personnes ont été arrêtées lorsque certains manifestants ont tenté de déployer des banderoles sur le lieu convenu du rassemblement. Pendant ce temps, cinq policiers ont été blessés à la suite de l’attaque surprise du poste de police de Kolonos, une banlieue nord-ouest d’Athènes. Entre 50 et 80 personnes masquées ont attaqué le poste avec des pierres, des extincteurs, des grenades à gaz artisanales. Après l’attaque, les assaillants se sont dispersés, se dirigeant vers la station de métro voisine de Sepolia.

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Depuis des années, le collectif « Désarmons-les » mène en France un travail de documentation, de recensement et de partage de savoir autour des violences policières et des armes du maintien de l’ordre. Jeudi 3 décembre au tribunal de Montpellier, Ian, membre de ce collectif, se faisait juger sur la base d’un faux témoignage de policier. Ce dernier, après avoir maltraité une observatrice de la LDH au cours de la manifestation du 28 septembre 2019, en lui assénant des coups répétés de bouclier (affaire faisant l’objet d’une plainte à l’IGPN), s’était plaint de violences de la part de Ian, mais aussi d’outrage. Pour le déroulé des faits voir ici.
Une affaire somme toute banale qui ne laissait pas présager une condamnation aussi lourde : 8 mois de prison ferme et 600 euros au titre des dommages et intérêts pour une paume de main sur un bouclier, un outrage non caractérisé (“putes à Macron”), une de grenade lacrymogène déjà percutée emballée dans un sac en papier et un refus de prélèvement ADN. Ian a 10 jours pour interjeter l’appel, avec le risque que les institutions judiciaires engorgées de Montpellier sanctionnent cet appel d’une peine plus lourde encore.

Une image de l’arrestation de Ian

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Le 2 mars 2017, le ministère allemand de l’Intérieur a envoyé un avis aux Lands exigeant l’interdiction de divers drapeaux des institutions et des partis kurdes, y compris le PYD, YPG, YPJ, PJAK, YXK et NAV-DEM. Le ministère justifiait cela comme “mise à jour” de l’interdiction du PKK en vigueur depuis 1993 (voir notre article). Cela a été à l’origine de nombreux incidents (la police intervenant dans les manifestations) et de nombreuses poursuites. Lors d’une manifestation contre l’agression turque contre Afrin, un homme avait été arrêté pour avoir porté un drapeau des YPG/YPJ. Il avait été condamné à une amende de 2.400 euros. L’intéressé n’a pas accepté la peine. Une audience a eu lieu le 13 juin 2019 et il a été acquitté. Le tribunal a déclaré que le drapeau des YPG/YPJ n’est généralement pas interdit et que le fait de le porter ne peut être sanctionné. Le ministère public a alors procédé à une révision en raison de prétendues erreurs juridiques et l’affaire est passée à l’instance suivante.

Mardi 1er décembre, la Cour suprême régionale de Bavière a rejeté l’appel du procureur contre l’acquittement. Cela signifie que les drapeaux YPJ / YPG peuvent être montrés lors de manifestations et sur internet en Bavière. Ce jugement devrait relancer le débat sur l’interdiction de ces drapeaux en Allemagne.

 

YPJ drapeau

YPJ drapeau